Parfois, il faut juste savoir accepter ce que l'on a.
Chapitre 1 : Le miracle d’Halloween
La nuit d’Halloween, cette nuit où les morts sont censés revenir hanter les vivants et se mêler à eux. Cette nuit où les humains se déguisent pour se fondre dans la masse des créatures de la nuit. Cette nuit du 31 octobre 2010, fut témoin d’un miracle que personne n’aurait pu prévoir.
Nous sommes dans le secteur maternité d’un Hôpital de New York, et des pleures résonnent dans le bâtiment, plus exactement des pleurs de désespoir. Madame Serena Erikson, qui occupait la chambre 10, était inconsolable. Son enfant était mort quelques minutes avant, alors qu’il venait à peine d’être enfanté. Une infirmière, et un homme, de son nom André Erikson, restaient à ses côtés, regardant la pauvre petite chose qui n’avait même pas eu le temps de sortir ses premiers cris, avant que la tombe ne le reprenne à ses parents.
André, lui, était un homme fort, et pourtant, si l’on se rapprochait un peu de son visage solennel, on pouvait y apercevoir quelques petites perles liquides qui frayaient son chemin dans son visage creusé par la fatigue… Il avait attendu ce moment depuis le début de la journée, et il était maintenant 3 heures du matin.
L’infirmière, elle, ne savait pas réellement quoi dire. Elle était nouvelle dans le métier, et même si sa formation l’avait préparée à ce genre de chose, les vivres en vrai… C’était bien plus dur que tout ce qu’elle avait imaginé.
« Nous sommes désolés, madame, nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir, mais il était condamné… »
Cette phrase qui brisait le chant des larmes fut oubliée aussitôt après être sortie de la bouche de l’interlocutrice. Les parents du petit garçon sans vie n’arrivaient juste pas à faire autre chose que pleurer… Pourquoi Dieu les mettaient-ils dans une si terrible épreuve, est-ce un moyen d’éprouver leur foi, ou cet enfant n’était-il pas destiné à vivre ? Avaient-ils péché et était-ce leur punition ?
Ces questions, contre toute attente, eurent une réponse.
La mélopée funèbre fut interrompue par d’autres pleurs, mais ces pleurs ne venaient ni de la mère, ni du père, ni même de l’infirmière, ils venaient du petit corps… sans vie ? Non, le nouveau-né était bien là, vivant, respirant pour la première fois l’air du monde des mortels. L’incompréhension des parents fut vite abandonnée au profit d’un flot discontinu de bonheur. Les larmes de désespoir devinrent des larmes de vie, mais l’infirmière, elle, elle était préparée par sa formation à ce genre de cas de figure. Elle sortit dans le couloir, appeler ses collègues, qui emmenèrent la petite chose pleine de vie loin de ses parents, qui pleuraient toujours de joie.
« Il est vivant, chéri, il est vivant ! »
Le nouveau père, qui n’avait rien dit jusque-là, commença à sangloter doucement de joie, tenant sa femme par la main.
« Mon ange, tu te souviens du nom qu’on lui avait proposé, Beathan ? La vie ? Je crois que Dieu à choisi ce nom à notre place… »
Les deux parents s’enlacèrent doucement, dans un doux silence. Lorsqu’André regarda par la fenêtre, il lui sembla apercevoir un cheval pâle galopant dans le ciel, s’éloigner vers l’horizon…
L’ambiance chez les infirmiers et les spécialistes était pourtant beaucoup plus tendue qu’autre chose, ils devaient faire en sorte que ce miracle ne soit pas gaché, Mais l’un des médecins était sceptique.
« Comment ce gosse a pu être décédé une heure entière et revenir à la vie d’un coup comme ça, ce ne serait pas un doté par hasard ? »
« Nan, à mon avis c’est surtout une erreur clinique, faut arrêter de voir des dons partout. Enfin, on va quand même marquer un possible don dans son carnet médical, on attendra de voir si ce don se manifeste de nouveau, OK ? »
« M’ouais, on va dire ça… »
L’enfant était sauf, et c’était tout ce qui comptait…
Chapitre 2 : Juste un gamin un peu timide
Nous sommes dans une petite ville périurbaine de l’Etat de New-York. Beathan Erikson, un enfant de 3 ans comme les autres, était à l’entrée d’une école comme les autres, et comme beaucoup d’autres, il pleurait, il ne voulait pas quitter sa maman, et aller vers l’inconnu d’une nouvelle vie.
