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Tragédie orientale

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Elizabeth Cyrene
Elizabeth Cyrene
❝ LOCALISATION : Dans le lit de ma sœurette adorée
❝ PT. EXPERIENCE : 0
Mythologique


: C

MessageSujet: Tragédie orientale Tragédie orientale EmptyVen 14 Juil - 3:40



Civil



"Je suis désolée"

Elizabeth Cyrene
____________________________________________________________________
Si l’on devait définir Elizabeth avec un seul mot, ce dernier serait “versatile”.

❝  Age :  Entre 17 ans et 800 ans
❝ Sexe : Femelle/Femme
❝ Origine :  Saint Jean d’Acre, dans l’actuelle Israël
❝ Race : Même si elle semble humaine, il s’agit du Ziz.
❝ Orientation : Pansexuelle
❝ Métier : Aucun
❝ Statut social : Pauvre, vivant aux crochets de sa soeur
❝ Situation amoureuse : Célibataire
❝ Date de naissance : Arrivée sur terre vers 1230/1240


Caractère
____________________________________________________________________
Un mélange d'innocence et de peur.



Entre sa nature profonde, et sa vie en tant que simple humaine, Elizabeth possède de nombreux traits de caractère s’opposant entre eux. La raison de cette dualité, reposant dans son passé. Après son arrivée sur terre, la jeune fille ayant perdue la mémoire, elle s’est développée “normalement”, à partir de zéro, n’ayant absolument pas conscience de sa psychologie passée, ou encore de sa mission. Ces deux parties créant un conflit éternel en elle, la rendant lunatique et irritable.

Malgré le retour de sa mémoire, Elizabeth garde une once d’innocence. Elle n’est plus aussi belliqueuse qu’avant, bien au contraire. Sa vie calme auprès de sa nouvelle “famille”, à quoi l’on peut ajouter l’extrême bienveillance que la population avait su avoir à son égard, à su dissoudre cette colère et cette rage qui la gangrènent depuis sa création. C’est depuis cette période qu'Elisabeth est devenue une personne extrêmement attachante, voir philanthrope.

Il arrivait souvent qu’ la jeune femme se blesse, ce qui est resté quelque chose de relativement vrai, même 700 ans plus tard. Amoureuse de la hauteur, elle grimpait sur n’importe quoi, du simple toit d’une maison, jusqu’au sommet d’un minaret, en passant par un vulgaire échafaudage de bois. Son amant, avec qui elle passait l’intégralité de son temps, n’arrivait pas à dire si elle était juste intrépide ou bien dangereusement insouciante. Elle n’avait que faire de sa sécurité, du moment que sa nature curieuse était rassasiée. Une des activités que la jeune fille préférait le plus, si l’on retire la musique, était de d’atteindre le point le plus haut de la ville, pour se perdre son regard ainsi que ses pensées, dans l’infinité de l’horizon. Elle restait plusieurs heures, rêveuse, désirante de visiter d’autres contrées, et de quitter cet environnement chaud et monochrome.

Outre son attachement pour la hauteur, la jeune femme disposait d’un “don” comme le disaient si bien les différents bardes et autres musiciens de la ville. Elle avait d’étranges dispositions quant à l’apprentissage de la musique. Une activité ou elle arrivait à rester en place durant plusieurs heures, sans se plaindre. Elle était particulièrement appliquée Bien qu’elle était amoureuse des instruments à cordes et à vent, il y’a une chose qu’elle adorait plus encore, c’était le chant. Chose devenue impossible à pratiquer étant donné sa condition physique, mis à part dans les airs.

C’est cette période heureuse, qui forgea la majorité de la psychée de la jeune fille. Bien que le climat rude porté sur le conflit, ai rendu les choses assez compliquées, Elizabeth en garde un excellent souvenir. Souvenir qui est aujourd’hui, une grande source de tristesse, de manque. Il n’est donc pas rare de la voir, scruter le ciel, des larmes sur les joues, mélancolique.

Malheureusement, ce sont les événements ayant fait de cette période un simple  “souvenir” qui ont fait remonter certains de ses défauts. La perte de ses proches, durant l’occupation Franque, l’ont fait devenir protectrice au possible. Elle n’arrive évidemment plus à rester calme lorsque l’on s’en prends à ce qu’elle chérie. Elle devient très agressive, prête à en découdre sans discussion possible. Elle est capable de passer d’une simple amie envahissante à une guerrière inquisitrice pour protéger ceux qu’elle aime. A cela, il faut rajouter qu'Elisabeth est extrêmement possessive. Pas tant au niveau des possessions matérielles, mais surtout au niveau de son entourage. Trait découlant majoritairement de sa nature, étant donné que les Ziz sont la seule espèce se déchirant pour posséder à eux seuls le ciel. Son séjour dans un sarcophage, ayant créé une phobie de la solitude, cela renforce sa peur de perdre les êtres qui lui sont chères.





