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We're alone. But at least we're alone together [12+]

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Message
Timmy Dawn
Timmy Dawn
❝ PT. EXPERIENCE : 30
Fantastique


: C

MessageSujet: We're alone. But at least we're alone together [12+] We're alone. But at least we're alone together [12+] EmptyMer 10 Oct - 14:48




Criminel de pacotille



Tu veux être mon ami ?


Timmy
Prénom
Dawn
Nom
13 bougie
Age
Vrai petit garçon
Sexe
Humain
Espèce
Les états unis d'amérique
Origine
1 mètre 48
Taille
Orphelin sans domicile fixe
Métier
2 juin
Date de naissance
2 ans (environs)
Année à Laurel
En plus

❝ PARTICULARITÉS : Timmy est constamment entouré par quatre personnages grotesques qui ne le quittent jamais. Il lui arrive de se balader avec un ours en peluche to rapiécé nommé Teddy, classique. Il s'est construit son propre chez lui dans les bas quartiers avec ses amis même si ça ressemble plus à une maison sortie du pays des merveilles qu'autre chose. Il recherche activement des amis.

❝ TICS ET MANIES : Timmy adore monter sur les épaules d'Heim, grignoter un bout avec Baka, s'endormir dans les bras de Némée et écouter les histoires d'Osi.

❝ PASSIONS : Ses amis, les dessins animés, surtout les génériques de dessin animé, les sucreries, surtout le chocolat et surtout ses amis.

❝ PHOBIES : Timmy est athazagoraphobe, autophobe, coulrophobe, thalassophobe et cynophobe. Il a aussi très très peur de voir Osi s'énerver.

❝ BUT : Timmy veut continuer à vivre sa vie sans que rien ne le sépare des personnes qu'il aime.

❝ RÊVE : Timmy rêve d'un monde où tout le monde est ami... MIEUX ! Où tout le monde est SON ami.

Caractère

Bonjour vous ! Pourquoi vous êtes là ? Mh... ? Savoir ce qu'il se passe dans nos têtes ? Bien sur que c'est possible, je peux même vous l'expliquer moi ! Après tout c'est un peu compliqué.

On va commencer avec Timmy tiens.

Déjà, je sais pas si vous avez remarqué mais Timmy a 13 ans. Vous ne le saviez pas ? Faut tout relire depuis le début alors. Si, si, je suis désolé. J'attend.

C'est bon ?

Je disais donc, Timmy a 13 ans. Il commence à être un grand garçon mais quand même, dans un monde avec plein d'adultes dangereux, treize ans c'est pas grand chose. Il n'est pas comme ces jeunes super héros de l'école des Super, c'est vraiment un garçon de treize ans avec tout ce qui va avec.

Ce n'est pas un super guerrier de l'espace, ce n'est pas le meilleur des dresseurs ou même le plus grand des duellistes, même s'il aimerait beaucoup être tout ça. Il n'est pas bien courageux et préfère largement vivre son aventure à travers la télévision ou une console, avec du chocolat dans la bouche et des amis à côté de lui. Enfin... il n'a pas vraiment de télé ou de console alors il continue de regarder les publicités sur les écrans de la ville avec des yeux remplis d'étoiles. Surtout les pubs pour les nouveaux film de super héros. C'est trop cool les films de super héros.

C'est vrai que par rapport à d'autres enfants de son âge Timmy n'est pas bien agité. Il ne court pas de partout, prêt à sauter dans les flaques et à défier des monstres imaginaires pour s'imaginer aventurier ou guerrier. Même s'il est vrai que ces derniers temps il bouge de plus en plus, la plupart du temps il évite de faire des choses un peu dangereuse comme courir le long des routes du centre ville. C'est un grand peureux en fait, il préfère rester au calme à l'intérieur à discuter ou à jouer à des jeux de société plutôt que de faire de l'acrobranche. Pourtant c'est cool l'acrobranche.

Cependant, si on lui dit qu'il doit choisir entre faire la plus longue tyrolienne de l'univers donc du monde ou rester seul il n'hésitera pas plus de trois secondes et sautera dans le baudrier le plus proche. Timmy a une peur panique et complètement incompréhensible tant elle est violente d'être seul ou abandonné. C'est si prononcé  que si jamais vous êtes la dernière personne sur terre et vous avez tué tous ses amis et famille il ne fera rien. Il vous en voudra très, très, TRÈS fort mais sans vous il serait seul... Donc c'est hors de question.

C'est pour ça que Timmy est si affectueux avec tout le monde. Il veut s'entendre avec le plus de personnes possible pour pouvoir se dire : "c'est bon, lui au moins ne me laissera pas". Certes il nous a nous mais c'est plus fort que lui. Il a peur d'imaginer que ça puisse arriver donc il fait absolument tout pour ne pas se retrouver seul. Donc si vous êtes assez ouvert d'esprit, n'hésitez pas, ouvrez les bras. Il y a beaucoup plus de chance qu'il vous fasse un énorme câlin, qu'il ne vous poignarde. Vous finirez ainsi certainement parmi sa longue liste d'amis !

Et ses amis, il y tient. Vraiment, vraiment beaucoup. Il y tient tellement qu'il est prêt à tout pour les garder, même s'il s'agit de les défendre contre un monstre géant ou de briser leur esprit pour qu'ils restent à ses côtés. Je peux vous assurer qu'il n'est plus peureux dans cette situation. Donc ne vous en prenez pas à ses proches, vous ne voulez pas le voir en colère. Ce n'est pas parce qu'il ne paye pas de mine avec son air timide qu'il faut le sous-estimer. Il ne vous oubliera pas et même s'il ne vous poursuivra pas à travers la terre entière, il ne fera pas bon de recroiser son chemin. Peut importe l'endroit ou le moment.

Parce que oui, Timmy est un peu spécial… même si évidemment vu le monde dans lequel on vit tout est relatif. Disons qu’il ne réfléchit pas comme tout le monde, mais ce n’est pas de sa faute ! Peut-être un peu de la mienne, mais surtout beaucoup de celle des autres ! Il n’utilise pas les mots comme tout le monde, il lui arrive de dire des choses que lui seul comprend et surtout il lui arrive de faire des choses incompréhensible pour les autres… Mais il faut le comprendre, sa vie n’a pas été toute rose et il a du faire des choses que les enfants ne devraient jamais ne serait-ce que voir. Inversement il n’a jamais appris d’autres choses essentielle. C’est pour ça qu’il dépend autant de nous pour s’occuper de lui, mais ça ne nous gène pas.

Malheureusement ce n’est pas tout ce qui l’éloigne des enfants de son âge. Je ne sais pas trop comment l’expliquer mais parfois il est plus « instable ». Pas trop, hein. Juste ce qu’il faut pour lui donner un côté particulier si mignon, mais ça ne plait pas à tout le monde. Des fois il se comporte bizarrement, il a l’air plus froid mais c’est pour mieux cacher sa peur. Il a l’air plus adulte, mais c’est pour mieux cacher son doute. On a l’impression qu’il se referme sur lui même pour se protéger de quelque chose que lui seul ressent et dans ces moments là, ce n’est pas le seul à changer. Les quatre autres semblent s’aligner sur son comportement. Ça me fait froid dans le dos, mais heureusement ça ne dure pas très longtemps. Il suffit qu’une vraie personne le rassure, lui dise qu’elle ne le laissera pas seul et tout retourne dans l’ordre.

Par contre des fois c'est plus violent, des sortes de crises d'angoisse qui se déclenche lorsqu'il se rend compte brutalement qu'il n'y a personne autour de lui. Ça arrive rarement, les quatre ne le lâchent quasiment jamais et veillent sur lui, mais quand ça arrive il devient incontrôlable. Entre les pleurs, les cris et des pics de paranoïa qui le rendent très difficile à calmer, ce n'est pas facile à gérer. Dans ces moment là il n'a plus confiance en personne, même pas en ses amis favoris. Il se met à suspecter tout le monde de vouloir l'abandonner et gare à celui qui de peur, ou pour toute autre raison, tentera de le fuir parce que dans ces moments là il n'a aucun contrôle sur son pouvoir et provoque même parfois des effets qu'il est incapable de reproduire habituellement.

C'est à peu près tout ce que je peux dire sur Timmy. Je suis désolé de finir sur des choses aussi déprimantes. Je pourrai encore rajouter qu'il ne sait pas grand chose d'une manière générale parce qu'il est très peu allé à l'école mais... mais voilà ce n'est pas très flatteur alors je vais plutôt passer à ses quatre amis vous voulez bien ?

Déjà, y'a Baka. Ça tombe bien c'est le plus compliqué des quatre. Pas que ça soit compliqué de décrire ce qu'il se passe dans sa tête, loin de là, c'est surtout que c'est compliqué de définir ce que c'est. Parce que oui, je parle d'eux quatre comme des amis de Timmy mais ils sont tous différents et certainement pas tous très humain. Par exemple, Baka, est-ce que c'est un humain ? Non, c'est plus un monstre très moche. Mais il agit plus comme un chien que comme un monstre. Je vous ai dit que c'est compliqué.

En tout cas une chose est sûre, Baka porte bien son nom. Pour ceux qui ne le savent pas, Baka veut dire idiot en japonais. Et oui, je m'y connais en langue étrangère, je sais même dire bonjour en trois langues différentes. Bref, Baka est stupide. Très stupide. Il ne sait même pas parler, tout ce qui sort de sa bouche sont des espèce de gargouillement bizarre plus ou moins aigües suivant ce qu'il veut dire. Faut pas non plus lui demander des choses compliquées comme tenir un stylo ou encore utiliser des couverts.

Heureusement, il est conscient qu'il n'est pas très doué pour toutes ces histoires alors il se contente de faire sa petite vie simple autour de Timmy et ne prend jamais d'initiative. Ou presque jamais. Il attend toujours que Timmy ou Osi, plus rarement les deux autres, lui donne une instruction, de peur de tout faire tomber à l'eau. Par rapport aux trois autres on peut avoir l'impression qu'il va être moins bien considéré par Timmy. Parce qu'il n'est pas très beau, pas très utile et pas très débrouillard en terme d'amusement. Mais c'est presque l'inverse car Timmy essaye envers et contre tous de lui apprendre tout un tas de choses, donc ces deux-là sont assez proches tandis que les autres sont plus indépendant.

Dernier truc bizarre à propos de Baka, il a tout le temps faim. C'est assez incroyable. Mettez-lui quelque chose sous le nez et il tentera de le manger si on ne lui dit pas de ne pas le faire. En plus ça peut être n'importe quoi, je l'ai déjà vu manger des fleurs, des cailloux, des choses bizarres sorties des poubelles. Ça rentre dans sa bouche, il mâche un peu et puis ça disparaît. Encore plus bizarre, il n'a pas besoin de manger. Enfin je crois. Je veux dire, oui il a toujours faim et pourra toujours grignoter un truc s'il le peut, mais je l'ai déjà vu rester des jours sans rien manger. Il ne fait jamais les yeux doux aux autres pour avoir une part supplémentaire... c'est vraiment bizarre. Mais est-ce que c'est vraiment important ? En tout cas Timmy s'en fiche de ces bizarreries.

Ensuite il y a Heim. Heim, c'est un grincheux. Y'a pas d'autre mot. Il trouvera toujours une critique, même nulle et inutile, à faire face aux choses qu'il ne connaît pas. Il ressemble un peu à ces grands-pères réfractaires qui répètent que les super pouvoirs c'est pas si important à leur petits-enfants et qu'à leur époque il n'y en avait pas et que tout allait bien. De très vieux grands père. Il fronce toujours les sourcils sous son casque et regarde de travers les personnes qui s'approchent de Timmy, ou même les personnes que Timmy approche. Il est méfiant, trop de mauvaises choses peuvent arriver au petit. Autant dire qu'il est difficile de gagner sa confiance, à vrai dire, le seul membre du groupe qui a son entière confiance c'est Osi.

Et Timmy bien sûr, mais pour lui la question ne se pose pas.

Heim c'est un peu le gardien de Timmy, celui qui veille à sa sécurité, son garde du corps qui n'est jamais très loin et qui fait tout pour retourner aux côtés de son petit protégé lorsqu'il en est éloigné. Si je peux vous rassurer, une fois que Timmy vous accepte pleinement dans son cercle d'amis, il devient plus sympathique, dans la limite du possible. Il pourra vous autoriser exceptionnellement de tenir la main de Timmy ou de jouer avec lui, mais il vous gardera toujours à l'œil. On ne sait jamais, les mauvaises personnes ont souvent de jolis masques et ça il le sait très bien.

Mais il ne faut pas croire que Heim est seulement un rabat-joie grincheux et méfiant, il y a aussi des choses qui lui font plaisir. Par exemple il adore le thé et le café, ces boissons de grandes personnes. Il adore aussi organiser les choses, il donne des ordres pour que tout soit clair et précis. C'est quelqu'un de très responsable avec de bonnes intentions, il est juste un peu rêche au premier abord. Mais désormais vous savez qu'il ne faut pas juger les gens à la couverture, ni les livres à leurs habits.

Je l'ai dit plus tôt, Heim respecte beaucoup Osi, c'est vrai, mais par contre il s'entend très mal avec Némée. Il la trouve trop légère, trop insouciante, en fait il n'aime pas les jeunes insensées d'une manière générale. De même, il ne considère pas vraiment Baka comme un "ami" de Timmy. À ses yeux c'est plus un animal de compagnie qui ne mérite pas d'être traité avec beaucoup de respect. Lorsque je vous dis qu'il est rêche, je ne mens pas.

On arrive à la seule fille du groupe, vous inquiétez pas c'est l'avant-dernière.

Némée est un peu le contre-poids des deux personnages précédent. Elle n'est ni stupide, ni grincheuse, bien au contraire. C'est une jeune femme souriante qui respire la joie de vivre, qui aime découvrir de nouvelles choses et plus encore, les faire découvrir à Timmy. Elle n'est pas stricte comme Heim et n'hésite pas à faire des choses "osées" comme les parcs d'attractions, se balader dans les coins sombres de la ville ou même jouer aux super-héros pour de faux.

Mais je l'ai dit, ce n'est pas une imbécile et si elle est insouciante c'est parce qu'elle a entièrement confiance en ses compagnons. Elle est persuadée qu'ensemble ils sont capables de protéger Timmy de n'importe quoi. C'est une optimiste à toute épreuve mais ce n'est pas une pile électrique pour autant, j'imagine que ces deux choses vont ensemble d'habitude... en tout cas elle sait se contenir. Après tout la sécurité, il faut tout de même en avoir un minimum.

C'est une femme plutôt intelligente, surtout douée pour jauger les situations et si la tension monte soudainement elle sera certainement la première à le remarquer et à mettre Timmy en retrait. Enfin, peut-être qu'Osi l'aura remarqué avant tout de même... C'est aussi elle qui s'occupe de consoler Timmy lorsqu'il a des peines. Grâce à l'entrain dont elle fait preuve d'habitude Timmy sait qu'il faut l'écouter, elle lui a bien fait comprendre qu'il y a un temps pour s'amuser et un temps pour le reste.

Mais Némée n'a rien inventé de son comportement, si elle est comme ça aujourd'hui c'est parce qu'elle a passé des heures, des jours, peut-être des années à regarder du coin de l'œil les gens. Les enfants, leurs parents, les adultes, les dessins animés, les jeux que regardait Timmy avec envie. Avec colère parfois. Elle a fait tout son possible pour être le personnage parfait aux yeux de Timmy et elle a plutôt bien réussi. De tout ses amis elle est certainement celle qu'il préfère le plus.

Et enfin, il y a Osi.

Osi est un cas particulier. Oui, encore un. C'est une espèce de grand mystère dans le groupe. Enfin, il est assez secret et personne ne connaît grand chose à son sujet et en même temps il n'hésite pas à répondre aux questions Timmy. Mais le garçon ne lui en pose pas souvent, ça ne l'intéresse pas vraiment et ça convient très bien à Osi. C'est quelqu'un de posé, qui s'énerve rarement, qui s'immisce moins souvent encore dans les conflits à part lorsqu'il est sur de les régler en quelques mots.

On remarque assez facilement le regard particulier que lui lancent les autres amis de Timmy de temps à autre. Un regard qui mêle respect, crainte et admiration même si leur attitude ne les trahit pas. Lorsqu'il leur demande quelques choses, c'est comme avec Timmy, ils posent rarement des questions et se contentent de s'exécuter. Il n'est pas tyrannique ou quoi que ce soit, mais il sait se faire écouter.

Osi dispose d'un flegme naturelle hors du commun, lorsque Heim et Némée commencent à se prendre le bec parce que l'une est trop laxiste et l'autre trop coincé, il se contente de prendre la main de Timmy et l'emmener vers la suite du chemin. Lorsqu'une menace semble se profiler, que Némée sera sur ses gardes et que Heim commencera à devenir agressif, il tentera de les calmer et de parlementer pour couper le conflit à la racine.

Attention, n'allez pas le croire pacifiste ou quelque chose comme ça. Il ne l'est pas. Mais Timmy déteste voir les gens se battre et il est avant tout là pour Timmy. Osi est quelqu'un qui a fait un énorme travail sur lui-même, il a longtemps travaillé pour se façonner ce masque, ce grand sourire idiot. Il y a mis tellement de son cœur qu'il a fini par se fondre dans sa création. Mais il arrive que le masque tombe.

Il arrive que le sourire d'Osi disparaisse, que son flegme s'efface, que ses traits aussi inexistants soient-ils se durcissent. Il se met en colère. Même dans ces moments-là, il tente de se contenir. Il arrête d'entre tolérant et pacificateur, mais il se refuse toujours d'agir directement. Il préfère demander à Baka et Némée de nettoyer le bazar et restera en retrait. Il sait ce qu'il se passe lorsqu'il tente de se mêler directement à un conflit, il n'a pas envie de briser l'image calme et posée qu'a Timmy de lui.

Vous vous souvenez quand je vous ai dit que les amis de Timmy changent, deviennent plus sombres lorsqu'il fait une de ses rechutes étranges. Baka, Heim et Némée deviennent plus agressifs, comme si leurs défauts étaient exacerbés. Osi non, il reste lui-même. Pourtant il ne tente pas de raisonner Timmy. Il n'est pas vraiment enchaîné à la volonté du garçon, il n'est pas non plus résigné à le voir dans cet état. C'est bien plus simple que ça : il comprend son petit gars et continue de rester à ses côtés. Il pourrait s'y opposer, mais non, il continue de marcher à ses côtés comme il l'a toujours fait.