« Je veux pas ! Maman ! Je veux pas y aller !!! »« Ne t’inquiète pas Beathan, je te récupérerais plus tard dans la journée, amuse-toi bien et fait-toi plein de nouveaux amis, d’accord ? »
Il reniflait, essayant de retenir ses sanglots du mieux qu’il pouvait, pour que sa mère soit fière de lui, mais il n’était pas rassuré du tout.
« D’accord, je vais essayer… »Sa mère lui ébouriffa ses cheveux noirs de jais, avant de parler avec la maitresse d’école et de partir. C’est avec la gorge nouée que Beathan commença son cycle scolaire, il entra en salle de classe, remplie d’enfants de son âge qui avaient tous l’air rassuré depuis le départ des parents, mais Beathan, lui n’était pas dans son assiette, il avait froid, comme si il était piégé dans un bloc de glace le coupant de l’extérieur…
« Beathan Erikson ? Beathan n’est pas là ? »
Il sortit violemment de sa presque-transe lorsqu’il entendit son nom.
« Présent… »
Et pendant tout le cycle de la Pré-école, Beathan se sentit incroyablement seul. Il n’avait pas ses parents près de lui, il n’avait pas non plus de personnes qui venaient le voir, à part de temps en temps la maitresse pour essayer de le faire jouer avec les autres enfants, sans beaucoup de succès. Beathan ne se liait pas facilement d’amitié avec les autres. Il avait peut-être deux ou trois personnes sur qui il comptait de temps en temps, mais il préférait de loin rester tranquillement loin des autres à dessiner, ou à jouer à des jeux en solitaire, et éventuellement à deux.
Ses parents observaient avec inquiétude le comportement de leur fils, le soir, après la prière d’avant-repas, ils posaient nombre de question à leur enfant, et ce régulièrement.
« Est-ce que tu es malade ? »
« Un autre enfant te fait du mal ? »
« Il y a un problème avec la maitresse ? »
Les réponses étaient toujours les mêmes, un simple « Non. », Beathan était juste timide de nature, ce qui était de plus en plus difficile pour lui. Malgré sa préférence pour la solitude, il aurait bien aimé pouvoir jouer avec d’autres amis.
Ce désir grandit peu à peu dans le cœur de l’enfant au fur et à mesure que les années passèrent, il avait envie de pouvoir avoir plein de copains cools pour pouvoir jouer avec eux.
Et son souhait fut exaucé.
Chapitre 3 : Ses amis de l’au-delà
Beathan avait 7 ans, il était en 1er grade quand c’est arrivé, il tentait de résoudre son jouet, un Rubix-cube sur lequel il penchait depuis un moment. C’était dur, mais il ne désespérait pas, il y arriverait, coute que coute !
Alors un enfant s’asseyait sur le banc de l’enfant aux cheveux de jais, puis un deuxième, puis un troisième. Ils étaient comme fascinés par le jouet du jeune homme, le voyant se tourner dans tous les sens. Ils observaient le possesseur du jouet qui, dans sa passion, n’avait même pas vu les trois camarades qui s’étaient installés près de lui.
Le plus grand, un blond, brisa le silence par une question.
« Excuse-moi, je peux essayer ? j’en faisais plein avant. »
Dans sa concentration, il sursauta, lâcha son Rubix-cube, qui fut rattrapé par la fille juste à côté de lui, qui lui tendit son jouet.
« Fait attention, c’est fragile ces machins-là. »
L’enfant repris timidement l’objet, avant de le tendre au grand blond, qui voulait l’essayer. Dans ses mains, l’objet dansait dans une fluidité presque inhumaine, tout était d’une vitesse qui ferait peur à n’importe quel humain. A la fin, il lui rendit son Rubix-cube, complètement résolu, avec un sourire fier et amical.
« Waaaaah, t’es super fort, tu peux m’apprendre s’il te plait ?! »
Alors le groupe se passa le petit cube de main en main, alors que le blond expliquait comment faire. Beathan n’avait jamais été aussi heureux à l’école, il avait enfin un vrai groupe d’amis !
