J'étais à mon habitude en train de vaquer à mes occupations, qui, aujourd'hui, étaient les courses pour mon repas de ce soir, aujoourd'hui, j'ai prévu de préparer une tarte aux fruits des bois, un met que j'apprécie particulièrement, surtout lorsqu'il sort chaud du four.

Malheuresement j'étais une piètre cuisinière, j'avais dû apprendre par moi même, et les premières fois étaient dignes d'un repas de mendiant, une vraie honte que l'on ne nous apprenait pas à cuisiner à l'époque de la noblesse, cela aurait pû m'ôter bien des soucis.

J'achetais une pâte à tarte préfabriquée, car je ne savais pas les faire moi-même, des fraises, des framboises, des mures, des groseilles des myrtilles, et la farine, des œufs et du lait, puis je me dirigeais vers ma de meure, à mon habitude, pour préparer mon souper.

Mais sur le chemin, une voix sortit d'une ruelle sombre, ainsi que des bruits de combat.

"Ca, tu vas le payer ! Saleté de dotée !"

Je m'approchait des lieux, pour y observer un spectacle désolant : quelques jeunes hommes s'en prenait à une jeune fille, qui n'osait pas répondre aux coups. Je reconnu par ses oreilles Mlle Auditore, une élève de Omicron, je l'avais vu dans les cours d'observation, et je lui avait donné quelques cours particuliers, puis avait disparu de l'académie du jour au lendemain.

Je marchais l'air de rien, puis, à leur niveau, ils finirent par me remarquer, et s'arrètèrent de frapper la jeune fille.

"Casse toi, cette fille, elle est dangereuse !"

Ma confiance n 'était en aucun cas ébranlé.

"Vous êtes sur mon chemins, messieurs, de plus, j'allais vous demander de lacher cette fille, qui pourrait, si elle voulait, vous écraser comme les cafards que vous êtes."

Ils restèrent silencieux, lachèrent la jeune fille, avant de m'entourer, ils voulaient probablement m'impressionner, sans succès.

"C'est une amie des dotés, on va faire un exemple pour ceux qui s'acoquinent avec ceux qui détruisent nos maisons."

"Erreur messieurs, je ne suis pas une amie des dotés."

Je révélais ma forme angléique, avec mon nimbe qui commenca doucement à s'illuminer.

"J'en suis une moi même."

Le nimbe déclencha un immense flash, qui aveugla les faquins qui m'entouraient, je pouvais les entendre hurler "mes yeux, mes yeux, ahhhhhh.", avant qu'ils se décident à s'enfuir, non sans se coller dans les murs.

Je tendis la main vers Mlle Auditore.

"Cela fait longtemps, jeune demoiselle, allez vous bien ?"

La petite renarde semblait perturbée, mais je ne suis pas le genre de personne à laisser une petite fille blessée toute seule dans la rue, il fallait un moyen de lui remonter le moral ! Je commençais par la rassurer.

"Voyons mademoiselle, ne vous embêtez pas pour si peu, ces pécores ne vous importunerons plus. Allons donc ! Vous ne pouvez pas continuer dans cet état. Aviez vous à faire dans ce magasin ? Je vais vous accompagner, on ne sait jamais, d'autres bandits pourraient se trouver dans les environs, puis je vous raccompagnerais dans la demeure de votre tuteur légal, enfin si vous le voulez, je ne vous force en aucun cas."

Cette demoiselle était particulièrement méfiante envers moi, mais je comprends, après tout, une fille qui fuyait la sup, surtout avec un passif comme celui de Mlle Auditore, devait être méfiante envers les professeurs, comment lui prouver ma bonne volonté...

Il n'y avait pas vraiment de moyens à part le temps pour lui faire regagner sa confiance, mais elle n'avait aucune raison de me détester, juste de se méfier de moi.

Je me visualisais un plan dans ma tête du supermarché :

Un, on va à la pharmacie pour désinfecter les plaies et acheter des bandages.
Deux, on va acheter ce que Mlle Auditore comptait acheter à la base, il faudra que je lui demande ce qu'elle voulait acheter.
Trois, je la dépose chez elle, a t'elle seulement un chez elle ? probablement, si elle va acheter au centre commercial.

La petite renarde était encore en retrait alors que je commençais déjà à avancer. Je dis alors dans la plus grande des assurances :

"Allons y, mademoiselle, le centre commercial va finir par fermer à cette allure !"