Tragédie orientale Profile_picture_by_shilin-d46ou7p
❝ Particularités : Elizabeth n’apprécie pas réellement de porter des vêtements. Du coup, elle porte majoritairement des tenues courtes ou amples. Son acuité sensorielle ainsi que son affinité aérienne font qu’Elizabeth arrive sans trop de difficulté à se repérer sans utiliser de canne. L’aile centrale droite d’Elizabeth à tendance à sortir seule en cas de danger, de peur extrême ou de traumatisme.

❝ Tics et manies : Elle n’aime pas être toute seule, et surtout pas la nuit, alors il lui arrive, presque quotidiennement de se frayer un passage jusqu’au lit de la personne chez qui elle dort.


❝ Passions :Sa soeur, le ciel, visiter le monde, et la musique
❝ Phobies :L’archange Saint-Michel et tout ce qui s’y rapporte, la solitude et elle est claustrophobe.

❝ But : Retrouver l’usage de son corps.
❝ Rêve : Vivre aux côtés de sa soeur pour l’éternité.


Doté
____________________________________________________________________
Absolue si tout les combats devaient se finir en un coup


❝ Origine : Mythologique
❝ Don : Ziz :

Le monde dans lequel nous vivons, à un début et une fin. C’est ainsi que Dieu créa l’univers. Il insuffla la vie dans le cosmos, sachant pertinemment qu’il viendrait la reprendre, un jour ou l’autre. “Apocalypse”. Tel est le mot qui définit cet acte téléologique, prévu depuis la genèse. Bien qu’une fin soit prévisible, ses codes, eux, nous ont été transmis par les différentes religions du livre. Les différents prophètes nous ont rapportés, et à raison, que le monde serait ravagé, les peuples décimés pour enfin être jugés. Les justes seront élevés dans la Jérusalem céleste, et les damnés, envoyés dans les tréfonds des enfers.
Les différents textes rapportent tous un déroulement similaire. Les trompettes, le jugement, mais surtout, la nature de cette destruction. Quatre cavaliers envoyés sur terre pour anéantir les hommes, mais surtout, trois créatures, contrôlant et ravageant le territoire qu’ils dominent. Le léviathan pour les océans, le behemot pour la terre, et enfin le Ziz pour le ciel. Des monstres gigantesques, possédant une puissance écrasante pour toute engeance de la création. Les écrits relatent la présence d’un seul représentant de chaque espèce, ou au contraire de plusieurs milliers.

Elizabeth est une de ces créatures. Une des plus puissantes et belliqueuse. Elle n’est ni une réincarnation, ni une possession, juste un être surpuissant ayant adopté une forme plus petite après son arrivée sur Terre. Mais cette forme humaine entrave immensément sa puissance d’origine. La déchaîner reviendrait à détruire cette enveloppe, la rendant inutilisable pendant des semaines, voir plus. Etant donné qu’il ne s’agit pas d’un “fragment”, elle dispose de la possibilité de reprendre sa forme originelle, mais la peur de revoir l’archange de la guerre, l’en empêche.

Comme de nombreuses créatures mythologiques ou bien divines, Elizabeth ressens souvent la présence de ses compères, sous forme d'une aura. N’ayant pas la possibilité de cacher cette “Aura”, Elizabeth est visibles par ceux pouvant décerner la présence de ces facteurs. L’intensité du ressenti étant bien évidemment proportionnel à sa puissance, Elizabeth est facilement reconnaissable, et même par les novices.