Je pense qu'on a fait le tour du petit groupe. Timmy, Baka, Heim, Némée et Osi, une fine équipe.

Mmh ? Et moi ? C'est simple, je suis Teddy, une vieille connaissance de Timmy. Mais je ne peux plus rien faire aujourd'hui alors ce n'est pas très intéressant de se pencher sur mon cas. Je me contente de regarder mon petit gars grandir.

Petites précisions de Jojo :
[*]Timmy est atteint d'un trouble psychologique sévère qui fortement lié à son don. Il souffre de schizophrénie pseudonévrotique/désorganisée.
[*]Timmy est donc sujet à des hallucinations diverses régulièrement, des délires et des crises de panique hallucinatoire.
[*]De fait, tout ce qui est raconté dans sa fiche et ses récits n'est pas forcément vrai. Le narrateur, étant lui même une hallucination, ne sait pas faire la différence entre le vrai et le faux.
[*]Timmy a aussi des troubles mémoriels important couplé à un processus d'occultation de souvenir important.
[*]Ces troubles sont contre-balancés par la présence des amis qui servent de "poche mémorielle".
[*]L'importance psychologique des amis de Timmy est renforcé par le fait qu'ils naissent tous de désirs refoulés de Timmy, leur simple existence est la preuve d'un mal-être profond.
[*]Il est à noter qu'aux yeux de Timmy, Osi a l'apparence d'un Timmy adolescent.
[*]De part son instabilité et ses soucis de mémoire, le caractère "complet" de Timmy est très différent et fera probablement son apparition au fur et à mesure en rp.

Dream Team
■■■ LE DON ■■■

❝ ORIGINE : Fantastique (Contes et légendes du monde)

❝ DON : Incarnation de la Solitude

Dans toutes les cultures on trouve des histoires à propos de la solitude. Qu'elle soit la compagne du personnage principal, sa prison ou son bourreau elle est toujours au rendez-vous. Timmy l'incarne elle, tout simplement. Il n'en est pas vraiment conscient, il voit surtout tout cela comme une malédiction, la fatalité qui s'acharne sur lui, mais un jour il s'acceptera totalement.

Mais concrètement, à quoi sert ce don ? Et bien, ce n'est pas vraiment clair, ni même défini. Ce qui est sur c'est qu'il se nourrit du sentiment de solitude pour en créer plus encore. Le tout est juste de réussir à s'approprier ce don pour en faire l'usage le plus inventif possible.

Pour l'instant, dans son cas Timmy peut se créer des "amis" pour le protéger et l'assister dans sa vie de tous les jours. Sa propre solitude nourrit ses quatre amis et la proximité que les lie tous ensemble fait que Timmy s'enferme dans un cercle vicieux qui le coupe de tout contact. De plus, inconsciemment, Timmy se sert de cet aspect de son don pour abriter ses souvenirs et ses émotions occultés afin de rester "lui-même". C'est pour cela qu'ils sont si forts, tous ses facteurs rendent la solitude de Timmy particulièrement aiguë et même s'il ne se rend pas compte des tenants et aboutissant de son don, il alimente chaque jour le pouvoir de ses amis pas si imaginaire.

Nourris par les espoirs, les besoins et l'imagination de Timmy, chacun de ses amis à ses propres forces et ses propres faiblesses et il est donc important de s'attarder dessus.

Baka, tout d'abord, est doté d'une apparence humanoïde particulièrement repoussante. Il ne semble rien avoir de particulier, si ce n'est le pouvoir d'être capable d'ingurgiter tout et n'importe quoi. Nous ne sommes pas loin de la vérité. Baka, n'est pas plus fort qu'un humain, un pre-adolescent gagnerait au bras de fer contre lui. Il ne va pas plus vite qu'un humain, il traîne des pieds plus qu'autre chose. Lorsque Timmy lui demande de poursuivre quelqu'un il ira aussi vite qu'il peut, se mettant parfois à courir à quatre pattes sans pour autant gagner tant en vitesse que ça.

Mais il ne s'arrêtera pas. Il continuera à vous courir après jusqu'au moment ou il vous perdra de vue, à moins que vous n'arriviez pas à le semer. Dans ce cas vous finirez essoufflé, incapable de continuer et lui esquissera un sourire inhumain. Il vous aura rattrapé et vous ramènera à Timmy à moins qu'il n'ait reçu un autre ordre. Il n'est pas dur de retenir Baka, mais on ne peut pas le détruire. On peut le retenir, on peut le semer, on peut le vaincre, mais pas le détruire. Rien ne le peut. Il sera toujours là tant que Timmy n'acceptera pas son passé plutôt que de continuer sa fuite en avant. Il est le premier des amis de Timmy et sera certainement le dernier.

Baka est représenté par l'Orphelin de Kos, de l'univers de Bloodborne. Apperçu.

Ensuite il y a Heim, bien plus incroyable, plus tape à l'oeil et impressionnant que Baka. Il est très grand, plus qu'un être humain vu qu'il dépasse les deux mètres, c'est un véritable géant. Comme tout bon géant, Heim est fort, si fort qu'il peut soulever Timmy ou même un adulte pas trop gros assez facilement. Assez fort pour pouvoir repousser les méchantes personnes qui s'en prendraient à Timmy.

Le rôle d'Heim est assez simple, c'est celui qui veille sur Timmy. Il est comme les chevaliers qui jurent de protéger quelque chose à la vie, à la mort. Évidemment tout le monde sait que les chevaliers portent des armures donc Heim ne fait pas exception. Bien que cela l'encombre beaucoup (en plus de donner à sa voix la désagréable impression qu'elle résonne dans une boite de conserve) il la porte en toute circonstance. Autant dire que les gens l'entendent arriver assez facilement, mais vu qu'il ne fait pas vraiment dans la finesse ce n'est pas un grand souci.

Heim est représenté par le Shovel Knight, de l'univers éponyme. Apperçu.

L'on arrive ensuite à Némée et les choses deviennent intéressantes. Après tout, Némée est certainement la plus aboutie des amis de Timmy. Aux premiers abords elle ressemble à une jeune femme tout à fait normal, mais ce n'est évidemment pas le cas. Elle a elle aussi son lot de particularités qui en font une véritable amie de Timmy. De taille moyenne et plutôt fine, elle n'est pas très impressionnante. Elle ressemble presque à un exact opposé de Heim.

Là où Heim est grand et fort, Némée est menue et agile. Là où il porte une lourde armure, elle est rapide. Là où il usera de son corps pour faire office de rempart, elle sera celle qui frappera comme la lame de Timmy. À la différence des autres amis de Timmy, Némée sait se battre et dispose d'une force qui, loin d'égaler celle du chevalier, peut surprendre l'imprudent qui la prendrait pour une simple maman ou une grande sœur.

Ce qui différencie Némée des deux amis précédents de l'intérieur est la "raison" de son existence. Baka, par exemple, est un amalgame entre une multitude d'information qui saturaient l'esprit de Timmy à une certaine période de sa vie. Une apparence monstrueuse, la faim à la fois omniprésente et que l'on aimerait dispensable, un langage incompréhensible par ceux autour de soi, un désir de survie poussé à l'extrême. Heim, bien plus simplement est une présence forte qui fait attention à Timmy en toute circonstance lorsqu'il n'a personne pour le protéger.

Némée, quant à elle, incarne cette présence féminine propre à chaque famille que Timmy a perdue, mais elle renferme aussi de nombreux ressentiments sous-jacents. La jalousie de voir les autres être heureux, les souvenirs douloureux de ses parents, la tristesse de voir des groupes d'enfants l'éviter et fuir lorsque lui et ses amis s'approchent. Tout cela, c'est Némée qui le porte pour Timmy, c'est pour ça qu'elle est si proche de lui, plus que les autres, et qu'elle veut lui apporter un peu de bonheur.

Némée est représentée par la Sorcière de ZeenChin, un artiste de DeviantArt. Apperçu.

Enfin, le grand dernier du groupe, il y a Osi. Encore une fois voilà une création tout à fait différente. Il n'est pas éternel comme Baka, pas fort comme Heim ou agile comme Némée. Il n'est pas bien grand, une tête de plus que Timmy peut-être mais il reste le plus petit des amis de la troupe. Certes, il a une apparence non-humaine, mais il reste bien plus banal que Baka sur ce point-là. Contrairement aux trois autres, Osi ne se bat pas, il laisse les autres faire parce qu'il n'est pas très sportif et qu'il tient plus que tout à respecter la volonté de Timmy qui n'aime pas voir les gens se battre. Il ne sait pas se battre, ne veut pas se battre et de toute manière son corps ne supporte pas le combat.

Cependant, Osi cache un grand secret sous son manteau bleu. Un grand secret juste entre ses côtes qu'il ne révèle jamais et qu'il veut préserver au maximum. Un cœur ? Non. Ça a beau y ressembler, cette apparence n'est que symbolique. C'est un amas rouge, luisant, quelque chose qui n'est pas fait pour être utilisé. Si chaque ami a reçu quelque chose de Timmy, Osi conserve la colère du garçon. La vraie. Celle que son histoire a gravé en lui et dont il s'est débarrassé pour rester "Timmy". Cette colère pourrait faire d'Osi le plus dangereux des amis de Timmy mais il ne l'utilise pas.

Enfin, il serait plus juste de dire qu'il ne peut pas l'utiliser ou qu'il ne supporte pas de l'utiliser. Lorsqu'il concentre la colère que Timmy ressent, son contact devient destructeur. Il serait capable de briser un mur d'acier si son corps ne subissait pas un contre-coup énorme. Il peut tenter de l'utiliser une fois ou deux sans réel soucis mais au delà de la troisième fois, il risque à tout moment l'intégrité de son corps tant que la cinquième, s'il parvient jusque là, lui serait fatale. Imaginez que ses vieux os encaissent une partie de chacun des coups qu'il donne. Lorsqu'il s'agit de simples coup de poing tout va bien mais là c'est à un autre niveau... Son corps se craquelle, ses mouvement deviennent moins agiles, plus nerveux et on pourrait presque apercevoir la sueur couler le long de sa tempe. Jouer avec sa vie n'est jamais agréable.

Chaque utilisation étant moins puissante que la précédente et le fatiguant toujours plus. Mais en plus d'affaiblir physiquement Osi, chaque coup a une répercussion notable sur la psyché de Timmy. Il s'agit tout de même d'un sentiment très fort qu'il a désiré emprisonné qui se retrouve sollicité. Le libérer rapproche Timmy de son état de crise ce qui peut expliquer sa peur de voir Osi se battre et le désir de celui-ci d'éviter le conflit.

Si ça ne suffisait pas, son corps est naturellement fragile, chaque coup qu'il reçoit peut aisément briser ses membres. Ça explique qu'il ne se mette généralement pas en danger, qui sait ce qu'il se passerait si le cœur était libre ?

Osi est représenté par Sans, le squelette, d'Undertale. Apperçu.


❝ MAÎTRISE : 4/10

Timmy a déjà fait une grosse partie du travail mais en même temps il lui reste tant de choses à faire. Déjà, il sait donner naissance à quatre créatures surnaturelles qui lui viennent en aide et l'assistent dans la vie de tous les jours sans le moindre effort. Le seul moment où cela lui draine une quantité considérable d'énergie est lorsqu'un de ses amis est "mort" et qu'il faut attendre qu'il "revienne".

Cependant, même si c'est très impressionnant, c'est une forme très imparfaite de son pouvoir. Traumatisé par son passé et terrifié par l'idée d'être seul, Timmy est incapable d'embrasser pleinement son pouvoir. Pour cela il devrait accepter ce qu'il est vraiment, ce qui signifie récupérer les morceaux de "lui-même" éparpillés dans ses amis. Mais il n'est pas encore prêt pour ça.

Il est tout de même capable d'effleurer ces capacités lorsqu'il commence à faire un délire ou une crise de panique. Dans ces instants il a le pouvoir d'insuffler dans les esprits faibles la peur d'être seul, les poussant à rester près de lui. Cependant la nature de son pouvoir ne pourra évoluer tant qu'il se focalisera sur sa propre peur. Ses "amis" se nourrissent de sa solitude alors qu'il est censé être celui qui tire son pouvoir de la détresse des autres.

On peut presque dire qu'il s'agit de deux pouvoirs différents tant ils divergent. Cependant il en est ainsi. Une fois qu'il aura passé le cap et que ses quatre amis auront disparu il sera d'autant plus vulnérable, car il sera seul mais il contrôlera bien plus le sentiment de solitude. Il serait capable de l'imposer aux gens qui l'entourent, de troubler les esprits et de régir tout ce qui touche à ce profond mal-être.

Mais ce ne sont que des suppositions sur l'évolution de son don, seul l'histoire nous contera la vérité.

❝ POINTS FORTS : Dans l'état actuel des choses, être cinq est déjà un avantage. Tout le monde sait que le travail d'équipe paye toujours. Chacun des amis de Timmy a ses propres spécialités et même si tous ne savent pas se battre, ils sont tous utiles à leur façon. Ils assurent une protection constante du petit bonhomme.

L'invulnérabilité de Baka le rend très utile pour fatiguer les adversaires alors que la force de Heim et la technique de Némée les rendent dangereux au combat. Particulièrement lorsqu'ils acceptent de faire équipe. Quand à Osi, il fait un très bon chef d'équipe et soutient psychologique pour Timmy, même si son potentiel destructeur n'est pas à sous-estimer.

Si en équipe ils sont efficaces, l'esprit malade de Timmy les rend très imprévisibles seuls. Il s'agit plus d'un point fort que d'un point faible car l'imprévisibilité ajoute à la versatilité et à l'effet de surprise, mais ce n'est pas quelque chose qui marche tout le temps.

Si l'on regarde le tableau dans son ensemble on peut ajouter que le don de Timmy, lié à ses soucis psychologique, rendent son esprit particulièrement incompréhensible. Il n'est pas dangereux, invasif, ou quoi que ce soit pour les médium, juste incompréhensible. Il n'est pas aisé d'en tirer des informations.

Les autres capacités, pour l'instant inutilisables, de son don lui offriront des possibilités bien différentes. Notamment un impact psychologique très important car, après tout, qui n'a pas peur de se retrouver seul au monde ?

❝ FAIBLESSES :  La faiblesse la plus évidente de Timmy est que pour l'instant l'efficacité de son don est divisé en quatre entités différentes. Elles ont beau être efficaces dans leur domaine, seules elles ne sont plus aussi impressionnantes. Plus qu'un être humain normal certes, mais l'union fait la force. À l'exception de Baka, isoler les amis de Timmy les rend vulnérables du moment qu'on sait affronter un monstre dos au mur.

De plus, isoler Timmy de ses amis le rend, presque, sans défense. À seulement 13 ans est en dessous des moyennes de capacités physique des enfants de son âge. Il ne sait pas se battre, il ne sait presque rien faire seul en fait. Il faut aussi souligner la dépendance psychologique, plus que physique, de Timmy à ses amis. Étant donné qu'ils sont une part de lui-même, la "mort" d'un d'eux est un très violent coup psychologique pour Timmy.

On arrive à une faiblesse ambiguë du pouvoir de Timmy : son instabilité. Le don du garçon ainsi que l'utilisation qu'il en fait dépend beaucoup de son état psychologique. Son don ne réagit pas de la même manière dans la vie de tous les jours, lors de ses délires ou pendant ses crises hallucinatoires. Si plus haut l'imprévisibilité était considérée comme un point fort, ici elle est plus une faiblesse car elle rend le comportement du garçon totalement incohérent et bien souvent très dangereux pour sa propre santé.

À tout cela on peut ajouter la limitation importante sur le "pouvoir" d'Osi, qui, bien que doté d'une certaine puissance, ne peut protéger activement Timmy au risque de briser le fragile équilibre qui tient le garçon à flot.

J'ai oublié une faiblesse MAJEURE du don de Timmy. Il doit payer cinq places à chaque fois qu'il doit aller au cinéma.


■■■ LE MATÉRIEL ■■■

❝ COSTUME : Un petit ciré jaune du plus bel effet. Les amis de Timmy n'ont pas encore de costume mais ça ne saurait tarder. Apperçu.

❝ ARME : Une épée power ranger force delta en plastique, lumineuse et sonore !

❝ GADGET : Un handspiner rose et son deck de cartes LaurelMon.

❝ VÉHICULE : Un vélo avec les petites roues parce qu'il tombe s'il ne les a pas.


Toi, derrière ton écran

❝ Pseudo : Jojo
❝ Age : 21 ans
❝ Avatar : Frisk, Undertale
❝ Passions & Hobbies : Le JDR, les Jeux Vidéos, le RP, classique.
❝ Découverte du forum : Merci Yumi. Même si maintenant ça date.
❝ Un petit mot pour la fin : Boi. Watch yo jet.




Dernière édition par Timmy Dawn le Jeu 11 Oct - 16:07, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: We're alone. But at least we're alone together [12+] We're alone. But at least we're alone together [12+] EmptyMer 10 Oct - 14:54


Histoire

Symptôme visible n°3 : Processus mémoriel altéré couplé à une sévère occultation de la mémoire menant à une différenciation de personnalité alors que le sujet ne présente aucun autre symptôme particulier du trouble de la personnalité multiple.

Le soleil brillait, les oiseaux chantaient. Une belle journée, je vous assure. La ville s’étendait sur des kilomètres autour de moi. Les buildings poussaient jusqu’au ciel, le béton s’étendait certainement chaque jour un peu plus, mais je ne pouvais pas le voir depuis ma vitrine. C’était certainement pour ça que c’était une si belle journée, même si je ne pouvais voir de fleur, je suppose que les fleurs ne poussent pas sur le béton. Mais c’était tout comme, ce jour-là, c’était Mr. Sullivan qui m’avait fait une fleur. Ce jour-là, je n’aurai pas à attendre des heures le lendemain dans un bac, serré entre mes congénères, ou pire, dans la réserve et son noir impénétrable. Ce jour-là, je pouvais voir la rue, le soleil et les passants. Je ne remercierai jamais assez Mr. Sullivan. Malheureusement il est certainement mort à l’heure qu’il est, il était déjà vieux à l’époque après tout.