Son groupe était composé de Kilian, le grand blond, c’est lui qui prenait les initiatives, il y avait aussi Mariam, la fille brune, qui était un garçon manqué parfait, elle était plutôt du genre à foncer dans le tas. Enfin, il y avait Adam, le petit roux qui était presque aussi timide que Beathan. Tous les quatre, ils formaient la communauté du cube, ce fut les semaines les plus heureuses de la vie de Beathan
Mais toute bonne chose a une fin.
Beathan avait remarqué que quelque chose n’allait pas depuis quelques semaines. Les professeurs avaient l’air inquiet de quelque chose le concernant, ils avaient tous l’air dérangés par quelque chose, mais quoi, qu’est ce qui les dérangeait autant ? Il avait aussi remarqué qu’au lieu de l’ignorer, les autres élèves l’évitaient maintenant, quelque chose n’allait pas ? Cela importait peu à Beathan en réalité, il avait ses supers meilleurs amis pour la vie, et ça, c’était mieux que tout au monde !
Mais un soir, ses parents avaient l’air plus inquiets que d’habitude… après la prière habituelle du soir, un silence pesant s’était installé, qui fut brisé par Serena, la mère de Beathan.
« Mon chaton… il parait que tu as de nouveaux amis à l’école, c’est vrai ? »
« Oui maman, c’est mes meilleurs amis dans le monde entier ! »Le silence reprit un moment, qui fut de nouveau déchiré, mais cette fois par André.
« Beathan, ta mère et moi sommes inquiets pour toi, des gens trouvent tes... amis... étranges, tu pourrais nous en parler ? »
Cette question noua la gorge de Beathan… quel était le problème, ses amis étaient méchants ? Il avait fait quelque chose de mal ? Il ne comprenait pas pourquoi tout le monde était inquiet pour lui. Il ne comprenait pas…
Beathan se leva brusquement et fuya dans sa chambre pour pleurer… personne ne voulait accepter qu’il ait enfin des vrais amis, et qu’il se plaisait avec eux… et lorsqu’il n’eut plus la force de pleurer, il tomba de fatigue.
Avant de s’endormir, il lui sembla apercevoir un cheval pâle, qui se rapprochait dans le ciel… doucement vers lui…
« Le pauvre… Tu crois que c’est vrai…qu’il a un don ? »
« Je ne sais pas, Serena… mais il ne faut pas qu’il l’apprenne, tu sais bien ce qu’ils pensent des dotés ici, il se sentirait plus rejeté qu’il ne l’est déjà. Il faudra lui expliquer en douceur quand le moment sera venu. »
« C’est ses amis qui m’inquiète…tu crois que ça fait partie de son don aussi ? »
« Je ne sais toujours pas, Serena… »
Quelques jours plus tard, il se préparait pour aller en vacances avec ses parents. Il avait fait toutes ses valises, mais quelque chose n’allait définitivement pas… mais quoi ? Ce ne fut qu’une fois dans la voiture que ses parents lui expliquèrent…
« Beathan, nous avons quelque chose d’important à te dire… »
Il se figea sur place… il n’arrivait plus à bouger, il pensait déjà deviner la suite.
« Tu n’es pas vraiment… un enfant comme les autres, tu as quelque chose de spécial, et nous l’avons découvert il y a peu de temps nous aussi… et nous avons décidé de te mettre dans un établissement spécialisé. Tu dois le savoir, ces amis que tu avais, ils n’étaient pas réels…»
Son cœur s’emballait… alors ils voulaient se débarrasser de lui, ils avaient peur de lui ?! Pourquoi ?! Ils le détestaient, c’est ça ?!
« Mais… ils sont réels !!! Je les ais vu, ils sont aussi réels que tous les autres, pourquoi vous ne voulez pas que j’aie des amis ?! Je suis pas fou !!! Ramenez-moi à la maison ! Papa ! Maman ! Je veux pas aller dans un hôpital pour les fous !!! »Sous cette dernière phrase, il se recroquevilla en souhaitant de toutes ses forces que cette voiture s’arrête…
Et son souhait fut exaucé.
Une femme, en robe blanche, le pouce levé, attendait patiemment que quelqu’un la prenne en stop, mais André, qui conduisait la voiture, ignora la demoiselle. Il était trop préoccupé. Il s’engouffra dans le tunnel juste en face, laissant la femme en robe de l’autre côté.