En raison de sa nature sacrée, Elizabeth ne partage que peu de points communs avec les bêtes, comme avec les humains. Le vieillissement n’existe pas pour elle, par exemple. car son corps est figé dans le temps, condamné à  garder la sublime apparence d’une jeune adulte.  Son esprit n’a cependant pas cette chance. Elle ressent ainsi le passage de chaque instant et de chaque secondes, l’isolement à long terme est un réel danger sur sa psychée.
Son corps reste cependant animé par une formidable puissance, d’autant plus qu’elle est capable de se régénérer indéfiniment. Ses pouvoirs de régénération sont décuplés dans les airs, alors qu’ils sont entravés sur terre. Des marques permanentes peuvent apparâitre là ou naissent ses ailes, contrairement au reste de son corps.
Son corps, est par endroits, bien plus solide que la normale. Du bout de ses pieds, jusqu'à ses hanches, du bas de son cou jusqu'à sa mâchoire inférieure, ainsi que ses avants bras, disposent d’une résistance supérieure à l’acier de Damas. Son anatomie étant proche de celle d’un rapace (intrinsèquement parlant), il s’agit des serres et du bec. Thorax, torse, épaules… Toutes les parties nons renforcées sont elles différentes. Les muscles et ligaments internes, sont eux, robustes et puissants. Cela étant nécessaire à l’utilisation puissante des parties renforcées. Mais le système osseux, les organes et la peau, sont à l’inverse aussi fragiles que ceux d’un humain, ayant même tendance à des endroits, à être plus faibles.
Le système nerveux d’Elizabeth, est en théorie insensible à la douleur autre que provoquée par une arme ou un objet sacrée. Malheureusement, des reliques Chrétiennes étant présentes ene elle, cette “barrière” à disparu, et est donc sujette à la douleur physique, et bien évidemment mentale.

Mais que serait le Ziz sans ses ailes. Elizabeth possède la faculté de pouvoir sortir trois paires d’ailes. Une en dessous de la nuque, une autre au niveau des omoplates, et la dernière étant située au milieu du dos. Elles sont d’un blanc immaculé, presque angéliques, et lui offrent une envergure d’une dizaine de mètres. Elle peut les sortir à tout moment, mais celles ci déchirent sa peau, provoquant une douleur aiguë, mais amplement supportable. Ces dernières sont également très résistantes.


Elizabeth possède également une particularité. Étant à la base un oiseau, ses nombreuses capacités physiques, sensorielles et sacrées sont grandement endiguées par sa présence sur la terre ferme. Bien que redoutable, son endurance plus que limitée, la rend vulnérables aux cibles les plus puissantes sur terre. Mais plus qu’un avantage stratégique, elle ressent un besoin fort de voler/s’élever dans les airs régulièrement, sans quoi, cela à un impact fort sur sa psychologie.

❝ Maîtrise :  8/10

Elizabeth à longuement eu l’occasion de maîtriser son don, étant donné qu’il n’a jamais été limité. Ses limitations étant aujourd’hui dues à des phobies, ou à des manipulations extérieures sur son corps (comme l’implantation de reliques (poisons) sacrées dans son corps). Elle conserve par contre sa rapidité et son agilité, et contrôle parfaitement la manifestation de son pouvoir, et pourrait, en cas de force majeure, reprendre sa forme divine et destructrice d’une demi dizaine de kilomètres.
❝ Points forts :Le Ziz est sans conteste la créature la plus rapide des engeances  eschatologiques. Au sol, elle n’a pas réellement d’avantages à cause de sa condition physique déplorable, mais dans les cieux, elle peut facilement rattraper un avion de chasse. Même si son corps est hétérogène concernant sa résistance, les parties possédant cet avantages sont de réelles armes chirurgicales.
Mais l’avantage ultime de la capacité d’Elizabeth étant sa suprématie aérienne. Moins visible au sol, elle dispose dans les cieux d’une vitesse, d’une mobilité et d’une force presque inégalées.

❝ Faiblesses : : Elizabeth dispose de nombreuses faiblesses. Premièrement, sa condition physique. Aveugle, et ne possédant que d’un poumon, elle est au sol, qu’une estropiée ne disposant que d’une dizaines de secondes d’endurance en combat. De plus, tous ses inhibiteurs sensoriels (douleur/psychologiques) ayant disparu lors de son emprisonnement, elle est psychologiquement vulnérable, du moins, autant qu’une personne lambda découvrant seulement la douleur. Cette “naissance” si soudaine de la souffrance, ont créé en elle une peur handicapante de la douleur.
La seconde faiblesse de la jeune fille, repose dans la répartition asymétrique de ses compétences. Rapide mais peu endurante, invincible dans les cieux, mais très très affaiblie au sol, possédant des membres incassables, mais un tronc presque aussi fragile qu’un jeune adolescent, elle doit faire preuve d’attention et de prudence, car elle peut facilement être appréhendée au sol.
La troisième repose dans la largeur de ses puissantes ailes. Les environnements clos, fermés, ont ,d’un côté un impact sur le stress d’Elizabeth, mais surtout sur l’utilisation de ses pouvoirs. Dans un souterrain ou dans une pièce assez solide et exiguë, elle serait comme un rapace en cage, impuissante.
Et pour finir, et probablement le plus important, il s’agit de sa faiblesse psychologique. Il saute aux yeux de quiconque connaît la jeune fille un minimum, que ses sentiments sont une faiblesse. L’amour de sa famille (composée de sa soeur) la rendent vulnérable aux faux pas, et aux actions précipitées, et possiblement irréfléchies. La 7ème croisade ayant été un événement profondément traumatisant pour elle, la solitude, la douleur, ou même son “petit frère Saint-Michel” et son simple nom peuvent ramener la puissante impératrice céleste, au rang d’adolescente pleurnicharde.