Mais ce jour-là est spécial parmi tous les autres où il m’a fait cette fleur. J’étais à côté de Betty la Girafe et Coco le Koala, deux habitués de la vitrine. Des peluches détestables, je ne les aimais pas. Ils étaient tellement condescendants avec nous, les peluches « classiques », celles que tout le monde connaît. Pas assez « spéciaux », pas assez « remarquable ». Mais ils ne savaient pas, ils ne savaient rien. Ils ne se doutaient pas que j’étais bien plus spécial qu’eux, mais je ne devais pas en parler. J’endurais leurs remarques acides, mais ce n’était pas grave. Je gardais les yeux rivés sur le monde extérieur. Si grand, si brillant, si vivant, tellement plus que nous. Chaque passant était unique, mes yeux en boutons brillaient presque d’admiration eux. Je tentais de noter chaque détails dans un coin de ma tête avant de retourner à la sombre réserve.

Mais ce jour-là était encore plus spécial que spécial parmi tous les autres, je me souviens de presque tous les passants. Je ne vais pas vous faire la liste, après tout, c’était une grande ville. Il doit bien y avoir plusieurs milliers de personne qui sont passé devant la vitrine, mais c’est un joli trio qui nous intéresse. Un couple et leur enfant, un petit gamin qui ne devait pas avoir plus de trois ans. Le papa, qui tenait l’enfant par la main gauche, était plutôt exubérant. Le genre de type qui rigole fort, tellement fort que je l’entendais à travers la vitre. Rendez vous compte ! Mais il avait l’air heureux, ses yeux riaient, son sourire remontait presque jusqu’à ses oreilles et lorsqu’il se tournait vers sa femme et son enfant son regard était rempli d’amour.

Un ! Deux ! Trois ! L’enfant s’envola quelques secondes alors que ses parents le tenaient à bout de bras.

De l’autre côté, au bout de la main droite du petit bonhomme se trouvait sa mère. Une jolie femme, mais affreusement commune, elle aurait pu se fondre dans une masse de passant sans soucis. En plus, elle était très effacée, bien plus calme que son mari, même son sourire se faisait discret. Ce qui la mettait le plus en avant était sa jolie robe colorée qui rayonnait au soleil. Elle glissait au côté de sa famille comme l’ombre de son mari, c’était presque triste… mais en y regardant de plus prêt je me rendais compte qu’elle avait un point commun évident avec son mari, un point qui effaçait tout le reste : son regard débordait d’amour lorsqu’elle posait les yeux sur son fils. Le petit devait vraiment vivre de bons moments dans cette famille. Je me rappelle très bien à quel point j’avais espéré qu’ils me remarquent. Qu’ils se tournent vers moi. Que le père dise de sa bruyante voix « T’en dis quoi ? On l’emmène ? » en s’adressant à son fils.

Le petit bonhomme peinait un peu à marcher malgré l’aide de ses parents et pourtant il leur lâcha subitement la main. Un pas après l’autre, il avançait, chancelant, hésitant. Les deux adultes derrière lui le regardaient avec un air ravi, mais je pouvais bien voir que la maman était prête à bondir à n’importe quel instant pour sauver son fils d’une chute malencontreuse. Pas après pas, il avançait et sa mine peu rassurée finit par se changer en un sourire éclatant alors qu’il prenait de l’assurance.

Un ! Deux ! Trois ! L’enfant colla ses mains sur la vitrine, fixant mes yeux de bouton avec son regard pétillant.

Sur mon présentoir j’étais tellement heureux qu’il m’ait remarqué que j’aurai pu en pleurer. Il me pointait du doigt, ses lèvres s’agitaient et ses parents approchaient. Je ne pouvais l’entendre, il n’avait pas autant de voix que son père, mais cela ne m’empêchait pas d’espérer toujours plus fort. Quelques secondes plus tard la clochette suspendue à la porte tinta, le trio venait d’entrer dans le magasin.

Je ne pouvais plus les voir, incapable de bouger sur mon présentoir je me contentais de maintenir tous mes sens aux aguets. Le magasin était plutôt animé, suivre leurs mouvements à travers ce bruit n’était pas facile mais je tentais de me focaliser sur eux. Des bribes de paroles me parvenaient, la voix du père me guidait, plus bruyante encore que tout à l’heure. Un vendeur s’occupait d’eux, de ce que je comprenais il les avait guidés jusqu’à l’étagère où étaient empilés tous les ours en peluche. Tous égaux, le même poil brun, la même allure accueillante, les mêmes yeux en bouton. Tous comme moi. Soudainement, être dans la vitrine ne semblait plus si génial. À côté de moi, Coco et Betty se moquaient bruyamment de moi en voyant mes espoirs s’évanouir.

Un… deux… trois ! Je sursautai en sentant deux petites mains m’agripper et me soulever de mon piédestal.

« Non ! Moi je veux lui ! Je peux ? Dis papa, je peux ? »

Le petit bonhomme m’avait calé contre lui, juste sous son cou et s’était prestement retourné vers son père. Si sa voix était plus forte que tout à l’heure, son sourire était identique. D’une main, il attrapa le poignet de son fils qui commençait à dangereusement vaciller et de l’autre il lui tritura les cheveux.

« Bien sûr que tu peux. Si c’est lui qui t’a tapé dans l’œil, tu peux l’emmener où tu veux. »

« Ouiiiiiiiiiii ! »

La voix stridente du petit garçon me vrilla un peu les oreilles, mais c’était tellement peu de chose. Vous n’imaginez pas la joie que je ressentais à ce moment, si lui aussi était heureux, c’était tant mieux, il pourrait crier autant qu’il voulait pour nous deux. Mais je voulais le voir de plus près ! Le voir tout court ! À quoi ressemblait le visage de mon nouveau compagnon ? L’entrevue à travers la vitrine avait été trop courte, ça ne me suffisait pas.

Et pourtant j’ai dû attendre, attendre la caisse pour mieux l’observer, attendre d’être vraiment à lui. Mais entre temps j’ai eut largement le temps de voir de plus près ses parents, d’écouter leur voix au plus proche. Son père s’appelait Éric, un nom étrangement commun pour quelqu’un d’aussi remarquable. Il avait les cheveux très très roux, mais deux grands yeux bruns et de ce que j’avais vu le petit ne tenait pas de son père pour les cheveux. Tant mieux, pensais-je, les cheveux roux n’allaient pas avec mon poil marron.

Sa mère par contre était bien plus rayonnante que ce que j’avais cru. Son nom était bien plus particulier que celui de son mari : Trisha. Elle prenait de nombreuses initiatives, bien que discrètes, et chouchoutait son fils comme s’il était une petite chose fragile. Elle avait certainement raison sur ce point-là, le petit devait avoir entre deux et trois ans. Mais qu’est-ce qu’il parlait dis donc et plutôt bien en plus. Sa voix me tint en haleine tout du long de notre balade dans le reste de mon chez-moi jusqu’au passage à la caisse. Et le jeu en valait la chandelle.

Lorsque je me suis retrouvé face à lui, que j’ai vu cette petite bouille d’ange, j’ai tout de suite compris qu’on allait bien s’entendre. Il avait les yeux pétillant de son père et les cheveux de sa mère. Son sourire respirait la bonne humeur, on allait bien s’amuser, j’en étais sûr.

« On y va Timmy ? » Demanda Trisha

«  Ouiiiiiiiiiii ! » Répondit le petit garçon comme si c’était le seul mot de son vocabulaire.

Le retour jusqu’à mon nouveau chez moi se fit sans encombre. Adieu la réserve, adieu les bacs et les étagères. Bonjour la chambre bleu ciel et le lit en bois. Bonjour les compagnons déjà présentes sur les rebords du lit. Timmy me déposa doucement juste à côté de son coussin, à la place V.I.P des nouveaux venu avant d’aller retrouver ses parents. Mine de rien, il commençait à être tard, c’était l’heure de prendre le dîner pour lui. Pendant ce temps j’en profitais pour me présenter aux autres Doudou et faire connaissance avec eux. Tout le monde me souhaitait la bienvenue, j’étais vraiment arrivé dans une maison accueillante.

Bientôt, le petit garçon était de retour. Il devait se préparer à dormir, enfiler son pyjama et se poser tranquillement dans son lit. Un pyjama bleu, décidément, le bleu était apprécié par ici. Une fois prêt, Timmy se glissa sous la couette et recommença à me serrer fort contre lui. Eric et Trisha passèrent tour à tour lui faire le bisou du soir. L’étreinte de Timmy était tellement réconfortante, il ne me lâchait plus une seconde. Imaginez un instant avoir passé votre vie entière seul puis, un jour, trouver quelqu’un qui ne vit plus que pour vous garder dans ses bras. Un vrai paradis.

En sortant de la chambre de son fils, Trisha éteignit la lumière. Le silence de la nuit prit le dessus, tranquillement, comme le racontaient les gens dans le magasin. Une nuit normale ? Vraiment ? Sans que je m’y attende, dans le noir presque total, Timmy m’a soulevé au-dessus de lui à bout de bras avant de commencer à chuchoter.

« Dis… dis… j’ai pas peur du noir… mais… mais tu pars pas pendant la nuit. D’accord ? »

« Ne t’inquiète pas, je ne t’abandonnerai jamais. Promis juré. » Lui répondis-je sereinement.

« Ça va alors… » Dit-il en serrant de nouveau contre lui. « Moi c’est Timmy… et toi tu t’appelles comment ? »

« Je sais déjà comment tu t’appelles Timmy, ton papa et ta maman l’ont beaucoup répété aujourd’hui. Moi c’est Teddy. »

On ne s’en est pas vraiment rendu compte mais notre discussion continua longtemps. Je ne sais pas combien de temps exactement… mais après ça j’étais d’autant plus content d’avoir été adopté par Timmy et sa famille.

Le lendemain fut donc mon premier vrai jour dans ma nouvelle vie avec cette petite famille. Notre discussion de la veille nous avait beaucoup rapproché Timmy et moi. J’avais comme l’impression qu’il avait trouvé en moi un ami qu’il n’avait pas auparavant. Comme s’il était étrange qu’une peluche achetée dans un grand magasin puisse parler. C’est vrai que maintenant que j’y pense, c’est complètement absurde, mais sur le moment ça ne m’avait pas du tout frappé. Que voulez-vous ? J’étais trop heureux pour me rendre compte que quelque chose clochait.

« Tu sais ! Tu sais ! Tu sais papa que Teddy hier, ben, il m’a parlé ! Je lui dis qui je suis et il a fait pareil ! Et même qu’il a dit qu’il allait être mon ami pour la vie ! »

Accroché dans les bras de Timmy, j’assistais à la scène avec mon grand sourire figé. Le petit bonhomme racontait notre histoire à ses parents et en voyant leur air un peu soucieux, je me suis dit que je ne parlerai à personne d’autre que Timmy. Je ne voulais pas qu’il y ait de soucis. Je ne voulais pas qu’il s’attire des ennuis à cause de moi. Doucement, Éric s’accroupit afin de se mettre plus ou moins à la hauteur de son fils, son grand sourire habituel n’était pas là, c’était inquiétant.

« Ah bon ? Dis Timmy, je peux le voir un peu plus ton ours en peluche ? »

« Son nom c’est Teddy d’abord ! » Dit le gamin en me tendant à son père, sans comprendre la situation.

Complètement inerte, je me laissais porter par le papa qui m’observait sous toutes mes coutures. Comme s’il cherchait quelque chose. Quoi ? Je ne sais pas. Je ne l’ai jamais su et je ne le saurai certainement jamais. Au bout de quelques instants, il adressa un regard à sa femme et haussa les épaules. Il n’avait pas trouvé ce qu’il cherchait. Il me rendit à Timmy et un poids s’envola de mes épaules. Éric glissa ensuite la main dans les cheveux de son fils.

« Et bah il vaut mieux pour lui qu’il tienne sa promesse alors ! Sinon c’est moi qui vais venir lui botter les fesses ! »

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« Joyeux anniversaire ! »

Toute la famille était là pour crier à l’unisson alors que Timmy soufflait le plus fort possible pour éteindre la bougie magique en forme de 4. En vain évidemment, la mèche se rallumait toujours dans une pluie d’étincelle et de crépitements toujours plus intenses. La grande table du salon était agitée par tant de monde. On y retrouvait évidemment Éric et Trisha aux côtés de Timmy, son oncle Hubert, sa tante Betty, pas étonnant que je ne la supportais pas, ses grands-parents paternels Jean-Pierre et Maryline, ses grands parents maternels Rosalie et Norbert, ses deux cousins Tom et Joffrey et dans un petit berceau, un peu éloignée de toute cette agitation, sa petite sœur, Aline. Et bah, laissez moi reprendre mon souffle dit donc ! Quant à moi, je me trouvais comme d’habitude dans les bras de Timmy.

Cette année avait vraiment été merveilleuse. J’ai fait tellement de choses en peu de temps, je ne pensais même pas ça possible. J’ai voyagé, j’ai vu la neige, la place, j’ai vu des films au cinéma, je suis tombé par terre, dans les plantes, dans l’eau, je suis passé à la machine à laver, Trisha m’a recousu un œil et plein d’autres choses. Tout ça toujours en compagnie de Timmy. On a fait plein de chose ensemble, mais surtout on a discuté. Beaucoup, beaucoup discuté. Il m’a appris plein de choses sur sa famille, sur sa ville, sur ses amis, sur son école, sur ses dessins animés préférés, les super-héros et plein de chose. J’ai appris que les super-héros ne sont pas, comme je le croyais, que des personnages de fiction. Ils existent dans la vraie vie et c’est le rêve de Timmy de devenir un super-héros, comme dans les dessins animés. Mais bon, comme il n’avait pas de pouvoir, il s’en imaginait.

L’anniversaire donc, toute la famille était réunie. Ce n’était pas une famille nombreuse, certes, mais tout le monde appréciait tout le monde. Tout le monde sauf tante Betty. Mais pourquoi est-ce que je vous raconte ça ? Et bien parce que c’était son anniversaire ! Ça se fête dis donc…

Ça se fête… mais je préférerai que cet anniversaire n’ai jamais eut lieu. Parce qu’après tout ce temps cette histoire a besoin de son élément déclencheur. Malheureusement, ce n’était pas moi… loin de là…

C’est donc le deux juin, en milieu d’après-midi qu’on a fêté l’anniversaire de Timmy. Une fois les bougies soufflées et les parts de gâteau au chocolat distribuées tout le monde retourna à ses occupations. Les grands restaient ensemble pour discuter de tout et de rien mais surtout de tout. Les enfants, quant à eux, étaient partis s’enfermer dans la chambre de Timmy pour faire des truc plus intéressant que parler. Et éviter les disputes qui arrivent toujours lorsque les grands discutent. Tom et Joffrey étaient plus âgés que Timmy, ils devaient avoir neuf ans ou quelque chose comme ça. Du coup, ils en profitaient pour lui faire découvrir des choses de plus grands sans pour autant être trop grands : les jeux vidéo.

Les deux cousins avaient leur propre console portable ainsi que plusieurs cartouches de jeux Pokemon. Timmy -et moi dans ses bras- regardait les deux écrans s’illuminer les yeux pleins d’étoiles. Il pouvait voir les petites créatures se battre pour déterminer qui était le meilleur dresseur. Évidemment, Timmy savait tout ce qu’il y avait à savoir à propos de Pokemon même s’il y avait une différence entre la télévision et les console. Mais pendant que les trois garçons jouaient, quelque chose de bizarre se produisait.

Je fus le premier à le remarquer, les garçons étaient trop concentrés. Il n’y avait plus de bruit dans le salon à côté. Plus aucun. C’était étrange, d’habitude les adultes parlaient fort, toujours plus fort. Timmy détestait ça parce que lorsque le ton montait, ça voulait dire que les adultes se disputaient. Personne n’aime les disputes. Et puis, il y avait aussi le soleil. Il était censé éclairer la maison du côté du salon donc… pourquoi n’y avait-il plus de lumière sous la porte ? Discrètement, j’ai réussi à attirer l’attention de Timmy.

« Tom, Jojo, pourquoi les adultes ne parlent plus ? »

Les deux cousins étaient trop pris dans leur jeu pour lui accorder la moindre réponse, ou attention. Après tout, si les adultes ne parlaient plus c’était leur problème pas vrai ? Ils pouvaient faire autre chose parler, comme lire ou écouter de la musique. Timmy était anxieux, je le sentais, il me serait de plus en plus fort en se levant de son coussin. Un petit pas après l’autre il arriva jusqu’à la poignée et de l’autre côté de la porte, il entendit un son. Une respiration. Puissante, saccadée. Il entendait aussi de petits cris. De petits cris reconnaissables entre mille. De petits cris qui gâchaient ses nuits parce que ces derniers temps, dans la maison, il y avait une petite fille qui pleurait. Son sang ne fit qu’un tour, personne ne fait pleurer sa petite sœur. Elle avait beau avoir du mal en ce moment, ses parents lui avaient expliqué que c’était parce qu’elle faisait ses dents, il l’aimait, c’était sa petite sœur.

Ni une, ni deux, il tourna la poignée et ouvrit la porte en grand. Un coup de froid sorti de nul part s’engouffra dans l’ouverture et lui arracha un frisson. Perturbés dans leur jeu par leur petit cousin, Tom et Joffrey se tournèrent vers lui, un peu contrarié mais trop intrigué par ce qu’il se passait pour dire quoi que ce soit.

La première chose qui frappa Timmy à part le noir total qui engloutissait la pièce était l’odeur. Il connaissait sa maison par cœur, il connaissait son odeur aussi. Mais là, ce qu’il sentait n’était pas normal du tout. Une odeur de fer, une odeur qui le rendait malade. Ensuite, les bruits. Les cris timides de sa petite sœur s’étaient estompés et avaient été remplacés par des sortes de gargouillement en plus de la respiration bruyante. Il n’avait aucune idée de ce que ça pouvait être.

« Qu’est-ce qu’il se passe Timmy ? Tu vois quelque chose ? » Demanda Tom.