Mais lorsqu’il sortit du tunnel, il continua quelques 200 mètres, avant de retomber sur cette femme, devant un nouveau tunnel… nouveau tunnel ? Non… C’était le même tunnel, exactement le même…
Le père crut d’abord à une hallucination, et reprit le tunnel, et puis… Encore le même tunnel, la même femme, encore une fois, le même résultat, peu importe le nombre d’essai, ce fut la même chose…
« Qu’est ce que ça veut dire… qu’est-ce que c’est que ça… ? »
C’est là qu’il le vit, le visage de cette femme… horriblement décomposé sous la capuche, cette créature semblait lui sourire… à lui… toujours tendant son pouce démoniaque en l’air, cette dame pâle tout droit sortie de la tombe… André eut la pire idée de sa vie pour s’en débarrasser. Il fonça sur cette créature tout droit sortie d’un cauchemar pour y mettre un terme une bonne pour toute.
Mais alors, la femme disparue, ne laissant place qu’à une pente qui ne semblait pas là avant, la voiture glissa et se retourna avant de s’écraser en contrebas.
Beathan avait très mal, il avait aussi sommeil, il avait envie que tout ceci ne soit qu’un mauvais rêve… Alors il s’endormit, bercé par l’étreinte de sa ceinture de sécurité… qui ne lui avait finalement servi à rien. Avant de s’endormir il crut apercevoir un cheval pâle, debout à côté de la carcasse de la voiture…
Chapitre 4 : Bienvenue dans la ville des héros
L’enfant sortait se sa torpeur peu à peu, il ouvrit un premier œil, puis l’autre, avant de voir qu’il était quelque part en forêt, à l’extérieur de la voiture de ses parents… Cette voiture était horriblement abimée, pas seulement pas le crash, mais aussi par le temps.
« …Maman… ? Papa… ? »Il se relevait difficilement, pour aller voir dans le voiture s’ils allaient bien, mais une main le stoppa… Kilian ? Qu’est-ce qu’il faisait ici ?
« Arrête Beat, tu veux pas voir ça… »
Beathan ne compris pas… ou alors il ne voulait pas comprendre.
« …Pourquoi Kilian, pourquoi ils avaient peur de vous ? SI tu es là c’est que…c’est vrai, tu es dans ma tête ? »« Non Beat, c’est plus compliqué que ça… Moi et les autres, nous ne sommes pas vraiment… »
« Mes parents…ils vont bien… ? »Kilian avait l’air impassible, et pourtant, il se sentait désolé pour le petit être qui ne comprenait toujours pas.
« Ils sont morts Beat… Pardon, c’est ma faute. »
« …Ta…faute ? Je comprends pas… ils peuvent pas mourir… ils peuvent pas me laisser seul… »Des larmes silencieuses coulaient sur les joues du garçon… Pourquoi, comment c’était arrivé, qu’est ce qui s’était passé ?
« Pourquoi… C’est ta faute ? »« Tu voulais désespérément des amis… et ton don nous as attiré à toi, moi et les autres… tu attire les esprits comme une lanterne dans la nuit Beat. Si nous t’avions laissé tranquille, tout se serait bien passé… »
« Tu es…un fantôme… et la dame en blanc… c’était aussi un fantôme ? Pourquoi, Kilian ? »
« On voulait pas te faire peur, je te le jure, on te voulait aucun mal… »
Beathan sortis son Rubix-cube, il l’avait toujours sur lui après tout ce temps… et le jeta loin dans la forêt.
« Va-t’en… toi, et les autres, je veux plus vous voir. »Kilian, hésitant entre partir pour lui laisser un moment, et rester pour le consoler, fut influencé par le pouvoir de l'enfant, et n'eut qu'à s’exécuter, disparaissant peu à peu du monde des vivants.
« Pardon. »
Et l’enfant se retrouva seul de nouveau, pleurant silencieusement devant la voiture de ses parents… Il savait que c’était uniquement de sa faute, que son pouvoir avait attiré le spectre qui les avait tué… Il resta plus d’une journée entière dans ce silence plat.