Histoire
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Une tragédie orientale



L’histoire d’Elizabeth ne débute pas dans le monde connu ou dans une galaxie lointaine, mais dans un plan différent de notre existence. Il s’agit d’une création antérieure à celle de l’univers. Ce microcosme où ont été placés les premiers nés du divin. Antérieurs aux humains, et même aux anges. Caractérisés en premiers lieux par leur puissance et leur potentiel de destruction, ces bêtes de l’apocalypse ont,longtemps vécus dans cet endroit. Une contrée ne partageant que peu de points communs avec ses créations postérieures. Il s’agit d’un environnement étouffant, auquel on aurait soustrait toute forme de vie. Une terre ou le concept de beauté serait absent. Similaire en surface à un petit astéroïde, il ne dispose d’aucun relief. Des plaines rocheuses ponctuées de trous d’eaux, reliés entre eux pour permettre au léviathan de survivre. Mais les caractéristiques premières de cette zone, sont qu’elle est étroite, étouffante et ennuyeuse. Les créatures, éternelles et millénaires, n’ont jamais eu le luxe de pouvoir se dépenser pleinement. Autant le Behemot, que le Ziz et Leviathan, les trois individus de ce monde étaient rongés par l’ennui. Et de ce sentiment, découle souvent de la rage. Une haine sans nom envers les chéris du divin, disposant d’un monde 1000 fois plus vaste, vivant, voir amusant sous certains angles, malgré leur taille réduite. Cette colère, montante depuis des millions d’années, permettait en effet de leur faire conserver leurs attraits destructeurs, et surtout de créer cette volonté de nuire, qu’ils utiliseraient le moment venu.

Mais cette captivité commune créeait des liens, entre les trois bêtes. Un lien fort, un lien familial presque absolu. Elizabeth côtoyait le plus souvent le béhémoth,  Elizabeth la voyait comme différente du Léviathan. Plus ambitieuse, plus forte d’esprit. En effet, cette créature terrestre voulait à tout prix briser la barrière qui la retenait ici. Chose impossible en théorie bien sur, mais même une barrière divine ne pouvait survivre face à la rage et la détermination du Béhémoth. C'est un jour que l'immense rapace découvrit la carcasse de sa soeur, d'ou s’échappait un fil de pouvoir, à travers une brèche. A son départ, l’immense oiseau pleurait intérieurement la disparition de sa soeur, une tristesse rapidement surpassée par de la colère. Une colère envers cette cage qui lui avait enlevé sa famille. Mais une idée lui traversa l'esprit. Ce fin flot d'énergie voulait probablement dire qu'elle avait réussi à passer, mais pas entièrement. Et donc si cette dernière avait réussit , pourquoi pas elle ? Mais sans réellement y réfléchir, Elizabeth se lança à travers ce trou ridicule, sachant qu’elle y perdrait quelque chose de crucial. Il était évident que toute son énergie ne pourrait traverser ce petit portail, mais le jeu en valait la chandelle. Peut être y laisserait elle la vie, ou son pouvoir ? Que pouvait elle bien perdre dans ce voyage si dangereux mais à la fois excitant ?

La mémoire.

Elle était là, allongée, nue sur  le sol brûlant. Au milieu d’un océan de dunes de sable. Depuis combien de temps était elle ici ? Ou se trouvait elle ? Mais au milieu de ces dizaines de questions qui la taraudait, une sortait du lot. Qui était elle ? Tout son corps était engourdi, mais cette gêne ne semblait pas la déranger plus que ça, du moins en comparaison de ce qui se passait dans sa tête. Elle fut dans un premier temps déstabilisée par toutes ces sensations qui l’envahissaient. La lumière l’aveuglait, la chaleur l’étouffait, mais lui semblait à la fois très agréable, le sable brûlant lui irritait la peau, tandis qu’une légère brise venait lui caresser la peau. Après avoir retrouvé ses esprits, elle contempla son environnement. Un paysage monochrome, baignant dans un bleu azur. Ces dunes qui l’encerclaient, venaient épouser de grands amas rocheux, d’une couleure similaire. Après plusieurs minutes, elle se dressa difficilement sur ses jambes. “Quelle sensation étrange !” se disait elle. En effet, même si elle l’ignorait, elle était semblable à un nourrisson venant de naître, dont le corps fonctionnerait pour la première fois, mais ayant conservé ses fonctions moteurs antérieures.