Un sursaut agita l’obscurité, Timmy tremblait. Il ne comprenait pas. Je ne comprenais pas non plus. Je restais bouche bée, incapable de dire quoi que ce soit. Soudain, deux yeux rouges s’illuminèrent dans le noir et la respiration se transforma en grognement. Complètement terrifié et incapable de tenir sur ses jambes plus longtemps il se mit à hurler et tomba en arrière. N’en pouvant plus de ces mystères, Joffrey et Tom forcèrent le passage pour comprendre cette histoire.

« Qu’est-ce qui t’arrive bon sang ?! »

Tom s’immobilisa immédiatement en passant le cadre de la porte mais Joffrey, lui, n’avait pas vu ce qui rôdait dans les ombres.

« Et puis allumez la lumière aussi ! On voit rien ! » dit-il en appuyant sur l’interrupteur du salon, non loin de là.

La pièce était sans dessus dessous. Comment n’avait-on pas pu entendre ce qui a fait ce bazar ? Autour de la table où étaient censés, être assis les adultes se trouvait quelques corps mutilés. Il aurait fallu faire une chasse au trésor suivit d’une séance de puzzle pour reconnaître qui était Éric et qui était Trisha. Mais surtout, il aurait fallu être stupide pour ne pas reconnaître les traits de tante Betty sur le visage de la chose qui mordait dans le corps sans vie d’Aline comme dans une cuisse de poulet. Le corps de tante Betty était différent… il était complètement décharné, pâle comme un mort, son crâne était surmonté par deux cornes de cerf, ses dents étaient aiguisées comme des couteaux et ses yeux brûlaient comme les flammes des enfers. Jamais je n’oublierai cette chose.

Immédiatement, Timmy vomit ce qu’il avait dans le ventre en voyant cette scène de cauchemar. Il commença à reculer en glissant sur le sol pour fuir cette réalité. Sa gorge était incapable de laisser passer le moindre mot, mais ses yeux laissaient échapper des torrents de larmes. Quant à ses cousins… et bien ils n’étaient pas dans un meilleur état. Mais ils restaient immobiles, paralysés par la peur, incapable de comprendre ce qui se passait.

« Je vous avais oublié dis donc… » Susurra tante Betty de sa voie d’outre-tombe. « Restez tranquille pendant que je finis mon hors-d’œuvre, je m’occuperai de vous après. »

Sans vraiment se soucier de ces petites créatures, tant Betty reprit son repas des horreurs. Timmy s’était réfugié dans son lit, ses vêtements souillés sentaient de plus en plus mauvais et je m’imprégnais doucement de cette odeur tandis qu’il me serait plus fort que jamais contre lui.

« Timmy… Timmy ! » Ma voix tentait de l’atteindre à travers ses sanglots, je devais le raisonner. « Timmy ! Il faut fuir ! Vite ! »

Mes mots ne servirent qu’à le faire se recroqueviller encore plus. Il était sous le choc et je ne pouvais que le comprendre, mais notre histoire ne pouvait pas finir comme ça.

« Écoute moi Timmy, je sais que tu as peur, mais on doit partir. Fais moi confiance. Tu peux le faire. »

« C… co… comment ? » Un mot. Je n’ai réussi à lui arracher qu’une seul mot ce jour-là. Mais heureusement… ce fut suffisant.

« La maison n’est qu’au premier étage pas vrai ? Essaye de regarder par la fenêtre si tu peux sauter sans trop te faire mal d’accord ? »

Un frisson le traversa de nouveau. Je pouvais le sentir. C’était normal. On lui avait toujours appris à faire attention aux fenêtres et je lui demandais de voir s’il pouvait sauter. Et pourtant c’était le seul moyen. Doucement, difficilement, il finit par se lever, me serrant toujours contre lui. Pas après pas, comme au premier jour, il arriva jusqu’à la fenêtre. Heureusement Betty n’en n’avait strictement rien à faire de nous sinon tout se serait terminé au moment où il arriva finalement à ouvrir la vitre. Il jeta un regard par-dessus la rambarde qui n’était pas très haute et recula immédiatement. C’était haut. Tellement haut.

« Aller Timmy. Tu dois essayer. »

Il secoua frénétiquement la tête, ses yeux ne pouvaient plus pleurer mais la peur était bien trop présente.

« Tu veux te faire manger ?! Comme tout le monde à l’intérieur ? Non ? Alors saute tout de suite ! Même si tu te fais mal il y aura forcément quelqu’un pour t’aider en bas ! »

Je m’étais laissé emporté. J’avais été dur. Mais moi aussi j’avais peur. Peur pour lui.

« Désolé Timmy, mais tu dois le faire. Tu veux être un super-héros pas vrai ? Tu veux être un super-héros pas vrai ? Ils doivent faire des choses difficiles des fois. »

Je l’ai vu. Pendant un instant son regard criait « si c’est ça, je ne veux jamais devenir un super-héros » mais l’instant d’après il renifla fort. C’était sa manière d’acquiescer. Fermer les yeux rendait les choses plus facile pas vrai ? C’était tellement faux et pourtant il ferma les yeux en montant difficilement à la rambarde. Quelle ironie, dire qu’elle était faite pour empêcher les accidents mais qu’à cet instant précis, chaque secondes qu’il perdait à la franchir le rapprochait un peu plus d’un funeste destin. Bref, il se retrouve de l’autre côté, les yeux à moitié fermés, un bras fermement accroché à la barre de bois, l’autre me serrant toujours plus fort contre lui.

Un soupir satisfait se fit entendre dans son dos. La voix rauque et caverneuse de tante résonnait entre les murs de la maison. L’esprit de Timmy se vida, la peur reprenait violemment le dessus et pourtant un éclair de lucidité l’empêchât de se raidir. De se figer sur place et de sceller son destin. Dans ce piteux état, les joues collantes de larmes, les vêtements souillés et son ours en peluche plaqué contre son cœur, il trouva la porte de sortie de cet enfer.

Sans plus réfléchir, il fit un pas en avant et se laissa tomber.

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Timmy ferma les yeux durant la chute. Il ne voulait pas regarder. Il ne voulait plus rien voir. Il ne voulait plus rien à part un peu de paix. Son corps heurta la haie avec violence, un grand bruit dans nos oreilles et un cri de douleur s’échappa de sa gorge nouée. Je ne pouvais pas sentir de larmes perler sur mes joues ou ma gorge s’assécher à cause de la culpabilité, je n’étais qu’une peluche. Mais je devais le pousser à avancer, je ne voulais pas le voir mangé cru par un monstre.

« Timmy, sors de là et cours ! »

Un nouveau reniflement sonore me fit comprendre qu’il ferait son possible. Il lui fallu de longue seconde pour se dépêtrer dans les branchages griffus. Mon regard restait rivé vers la fenêtre, il ne faudrait pas longtemps à tante Betty pour comprendre la situation. Il fallait se dépêcher. Aller loin. Plus loin qu’un monstre ne pourrait nous suivre. Courir. Sans s’arrêter. Toujours plus vite. Les pieds de Timmy touchèrent enfin le sol. Il ne lança même pas un regard derrière lui, certainement pas. La course effrénée débuta.

Il ne lui fallut que quelques mètres pour trébucher. Morve au nez. Quelques secondes de plus pour se relever et se remettre à courir. Ses petites jambes n’allaient pas le tenir longtemps, il avait déjà du mal faire les ballades avec ses parents, nous n’avions aucune chance, tant Betty allait nous rattraper.

Que je pensais.

C’est ce jour-là que j’ai découvert la notion d’énergie du désespoir. Cinq minutes. Dix minutes. Quinze minutes. Je n’ai pas compté après. Je ne sais même pas si mon compte jusque-là est juste. Je l’ai vu essoufflé, en train de pleurer, les lacets défaits, apeuré. Je l’ai vu tomber, encore et encore. Les jambes tremblantes, incapables de supporter l’effort mais toujours porter nos petits corps. Je ne sais pas comment il a fait et je ne veux pas savoir. Lorsque le soleil se coucha enfin Timmy était très loin de sa maison. Son corps s’était écroulé sur l’herbe, le long de la rivière qui traversait la ville, non loin d’un petit pont.

Il s’était endormi, je suppose. Son corps était en mauvais état. Couvert de bleus et d’égratignures de toutes sortes à cause de ses chutes répétées. L’odeur de transpiration mêlée à celle du vomi lui donnait une apparence de vieux torchon usagé. Des heures allaient passer et je ne pourrai rien faire, j’étais condamné à le regarder, abandonné sur le sol alors que les rares passants qui le remarquaient n’osaient pas venir l’aider. C’était tout ce dont nous avions besoin : d’aide. Mais au final la nuit serait la seule compagne de notre solitude.

Je ne sentis pas la nuit passer, comme si j’avais… dormis ? Je ne sais pas exactement si c’est possible encore aujourd’hui, pour une peluche, je veux dire. Je me sentais perdre pied, tomber dans des limbes où je n’avais pas conscience du monde qui m’entourait, des suites d’images marquantes défilant devant mes yeux et pour finir, un atelier. Cette première nuit m’a troublé, les images du corps de tant Betty et le spectacle macabre me hantaient, c’est avec une joie non dissimulée que j’ai retrouvé le soleil et le vrai monde. Secoué par cette expérience.

Les jours et les semaines qui suivirent furent déplorables. Les premiers jours, Timmy se réfugia sous le pont au milieu des quelques ordures qui y traînaient et refusait de sortir.  Ses yeux étaient cernés et son regard crispé scrutait le moindre détail autour de lui. Il avait peur. Il était terrifié. N’importe quoi pouvait être une menace. Après tout, le monstre avait bien pris l’apparence de tante Betty, ne pouvait-il pas être juste à côté sous la peau de quelqu’un d’autre ? À la recherche d’un petit dessert à déguster ? L’adrénaline était descendue, il était de retour, petit, frêle, incapable de se raisonner. J’en étais incapable aussi.

Finalement, ce fut la faim qui le poussa à quitter son trou, mes conseils ne l’atteignaient toujours pas. Jusque-là il s’était contenté de boire l’eau de la rivière mais son ventre finit inévitablement par crier famine. Il avait peur, mais il n’était pas prêt à se laisser dépérir. Pas encore. Ainsi commença la mise en place de notre train-train quotidien de l’été. D’abord, Timmy du réussir à surmonter la paranoïa qui avait commencé à l’envahir. Surmonter un simple regard était une épreuve. Il me serrait tellement fort par moment que c’en était presque insupportable. Il ne faisait plus confiance à personne à part moi et personne ne tentait de s’approcher de cet enfant sauvage répugnant. Lorsque je lui proposais d’aller trouver de l’aide chez les amis de ses parents ou à l’école il se mettait à me hurler dessus. Il en était hors de question. Il ne voulait que moi. Je n’étais pas son père, je n’avais aucun moyen de le persuader du contraire, aucun moyen de le mener de force chez quelqu’un de responsable.

Vint ensuite le début du pillage des restes dans les poubelles et les petits larcins à la fin du marché du matin. La construction d’une cabane à base de détritus et l’installation d’un lit en papier journal et en tissu sale qu’il tentait de laver dans la rivière. Je ne pouvais pas l’aider physiquement, mais je pouvais toujours lui donner des conseils, lui expliquer comment faire. Au départ il était terrifié par l’idée de voler quelque chose, il était persuadé qu’il allait se faire prendre, que tout le monde le regardait, que si ce morceau de pain était en évidence c’était un piège, qu’il irait en prison, que tante Betty le retrouverai, que…

Mais non. Les gens continuaient de l’ignorer, l’histoire oublis tellement d’enfant sur le bord de la route, le monde ne pouvait s’arrêter de tourner pour une pauvre âme perdue et ce n’était pas lui qui allait arrêter le monde pour qu’on le remarque. Il ne mangeait pas à sa faim. C’est vrai. Durant les deux mois qui ont suivit il a perdu du poids. C’est vrai. Il a certainement attrapé des maladies. C’est vrai. Mais au moins il mangeait, il était vivant, il continuait d’espérer pour un meilleur lendemain et il continuait de compter sur moi. Il avait décidé que je serais son guide, je n’allais pas trahir sa confiance.

Au bout de trois semaines, nous avions presque une routine viable et Timmy avait retrouvé le sourire. Nous discutions de longues heures, juste tous les deux, je tentais de lui apprendre de nouveaux mots pour enrichir son vocabulaire limité. J’apprenais moi-même tous les jours, je profitais de nos sorties hors du pont pour noter des choses utiles pour plus tard dans un coin de ma tête. Ce n’était pas facile, je ne comprenais pas tout mais j’essayais. Nous n’avions pas le choix.

Cependant ce n’étais pas facile tous les jours pour moi. Je veux dire, je sais que Timmy souffrait atrocement et c’est égoïste de dire que j’étais dans le mal mais je continuais d’avoir ces étranges sentiments la nuit et je ne comprenais pas leur signification. Les images s’étaient affinées, je voyais toujours la figure monstrueuse de Betty, avec ses membres longs et rachitiques, mais je nous voyais aussi nous, Timmy et moi. Seuls. Plus qu’une image je sentais un désir teinter ces images, celui de ne plus être que deux.

Puis l’atelier apparaissait. Tout était flou les premiers soirs puis je me rendis compte que je n’étais pas vraiment moi. Dans ce rêve j’avais de petites mains avec cinq doigts chacune et des chaussures sales. Des outils pour sculpter de la pâte à modeler était disposés partout autour de moi et droit devant se trouvait une grosse masse blanche. Molle. Massive. Brute. Je ne comprenais pas vraiment. Je ne savais pas non plus ce que je ne devais pas comprendre. Mon corps ? Le sens de ce paysage ? La sensation de ne pas être dans un rêve ? Tout était flou mais j’étais loin de la rivière, loin du pont, loin de la ville des poubelles et des gens qui changeait de trottoir à notre simple vue. Pourquoi ne pas en profiter ?

Jouer avec la pâte à modeler nous avait toujours plu. Les grands racontent parfois que l’art plastique permet d’extérioriser les choses enfouies en soit. Nous ne savons pas trop ce que ça veut dire mais nous avions bien besoin de me débarrasser de l’image de tante Betty. C’est donc à travers ces rendez-vous nocturnes avec notre inconscient, dans un monde onirique si loin de la réalité que nous avons joué avec les outils et ce cadeau magique.

Trois semaines. Il me fallut trois semaines pour arrêter d’avoir ces rêves troublants. Le réveil, oui le réveil d’une peluche, fut particulièrement difficile ce jour-là. Je me souviens d’un sentiment de satisfaction profonde, j’avais réussi à fini mon personnage sculpté. J’avais utilisé l’image de tant Betty et je l’avais détourné, personnalisé à ma sauce pour au final en faire quelque chose de nouveau. Ce n’était pas bien joli mais il ne faut pas critiquer les premiers travaux d’un artiste. Je me souviens aussi que cette satisfaction fut rapidement effacée par un élan de crainte. Timmy n’était pas là. D’habitude, tous les matins je me réveillais dans ses bras et ma voix le tirait à son tour du sommeil. J’étais pourtant dans la couchette sous le pont mais il n’y avait aucune trace du petit garçon. Le silence était affreusement pesant, incapable de me mouvoir je me perdais en question toujours plus sombre sur ce qui avait bien pu arriver.

« Teddy ! T’es réveillé ! »

Un craquement avait précédé la douce voix de Timmy. Que c’est désagréable de ne pas pouvoir se tourner pour faire face à ce qui attire votre attention. Un instant, j’ai cru qu’autre chose était là et avait enlevé mon Timmy heureusement ce n’était pas le cas. Les petites mains de Timmy m’attrapèrent comme d’habitude et le réconfort d’être juste tous les deux…

« Timmy ! Attention ! Y’a un truc derrière toi ! »

Ma voix avait fusé plus vite que mon cerveau. Le garçon ne semblait pas affolé et se retourna calmement dans la direction de la figure que j’avais rapidement aperçue derrière lui. Mon regard d’ours en peluche fut rempli de stupeur lorsque je vis la chose en entier. Grand, pale, rachitique, monstrueux, la gueule ouverte. Il s’agissait d’une copie conforme de la sculpture du rêve que j… oui, que j’avais fait.

Je ne comprenais pas.

« Lui ? C’est Baka, c’est un copain Timmy, il m’a aidé. »

Je ne comprenais pas.

Timmy jusqu’alors refusait de parler à quiconque à part moi et là, tout d’un coup il faisait ami-ami avec un monstre sorti de l’imaginaire d’un ours en peluche ?

« Timmy… »

C'est à ce moment là que cette chose se tourna vers moi comme par réflexe. Comme lorsqu'on tourne la tête vers un moustique qui nous empêche de dormir. J'ai mis quelques seconde avant de réaliser que c'était ma voix qui avait attiré son attention. Vraiment ? C'était probablement juste une coïncidence, ou c'est ce que j'ai pensais pendant un moment avant qu'il ne s'adresse directement à moi.

« Gueuuuuh… »

Seul Timmy était censé m’entendre ! Jamais personne ne m’avait écouté ! Ni ses parents, ni sa famille, ni les gens dans la rue, ni les peluches de la boutique ! PERSONNE. Pourquoi lui alors ?

« Regarde Teddy ! Il a trouvé à manger. C’est bien non ? On est trois maintenant. »

Je ne comprenais pas.

Timmy n’était pas assez bien juste avec moi, c’est ça ?

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J’ai mis du temps à apprécier la présence de « Baka ». Je ne l’aimais pas. Je ne l’aime toujours pas à vrai dire, mais ça va mieux. Un jour, le père de Timmy à dit, après que son fils se soit disputé avec un autre enfant.

