Les rêves d'un chat sont peuplés de souris.

S'il y avait bien une chose que tu retenais du Japon, c'était ta naissance. C'était la première fois que tu te rendait compte que le monde était vaste. Encore plus vaste que tes champs de batailles. Tu venais de découvrir un monde qui était beaucoup plus intéressant, plus vaste et surtout plus drôle. Comment ne pas être content de se retrouver dans un monde où tes sarbacanes et tes bombes pouvaient faire deux fois plus de blesser et deux fois plus de dégâts ? En tout cas, toi, jeune Timothy, tu étais heureux de te retrouver ici. Ce monde te semblait parfait pour toi et te faisait naitre de nouvelles ambitions. Surtout que tes compagnons de route étaient de bonne compagnie. Le premier, enfin la première était une jeune femme aux cheveux roses. Elle n'était pas vieille, ni jeune. Elle avait toutefois l'allure d'une gamine comme Annie et son connard d'ours en peluche ou la sagesse d'Ash. Elle était aussi très spéciale. Ce fut elle qui vint me chercher dans mon monde. Même si elle était pas très drôle, elle avait un truc spécial qui me plaisait.

Ensuite, il y avait un garçon. D'ailleurs, il y avait deux garçons. Ils étaient tous les deux grands. Cependant, il y en avait un qui était aussi gros qu'une allumette tandis que l'autre était blindé de muscle. Le premier était un vraiment malsain. Il transpirait les ténèbres. Une sensation que tu appréciais plus ou moins. Il semblait être le genre de mec avec qui tu pouvais t'entendre mais avec qui, tu risquais d'avoir le plus de problème. Le second, lui, transpirait la brutalité pure. Il semblait être le genre de mec qui ne réfléchissait pas. Il tapait avant de parler. Une qualité qui te laissait plus ou moins indifférent. Du moment qu'il ne t'emmerdait pas, tout allait pour le mieux. Quand il venait dans mon monde, il s'amusait à tuer tous les monstres et il gueulait qu'il y en avait aucun à sa hauteur. De vrais monstres. Ta rencontre avec ces trois âmes étaient une bénédiction pour toi. Ils t'avaient choisis ou finalement... était-ce toi qui les avait choisis ? Quand tu les avais vu la première fois, ils étaient aussi surpris que toi.

Puis, sans comprendre pourquoi, tu partis du Japon pour aller dans un autre endroit, un autre pays comme ils disaient. Ils voulaient revenir où était née la demoiselle. Tu ne comprenais pas pourquoi, mais elle était la chef du trio. Elle était pourtant la plus faible et pas spécialement la plus intelligente. Malgré ça, ils l'écoutaient comme des chiens. Ils ressemblaient à l'ours d'Annie qui le suivait comme un petit chien. Mais bon, tu ne te plaignais pas. Après tout, dès que tu étais arrivé dans le groupe, ils t'avaient adopté comme si tu étais leur petit frère. Une sensation qui était... étrange même. Tu ne les connaissais pas, ils ne te connaissaient pas et pourtant, ils t'avaient pris sous leurs ailes. Une attitude assez dérangeante, il fallait l'avouer. Lorsque tu arrivas dans ce pays et surtout dans cette ville, Laurel. Tu te rendis compte de quelques choses : la fille dominait les autres parce qu'elle était l'origine de ce changement de monde. Si elle le voulait, elle pouvait entrer dans ton monde, dans chacun des trois mondes. Elle pouvait aussi prendre l'un de nos trois corps et on se retrouvait dans le sien. Finalement, tu compris assez facilement le fonctionnement de ce groupe : ils étaient 3 marginaux.

Cela faisait près d'une semaine que tu n'avais pas été dans ce monde et il fallait avouer que tu étais bien content de le visiter. Et sans vraiment comprendre pourquoi, tu avais décidé de visiter un endroit qui te semblait assez familier : la forêt. Ce n'était pas comme dans ton monde, mais la forêt était remplie de monstres, d'animaux, de créatures que tu allais pouvoir empoisonner, voire tuer suivant leur résistance et ton humeur. D'ailleurs, quand tu demandas où tu pouvais chasser, traquer pour le plaisir, ce ne fut pas la forêt qu'ils te proposèrent en premier, ce fut le centre ville. Enfin c'était essentiellement Iwan et Kiyo, les deux garçons qui te dirent le centre ville. La jeune femme, Naya, te proposa la forêt. Il y avait plein d'animaux et si par malheurs tu tombais sur des humains, ce seraient de leur faute et non de la tienne. Une réflexion un peu particulière mais très appréciable. Tu ne te sentais pas juger par tes envies qui pouvaient être particulières aux yeux des gens. Tu ne mis pas beaucoup de temps pour aller dans la forêt.