La visite chez la pharmacienne m'avais... un peu irrité, sous mon calme légendaire et ma classe à toute épreuve sommeillait l'envie de lui refaire étudier l'anatomie de ma main droite. Enfin bon, je n'avais pas que cela à faire et il y avait encore à faire avant la fermeture du magasin. Mlle Auditore avait besoin d'ingrédients pour faire un tiramisu, ce qui me rassura, elle avait bel et bien un toit sur sa tête pour dormir le soir. Elle me demanda si j'avais encore quelques courses à faire, ce qui me rappela un des péchés mignons de la renarde.

"Et bien, figurez vous que l'on m'a honteusement subtilisé les myrtilles que je gardais pour faire une tarte, je vais donc aller en racheter."

Alors que je disais cela, je lui mit dans la main une poignée de myrtilles, et je refermais sa main sur la poignée, je me souvenais qu'elle aimait bien en prendre pendant mes cours, cela devait être son fruit préféré, puisqu’elle en prenait à chaque occasion.

Nous nous dirigeâmes alors vers le rayon culinaire, pour lui acheter sa liste de course, mascarpone, chocolat, et des boudoirs, j'en profitais moi-même pour racheter des myrtilles (la vendeuse me dévisagea légèrement en voyant que cela faisait la deuxième fois que je passais devant sa caisse).

Prochaine étape : la ramener chez elle, je ferais d'une pierre deux coups, elle sera confiante envers moi, et je saurais où elle habite, ce qui permettra de lui rendre visite, et peut être à terme de la convaincre de revenir avant que sa situation ne s'aggrave.

Nos courses enfin faites, je sortis du magasin accompagnée de la renarde, je la suivis dans les rues, qu'elle m'indique où est ce qu'elle logeait, mais autours de nous, s’amassaient des gens aux regards hostiles...aux auras sombres. Je demandais à mlle Auditore de presser le pas, mais assez vite nous fûmes entourés par un groupe, je reconnu dans ces messieurs certains des vils coquins que nous avions rencontrés plus tôt.

"Une seconde manche messieurs ? Voyons, on n'aborde pas de jeunes femmes de cette façon."

Waw ! De la pluie ! Le don de Mlle Auditore n'était pas la météo pourtant ! Elle avait quelques atouts dans son sac, mais pas assez, on dirait, elle ne semblait pas sure d'elle même lorsqu'elle parla d'invoquer un orage, elle n'en avait vraisemblablement pas le pouvoir, et tous les mécréants ne s'étaient pas enfuis, la confrontation semble inévitable, semblerait-il.

Premierement, analyse de la situation... 6 hommes en tout... 3 armés de divers objets... dont un de ces objets est un de ces fusils miniatures ... des pistoliers je crois.

Je n'ai pas d'armes blanches... je cherche autours de moi, peut être trouverais-je quelque chose, les éblouir ne fonctionnera pas deux fois de toute façon. Je subtilise le couteau de l'un de mes agresseur, en lui brisant le poignet, avant de la pointer en face de mes adversaires

"Excusez l'impolitesse dont je fais preuve, mademoiselle, mais le temps nous est compté, je vous répond juste après."

Alors que l'homme au pistolier braquait son arme contre moi, telle ne fut pas sa surprise de voir arriver la dague fendre l'air et se planter dans sa main, juste de quoi lui faire lâcher son arme, je ne tue jamais.

D'un vif mouvement je prend l'homme blessé, puis le lance contre un autre des agresseurs, de quoi le déséquilibrer le temps que je m'occupe des autres.

Encore 3 debout, tous devant moi, mais ils ne s'attendaient qu'a moitié à l'activation de mon pouvoir, mes ailes se déploient, la lumière illumine la ruelle, ce qui me laisse un court instant pour prendre mon envol, en écraser un au sol, avant de les étourdir avec mes ailes, de les assommer avec le pommeau de la dague(ou le manche du couteau ?), puis de s'occuper de celui qui se trouve sous l'homme qu j'avais lancé.

"Je n'ai pas de temps à perdre avec vous, messieurs, mais sachez que je me doute bien que cette fille n'était pas votre coup d'essai, mais je vous jure, que si j'entends parler encore une fois de l'un d'entre vous, je reviendrais avec une lame bien plus grande et affûtée."

Après que le lâche se soit relevé doucement et soit parti en courant, abandonnant ses amis blessés au passage, je regarde la lame de plus près, un ouvrage moderne, les armes blanches ont franchement perdu de leur classe d'antan, maintenant, elles sont ridicules, dignes d'un simple assassin ou d'un boucher.


Perdue dans mes pensés, et dans cette lame qui m'évoque un sentiment de nostalgie, j'en avais presque oublié de répondre à la question qu'elle m'avais posé juste avant ! Je repris mes esprits en m'approchant de la jeune fille, comme si rien ne c'était passé.