Elle erra de longues heures sur le sable brûlant, tentant de se rapprocher inlassablement des structures rocheuses. Toujours autant perdue géographiquement que spirituellement, elle continua d’avancer, encore et toujours. S’arrêtant parfois pour admirer le crépuscule, les nuages ou encore la lune. C’est ainsi qu’une quarantaine de jours s’écoulèrent, tandis que la solitude maintenait et augmentait un sentiment d’insécurité latent. Elle perdait espoir de trouver d’autres compères, d’autres “créatures” semblable à elle même, lorsqu’un son différent de ceux du désert, se fut entendre au loin. Il s’agissait de créatures, longues sur pattes, munies d’une bosse ou bien deux, sur lesquels se trouvaient des hommes. Leur peau était mat, mais ils lui ressemblaient fortement, du moins, de ce qu’elle pouvait en voir. Elle se vida les poumons dans un hurlement puissant, pour attirer leur attention. Ce qui, à sa plus grande joie, fut efficace. La caravane s’empressa de venir secourir cette jeune femme, nue,  aux cheveux blancs, à la peau nacrée,  et aux yeux d'émeraude, qui ne semblait point comprendre leur langue. Même si leur manque de compréhension vis à vis de cette situation unique, les rendaient méfiants. Ils ne pouvaient ignorer la détresse de la jeune fille, larmoyante. Ils s’occupèrent d’elle, et par bonté d’âme lui offrirent des vêtements, bien plus coûteux que ceux que portaient eux même les caravaniers. Durant le trajet, ils tentèrent d’ouvrir le dialogue avec la femme, mais en vain. Aucun des deux partis n’arrivaient à se comprendre. Le trajet fut quand même grandement rassurant pour Elizabeth, les hommes se montrèrent chaleureux, voir protecteurs envers elle, comme s'il s’agissait d’une enfant. A leur arrivée, elle était face à une immense ville fortifiée, en bord de mer. Au centre de la ville, elle était comme une princesse, tant effrayée que émerveillée par toute la vie autour d’elle, escortée par une sorte de cortège. Certaines personnes, les moins occupées, ou peut être les plus curieuses, murmuraient entre elles au passage de la jeune fille. Elle fut amenée, devant une petite bâtisse, dans les faubourgs de la ville. Deux des marchands l’invitèrent à entrer, avant de discuter avec le maître de maison. Elle n’eu pas vraiment le temps de se demander ou se positionner, ou quoi faire, avant que ce dernier lui attrapa les mains. Elle fut freinée dans son mouvement de recul par une voix qui survint dans sa tête. Une voix qu’elle parvenait à comprendre. Une voix chaude, rassurante, lui expliquant sans fioriture qu’il pouvait communiquer, grâce à un pouvoir extraordinaire qu’il possédait. De plus, il lui proposa, si elle le voulait, de vivre à ses côtés, le temps d’apprendre à vivre seule, ce qu’elle accepta, ne sachant pas trop quoi faire d’autre.

Cet homme se nommait Auguste. Il s’agissait originellement d’un voyageur, venant de France, puis s’était installé dans le califat fatimide, avant de revenir vivre dans ce royaume de Jerusalem. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il ne fut jamais ennuyé pour ses “pouvoirs”, étant donné que ce qu’il en faisait restait très altruiste. La première partie de la rééducation de la jeune fille consista à lui apprendre la langue, et également à se débrouiller seule. Mais avant tout, il lui fallait un nom. Il choisit Elizabeth, ayant pour signification en vieil hébreux “celui ou celle offerte par le ciel”, ce qui à ses yeux, semblait de circonstances. La jeune femme sortait peu durant cette période. Elle appréhendait de se retrouver seule, encore une fois, alors ses seules sorties étaient synchronisées avec celles d’Auguste. Elizabeth se lia très vite d’amitié avec lui. Il était charmant et surtout extrêmement doux. Toutes ses journées étaient semblables, mais extrêmement enrichissantes. Le matin était un moment dédié à l’apprentissage des langues, principalement le Français et l’Arabe, puis par la suite le Latin. L’après midi, à des choses plus sympathiques, comme la cuisine, ou l’histoire du pays. Le soir, était quartier libre, mais Elizabeth harcelait le jeune homme pour qu’il lui raconte des histoires. Quelques mois furent nécessaire avant que la jeune fille sache parler correctement. Même si elle parvenait à se faire comprendre, elle se refusait toujours de s’éloigner du jeune homme.