Quand tu arrivas là-bas, tu fus surpris par l'absence d'animaux dangereux. N'y avait-il même pas de loup pour s'amuser un peu ? Tu marchais normalement, presqu'en chantonnant quand Kiyo te dis de faire attention : il avait vu un truc bouger au loin. En plus d'être ouvert d'esprit, ils voulaient même chasser avec toi ! Tu venais de te trouver une nouvelle équipe bien intéressante. Lorsqu'il t'annonça ça, tu arrêtas aussitôt de chantonner et tu te mis en position de chasse avec ta sarbacane, prêt à tirer à la moindre ouverture. Dans ce domaine, tu étais le meilleur. Personne ne pouvait te battre quand tu jouais au chat et à la souris et que tu étais le chat. Du moins, c'était ce que tu croyais. Tu ne connaissais pas encore assez bien ce monde pour pouvoir juger de tes performances avec tous les adversaires que tu allais pouvoir rencontrer ici.

Les rêves d'un chat sont peuplés de souris.

Laurel était une ville bien particulière à tes yeux. Ce monde l’était tout autant. Surtout lorsque tu appris que ton monde n’était une donnée informatique, un programme pour celui-ci. Mais si sur le coup, tu étais surpris, maintenant, tu n’en avais plus rien à faire. Tu voulais jouer dans ce monde comme tu jouais dans le tien avec tes petits camarades. Et tu venais de trouver une victime parfaite. Alors que tu marchais dans la forêt, Kiyo te fit remarquer qu’il y avait du mouvement. Quand tu le vis aussi, tu te mis à sourire : tu allais enfin pouvoir jouer au jeu du chat et de la souris. Tu avais enfin trouvé la souris qui allait devenir ton jouet. Toutefois, tu ne savais pas encore que les rôles n’étaient pas distribués et que tu risquerais d’être par le tien.

Dès lors que tu fus au courant pour cette créature, tu fis attention, très attention. Tu ne bougeas plus d’un millimètre. Tu l’observas attentivement jusqu’au moment où la créature se leva. De là où tu étais, tu pouvais seulement voir des oreilles pointues, un museau et un visage animal. Tu ne connaissais pas les créatures de ton nouveau monde. Kiyo t’expliqua qu’il avait une tête de loup ou de renard. Il t’expliqua aussi que ces animaux étaient de très bons chasseurs et surtout, qu’ils pouvaient chasser les animaux de ton espèce. Au début, tu ne comprenais pas ce que cela voulait dire « chasser les animaux de ton espèce ». Pour toi, tu n’étais pas vraiment un animal mais une race à part entière comme les humains. C’est à ce moment-là que la demoiselle, la chef du groupe. Naya. Elle t’expliqua que ton monde possédait des « races » qui n’existaient pas dans celui-ci et notamment la tienne. Pour eux, tu n’étais qu’un raton laveur. Tu étais un raton laveur dont on s’était servi comme rat de laboratoire. Aux yeux de ce monde, tu n’étais qu’une expérience qui avait mal tourné. Les gens te voyaient de cette manière.

Tu écoutas les explications des deux âmes. L’un t’expliquait que tu devais faire attention parce que cette créature était ton ennemi naturel. L’autre te disait que tu étais unique dans ce monde. Quitte à choisir, tu écoutais la seconde. La chef. Elle semblait plus « neutre » que les autres. Comme si elle se fichait de ce qui pouvait arriver aux autres âmes vivant avec elle. Cette demoiselle était un mystère pour toi. Bref. Tu fis ramener à la réalité avec la question de ta future victime ; il parlait une langue que tu ne comprenais pas. Ne pensant pas être dangereux pour toi, tu pris un pistolet à Iwan et tu tiras en direction de cet animal sans pour autant te toucher. Le but n’était pas de le tuer. Du moins, pas pour le moment. Là, actuellement, il n’était qu’un jeu pour toi.

Un jeu dont tu étais le chat et lui la souris.

Les rêves d'un chat sont peuplés de souris.

La chasse était ton sport favori ; que ce soit dans ton monde ou dans celui-là, la chasse était un sport qui demandait les mêmes réflexes, un sport qui demandait le même amour. C’était pour cette raison que pour ta première sortie à Laurel, tu avais décidé de faire une petite chasse. De plus, cette activité allait pouvoir unifier un peu plus le groupe. Les trois autres âmes devaient apprendre à te connaitre. A vous quatre, vous deviez vous connaitre par cœur, connaitre les points forts et les points faibles de chacun pour mieux les exploités lors d’un combat. Le nom des Twins K n’était pas si connu que ça dans le monde de la nuit. C’était une chose à remédier. Mais pour aujourd’hui, ce n’était pas le sujet. Par contre, la chasse l’était.