« Tu sais Timmy, ce que tu n’aimes pas chez les autres, c’est ce que tu n’aimes pas chez toi. Ne sois pas trop méchant avec tes camarades. »

Je ne voulais pas y penser. Était-ce vrai ? Je n’en avais aucune idée, mais aujourd’hui je pense que c’est vrai. J’étais… Impressionné. Timmy défendait bec et ongles son nouvel ami dès que je faisais une remarque sur lui et ça m’énervait. Pourtant Baka…

« C’est un monstre ! »

« Ce n’est pas gentil de dire ça. Toi tu es un ours en peluche. »

« Il sent mauvais ! »

« Il sent différent et puis les gens dans la rue aussi ils trouvent qu’on sent mauvais. »

« Il ne sait pas parler ! »

« Avant moi aussi je savais pas parler, c’est parce que c’est un bébé. »

« Il va nous attirer des ennuis ! »

« Il est plus fort que nous deux, il pourra nous protéger. »

« Il… »

« Teddy ? »

« Quoi ? »

« Tu es jaloux ? »

« Je… »

Je l’étais. J’étais jaloux de Baka. Il venait de nul part, il s’interposait dans la relation qui me liait à Timmy, il était capable de l’aider directement, il lui avait trouvé à mangé, il l’avait aidé à améliorer la maison sous le pont, il avait repoussé des gens qui voulaient s’installer ici eux aussi. Il faisait tellement de choses que je ne pouvais pas faire. Sentant ma détresse et face à mon absence de réponse Timmy me serra fort dans ses bras. L’étreinte était plus que réconfortante, si j’avais pu pleurer, je l’aurai fait. Je me sentais tellement mal de ne vouloir être que nous deux alors que la présence de ce troisième individu nous aidait tant.

« Tu sais Teddy, Baka et moi on est pas aussi intelligent que toi. Tu n’as pas à être jaloux, tu dois plutôt nous guider. À trois on sera plus fort. »

Il avait raison. J’avais perdu mon objectif de toujours aider et protéger Timmy. De nouveau droit dans mes chaussures imaginaires, Timmy s’occupa d'ordonner une réunion de famille pour qu’on puisse discuter tous les trois. En réalité, c’était surtout un moyen pour me faire interagir directement avec Baka, l’intention était évidente mais touchante. Comme je m’y attendais il ne parla pas beaucoup, pas du tout en fait. Les seuls sons capables de sortir de sa gorge étaient des onomatopée ou des gargouillements dénués de sens. La discussion fut donc assez unilatérale, et même si j’ai perdu un certain temps à m’excuser au début, je suis rapidement passé au moment où je lui explique quoi faire et quoi ne pas faire.

Cette chose était étrangement réceptive à mes paroles et si parfois elle se tournait vers Timmy en quête d’un éclaircissement parce que j’utilisais des mots trop compliqués, à aucun moment elle ne sembla contester ce que je disais. Je comprenais doucement à quel point son apparition était une aubaine. Timmy remettait entre mes mains la prise de décision, tout comme cette chose visiblement. Grâce à lui je pourrai vraiment améliorer la vie de Timmy, ce n’était qu’une sorte de cadeau qui nous est tombé subitement dessus pile quand on en avait besoin.

C’est donc à trois qu’on a continué de vivre pendant ces deux fameux mois dont je parlais plus tôt. Timmy s’occupait surtout de trouver de quoi améliorer la maison, que ce soit de nouvelle pièce de tissu pour faire des pseudo-mur ou des planches de bois pour faire des étagères en équilibre sur deux poubelles. Je l’aidais à organiser tout ça et à choisir les bons matériaux, il ne fallait pas viser trop grand. Timmy n’était pas bien grand donc il n’avait pas la force de soulever de grandes choses, mais il n’en n’avait pas besoin non plus. Baka quant à lui s’occupait de trouver à manger.

Avec son apparence je ne sais pas trop comment il faisait pour trouver cette nourriture, Timmy -et donc moi par extension- ne l’accompagnait pas donc je ne pouvais pas savoir. C’est moi qui avais demandé à ce qu’on ne les voit pas tous les deux ensemble, histoire de ne pas attirer d’ennuis à Timmy. Étrangement, je m’attendais à le voir disparaître un jour, qu’il se fasse arrêter par la police à cause de son apparence et de son comportement ou juste qu’il se perde, mais plus les jours passaient plus j’étais surpris.

Tous les soirs, il était là. Tous les soirs, il rapportait quelque chose à grignoter. Parfois ce n’était pas grand chose, une simple pomme. Parfois c’était impressionnant, sucrerie, sandwich et même boisson. La fin du repas était toujours marquée par le même rituel, Timmy nous prenait tous les deux dans ses bras Baka et moi. C’est durant ces moments-là que je me rendais compte que j’appréciais de plus en plus notre troisième roue au-delà de sa simple efficacité.

« Gueuuuuuuuuh… »

« BAKA ! Tu m’as encore bavé dessus ! »

Cette routine que j’apprenais à apprécier s’est brutalement arrêtée à la fin de l’été. La journée n’était pas encore terminée, Baka était toujours dehors même s’il commençait à se faire tard. Timmy venait de finir l’installation d’un nouveau mur pour la maison avec des cartons. Enfin le soleil n’allait plus nous gêner durant le dîner. Curieux, je lui demandais quelle serait sa prochaine étape et il m’expliquait avec un air très sérieux que les bains c’était bien mais qu’il devenait grand. Il voulait faire une douche avec un seau et une passoire à moitié cassée qu’il avait trouvé dans une poubelle. Dubitatif je commençais à lui expliquer que les douches étaient très compliquer à faire fonctionner et que s’il n’y en avait que dans les maisons et les piscines il y avait une raison.

Pendant mon exposé un petit bruit de fond se faisait de plus en plus important, nous étions habitué avec Timmy à ce que Baka crie un peu comme un fou en rentrant donc on ne s’est formalisé pas. Je continuais mon explication mais Timmy semblait de moins en moins concentré sur mes paroles, il frissonnait. Quelque chose n’allait pas. J’avais bien compris au fil des semaines que Timmy avait une sensibilité particulière en ce qui nous concernait Baka et moi. Et puis, lorsque j’y repensais ce que je prenais pour les cris de Baka semblaient presque couvert par un bruit de moteur différent de ceux qu’on entend traverser le pont à longueur de journée.

« Tu veux qu’on aille voir ? »

Timmy avait commencé à se refermer sur lui-même. Il jetait des coups d’œil inquiet aux alentours. Il ne m’avait pas entendu. Il commençait à susurrer des choses incompréhensibles. Je commençais à paniquer moi aussi, je ne l’avais jamais vu dans cet état et je n’avais jamais entendu personne parler de ce genre de choses.

« Tu veux qu’on aille voir Baka Timmy ?! »

Ma voix finit par l’atteindre, son regard son riva sur moi et il hocha nerveusement la tête. Négativement. Il ne voulait plus bouger. Il semblait attendre quelque chose. Il en avait peur. Le bruit de moteur et les cris de Baka se firent de plus en plus bruyant jusqu’à envahir totalement nos oreilles. Pour quelques secondes seulement. Un fracas retentissant résonna à travers le pont alors qu’une grosse voiture noire travers la rambarde du pont avant de s’écraser dans la rivière. Le choc était tellement violent que l’eau arriva jusqu’à nous. Mon regard était aimanté à cette scène surréaliste, je m’étais presque ré-habitué à vivre « normalement ».

Les cris continuaient de résonner à travers l’eau, ils en devenaient presque terrifiant. Les secondes passent. Baka ne remonte pas à la surface, mais il n’y a aucun doute, il est bien dans l’eau. Peut-être est-il coincé dans la voiture ? Des gens auraient-ils tenté de l’emmener ? La rivière se colore doucement de rouge par endroit, comme de petites flaques de colorant dans un liquide qu’on a pas encore mélangé. Je vois Timmy qui s’avance un peu vers la rivière, le regard toujours incertain, scrutant les deux côtés du pont.

« Il remonte… il… il… »

Sa voix s’étrangla dans sa gorge. Encore une fois j’étais impuissant, cloué à mon support comme tout objet inanimé. Je tentais de dire à Timmy de s’éloigner de la berge, de ramasser quelque chose au cas où ce n’était pas Baka qui sortait de l’eau. D’ailleurs les cris venaient de se taire, j’espérais qu’il ne s’était pas noyé. Timmy, lui ne reculait pas, il avait une sorte d’intérêt malsain pour ce qu’il y avait dans cette rivière. Peut-être voulait-il aller aider Baka ? Il en était malheureusement incapable, il ne savait pas nager. Des larmes commençaient à perler sur ses joues, mais elle n’était pas de tristesse. Il avait vraiment peur.

Soudainement, sortant des eaux obscures, une silhouette sombre s’extirpa de l’eau. Elle était vêtue d’habits d’adulte noirs comme on en voit dans les livres d’histoire. Sa peau… sa peau… l’eau… Timmy recula enfin de quelques pas. La chose qui sortait péniblement de l’eau était un squelette et l’eau ruisselait le long de ses os et hors de ses orbites vides. Timmy tremblait mais il ne pouvait pas partir, quelque chose le retenait.

« B…Ba… Baka ? »

Sur le moment je n’ai pas compris. Comment cette chose pouvait être Bak…

« Gueeeeee*kof*eeuuh… »

Mon regard n’était pas orienté au bon endroit. J’étais trop focalisé sur le squelette chevelu en face de moi. En réalité, celui-ci tenait Baka par le bras et venait de le sortir de l’eau. Mais je ne pouvais pas le devenir ! C’est petit une peluche je vous signale !

« Éloigne-toi de Baka ! »

« Aaaaah… » La voix qui sortit de la bouche du squelette me fit frissonner, on allait encore avoir des ennuis avec des monstres « Baka ? C’est donc son no… »

Bung. Le squelette n’avait pas encore relevé la tête alors qu’il prononcé ces mots donc il n’avait pas vu Timmy faire un rapide aller-retour vers la maison. Le petit était allé chercher une barre de fer beaucoup trop lourde pour lui et l’avait écrasé sur le crâne du squelette. Après avoir abattu son arme il ne chercha même pas à comprendre si ça avait vraiment marché ou pas, après tout c’était un squelette, et se précipita vers Baka.

« Teddy ! Tu le surveilles surtout ! »

Comment étais-je censé surveiller ce monstre que tu venais d’assommer Timmy ? Je suis un ours en peluche ! Pourtant je n’ai pas contesté, j’ai juste regardé mon petit protéger extirper de l’emprise d’un squelette en costume son ami le monstre. Enfin, « extirper » est un grand mot, Baka a fait le gros du travail mais les intentions étaient là.

« Aïe, aïe, aïe… tu sais à quel point ça résonne là-dedans quand on frappe fort ? »

Doucement, mais sûrement le squelette se redressa. Il était vraiment grand. Plus grand que Timmy c’était sur, mais même plus grand que Baka. Complètement trempé, il s’approcha doucement de son assaillant qui, surpris, tomba à la renverse.

« Je t’avais dit de le surveiller Teddy ! »

Instinctivement, Baka se plaça entre l’inconnu et Timmy, mais ce dernier ne retenait déjà plus l’attention du grand squelette. Le regard vide et sombre était rivé sur moi. J’avais l’impression qu’il venait de m’ouvrir avec un couteau et qu’il regardait au plus profond de mon rembourrage.

« Dis moi garçon. Il parle ton ours en peluche ? »

Avec un regard plein de défi mon petit protégé répondit du tac au tac.

« Il ne parle pas aux inconnus. Il est bien élevé. »

Après une seconde incertaine ou les deux individus, se bravaient du regard alors que Baka ne comprenait plus du tout ce qu’il se passait le squelette se mit à rire. Fort. Très fort. Il s’essuya même une larme tellement il a ri, je crois.

« En tout cas c’est une bien belle maison que tu as là petit. Tu vis seul ? »

« Ben non. J’ai Baka et Teddy avec moi. »

Le squelette eut l’air surpris un temps avant de reprendre la parole.

« En tout cas, je dois vous dire merci à toi et à ton maigrichon ami. Il m’a sauvé la mise. » Timmy était surpris mais il n’eut pas le temps de dire un mot « Cependant, si je puis te donner un conseil petit bonhomme, tu devrais déménager. Le plus vite possible. Visiblement ton ami a attiré l’attention de quelques gens mal intentionnés et c’est ma faute. Je n’aurai pas dû passer en ville. »

Déménager ? Partir d’ici ? Partir où ? Dans un autre coin de la ville ? Je n’étais pas le seul à ne pas être à l’aise. Timmy, qui avait totalement oublié sa peur des gens à cause de l’apparence atypique du squelette recommençait à angoisser sur le monde autour de lui.

« Sérieusement gamin. Où sont tes parents ? »

Le mot de trop, Timmy éclata en sanglots.

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Timmy Dawn
Timmy Dawn
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Fantastique


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MessageSujet: Re: We're alone. But at least we're alone together [12+] We're alone. But at least we're alone together [12+] EmptyMer 10 Oct - 15:14


Histoire

Après des examens infructueux nous avons eut recours à l'expertise d'une ex-employée de l'école des Héros, dites "Heroe's Sup". Celle ci, bien qu'aveugle est capable de discerner la vérité en toute chose. Dans tous ses rapports ou elle parle des 5 individus observés, elle ne fait référence qu'à une seule personne.

Le vent s’engouffrait à travers la fenêtre ouverte de la vieille voiture et Timmy, sur la banquette arrière, laissait ses cheveux être secoués par le vent. Ils commençaient à être vraiment long. Il faudrait persuader Timmy d’aller chez les coiffeurs à notre prochain passage dans une ville. Il n’aimait pas ça, ça faisait mal à la tête de se faire couper les cheveux, le coiffeur y allait tout le temps fort avec ses ciseaux, ses peignes et ses brosses. Et puis ils posaient tout le temps plein de question les coiffeurs. Timmy n’aimait pas les adultes qui posent trop de question, il aimait bien demander des choses mais pas répondre.

« Ferme cette fenêtre Timmy, le vent va finir par te voler le visage. »

Il fallut quelques secondes à Timmy pour comprendre ce que la voix de Monsieur Johnson a tenté de lui dire. Quelques secondes supplémentaires pour comprendre le sens des mots qui arrivaient à son cerveau. Enfin quelques dernières secondes pour remonter en vitesse la vitre de la voiture, blême, alors que le squelette éclatait de rire.

« T’es vraiment trop crédule Timmy. » Dit-il en s’essuyant une larme imaginaire avant de se faire klaxonner. « Comment ça je roule pas assez vite ?! Motard ! »

Conscient de s’être fait une fois de plus tromper par l’individu qui s’occupait de lui depuis presque trois ans le garçon fit une boue boudeuse avant de sauter dans les bras de Baka. Celui-ci était fermement accroché à son siège par la ceinture de sécurité et ressemblait à un vieux légume pourri, scrutant l’horizon sans s’arrêter pendant des heures alors que le paysage défilait sous ses yeux. Il avait la bouche constamment ouverte, visiblement la fermer lui demandait trop d’effort. Tout ce à quoi il réagissait était l’arrivé de Timmy, il tendait les bras pour imiter une étreinte sans même tourner la tête.

« Geuuuuuh… »

« Baka est d’accord avec moi ! C’est pas gentil de faire ce que vous faites ! »

« Tu ne comprends même pas ce qu’il dit. »

« C’est pas vrai ! »

« Geuuuuuuuuuuh… »

« Vous voyez ! Il vous dit que j’ai raison ! »

Monsieur Johnson se mit à rire de plus belle. C’était un étrange bonhomme. Cela faisait plus de deux ans et demi qu’il avait emporté mon petit protégé, orphelin sous un pont, loin de la ville qui l’avait vu naître. Je n’ai jamais su pourquoi il avait fait ça et je ne le sais pas plus aujourd’hui. Il ne ressemblait à personne d’autre, c’est vrai qu’il ressemblait à un squelette mais ce n’était pas la seule chose. Il nous avait expliqué qu’il était poursuivi par une bande de méchant bonhomme habillé en noir, avec des lunettes noires et des chaussures noir. Il ne nous avait pas dit pourquoi par contre. Mais en tout cas, monsieur Johnson était fort, c’était peut-être pour ça que les hommes en noir le poursuivaient.

À vrai dire l’épisode du pont n’a pas été notre seule rencontre avec eux mais à chaque fois il réussissait à les battre. Des fois ils avaient des pistolets, des fois d’autres trucs plus bizarre mais ça ne changeait rien. Il ne voulait plus se faire attraper et on le comprenait bien. Il n’a pas fallu longtemps à Timmy pour lui faire un peu confiance. Il l’avait nourri, donné un toit (de voiture), protégé, accueilli ses amis et il ne ressemblait à personne d’autre. Au fil des semaines le petit garçon craintif s’effaça de la banquette arrière pour laisser place à un simple garçon qui riait de bon cœur aux blagues bancales du squelette qui le faisait voyager à travers le pays.

Grâce à Monsieur Johnson Timmy avait finit par s’habituer à la présence d’autres personnes que Baka et moi. Petit à petit son regard se tourna vers les fenêtres et le monde dehors et si, lorsque la voiture traversait des villes, il avait du mal les premiers mois la curiosité a fini par reprendre le dessus. Mon Timmy qui pendant si longtemps s’était fermé au reste du monde s’ouvrait petit à petit. Les villes regorgeaient de monde et d’activité et rien que depuis sa banquette arrière il a appris de nombreuses choses. Il a découvert les écrans géants, les magasins de jouets pour les gens, les bâtiments historique. Je me rendais compte qu’on venait vraiment d’une petite ville au final.

Puis vint le moment ou monsieur Johnson plutôt que de partir seul pendant une petite demie-heure pour faire des courses, ouvrit la portière de Timmy.

« Aller. Sors de là. Tu commences à empester. »

Le petit avait déjà eut un mouvement de recul qui l’avait fait écraser Baka, toujours accroché à son siège. Après plusieurs minutes de batailles contre le squelette Timmy du s’avouer vaincu, assez étonnamment Baka n’a pas tenté d’intervenir.

« JE VEUX PAS Y ALLER ! ARRÊTE ! LACHE MOI ! MÉCHANT ! T’ES MÉCHANT ! »

Mais monsieur Johnson ne voulait rien entendre, ni les cris, les larmes du bonhomme. Après presque une dizaine de minutes passé à se débattre sans se rendre compte de son environnement Timmy se retrouvait nu, sous une douche froide qui lui arracha un cri de surprise. Le squelette s’attela à la rude tâche de lui donner une toilette convenable avant de le rincer, lui faire enfiler une sorte de slip et de me déposer dans un sac non loin d’une rangée de serviettes. C’était la première fois que Timmy allait à la piscine.

Un des nombreux bon souvenir de cette période.

« Dis… dis… dis… »

« Oui Timmy ? »

« Est-ce qu’on pourra aller au cinéma la prochaine fois qu’on sera en ville ? »

« Tu n’auras pas peur du noir cette fois ? »

Le garçon hésita quelques instants avant de répondre.