"Oui Bien sur ! Mlle Anderson se porte bien, ne vous inquiétez pas pour elle."

Bon, il est temps de la ramener chez elle, je lui pris la main, avant que d'autres de ces idiots arrivent, et nous ralentissent.

La question de Mlle Auditore m’avait un peu surprise, je pense qu’elle était consciente de sa situation à la Sup : elle n’allait pas en prison si elle apprenait à maitriser son pouvoir, et au final, elle s’était enfuie. Si elle revenait à la Sup, elle se risquait à la prison, ou à une maison de correction… Tous les professeurs qui l’avaient fréquenté étaient au courant de sa condition

Il fallait que je sois franche, je n’ai pas envie qu’elle finisse en prison, mais je n’avais pas non plus envie qu’elle finnisse sa vie continuellement en cavale.

"Je… je ne sais point comment est-ce que je pourrais vous faire revenir à la Sup… vous saviez bien que, pour vous, cette école était une alternative à la prison, et vous vous êtes évadée… il va falloir un peu plus qu’un mot d’excuses pour vous faire revenir sans encombre."

Je m’arrêtais un moment, pensant à une alternative. Et j’en avais peut-être une ou deux à lui proposer, elles n’étaient pas sures de réussir, mais son cas particulier laissait peu d’alternatives

"Peut-être que vous pourriez essayer de convaincre d’autres personnes de votre bonne volonté de revenir, et de la prise de conscience de votre erreur : si vous revenez de vous-même, avec plusieurs avis favorables à votre réintégration, vous pourriez avoir ce retour à la Sup que vous quémandez. Sachez que moi, je me porterais garante, et je suis sûre que plusieurs autres professeurs ont de bons souvenirs que vous, et qu’ils se porteront tout aussi favorables. Mais il vous faudrait au moins un ou deux autres avis un peu plus importants que de simples professeurs : nous pouvons influencer la décision, mais en aucun cas la prendre."

Je terminais ma glace, avant de prendre mon mouchoir en soie et de m’essuyer les mains, nous avions encore pour un moment de marche avant d’arriver à a demeure. Je lui fis une caresse dans les cheveux (est ce que, comme les renards, elle appréciait ce genre de chose ? ou est c que je paraissais juste étrange ?)

"Allons, ne vous mettez pas martel en tête, je suis sûre qu’ensemble, nous trouverons une solution !"

Nous marchâmes encore un moment, avant qu’une question me vienne en tête.

"Dites, vous ne m’avez toujours pas dit ce qui vous êtes arrivé pour que vous fuyez de la Sup, ni ce qui vous est arrivé depuis votre départ, n’est-ce pas trop indiscret de vous le demander ?"

Les paroles de Miss de Paris redonnent un peu espoir à Aidan, mais elle n'a pas spécialement envie de tout lui raconter de sa vie depuis sa fugue jusqu'à présent.

- Disons qu'une jeune femme m'a accueillie chez elle et que c'est devenu un peu comme une maman pour moi..

La jeune fille rougit un peu et agite nerveusement les oreilles. Les bâtiments des vieux quartiers laissent peu à peu place à ceux du centre-ville, plus moderne et mieux entretenus, le bruit de la fontaine de la place principale le font savoir à la petite renarde.

- On ne va pas tarder à arriver, je vais réfléchir à voir à qui je peux demander, ... Il faut que je maitrise ce maudit pouvoir, ...

Aidan se déplace aisément dans les rues de la ville malgré son bandeau, elle ne tarde pas à arriver devant l'immeuble qu'elle habite avec Alphée.

- C'est ici.

Nous voilà arrivé dans la zone résidentielle, un endroit un peu plus ancien que le reste de la ville, enfin quand l’architecte à la mode c’était Le Vau, on apprend à relativiser le terme d’ancienneté. L’appartement à l’air d’un appartement comme les autres, vu de l’extérieur, un nom est affiché sur une des boites aux lettres, « Keegan », probablement la personne qui a recueilli la petite renarde. Elle sort ses clés, et m’indique que c’est effectivement ici, c’est donc l’heure de se dire au revoir. Mais d’abord je voulais lui poser une question qui me tenait à cœur.

"Bon, et bien, je suppose que le temps est venu de nous séparer, j’espère vous revoir bientôt dans mes cours d’observation. Mais avant de nous séparer, souhaiteriez-vous reprendre des cours particuliers chez moi, pour rattraper le temps perdu en histoire ? Votre fugue a dû vous retarder dans certaines matières, et il serait judicieux de commencer à reprendre votre cursus là où vous l’avez laissé. Qu’en pensez-vous ?"