Le premier compagnon à t’aider, ce fut Kiyo. Il était plutôt sympa même s’il était un monstre de muscle. Le second compagnon qui t’aida était Naya. Elle était plutôt faible physiquement mais possédait une capacité de réflexion supérieur à la moyenne humaine. Alors que tu te trouvas une victime, tu commenças par taper fort : une grenade suivi de coups de pistolet. Et de ce que tu voyais, ton entrée en matière avait eu l’effet voulu : ta proie venait de prendre la fuite. En le voyant partir, tu le voyais. Il était grand, très grand. Un challenge qui te faisait sourire. Tout comme les trois autres, tu avais un grain dans la tête, une tare qui faisait que tu allais foncer dans le tas.

Maintenant qu’il était en fuite, tu partis le pourchasser. De ce que tu voyais, cette bestiole était bien rusée. Elle l’était tellement que tu perdis sa trace. Toutefois, la chasse n’était pas finie pour autant. Une proie qui s’amusait aussi, qui tenait à la vie était une proie qu’on devait honorer. Surtout quand cette proie était un loup. Tu étais peut-être un connard, mais un connard honnête. Lorsque tu perdis la trace de ta victime, tu t’arrêtas quelque seconde. Tu étais dans une forêt. Ce lieu était parfait pour se cacher : la boue permettait de cacher temporairement et faiblement son odeur, les arbres permettaient de faire des attaques aériennes et le feuillage permettait de se cacher au sol. Il y avait trop de paramètre à prendre en compte pour lancer une attaque au hasard.

A ce moment-là, ce fut Iwan qui vient à ton aide. Il te disait que quand il n’y avait pas de solution parfaite, il fallait prendre celle qui répondait à un maximum de problème. Et dans ton cas, ta solution allait être les grenades. Que ce soit au sol ou dans les aires, cette arme allait te permettre d’attaquer que les deux plans simultanément. Sa réponse était parfaite. Tu profitas de ta petite taille pour te cacher dans les feuillages, marchant doucement, tu commenças à balancer des quelques grenades en l’air. Tu étais peut-être un raton laveur et lui un loup, mais le monde regorgeait de mystère. Tu allais prouver que même les petits animaux pouvaient aussi être de grands prédateurs.

« Pas la peine de te cacher, je sais que tu es là. », dis-tu d’une voix assez forte. « Je sais aussi que tu es allé dans la boue pour cacher ton odeur mais sache une chose : en vérité, cette astuce n’en est pas une puisque la boue ne masque pas vraiment les odeurs. », ajoutes-tu en le cherchant du regard. « Je te conseille de descendre maintenant ou quand je te retrouverai, tu auras droit à un cadeau spécial. », finis-tu de dire.

La chasse allait reprendre et au lieu d’y aller à la vue, tu fermas les yeux et tu partis à l’odorat et à l’ouïe. Si elle ne descendait pas, tu allais vite la retrouver et la forcer à descendre.

Les rêves d'un chat sont peuplés de souris.

Pour toi, cette après-midi n’était qu’un jeu, une après-midi de détente. Tu étais comme un chat qui jouait avec une souris, sauf que tu étais un raton-laveur et que tu jouais avec un loup. Et pour le moment, tu gagnais : le loup avant prit la fuite comme un animal apeuré. Malheureusement pour toi, il courait vite, trop vite pour toi. Ton second sport devait entrer en jeu : la pêche à la grenade. Tandis que tu balançais des bombes, cherchant à faire sortir ta proie, tu te pris prendre par surprise quand il te sauta dessus. Il te plaqua contre le sol et te menaça avec ses griffes et ses crocs. Tu l’écoutais parler.

« Oh ! tu parles aussi la langue des humains !? », demandes-tu, surpris. « Je pensais que tu étais un animal lambda, un animal de ce monde. », ajoutes-tu avant de t’amuser avec les capacités de Naya.

Sans qu’il s’y attende, tu pris l’apparence de Kiyo pour te libérer de son emprise : la surprise du pouvoir allait le déstabiliser, normalement. Tu pris ensuite utiliser cet avantage pour te reprendre ton corps pour partir. Mais avant de faire ça, tu t’interrogeas. Ce loup parlait de chose que tu ne connaissais pas, que tu comprenais pas.

« C’est quoi la Sibérie ? », demandes-tu. « Je sais ce qu’est un mercenaire, mais la Sibérie ? ça se mange ? », ajoutes-tu. « Je suis seulement là pour m’amuser. », finis-tu de dire avant de faire tes actions.