Il était convenu, à l’origine que la jeune femme quitte ce foyer une fois qu’elle serais apte à se débrouiller. Mais l’un comme l’autre, ils s’étaient bien trop rapprochés et se refusaient à voir l’autre partir. Elizabeth décida d’aider à rapporter de l’argent, même si cela n’était pas réellement nécessaire. Auguste était un médecin et apothicaire assez reconnu dans la région. Ses compétences lui permettaient assez aisément de déceler les problèmes, et son savoir faire, d’y pallier. La jeune femme passait beaucoup de son temps libre à observer ses compétences concernant l’herboristerie. Elle était très intéressée, si bien  que vers la fin de son existence dans ce royaume, elle avait assimilé de grandes connaissances quant à la culture et la pousse des plantes médicinales, ainsi que leur application, elle devint donc une sorte d’assistante pour le jeune homme. Mais une autre chose la passionnait bien plus, c’était la musique. Nombreux instruments lui furent offerts par Auguste, le jour de son “anniversaire”. Si bien qu'à la fin, elle possédait une trentaine d’instruments européens et arabes. Elle les maîtrise tous, de la vielle a roue, au luth en passant par du Crwth. Toutes les personnes la connaissant s’accordaient à dire qu’Elizabeth était très douée, et que sa voix était toute aussi belle que les musiques qu’elle jouait. Sa relation avec le jeune homme évolua durant leurs années de vie commune. Ils s’éprirent rapidement l’un pour l’autre. Même s'ils n’étaient pas mariés, ils partagaient leur couche, et c’est avec lui qu’elle découvrit pleinement son corps.

Toute sa vie fut rythmée par du bonheur. Elle travaillait avec celui qu’elle aimait, et passait 80% de son temps à ses côtés. Ils avaient également des amis, qu’elle côtoyait régulièrement . Elle pratiquait sa passion dès que possible, et aimait sa ville. Elle escaladait nombreux bâtiments, ce qui rendait Auguste fou. Son comportement était très rarement raisonné, mais elle s’amusait.


1248

Le bruit courait que la nation allait entrer en guerre contre les Ayyoubides. Cela fut confirmé par l’arrivée massive de croisés, menés par le monarque Louis IX, plus tard surnommé Saint-Louis. Des légions entières de chevaliers créèrent une garnison dans la ville. Au début, tout était normal, mais plus le front était mis en déroute, et plus ces guerriers belliqueux posèrent problèmes. Agressions arbitraires, vols, ainsi que des rumeurs de viols. Tel était le quotidien de la population durant les 6 années de la guerre. Et ce n’est qu'à la fin du conflit, que le couple fut inquiété par les croisés. Ces derniers définirent Elizabeth comme une créature impie, à cause de ses cheveux et de son histoire, tandis que les dons d’Augustes dérangeaient les plus fanatiques d’entre eux. Les agressions étaient souvent faites d’insultes et de bousculade en lieu publique. Mais tout se termina, le jour ou le cor sonna le retour des troupes du monarque, défaites, la tête basse.
C’est lorsqu’ils apprirent que le puissant roi avait été défait, qu’une dizaine de soldats décidèrent de venir “punir” le couple. Sans aucune raison, mis à part une démonstration de violence gratuite. Les deux auraient survécus à de simples coups si, ces derniers n’usèrent pas d’armes contondantes. Tout fut rapide. Personne n’eu le temps de venir les aider. Elizabeth ne sentait rien, aucune douleure, mais toute la pression, la peur, et tout cela brusquement le faisait hurler. Le pire,était de voir celui qu’elle aimait réclamer pitié, saigner, et surtout, à terme, de ne plus bouger. La résistance de la jeune femme les firent abdiquer, en se disant qu’ils viendraient l'abattre plus tard, en compagnie du roi. Dès lors qu’ils reculèrent d’un pas, elle sauta sur le corps inerte de son aimé. Mais elle l’avait compris il y a plusieurs secondes déjà. Il était mort. Ses yeux d'émeraudes étaient noyés par des larmes de peine, et surtout, d’une sensation nouvelle, la colère. Au fond d’elle, ce n’était pas comme une première fois, mais comme une rechute. Ce traumatisme générait de nombreuses images dans sa tête. Des terres désolées, des créatures géantes. Petit à petit, tout lui revenait. Son arrivée sur terre, ainsi que sa provenance. Mais surtout, elle arrivait à sentir une énergie nouvelle. Une énergie brûlante coulait dans ses veines. Une énergie capable de soulever des montagnes, de détruire le soleil et la lune, mais surtout d’anéantir ces “vermines” qui avaient abattus son Auguste.