« Je… j’ai pas peur du noir. J’ai peur que des gens en noir profite qu’on voit rien pour m’enlever ou t’enlever. C’est pas pareil. »

Johnson ne se mit pas à rire, il aurait bien souri je pense mais c’est dur sans visage. Il se contenta de passer ses longs doigts dans les cheveux de Timmy avant de le pousser vers la voiture garée juste en face d’un grand bâtiment ou les affiches des films à la une étaient visibles.

Et moi dans toute cette histoire ? Je ne faisais plus grand chose. Ma présence s’était petit à petit effacé pour laisser Timmy s’ouvrir aux autres. C’était une bonne nouvelle. Nous discutions toujours, certains soirs, sur la banquette arrière ou sur les lits moches des hôtels sur le bord de l’autoroute mais elles furent de plus en plus espacées. Il arriva presque un moment où nous ne discutions plus, je ne répondais plus à Timmy lorsqu’il me parlait et inversement. Je n’étais pas triste, pas fâché, c’était juste ainsi je pense.

Cependant au cours de la troisième année de voyage en compagnie de monsieur Johnson je recommençais à faire des rêves étranges. Ce fut moins surprenant que la première fois mais tout de même, deux ans. Les images étaient bien différentes cette fois, il n’était plus question de tante Betty ou des évènements du tragique anniversaire. Avant de pouvoir me retrouver dans l’étrange atelier je voyais un enchevêtrement de scène de combat de monsieur Johnson, d’affiches de film et de jouet de super-héros chevaleresque. Tout un catalogue de souvenirs inspirant, cette fois-ci, je savais bien ce que je voulais faire. Je suppose qu’on appelle ça l’inspiration chez les artistes. C’est donc le sourire aux lèvres et sans penser aux conséquences de mes actes, que la première fois aurait du m’apprendre, que me mis à travailler dans ce monde onirique réconfortant. J’ai pris mon temps. Les nuits sans rêve étaient nombreuses et même lorsque je m’immergeais dedans je ne pressais pas l’allure, loin de là, je voulais progresser. Améliorer la qualité de ce travail pour…

« Teddy ! Réveille toi ! Quelque chose est pas normal ! »

La voix de Timmy me tira d’une torpeur profonde. Je reprenais doucement conscience bercé par ses mots et quelque chose me surprit, pour la première fois depuis nos années de cohabitation. Il parlait bien mieux que les enfants de son âge non ? Maintenant qu’on avait visité plusieurs villes et rencontré pas mal d’enfants je savais bien plus de chose sur les choses « normales » et les enfants de son âge bafouillaient bien plus leurs phrases, du moins c’est ce dont j’essayais de me souvenir alors que Timmy me secouait de plus en plus fort.

Un boom résonna dans nos oreilles me tirant définitivement de l’étreinte un peu trop pressante du sommeil et des questions superficielles. Sur la banquette arrière de la voiture, Baka s’agitait, il tentait avec acharnement de se libérer de l’emprise de la ceinture de sécurité. La voiture était arrêtée, visiblement monsieur Johnson s’était garé dans un air d’autoroute, certainement pour dormir un peu lui aussi…

Je me rendais soudainement compte que le bruit sourd avait été provoqué par monsieur Johnson qui s’était écrasé sur le capot de la voiture. Il avait du mal à se relever et son regard était rivé vers l’obscurité ambiante. Il n’y avait pas de lampadaire à proximité mais dans l’encre de la nuit trois silhouettes commençaient à se découper et il ne faisait aucun doute qu’elles n’étaient pas amicales. Elles avançaient lentement, marmonnaient des choses incompréhensibles dans notre situation et semblaient se diriger vers monsieur Johnson.

La suite fut plutôt floue. Très similaire au quatrième anniversaire de Timmy en réalité. Notre petit gars était submergé par la situation, incapable de réfléchir à une telle vitesse, paralysé sur sa banquette arrière. Sans y penser plus longtemps je me suis mis à crier des ordres à Baka, conscient que Timmy serait incapable d’agir et monsieur Johnson de m’entendre. Après plusieurs secondes de débâcle notre ami l’affamé a réussi à arracher la ceinture de sécurité qui le maintenait prisonnier avant de nous saisir, Timmy et Moi, pour fuir. Ses bras rachitiques ne nous couvraient pas vraiment je le savais suffisamment fort pour au moins nous éloigner de l’affrontement qui se préparait.

Timmy n’était pas d’accord. Il avait mis un moment avant de prendre une décision mais en voyant la voiture s’éloigner de lui et monsieur Johnson se relever difficilement il se mit à hurler, pleurer. Il ne voulait pas partir. Quitter le monsieur squelette. Quitter la voiture. Le voyage. Les promesses de cinéma et les repas chauds sur les aires d’autoroute. Mais surtout le monsieur squelette. Il ne voulait pas être seul de nouveau.

Monsieur Johnson n’était pas stupide. Il avait compris l’initiative de Baka et allait la saisir comme il le devait. C’est donc en redoublant de mimiques, gestes inutiles et répliques tirées des séries les plus oubliées du vingtième siècle pour se mettre en scène. Contrairement à son quatrième anniversaire, Timmy n’était pas prêt d’oublier la scène qui se déroulait sous ses yeux alors que Baka continuait difficilement sa course. Les cris du petit s’étaient calmé mais les larmes restaient. Il comprenait bien que monsieur Johnson avait une vie compliqué de héros de l’ombre, les monsieur en noir étaient revenu le chercher. Il faisait tout ça pour le protéger, comme dans les films. Mais il était triste. Très triste.

C’est comme ça que s’est terminé notre voyage avec monsieur Johnson. Nous ne sommes pas retournés en arrière, ce n’était pas assez sur, disais-je à Timmy même s’il avait envie de vérifier, garder l’espoir. Il m’en a beaucoup voulu. Étrangement les rêves se sont enchaînés après la… disparition de monsieur Johnson. Je m’en voulais aussi. Les dernières images de ce bonhomme squelette me hantaient, il avait vraiment fait en sorte de protéger Timmy, plus jamais ces monsieur en noir ne sont réapparu dans notre vie. Pas ceux-là en tout cas. Nous avions besoin d’un vrai héros capable de faire la même chose de nouveau. Je m’acharnais sur cet établi imaginaire pour donner vie à une telle figure. Persuadé que cela allait de nouveau changer notre vie, nous étions perdus sur les routes, il n’y avait plus de lit, plus de repas réguliers. Ça devait changer notre vie.

« Dites monsieur ? Vous êtes un vrai chevalier. »

« Oui gamin.  »

Une voix rauque accompagnait celle de Timmy et me tirait d’un sommeil étrangement vide.

« Vous faites quoi ici ? »

« Des trucs de chevalier. »

« Quoi comme truc de chevalier monsieur ? »

« Des choses qu’un gamin comme toi peut pas comprendre gamin ! »

« Mais… mais… mais… »

« Gueuuuuuuuuuuuuuh... »

Nous étions repartis pour un nouveau round de sanglots. Dès le matin.

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Nous avons eut de la chance tout de même. Notre vie, grâce à l’arrivée du grand bonhomme en armure, n’est pas retournée dans une période stagnante comme nos mois sous le pont après l’attaque de tant Betty. Et puis, cette fois-ci ce fut Timmy qui était surpris par l’arrivée de ce nouveau. Pour ma part la première histoire avec Baka m’avait beaucoup appris. Le retour des rêves plusieurs mois plus tôt s’est fait de manière beaucoup moins brouillonne. Donc lorsque j’ai fini par terminer ma statut onirique quelques jours après notre séparation avec monsieur Johnson je savais que je devais m’attendre à une irruption brutale un beau matin.

Cependant, ce que je n’attendais pas c’était le caractère du nouveau venu. J’avais tenté d’en faire un imposant chevalier en apparence et même si les traits étaient encore un pue grossier il était déjà beaucoup plus réussi que Baka. Par contre il était vraiment très, très mais alors très protecteur envers Timmy. Et pas que, il était aussi acerbe, méfiant, très méfiant et quelque peu agressif face à ceux qui ne se pliaient pas à sa volonté lorsqu’il était question du bien-être de notre petit gars. Timmy n’aimait pas ça. Notre nouveau chevalier l’empêchait souvent de faire ce qu’il voulait.

« C’est trop dangereux. »

« Tu ne le connais pas. »

« Tu vas te blesser si tu fais ça. »

« Ce ne sont pas des images pour un enfant. »

Heim qu’il s’appelait et il avait beau faire superbe protecteur pour Timmy, réussir à s’intégrer à la société des grandes personnes bien mieux que Baka, assurant ainsi des repas réguliers, servir de moyen de locomotion amusant pour le petit, celui-ci appréciait moyennement sa situation. Avec monsieur Johnson il avait l’impression d’être redevenu normal, il avait un presque papa, il pouvait s’amuser comme un petit garçon un peu timide mais un vrai petit garçon. Des fois il se faisait mal c’est vrai, mais monsieur Johnson n’arrêtait pas de lui dire qu’il devait serrer les dents et apprendre pourquoi il s’est fait mal, pour pouvoir mettre un coup de pied dans les fesses de celui qui lui avait fait mal la prochaine fois.

Ses yeux se gorgeaient de larmes lorsqu’il repensait un peu trop à monsieur Johnson.

Avec Heim c’était totalement différent. Il ne lui arrivait presque rien de mauvais c’est vrai, mais il ne lui arrivait presque rien tout court. Alors régulièrement il boudait le monsieur en armure bleu. Refusait de lui adresser la parole pendant plusieurs dizaines de minutes, voir des heures les mauvais jours. À ces moments là, Heim ne savait pas vraiment quoi faire alors il se contentait de caresser les cheveux en bataille avec son gant de métal pendant quelques instant avant de peser de nouveau le pour et le contre. Parfois il finissait par céder et il s’entendait de nouveau presque bien avec Timmy et parfois non, il restait impassible. C’était nécessaire après tout, Timmy ne savait pas forcement ce qui était bon pour lui, même si c’était dur.

Sauf qu’une fois ça ne s’est pas bien passé.

Alors que Heim refusait que Timmy aille s’amuser dans un parc à jeu à cause du nombre trop important d’enfants, mais surtout d’adolescents qui semblaient un peu bruyant, Timmy a fini par s’enfuir. Enfin, avec l’aide de Baka et en m’emportant sous son bras, mais ça restait une belle fuite. Le petit bonhomme avait fini par avoir des jambes à force de marcher et grâce à sa petite taille il est parvenu à se faufiler dans de petits endroits afin d’échapper au chevalier protecteur. Malheureusement il a aussi perdu Baka dans le processus qui a fini par se coincer entre deux bennes à ordure une peu trop serrées mais ce n’est pas grave. Heim allait finir par le récupérer ou il finirait bien par s’en sortir.

« Timmy… tu devrais arrêter de te fâcher avec Heim. Il veut juste t’aider, tu sais ? »

« Mais… mais… mais… il est pas gentil. C’était juste des jeux. On a déjà mangé. On peut jouer un peu non ? »

Timmy avait fini par s’arrêter de courir pour s’installer, assis dos à un mur d’un cinéma, comme par hasard. Certainement que non d’ailleurs, c’était une des premières choses qu’il demandait à voir à chaque fois que l’on découvrait une nouvelle ville. Les affiches géantes, les commentaires des critiques, les feuilles de laurier, les super-héros, les voitures rutilantes. C’était une des choses qui le poussait à aller encore de ville en ville. Il était persuadé que chaque ville avait ses propres films, à part pour les plus connus, et que c’était pour ça qu’on ne voyait jamais les mêmes affiches d’une ville à l’autre.

Je m’apprêtais à répondre mais c’est à ce moment qu’une silhouette rougeoyante se planta face à lui.

« Alors ? »

Timmy releva la tête. Il ne comprenait pas vraiment la situation mais moi non plus. Ses yeux étaient rouges, comme d’habitude il était sur le point de pleurer après s’être fâché avec Heim. Il n’aimait vraiment pas ça, se fâcher, mais il était obligé pour se faire comprendre. Il avait peur que Heim se fâche vraiment lui aussi et que plus jamais ils ne se revoient. Mais pour l’instant son attention était plus attirée par la demoiselle qui lui faisait face.

« Hein ? »

« Alors ? Toi aussi tu as fugué ? »

« Fugué ? »

« T’es parti de chez tes parents ! »

« Non… j’ai pas de chez moi… »

« Ah, mais t’es pas tout seul. »

« Non, normalement y’a… »

« Tu vois ! Tu as fugué ! Ça tombe bien, moi aussi. »

« Mais… »

« Pourquoi t’es parti toi ? »

« Parce que Heim voulait pas me laisser jouer… »

« Heim ? C’est ton père ? Moi il s’appelle… »

« Non, c’est un chevalier bleu. »

« Mh… »

La situation semblait particulièrement complexe aux yeux de l’inconnue. Après tout Timmy racontait certainement des choses un peu trop étrange pour quelqu’un comme elle. Elle avait plusieurs années de plus que lui, c’était une adolescente, fuguer devait être un acte plein de sens pour elle. Mais si elle avait vraiment quitté le confort du foyer familiale, pourquoi venait-elle discuter avec quelqu’un comme Timmy ? Et puis d’ailleurs c’était bien la première personne qui s’approchait de Timmy de son propre chef en plusieurs années. La rencontre avec monsieur Johnson avait été forcée par les évènements et les rares personnes qu’il avait croisé depuis et qui daignaient lui adresser la parole le faisait après avoir été bousculé par Baka ou parce que Timmy pleurait un peu trop fort. Là non, il voulait juste être seul quelques instant mais non, il ne pouvait pas.

« Je comprends parfaitement le souci ! »

Vraiment ? J’en doutais fortement. Mais Timmy, intrigué autant par les paroles de l’adolescente que de son air débordant d’assurance, commençait à lever les yeux vers elle.

« Mais oui ! Tu as besoin d’un peu plus de liberté mais surtout d’un peu plus de personnalité ! Tu dois réussir à faire comprendre à… Heim ? C’est bien ça ? Bref ! Tu dois lui faire comprendre que ton avis est quand même vachement important ! »

Si j’avais pu soupirer de désespoir je l’aurai fait, mais non, je restais silencieux alors que Timmy affichait un air qui m’inquiétait de plus en plus. Il avait l’air d’accord avec elle.

« Tu vois, moi je suis partie de chez moi parce que… »

« TIMMY ! TU ES LÀ ESPÈCE DE PETIT GARNEMENT ! »

La voix déjà caverneuse de Heim résonnait comme un coup de tonnerre dans son casque et venait déranger les passants qui peuplaient la rue. Il avait l’air passablement énervé et traînait Baka par le col, celui-ci par contre n’avait pas l’air de pleinement comprendre la situation. Tout cela allait certainement se solder par une longue discussion assaisonnée de remontrance pour Timmy, je tenterai bien de le défendre mais certainement en vain. Heim ne m’écoutait pas autant que Baka.

Ce n’est pas du tout ce qu’il s’est passé.

La demoiselle qui venait de sortir son monologue à Timmy se planta devant lui, tel un muret censé le protéger du géant d’acier de plus de deux mètres qui s’approchait en faisant vibrer le sol à chaque pas. Géant qui ne parvint pas à s’approcher à plus d’un mètre de la demoiselle. C’était… assez incompréhensible mais assez ridicule je dois bien l’avouer. Le voir ainsi s’efforcer de faire pas après pas, incapable de traverser une sorte de mur invisible, incapable de comprendre ce qu’il se passait, était vraiment drôle.

« Non mais je rêve ! C’est comme ça que tu dis à quel point t’es content de le revoir ? Alors que tu l’as quand même laissé tout seul en plein milieu de la ville. TOUT SEUL ! Ah ? Non ! Silence, je ne veux pas entendre de « Oh mais c’est justement parce que c’est dangereux et que je l’avais prévenu que je suis ener… » Non ! Ça ne tient pas ! Il m’a tout dit ! Je suppose que tu es Heim pas vrai ? Et bien laisse moi te dire que je ne suis pas fière ! Tu sais à quel point Timmy -je me trompe pas sur le nom ?- souffre à cause de ta surprotection ? Sous prétexte que tu es un adulte, et un chevalier en plus, tu fais plus office de prison qu’autre chose et tu l’empêches d’être ce qu’il veut ! Et puis jouer c’est normal pour un enfant ! Vous devriez vraiment faire un effort vous autre les… »

Au début de la tirade Heim fulminait, incapable d’avancer, incapable de faire taire cette gamine ignorante, mais plus les mots défilait plus il s’immobilisait. Il arrêtait de lutter contre le mur, touché par les paroles de la petite, blessé en réalité. Heim, depuis son arrivée n’avait jamais eut d’autre modèle adulte que son instinct protecteur primaire. Aucun moyen de prendre un peu de recul pour se remettre un peu en question. Mais à ce moment-là, ce n’était plus ce qui importait.

«  Geuuuuuuuuuuh… »

Baka lui avait passé le mur. Peut-être l’adolescente rousse ne pouvait retenir qu’une personne à la fois ou peut-être n’avait-elle juste pas fait attention. En tout cas il se retrouvait juste à côté d’elle et sa main s’était refermée sur son bras. Cela faisait un moment qu’avec Timmy on vivait en compagnies de Baka et si le garçon saurait moins bien l’expliquer à l’époque il savait tout autant que moi à quel point son premier compagnon était pragmatique. Timmy a dit ça, c’est bien je le fais. Ou encore Heim apporte à manger, il protège Timmy, c’est bien. Mais par contre l’apparition soudaine d’une petite qui parle très fort, attire l’attention de la rue entière sur nous et empêche Heim de rejoindre Timmy, ce n’est pas bon. Et ce n’était pas une bonne nouvelle pour la petite. Du tout.

« Geuuuuh… »

Et c’est là qu’il est apparu pour la première fois. Le héros de l’histoire. Son premier geste vraiment à lui. Sa première grande initiative, il aura fallu attendre plus de sept ans et une présence inspirante pour pousser son arrivée.

Timmy se jeta sur Baka de tout son poids pour s’interposer. Surpris le Premier Ami se laissa tomber à la renverse. L’adolescente n’avait pas vraiment réagi à la présence de la créature à l’apparence monstrueuse, visiblement tétanisée par la surprise ou la peur.