Le loup était vraiment immense et il paraissait aussi humain que tes autres compagnons. Naya se mit à t’expliquer que dans ce monde, il était possible de modifier l’ADN des gens comme des animaux. Et que cette créature devait un loup avec de l’ADN humain ou pire, une chimère. Quand elle te raconta ça, tu te sentis mal. Dans ton monde, ce genre d’anomalie naturelle n’existait pas.

« Tu es quoi exactement ? », demandes-tu curieux.  

Les rêves d'un chat sont peuplés de souris.

Cette rencontre était une chose particulière pour toi. Même si tu connaissais un peu ce monde grâce à tes camarades, ils ne t’avaient pas tout appris et la géographie était l’une de ces choses. Surtout, qu’à cette époque, la géographie n’était pas un champ d’étude vital. La survie était la principale chose à faire. Après tout, de base, il n’était pas dans leur intérêt de quitter le Japon. Malheureusement pour eux, ils étaient – à présent – de nouveau à Laurel. Ils ne t’avaient pas dit, non plus, qu’il existait des créatures comme Warwick. Dans un sens, tu étais heureux de le rencontrer. En le voyant, il se demandait s’il y avait d’autres Yordles. Une idée qui te plaisait beaucoup.

Après avoir posé tes questions, tu repris ton corps. Finalement, cette créature était plus intéressante vivante, en face de toi qu’à chasser. Il essaya de te parler, de te raconter qu’il était le fruit d’une expérience. Du moins, c’était ce que tu comprenais. Si tu ne connaissais pas grand-chose à ce monde, pas autant que tu le voudrais, tu te rendis compte que tu maîtrisais quand même une chose essentielle, importante : le langage. Pendant quelques instants, ton absence de connaissances en géographie te semblait être un handicap. Mais en voyant son problème, tu te rassuras toi-même ; il y avait pire que toi.

En écoutant son histoire, Naya reprit le contrôle. Tu étais incapable de bien expliquer son pouvoir. Elle était la plus douée, la seule pour l’expliquer correctement. Tout comme le loup pour Timothy, c’était la première fois qu’elle rencontrait une créature de ce genre. Il fallait dire qu’elle n’avait encore jamais été dans le monde de Timothy, sauf une fois. Au Japon. Naya était aussi plus douée pour comprendre ce qu’il disait. Deux avantages en sa faveur. Quand tu la voyais, elle donnait l’impression d’être une chose fragile et en même temps, elle était assez forte pour nous contrôler.

« Ne t’inquiète pas, je n’ai pas besoin de beaucoup de mots pour te comprendre. », dit-elle. « Si j’ai bien compris, tu es le fruit d’une expérience scientifique. En te regardant, ils ont plutôt réussi… », continue-t-elle de dire. « Avant de répondre à tes questions, j’ai une question pour toi : est-ce que tu es content de ta condition ? Est-ce que tu es heureux d’être un loup caché dans cette forêt ? », demande-t-elle.

Naya n’était pas une personne méchante, surtout envers les créatures non-humaines. Même si elle ne les comprenait pas beaucoup – puisqu’elle était une « humaine » -, elle faisait toutefois l’effort de comprendre. Quand il lui répondit, elle s’installa sur une branche. Elle écoutait sa réponse attentivement. Lorsqu’il eut fini, elle dénia à lui répondre.

« Pour répondre à ta première question, la créature que tu as vue était un Yordles. C’est une race qui n’existe pas dans notre monde. Il est unique. », répondit-elle, calmement. « Pour ce qui est de ta seconde question, ce n’est pas vraiment un « tour de magie », et ce n’est pas lui qui le fait, mais moi. », ajoute-t-elle. « Je ne sais pas si tu es au courant, mais dans le monde – et particulièrement dans cette ville -, il y a des personnes qui possèdent des pouvoirs. Toi, tu es un loup qui est capable de bouger, mouver et surtout parler comme un humain. Moi, j’ai le don de pouvoir de voyager dans certains mondes en particulier. Pour ça, je dois échanger ma place avec une personne de ce monde. La créature qui s’amusait avec toi venait d’un autre monde. », finit-elle d’expliquer.

Naya avait essayé d’expliquer son pouvoir le plus simplement possible. De ce fait, elle n’avait pas parlé des mondes en particulier, qu’ils étaient en réalité des jeux vidéo. Si Kiyo, Iwan et Timothy étaient conscience de ce décalage, elle avait jugé que la créature ne semblait pas assez intelligente pour le comprendre.

« Si tu es un loup de Sibérie, qu’est-ce que tu fais à Laurel ? Ton pays d’origine est sur un autre continent. », demande-t-elle, curieuse.