Les débris volèrent, tandis que des corps déchiquetés furent projetés contre les murs de terre. Leurs armures éventrées à coup de griffes firent l’effet d’un gong. Les cinq autres ailes d’Elizabeth sortaient une par une, soufflant tout autour d’elles. Certaines maisons furent projetées en l’air. Dans sa tête, tout était la faute de cette armée, elle la démolirait sans mal, disait elle. Durant les quelques minutes qui lui firent traverser plusieurs dizaines de kilomètres, elle sentit toute les parties de son corps qui étaient tel l’acier, avec lesquels elle avait éventrée les guerriers fanatiques.
Elle fonça tel un faucon gigantesque sur la cavalerie. Quelques secondes lui suffirent pour faire virevolter les cavaliers les moins bien équipés, grâce à la puissance de ses ailes. Les autres subirent des assaults répétés en piquet. Moins de cinq minutes plus tard, prêt de mil cavaliers furent éparpillées dans une tempête de poussière et de sang. Ces cinq minutes laissèrent l’autre grosse demi douzaine d’arbalétriers, de lanciers de de chevaliers prendre une position phalange. Mais les milliers de carreaux lancés en direction d’Elizabeth furent déviés d’un seul battement d’aile, sans même froncer sourcils. Elle s'avança lentement, déviant chaque salve, créant une terreur sans nom dans les rangs. Mais un homme, visiblement leur chef et roi s'avança, une épée dorée et enflammée à la main. Il hurla des mots en latins, littéralement “Père, ai pitié de nos âmes, et vient nous en aide”. Cette formule fut succédée par l’arrivée de deux formes éthérées, munies d’une paire d’ailes. Des anges étaient venus assister l’armée sainte. Mais Elizabeth savait très clairement que même une légion d’Anges, ne pourraient venir à bout de sa puissance. En un instant , dans un torrent de poussière, elle sauta sur les deux anges, leur arrachant les ailes, puis les égorgea de puissants coups de griffes.
L’arrivée croissante des émissaires divins n’empêcherent en rien le Ziz de massacrer l’armée. Mais au bout de plusieurs minutes, son action fut coupée par l’arrivée de quatres de ses frères. Bien plus puissants que les précédents. Équipés pour le combat, et dotés de deux paires d’ailes, ces quatres personnages combattirent Elizabeth. La lutte dépassait tout simplement la perception humaine. Des flashs, constants ponctuaient l’horizon, avant de se solder par la défaite de la jeune femme.
“Que peuvent de minables archanges face à ma puissance ? Et surtout, sur un terrain à mon avantage” se disait-elle.

Même si ces lances sacrées provoquaient en elle une douleur nouvelle, elle était sans équivalent vis à vis de celle provoquée par la mort de son amant. Le désir de détruire était si grand à ce moment bien précis, qu’elle se laissa submerger par son pouvoir. En une fraction de seconde, un éclair doré fendit la stratosphère. Et le moment d’après, tout était noir. Pas seulement à cause de la poussière, mais surtout car le soleil était obstrué par quelque chose de gigantesque. Un rapace d’une taille démesurément grande. Près de 15 000 pieds (4,2 kilomètres pour être exact). Sa grandeure était telle, que la température avait grandement chutée.
Les archanges réagirent au quart de tour, mais la tempête provoquée par l’oiseau en très haute altitude, fit se briser leurs ailes lorsqu’ils en approchèrent. Animée par la rage, elle allait faire payer au monde entier, la douleur qu’elle avait reçu. Du moins, c’est ce qu’elle pensait.


Une grande silouette tomba sur une montagne, et lors de l’impact, la réduisit en poussière. L’énergie de cet être extraordinaire fit remonter la température d’une vingtaine de degrés. Ses pas sur le sol faisaient entrer la pierre en fusion, et vitrifièrent le sable. Equipé d’une lance et d’une armure dorée, il s'élança vers la bête, sans aucune crainte. Du moins de son côté. Elizabeth, elle, ressentait quelque chose de plus puissant que la peur. Une terreur étouffante, faisant apparaître des larmes coulant sur ses plumes et son bec. Elle savait que son petit frère, était la. Et que comme le disent les textes, Saint-Michel est la chose la plus puissante de la création.  Mais elle n’abandonnerais pas. Elle se jeta sur lui. La différence de taille était flagrante, mais ce dernier bloqua un coup, avant de la repousser de plusieurs centaines de kilomètres. L’immense carcasse traversa le ciel à une vitesse inhumaine. Ce combat n’était pas juste impressionnant, il était divin. Tout était silencieux, mais la terre continuait de trembler. Certaines montagnes, les plus proches, s’écroulèrent à leur passage  
En très peu de temps, ils avaient traversés le Sinaï, et se trouvaient au dessus de la région d’Aqaba. Elizabeth essayait de se remettre de ses blessures. “Je l’ai éloigné” disait-elle, le cherchant du regard. Mais la réalité était tout autre. Cette réalité qui avait  fait de Saint-Michel son bourreau. Cette réalité qui forçait l’archange à punir sa soeur. Et cette punition figura parmis les actes les plus démesurés depuis le déluge. Elle le sentait. Il était en hauteur. Bien plus haut qu’ellei. La stratosphère ? Non. Il se trouvait a plus de 384 400 kilomètres d’elle, sur le satellite de la planète, la lune. Prenant un élan considérable pour l'abattre d’un seul coup.