« Mais ça va pas Baka ! Il faut pas la manger ! C’est mon amie ! »

Il tourna la tête vers elle avec un regard un peu tremblant qui se voulait rassurant avant de diriger ses yeux vers Heim.

« Et puis Heim arrête de crier comme ça ! J’aime… j’aime pas quand les gens nous regardent comme ça… »

La foule s’était vraiment amassée autour de la scènette, que ce soir pour regarder des enfants jouer aux adultes ou bien voir des monstres de voir en action. Cependant tout cela avait visiblement inquiété au moins une personne dans l’assemblée et des sirènes se faisaient entendre non loin. La rousse attrapa la main de Timmy pour le pousser à se lever.

« Merci pour le coup de main mais maintenant c’est donnant donnant, suis moi ! Tu sais courir j’espère ! »

Timmy ne comprenait pas trop la situation. Courir ? Mais pourquoi ? Enfin, il n’a pas eut le temps de se poser des questions qu’elle commençait déjà à l’emporter dans sa course.

« Il ne faut pas qu’on se fasse attraper ! C’est à ça que ça sert de fuguer ! »

Ne pas se faire attraper ? Courir ? Fuguer ? Les mots se mélangeaient un peu dans son esprit mais pour la première fois de sa vie, depuis les épisodes du pont et de monsieur Johnson Timmy arrivait à mettre un mot sur sa vie. Grâce à cette fille. Tout ce temps passé avec l’homme squelette, tout le temps après l’attaque des hommes en noir, tout ses souvenirs n’étaient en fait qu’une grande fugue. Très bien, il n’avait pas de raison d’arrêter alors.

« Au fait, mon nom à moi c’est Charly ! »

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Visiblement, Timmy ne courait pas assez vite. Charly non plus d’ailleurs. Après tout il est difficile de courir plus vite qu’une voiture. À part pour Sonic. Et pour Flash. Et Superman aussi certainement. Et… Oui, faire la liste ne servirait pas à grand chose. En tout cas les deux ont fini par se faire attraper par des policiers, étrangement cette fois-ci Charly n’a pas utilisé les pouvoirs qu’elle avait montré face à Heim. C’est comme ça que pour la première fois de sa vie, à sept ans, Timmy est allé au commissariat. Pas en détention provisoire, en cellule ou quoi que ce soit, juste dans une sorte de salle d’attente le temps que les policiers comprenne qui il était et parviennent à contacter ses parents. Cela faisait longtemps qu’il ne les avait pas vus…

Si Charly, à ses côtés, faisait une sacrée moue et semblait appréhender un minimum la suite des évènements, Timmy lui n’était pas du tout rassuré. Mais alors pas du tout. Depuis sa fuite d’Heim plus tôt dans la journée jusqu’à ce moment il n’avait cessé de me serrer dans ses bras mais là la pression était bien plus forte que d’habitude. Il avait très peur. Il ne comprenait pas. Il avait eut confiance en cette fille parce qu’elle l’avait compris. En plus elle lui avait expliqué des choses importantes. Mais là elle ne semblait pas rassurée. Que devait-il faire ? Et puis les hommes en noirs qui avaient attaqué monsieur Johnson devait avoir des liens avec la police. C’était obligé. C’était toujours comme ça dans les films et les histoires d’espion qu’il lui racontait sur la banquette arrière.

Recroquevillé en position fœtal sur le siège de métal ses yeux scrutaient nerveusement le moindre passage. La moindre ombre suspecte. Le moindre regard un peu trop insistant dans sa direction. Et il me serrait de plus en plus fort. Charly finit par se rapprocher pour venir le rassurer un peu mais ce ne fut pas suffisant pour le tirer de cet état. Rien ne semblait y faire. Les policiers qui venaient lui poser quelques questions repartaient bredouilles.

« T’es au courant ? Y’a un nouveau massacre qui a eut lieu y’a quelques semaines dans une ville pas loin… »

Uh ? Timmy frissonna. Il ne comprenait pas pourquoi mais cette bribe de conversation machine à café à quelques mètres lui avait fait froid dans le dos. Son regard se posa sur les deux fonctionnaires. Lourd. Curieux. Apeuré. Il ne comprenait pas. L’ambiance devenait lourde. Son champ de vision semblait se restreindre à ces deux hommes, sa vision périphérique s’obscurcissait un peu. Il n’osait plus y jeter un œil, il avait vu des regards malicieux l’épier et de toute façon cette discussion de machine à café ne parvenait pas à disparaître de son esprit.

Charly, dans un geste empli d’un malaise palpable attrapa un peu le bras de Timmy. Sa voix lui parvenait comme une onde un peu saturée.

« Timmy tu trouves pas l’ambiance un peu bizarre ? Les adultes ne parlent plus. »

Hein ? C’est vrai ça ? Pourquoi les adultes ne parlait plus ? Les adultes parlent beaucoup normalement. Le garçon décrocha son regard des deux… policiers pour tourner lentement la tête vers une porte qu’il n’avait pas remarquée jusque-là. Ou alors si mais elle semblait différente. Il n’y avait pas de nom marqué dessus avant ? Non… là elle semblait plus… « normale » ? Pas comme celle qu’on voit dans un commissariat en tout cas. Me serrant toujours aussi fort Timmy quitta son siège de métal pour avancer vers cette porte. Il pouvait sentir le bras de Charly qui après l’avoir perdu une seconde ou deux s’était précipitamment accrochée de nouveau, le suivant dans sa progression.

Arrivé au pied de la porte, il se figea. Pourquoi était-elle si grande la porte ? Elle n’était pas si grande avant ? Et puis, c’était quoi cette odeur ? Il fit un pas en arrière mais manqua de glisser. Le sol était bizarrement collant et glissant à la fois. Pourquoi… Ses yeux n’eurent pas le temps de chercher la réponse d’eux même et la porte s’ouvrit d’un mouvement sec.

« Tout va bien Timmy, j’ai parlé avec le commissaire. On peut repartir. »

Le garçon mit quelques secondes pour comprendre la situation, l’armure bleue qui lui faisait face semblait tellement lumineuse par rapport à la porte à laquelle il faisait face un instant auparavant. Mais lorsqu’il se rendit compte qu’il s’agissait d’Heim qui se baissait afin de passer au travers du cadre de la porte, accompagné de Baka juste derrière lui, il éclata en sanglots. Il n’avait jamais été aussi content de les voir.

La vie reprit étrangement facilement son court à partir de cet évènement. Mieux encore, Heim semblait faire de gros efforts pour ne plus être aussi sécuritaire et Timmy tentait de plus s’exprimer comme Charly pour faire comprendre ses idées à son protecteur. Baka ? Baka restait le même et moi j’étais toujours dans les bras de Timmy.

Nous ne sommes restés que quelques jours supplémentaires dans cette ville avant de reprendre la route, Heim avait réussi à acheter des ticket de bus pour aller un peu plus loin que d’habitude, mais avant notre départ il y eut un ultime sursaut. J’avoue que je ne m’y attendais pas, je pensais que la routine reprendrait son court mais visiblement la routine n’était pas d’accord avec moi. C’est donc dans une surprise assez joyeuse qu’au moment de monter dans le bus une figure écarlate fit son apparition, bruyante et souriante comme à son habitude.

Charly glissa rapidement quelques billets dans la main du conducteur avant de venir nous rejoindre au fond du car.

« Vous comptiez pas partir sans moi quand même ! On a encore plein de choses à se dire ! »

Je ne sais pas comment elle a fait pour nous retrouver. Ni même comment elle a fait pour fuguer une deuxième fois dans un intervalle de temps aussi court. Peut-être que son père n’est jamais venu la chercher et qu’elle à finit par réussir à se glisser à travers les mailles du filet ou peut-être qu’elle a utilisé son mystérieux pouvoir pour s’enfuir. Elle ne nous l’a jamais vraiment dit mais en tout cas c’est avec une joie non dissimulée et avec un grand câlin que Timmy l’a reçu ce jour-là.

Le voyage avec elle n’était pas du tout le même que celui avec monsieur Johnson. C’était normal vous me direz, ce sont deux personnes différentes. Oui, c’est vrai, mais souligner des évidences dans un monde aussi compliqué ça fait du bien des fois.

Contrairement à ce que je pensais au départ Charly était très intelligente. Elle savait beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses. Plus que certains adultes certainement. Tous les jours elle apprenait de petites et grandes choses à Timmy ou même à Heim lorsqu’il finissait inévitablement à se demander « mais en fait comment ça marche ? ». Et puis elle avait un caractère très trempé.  Elle n’hésitait pas à aller faire face aux adultes un peu bizarre qui faisaient des commentaires de travers sur elle, Timmy ou nos deux autres compagnons. Elle se plantait devant eux comme elle s’était planté devant Heim lors de leur rencontre.

« Répète. »

Dans ces moments-là, généralement, les adultes riaient un bon coup et Heim faisait reculer Timmy de deux pas.

« Bah qu’est-ce qu’elle a la gamine ? Pubère et remontée ? On va se fâcher et bouder ? Heeiiiiin… ? »

C’est généralement à ce moment-là que l’adulte un peu trop bavard se prenait un revers du droit qui l’envoyait voler soit dans l’herbe, soit dans les poubelles, soit dans un rayon, soit par-dessus sa table. Et c’était aussi à ce moment-là que Charly commençait à courir. Elle était forte, c’était sûr. À plusieurs reprise elle a tenté de nous expliquer que c’était grâce à son pouvoir mais jamais aucun de nous n’a compris comment il fonctionnait donc… quelque chose en rapport avec des flèches et des chiffres.

Pendant le voyage Timmy a beaucoup changé, en bien. Entre les discussions régulières avec Heim pour mieux se débrouiller comme des grands, comme Charly, et ses tentatives d’imiter celle qui était devenue son nouveau modèle il avait beaucoup de matière pour grandir. C’est bien ce qu’il s’est passé, durant ces sept mois d’errance d’aire d’autoroute en village perdu dans les montagnes Timmy a beaucoup plus grandit que durant ses deux ans passés sur la banquette arrière de monsieur Johnson.

C’est d’ailleurs durant cette période qu’il a été le plus casse-cou contrairement à aujourd’hui ou il est beaucoup plus réservé. Ça ne s’est pas toujours bien passé forcement et des fois autant Heim que Charly lui disaient qu’il avait fait des bêtises mais ça ne l’empêchait pas de tester des choses différentes tous les jours. Il ne pouvait toujours pas aller au cinéma alors il devait faire venir les films de super-héros à lui.

Si par contre il y a bien une chose qu’il a laissée entre les mains d’Heim et Charly c’étaient les moments où il fallait se battre. Au final c’était bien plus régulier que ce que l’on pourrait penser. Peut-être était-ce à cause du sang chaud de l’adolescente, l’allure imposante d’Heim ou alors une simple malice à vouloir abuser de proies faciles. Timmy n’était pas taillé pour se battre. Il n’avait pas l’âge de se battre. Il n’aimait pas se battre et n’aimait pas particulièrement voir les autres ses battre. Il savait que le risque que tout cela se passe mal et qu’une mauvaise bagarre le sépare d’un de ses amis était réel.

Au final ce fut un condensé de bons souvenir, une des plus belles périodes de la vie de Timmy pour être franc. La séparation ne fut même pas si difficile que ça, un peu surprenante peut-être mais bien moins tragique pour Timmy que celle avec monsieur Johnson. Simplement un beau jour, après une nuit passée à faire la fête grâce aux plusieurs bouteilles de jus de fruits bizarres, des fruits exotiques, une voiture est venue chercher Charly. Ça peut sembler étrange ou même très bizarre mais je m’y attendais un peu. Régulièrement, elle nous avait parlé de son père et des raisons de sa fugue et même si sept mois c’est beaucoup de temps pour perdre sa fille je me doutais qu’un jour cette histoire finirait par nous rattraper. Après tout les fugues ont une fin du moment qu’on a une maison ou retourner.

Timmy a pleuré. C’est vrai. Il était triste de voir une nouvelle amie disparaître de sa vie mais c’était un au revoir. Elle avait parlé d’une ville, Laurel. Elle allait certainement y aller et d’ailleurs Timmy devait aussi selon ses dires, on pouvait y trouver plein de Héros et Vilains. Mieux que dans les films. Un au revoir, donc Timmy lui a juste fait un gros câlin. Heim lui a serré la main en signe de gratitude et Baka… bref.

Le départ de Charly a laissé un vide et je savais que j’allais tôt ou tard voir le retour de ces rêves étranges. Timmy était un peu déprimé pendant quelques jours mais Heim s’était mis en tête d’aller vers cette fameuse ville, bon forcément ils iraient moins vite à pied et en bus mais c’était faisable. L’espoir d’atteindre ce but redonnait le sourire à Timmy mais je savais ce qui lui ferait encore plus plaisir. Je l’avais compris en voyant l’alchimie protectrice de Heim et Charly durant ses mois et un lointain souvenir, abandonné dans un coin, oublié dans un coin de la tête de Timmy était juste ce qu’il me fallait.

C’est donc prêt à la tâche que je suis retourné dans mon atelier des rêves. Il est vrai que j’avais de moins en moins d’importance… pratique dans la vie de tous les jours de Timmy mais je savais que je respectais ma promesse à travers Baka, Heim et la troisième arrivante qui n'allait pas tarder.

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« Dis Teddy ? »

« Oui Timmy ? »

« Merci d’avoir tenu ta promesse. »

« De rien Timmy. »

Nous n’étions que tous les deux dans notre chez nous. J’étais posé sur la table de chevet, près du lit de Timmy. Une table de chevet qui était plus un tabouret qu’une table de chevet, mais elle faisait tout de même bien son office. Le garçon était en train d’installer des décorations afin de se sentir un peu plus « chez lui ». Des guirlandes un peu décolorées, des cadres photos sans verre protecteur (le verre brisé c’est dangereux) dans lesquels il avait glissé des morceaux de magazine, ceux avec les affiches des prochains films de super-héros ou de robots géants. À côté de moi, sur le tabouret de chevet se trouvait un nouveau venu dans la famille. Il était assez récent lui. Brownie qui s’appelait, c’était un cochon rose qui servait à ranger les économies de la famille, ce n’était pas grand chose mais il fallait tout de même les garder en sécurité et Brownie faisait très bien son travail.

« Dis Teddy ? »

« Oui Timmy ? »

« Tu crois qu’ils vont rentrer quand ? »

« Baka et Heim ne sont pas partis, ils sont juste dehors parce que tu leur as dit que tu voulais leur faire une surprise. »

« C’est vrai… »

Il s’était arrêté quelques instant pour jeter un coup d’œil inquiet vers la porte d’entrée. Il tremblait presque. Il n’aimait vraiment pas se retrouver seul, même juste avec moi. Il avait beau regarder il ne pouvait rien voir, la maison n’avait pas vraiment de fenêtre à proprement parlé. Des rideaux fait à base de drap accroché aux cadres des trous dans les murs oui, mais comme nous n’avions pas grand chose pour les tenir ouvert ils restaient fermer la plupart du temps. Cela donnait de jolie couleur quand le soleil passait au travers mais en contrepartie l’humidité pénétrait à sa guise dans notre repère.

Pourtant il était bien construit, fait de bric et de broc certes mais il tenait bien en place. Nous nous étions installé tous les quatre dans les restes d’un immeuble à moitié détruit à la lisière entre ce que les gens appelaient le quartier abandonné et les bas quartiers. Timmy ne comprenait pas ce nom, autant le quartier abandonné était abandonné donc cela faisait sens, autant les bas quartiers n’étaient pas plus bas que les autres. Alors pourquoi ? En tout cas grâce à un travail acharné de récupération, petits larcins parfois mais surtout de recyclage et de restauration nous avions crée notre nouveau chez nous. Ce n’était pas très joli et pas très pratique des fois mais c’était notre maison et on avait même réussi à installer du chauffage grâce une presque-cheminée.

Des voix étouffées s’élevaient dehors et l’écho rauque de Heim leur répondait. J’avais rapidement compris que cet endroit n’était pas le meilleur pour qu’un petit garçon y habite. Les bas quartiers étaient le repère de beaucoup de mauvais adultes et la zone abandonnée était une sorte de lieu de transit et de guerre d’influence. Notre maison se trouvait au milieu d’un sacré bazar, mais c’était Timmy qui avait choisi l’endroit alors personne n’avait rien dit. N’empêche que régulièrement des gens nous voyaient comme une menace, ou du moins comme une gêne, et tentaient de nous faire partir.

Ils étaient fermement accueillis par Heim et Baka. Le chevalier et le monstre faisaient un travail d’équipe d’enfer en ce qui concernait la sécurité de l’endroit. Heim était toujours autant à cheval sur ça de toute manière et Baka réussissait presque tout le temps à rattraper les fuyards pour leur faire passer l’envie de revenir, sauf ceux qui avaient un super pouvoir un peu trop fort, eux il devait parfois se résigner à abandonner.

C’était le cas aujourd’hui visiblement, le tonnerre des armes à feu résonna à travers le mur de gravas improvisé et fit sursauter Timmy qui manqua de tomber. Il me saisit rapidement pour venir me serrer contre lui, il n’aimait pas ça voir les gens se battre, mais c’était nécessaire parfois et il le savait. Les méchants monsieur tentait de l’attraper et de le séparer de ses amis, mais il ne voulait pas que ça arrive alors il encourageait à chaque fois ses amis. Même s’il ne pouvait rien faire d’autre. Tremblant, il se précipita vers la porte pour voir comment ça se présentait.

« Ouf… »

Ouf en effet, tout allait bien du côté des deux gardiens. Trois hommes avaient tenté de venir menacer la maison, l’un d’eux était sous Baka qui restait immobile, assis sur son nouveau siège, fixant le chevalier bleu. Chevalier bleu qui quant à lui soulevait à trente centimètres au-dessus du sol deux pauvres hommes qui tentaient en vain de se libérer de la poigne de fer qui les retenait. Leurs armes se trouvaient sur le sol, ils ne pouvaient rien faire face à la force brute du Second Ami.

« Et bien, et bien… Je rentre à peine des courses et c’est déjà le bazar. »

Une silhouette féminine se dessinait au détour de l’angle, portant deux sac de courses à bout de bras.  Le sourire déjà rassuré de Timmy s’élargit d’un coup.