Lorsqu’il décida enfin de bouger, il se rendit compte qu’il n’avait nulle part où aller… il ne pouvait pas aller voir la police, ils allaient le mettre en prison, ou pire, le tuer, comme ils avaient tué Dark Hours. Il devait se cacher, s’éloigner le plus possible, avant qu’on le retrouve. Il se leva difficilement, affaibli par le désespoir et la faim, et se dirigea vers la ville la plus proche, que l’on reconnaissait entre mille : Laurel City, la citée des héros… La pire ville pour se cacher de la police, mais il n’y en avait pas d’autre plus proche, alors il y jeta son dévolu.
Il entra dans une partie de la ville qui semblait étrangement délabrée pour ce qui était censé être la ville la plus technologiquement avancée au monde. Il avançait, cherchant un endroit pour s’installer, pour dormir… et finalement s’effondra d’épuisement et de chagrin en plein milieu des ruines de la zone abandonnée…
« Hé les gars, j’crois qu’le gosse s’réveille ! »
Beathan se réveillait durement… il y avait un de ces odeurs autours, cette odeur à réveiller un mort venait des personnes autour de lui… des sans-abris, une bonne vingtaine… Beathan avait peur, qu’est-ce que ces gens allaient lui faire ? Il ne savait pas, mais il n’avait pas la force de bouger de toute façon… l’un d’entre eux s’approcha, et commença à lui parler.
« Dit gamin, qu’est-ce qu’tu foutais dans la zone abandonnée ? C’est pas un endroit pour les mômes, t’sais ? Y sont où tes vieux ? »
Ses vieux… Papa…maman… il pleura toutes les larmes de son corps, il n’arrivait pas à s’arrêter, malgré le SDF qui essayait de le consoler.
« Pardon, j’suis désolé, j’voulais pas… Argh, j’ai foiré, j’aurais pas du te parler de ça… Un gosse seul dans la zone abandonnée c’était forcément un orphelin… »
Le vieil homme l’enlaça, essayant de calmer un peu sa peine… même si l’odeur était atroce, Beathan avait besoin d’un peu de chaleur humaine…
…Cela faisait maintenant 5 mois que Beathan avait rejoint ce groupe, il lui avait fallu du temps pour faire le deuil de ses parents, mais il avait finalement réussi à retrouver un peu de bonheur. Les sans-abris avaient bien essayé de le renvoyer dans un orphelinat, ce n’était pas sa place de vivre dans la zone abandonnée, mais dès qu’on évoquait la police ou les services sociaux, il disparaissait avec son pouvoir de passage dans le monde des morts (nouvellement acquis depuis son accident de voiture, en même temps que ses cheveux blancs). Ces personnes, sans véritable alternative pour le convaincre, ils décidèrent de l’héberger avec ce qu’ils avaient.
Il était plutôt heureux avec ses nouveaux amis, il les aidait à trouver de la nourriture en allant travailler dans la ville basse, après que tout les clients soient partis, il part nettoyer un pub la nuit, pour qu'il soit tout beau tout propre le matin. Le vieil homme, Gordon, se faisait passer pour son père pour que la police ne se pose pas de questions, de toute façon, Beathan disparaissait dès que les choses tournaient mal. Sa vie était plutôt compliquée, mais il s’en accommodait avec le sourire, car Gordon lui apprenait qu’il fallait toujours positiver dans la vie, précepte qu’il suit à la lettre depuis.
Une nuit, avant de se coucher, il entendit Gordon parler avec un autre du groupe.
« Tu sais qu’on ne pourra pas le garder éternellement, il est encore jeune, il peut encore devenir quelqu’un, et tu le sais, il va falloir le ramener dans une école, on l’a gardé parce qu’il voulait aller nulle part, mais ça durera pas, et tu le sais. »
« J’sais bien bobby, mais c’est juste que… c’pas l’bon moment, l’est encore trop fragile… Il le supporterait pas j’crois… »
« Tôt ou tard Gordon, faudra qu’il se retrouve dans un orphelinat. »
« J’ai vécu dans c’genre d’endroit, c’l’enfer pour un gosse fragile comme lui, encore un moment, bobby… »
« Si tu veux Gordon, encore un moment, de toute façon on peut rien faire pour le déplacer de force… »
« J’vais l’aider jusqu’à qu’y s’sente prêt, on verra ensuite. »
Il le savait bien lui aussi, il allait devoir abandonner ses amis, mais il préférait ne pas y penser… Il s’emmitoufla dans sa couverture et dans les bras de Morphée, songeant à demain…
Dans ses songes, il accompagnait le galop d'un cheval pâle…