Elizabeth était paralysée par la peur. Elle ne pouvait plus bouger, et elle savait que de toute façon, cela aurait été vain. L’archange, se propulsa, laissant derrière lui un immense cratère, visible depuis en bas. Plus rapide que la lumière, il déchira l’espace et le temps, pour ensuite transpercer l’oiseau gigantesque, dont la carcasse s'écrasa avec puissance. Elle fut traînée sur des kilomètres et des kilomètres, creusant une abîme, qui plus tard formerais le golfe d’Aqaba. La lance était plantée dans son poumon, qui ne parvenait pas à se régénérer.
Il s'approcha doucement de sa tête, tandis qu’elle reprenait forme humaine. Il posa sa main sur sa joue, lui susurrant des mots. Des mots qui restèrent gravés dans sa mémoire, et dans les plus terrifiants de ses cauchemars. Des mots, liés à l’image d’un regard fraternel terrifiant, d’une immonde simplicité

“Je vais devoir te punir moi même, tu ne voudrais pas que père s’en mêle n’est ce pas ?” disait-il tandis qu’il lui arrachait les yeux.

Une torture en apparence, mais qui, en réalité, rassurait Elizabeth. Au fond elle, elle était presque heureuse. Elle ne reverrait plus jamais ce regard ! Il lui pris également un poumon. Avant de la traîner jusqu’à son lieux de massacre. La lance qui restait en elle lui faisait perdre régulièrement connaissance. Elle compris seulement, qu’elle fut emmenée dans un lieu différent. Un lieu ou elle allait passer beaucoup de temps, la sainte chapelle. Elle fut scellée à l’aide de clous sacrés, et “habillée” de draps tout aussi divins. Elle comprit également que son frère avait récupéré certains de ses organes, pour lui éviter de nuire à nouveau.
Elizabeth fut clouée et crucifiée. On lui rentrait de force toute sorte de reliques dans la gorge, majoritairement des clous de la sainte croix. Cela provoquait en elle une douleur insoutenable, mais la lance dans son corps l'empêchait de réagir. Une fois “scellée”, crucifiée et enchaînée, elle fut emmurée dans un lieu inconnu de sa personne.
Les 800 ans suivant furent un véritable calvaire pour elle. Son corps brûlait et se régénérait en permanence. Son estomac essayait d'ingérer du poison, et ses plaies restaient ouvertes. Elle étouffait constamment. Mais le pire à ses yeux. Ce fut l’isolement. Elle ne pouvait ni bouger, ni voir. La jeune femme était perdue, et surtout, elle était seule. Cette même solitude qui l’avait forcée à quitter leur monde, et à abattre cette armée plus tôt. La douleur, les remords, le deuil, et surtout le poids du temps, le rendirent presque folle. Mais elle semblait y être immunisée. Même le seul réconfort que de perdre la tête lui était interdit. Elle était condamnée à rester ici, pour l’éternité.
Durant les premières années, elle tenta de faire son deuil. Essayant en vain d’ignorer la douleur. Mais elle pleura. Elle pleura la perte d’un être cher, elle pleura sa souffrance, et bien plus tard, elle pleura pour demander à l’aide. Ce deuil et cette torture se transformèrent en désespoir. A ses yeux, une seule personne  pouvait lui venir en aide. Sa sœur. Seule elle pouvait la sauver. Seule elle pouvait lui montrer une nouvelle fois le soleil.

Les siècles passèrent, sans changer. Et la jeune Elizabeth, perdait espoir. Jusqu’à une soirée, plus de 750 ans après son enfermement, en 2018 précisément. Ou les portes de la chapelle claquèrent, et qu’une énergie connue entra. Ses prières ne furent pas vaines. Sa soeur était venue la chercher.



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MessageSujet: Re: Tragédie orientale Tragédie orientale EmptyVen 25 Aoû - 15:22

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Tragédie orientale

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