« Voyons Heim, repose les sur le sol, je pense qu’ils ont compris. »

Le chevalier bleu grogna un coup avant de laisser ses deux victimes tomber. Apeurés, à bout de souffle, les deux malfrats ne tentèrent même pas de récupérer leurs armes pour se défendre. Pieds nus la demoiselle se rapprocha d’eux, les sacs toujours à bout de bras, avant de se pencher pour s’adresser à eux.

« Désolé pour l’accueil musclé mais comprenez bien que nous n’aimons pas les troubles-fête près de chez nous. Alors je ne sais pas pourquoi vous êtes là mais dites vous que vous ne reviendrez jamais et il n’y aura plus de soucis. Pas vrai ? »

Les deux homme acquiescèrent nerveusement et, satisfaite, la demoiselle se redressa.

« Tu es trop gentille. Et s’ils revenaient plus nombreux ? »

« M’enfin mon Heim, tu ne leur fais pas confiance ? Moi je pense qu’au contraire ils seront ravis de transmettre notre bonjour à leur bande et leur dire que c’est notre maison ici. Ils seront très convainquant. Et puis, tu es en train de dire que tu ne pourrais pas t’occuper d’une simple bande de malfrat ? J’en attends plus de notre chevalier ! »

Heim grogna à travers se casque, refusant de répondre à la provocation.

« Aller, ouste, du vent ! Et puis Baka, pousse toi qu’ils puissent repartir à trois. »

Avant de s’exécuter le monstre regarda un instant Heim qui restait stoïque, puis Timmy qui lui acquiesçait face à la question silencieuse de son Premier Ami. Une fois les trois hommes disparus dans les rues délabrées la demoiselle soupira un bon coup avant de reprendre ses sacs de courses mais elle ne pus aller bien loin. À peine eut-elle le temps de se retourner que nous étions déjà dans ses bras, Timmy avait couru pour lui sauter au cou.

« Némée ! Tu es rentrée ! »

Esquissant un sourire affectueux elle caressa lentement la tête de notre protégé. Donnant silencieusement ses sacs à Heim pour qu’il puisse ranger tout ça le temps qu’elle s’occupe de Timmy. Pendant ce temps Baka arpentait la rue, ramassant et avalant les douilles et les armes que les malfrats avaient laissé derrière eux. Il avait pris l’habitude de le faire, pour éviter un quelconque malentendu.

Cela faisait bientôt un an et demi que nous étions arrivé à Laurel et un peu plus de temps que Némée avait rejoint un beau matin notre petit groupe. Timmy était tout de suite tombé sous son charme. Si je puis me permettre, en considérant que notre petit groupe était le fruit de mon travail durant ces rêves étranges, je suis extrêmement fier d’elle. C’était certainement la mieux réussie des trois amis. Alimentée par les souvenirs du voyage avec Charly et les lointaines bribes encore existantes de la maman de Timmy je m’étais vraiment appliqué durant les nuits à l’atelier.

Elle avait pris en main avec Heim tout le trajet jusqu’à la ville des héros et si le chevalier bleu était là pour assurer la sécurité de Timmy, elle était là pour le pousser vers de nouvelles découvertes. Cela n’avait pas totalement eut l’effet escompté vu que le garçon s’est beaucoup accroché à elle comme à une véritable maman de substitution mais ce n’était pas pour déplaire à Némée qui prenait son rôle vraiment très à cœur.

C’était aussi, étrangement, celle qui recevait le plus d’attention des gens de l’extérieur. Baka et Heim n’avaient jamais vraiment reçu d’attention de part leur physique intimidant mais visiblement, ce n’était pas du tout le cas de Némée. Et ça ne plaisait pas vraiment à Timmy qui l’avait fait comprendre à plusieurs reprise en piquant des crises quand des adultes s’intéressaient un peu trop à son amie. Mais c’était une période révolue, tout le monde avait fini par s’expliquer et Timmy avait compris que tout comme moi et les deux autres, jamais elle ne le laisserait seul. Il ne devait pas avoir peur de ça.

C’est ainsi, entre les visites de la ville, les rencontres, la construction de la maison, qu’un nouveau train-train quotidien s’est installé. Malheureusement Timmy n’avait pas réussi à retrouver Charly, mais il continuait d’espérer, il savait que ce n’était qu’une question de temps avant qu’ils ne finissent par se recroiser. Entre temps il était heureux, elle n’avait pas menti, il y avait vraiment de vrai super héros en vrai dans la ville. Et des vilains aussi. D’ailleurs Timmy commençait à douter un peu de ce qu’il voulait faire plus tard, Super Héros ça semblait être quand même très très dangereux.

« Dis Teddy ? »

« Oui Timmy ? »

« Tu penses que je serai capable de sauver des gens moi aussi ? »

« Je ne sais pas Timmy. »

« Je pense que c’est un bon rêve, mais je me pose une question. »

« Quelle question Heim ? »

« Est-ce que c’est vraiment ce que tu veux ? »

Timmy ne comprenait pas trop la question.

« C’est important Timmy, tu es encore jeune mais la question se pose vraiment. Avec Némée nous avons remarqué que tout n’allait pas bien dans la ville. »

« Pas bien ? C’est la faute des méchants ! »

« Oui Timmy, c’est vrai qu’il y a des méchants qui causent de gros soucis parfois. Tu as raison, mais des fois ce sont les héros qui sont bizarres dans cette ville. Le héros tout blanc par exemple, Laughing Jack… »

« Il me fait peur lui… »

« Oui et puis tu te souviens de la nuit ou il y a eut un gros bazar ? Un peu après qu’on soit arrivé ? »

« Avec tous les monstres qui sortaient du sol ? J’ai eut peur aussi… Mais il y avait un héros qui nous a sauvés ! »

« Non… ce n’était pas un héros Timmy, c’était un vilain qui a attaqué l’école des héros qui s’appelle ClockWork. Enfin, il n’est plus en ville depuis un moment maintenant. »

« Mais… il était gentil non ? »

« Peut-être Timmy, je ne sais pas. On ne le connaît pas et je pense que pour savoir si quelqu’un est gentil ou pas il faut apprendre à le connaître. »

« Heim a raison, c’est pour ça que je pense qu’avant de vouloir être un super-héros qui sauve tout le monde Timmy tu dois être un héros qui sait qui il veut vraiment sauver. »

« Vous, je veux pouvoir vous sauver vous. »

Un court silence pesa sur la pièce.

« Geuuuuuuuuuuh. »

« Tu as raison Baka. »

Quelque peu impressionnée, ou émue, Némée serra fort Timmy dans ses bras. Elle ne tarda pas à être rejointe par Heim et Baka. L’étreinte chaleureuse dura plusieurs minutes, Némée fut la première à se sortir de là pour aller fouiller dans ses affaires.

« Attendez j’ai une surprise ! Je me suis dit que pour fêter les dernières finitions de la maison on pourrait… »

Elle finit par se retourner vers nous, triomphante, quatre bouts de papier à la main.

« Aller au cinéma ! »

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Timmy Dawn
Timmy Dawn
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MessageSujet: Re: We're alone. But at least we're alone together [12+] We're alone. But at least we're alone together [12+] EmptyMer 10 Oct - 15:20


Histoire

"Dream Team" est un groupe de 5 "individus" considérés comme criminel. Accusés de larcins divers mais surtout de prise d'otage et de meurtre de plusieurs Justiciers civils et d'au moins un Joker confirmé. Certains témoignages parlent d'un groupe similaire établis dans les quartiers abandonnés, cette rumeur bien que confirmé n'a pas donné de suite, les héros dépêchés sur place ont jugé qu'il ne pouvait y avoir de lien entre les motifs "Dream Team" et un pré-adolescent quasiment livré à lui même.

« IL ÉTAIT TROP BIEN LE FILM !»

Notre petit groupe rentrait tranquillement à la maison, agité par les commentaires bruyant de Timmy et Némée, rythmé par les remarques sobres d’Heim et les grognement incompréhensible de Baka. En ce soir de deux juin la fête battait son plein et allait trouver une fin tragique.

Alors que nous discutions pour savoir qui était le personnage le plus cool du film bourré d’effets spéciaux plus impressionnent les uns que les autres. Baka fut le premier à s’immobiliser, tirant sur la manche de Timmy au même moment. Nous étions au milieu de la ville basse et Baka était celui qui avait les sens les plus développés du groupe, peut-être avait-il entendu une menace ? Je n’ai pas compris ce qu’il redoutait sur le moment.

« Geuuuuuuuuh… »

Il avait peur. Il ne voulait plus avancer dans cette direction. Il voulait faire un détour. Un bruit étouffé parvint à l’oreille de Timmy à travers les rues silencieuses. Un bruit qu’on entend tous les jours mais qui résonna à travers son corps comme un gong primitif. Il frissonna.

« Qu’est-ce qu’il se passe Timmy ? Tu entends quelque chose ? »

Timmy sursauta. Il avait froid. Il ne se sentait pas bien. Il avait une boule au ventre, un sentiment de malaise qui menaçait d’exploser à tout instant. Il déglutit, la gorge serrée, incapable de répondre à son amie et fit le premier pas dans la direction des bruits. C’était étrange, pourquoi faisait-il si sombre tout à coup ? Timmy tremblait un peu. Ils étaient de retour, les regards malicieux dans les coins sombres mais ce n’était pas important. Il voulait comprendre pourquoi il avait si peur. S’il devait un jour être un héros il devait être courageux. Il avait l’impression d’avoir déjà vécu tout ça, ce bruit faisait écho dans ses souvenirs jusqu’à un endroit qu’il ne soupçonnait pas. Un endroit sombre, triste, opaque.

C’était comme cette fois à la gendarmerie.

La main de Némée se posa sur son épaule, elle semblait bizarre mais ce n’était pas grave. Il était déjà content de savoir qu’ils étaient tous avec lui. Ensemble ils finiraient par aller au bout de cette histoire.

Les bruits se faisaient de plus en plus distinct. Des bruits que tout le monde saurait reconnaitre mais que Timmy n’arrivait pas à identifier. Il savait que c’était évident mais quelque chose lui disait que c’était tout à fait différent. Contrairement à ce que dicterait tout instinct protecteur c’est Timmy qui pénétra en premier dans la ruelle d’ou il entendait les bruits de mastication. Il se figea devant la scène.

Ses trois amis n’ont pas tardé à se mettre en mouvement, Heim et Baka s’interposèrent devant Timmy tandis que Némée le tira en arrière tout en lui cachant les yeux. La scène était vraiment horrible, il avait eut le temps de voir du sang, beaucoup de sang sur le sol et les murs sales de la ruelle perdue. Des morceaux de corps éparpillés ça et là, un visage émacié séparé du reste de son corps l’avait fixé une seconde. Au milieu de tout cela se trouvait une créature maléfique, à moitié humaine à moitié animale, maigre comme la mort, la gueule noyée dans le sang. Le regard jaune, brillant dans la nuit.

« Recule Timmy ! »

Reculer ? C’était une bonne idée, mais personne autour du garçon pour le moment ne comprenait qu’il n’avait aucunement eut peur de la scène face à lui. Il ne l’avait pas compris. Son profond sentiment de malaise continuait à se répandre jusque dans les tréfonds de son corps. Il ne comprenait toujours pas pourquoi tout ça lui arrivait et la scène devant lui devenait de plus en plus sombre. La seule fenêtre de lumière était loin derrière, un lampadaire certainement.

« Et bien… je n’ai pas été prudent. J’avais oublié que des gens continuaient de visiter ce coin pourri. Attendez votre tour… je finis ça et je m’occupe de vous. »

Timmy frissonna, plus que ça, il tremblait comme une feuille morte dans les bras de Némée. La voix résonnait aussi profondément en lui que son malaise, toujours plus loin vers les racines.

Le monstre huma l’air un instant.

« Attendez un peu… »

Son diner ne semblait plus l’intéresser et son regard vint se planter dans celui de Timmy malgré la présence de Némée.

« Je te connais toi… tu serais pas… »

La voix caverneuse finit par éclairer la lanterne de Timmy.

« Mais oui… t’es le mioche qu’a sauté un étage pour s’enfuir durant cet anniversaire… c’était y’a combien de temps ? Sept ? Huit ans ? »

Tout le monde s’était figé devant le monstre. Heim, Baka et Némée ressemblaient à de jolies statues, recréant une scène presque héroïque. Timmy non plus ne bougeait pas, il n’était pas immobile pour autant. Il ne semblait pas paralysé par la peur. Il ne semblait même pas avoir peur alors que les pas trainant s’approchaient lentement.

« Tu m’as pas facilité la tache, j’ai presque eut peur que tu causes des soucis à l’époque. Mais bon, comme il ne s’est rien passé dans la police je me suis dit que t’étais mort. Comme c’est gentil d’avoir survécu pour revenir histoire de compléter une repas décevant. »

Le regard vide Timmy se leva vers le monstre.

« … »

Là j’ai paniqué.

« C’est la ville des héros… quelqu’un va venir… »

Je ne pouvais plus parler. Je ne pouvais plus donner de conseil à Timmy. Il était en danger. Personne ne bougeait. Il fallait qu’il réagisse. Qu’il court. Que quelqu’un vienne l’aider.

« Ah oui… les héros… tu les aimes bien je suppose. Avec leur cape, leur costume, leur super pouvoir. »

Le monstre n’était plus qu’à quelques mètres. Il venait de dépasser Heim. Timmy ne faisait que le regarder. Il ne faisait que regarder sa fin d’un air vide. Ses mots n’avaient pas d’intonation non plus.

« Je suis un héros dans cette ville. Un joker. Les humains sont si facile à tromper. Je sauve des vies tous les jours pour avoir la paix. »

« Ah ? »

La voix de Timmy venait de mourir, à peine perceptible.

« Alors ? Tu m’aimes petit ? »

Le regard de Timmy se décrocha enfin du monstre qui lui faisait presque face pour regarder ses amis. Il comprenait mieux maintenant ce qu’ils avaient voulu lui dire la veille. Donc ? Que voulait-il vraiment ?

« Alors ? »

Le monstre recula légèrement, certainement surpris par le ton presque amusé du garçon qui lui faisait face. Le grand méchant loup se trouvait devant lui. C’est un bon début en tant que héros non ?

« Qu’est-ce qu’on attend ? »

Eux, n’attendaient rien de plus que sa voix pour agir. Le monstre n’eut pas le temps d’esquisse un mouvement que le poing ganté du chevalier sombre s’était abattu sur son crâne, l’envoyant voler plus loin dans la ruelle sans issue. La poupée n’attendit pas plus longtemps pour venir planter ses poings toujours plus profondément à travers les os et la peau à la résistance surnaturelle.

Je ne regardais pas la scène. Trop inquiet par le comportement de Timmy pour porter la moindre attention au racket pathétique qui avait lieu en face de nous. Je ne comprenais pas, quand avait-il grandit comme ça ? Avait-il seulement grandit ? N’avait-il pas plutôt changé ? J’avais peur de connaitre la réponse et pourtant elle ne s’est pas gênée pour venir me frapper en plein visage. Presque joyeux, Timmy me déposa sur le sol avant de s’approcher du combat.

Je n’ai pas compris.

Du tout.

Mon Timmy ne se serait jamais approché d’un affrontement aussi violent.

C’était dangereux.

Il avait l’air presque heureux, je l’avais entendu chantonner une chanson en avançant.

Ses amis se faisaient blesser, repousser par le monstre.

Ses amis ? Ils n’y ressemblaient même plus.

« Heim et Némée avaient raison. Les méchants héros existent. Ce sont juste des méchants pas vrai ? »

« … »

Les hurlements du monstre ne couvraient pas ma voix, elle ne m’était toujours pas revenu. Suite à une attaque particulièrement violente de Némée qui laissa un trou dans le sol et son talon, le bras gauche du monstre tomba au sol.

Une main me ramassa sur le sol.

« Donc si j’arrête les méchants, je serai un héros pas vrai ? »

Le combat continuait de se dérouler ses sous yeux. À quelques mètre à peine. Tant de violence et il ne clignait même pas. Je ne comprenais pas mais ça n’avait plus d’importance. Porté à bout de bras je m’approchais pas à pas de celui qui m’avait laissé en arrière. C’était la première fois. Je ne comprenais toujours pas.

« Espèce de sale petit… »

La voix du monstre hurlait à travers la ruelle. Il venait d’envoyer bouler les trois amis de Timmy et se précipitait, dans un état pitoyable, vers le garçon dans l’espoir que sa mort provoquerait la fin de ce désastre.

La main me déposa dans les bras de Timmy, toujours immobile face à cette menace de mort imminente.

« Oui Timmy, tu seras un héros. Mais pas pour tout le monde. Tout le monde ne comprend pas ce qu’il se passe autour d’eux. Il l’a dit, il est un joker, un des héros de la ville. Tu es sur que tu veux le faire ? »

Tout semblait aller lentement. Les lèvres de celui qui m’avait porté ne bougeait pas non plus.

« Oui. »

Un sourire plus tard, esquissé par le nouvel arrivant, et ses doigts frêles touchèrent le crâne du monstre qui s’élançait pour arracher la vie de Timmy d’une simple morsure. Le choc fut brutal. Si brutal que nous avons fermé les yeux face à l’onde de choc qui arrêta la mâchoire. Une seconde plus tard il ne restait pas grand chose du monstre. Son corps avait fusionné avec le mur dans un mélange sanglant et absurde.

Les sirènes de police pouvaient enfin se faire entendre par dessus le bazar.

« Tu sais qu’on ne pourra plus faire de toi un vrai héros maintenant. »

« Oui. »

Nouveau sourire puis Timmy sombra dans l’inconscience, épuisé. Un nouvel objectif venait de naitre dans son jeune esprit. J’était incapable de m’adresser à nos trois amis, trop choqué par ce qu’il venait de se passer. Je les voyais s’organiser autour du nouveau venu afin de finalement ramener Timmy à la maison. Heim et Némée étaient blessés mais ils avaient retrouvé leur apparence habituel. Je me rendais compte à quel point le combat avait été violent.

Heim soutenait Némée tout en pressant sa main gantée contre son armure, éventrée au niveau de la poitrine. Une épaisse fumée noire s'en échappait, d'ailleurs elle fuyait à travers tous les trous que le monstre avait percé à travers cette armure bleue que je croyais impénétrable. Némée n'était pas dans une meilleur état, sa peau s'effritait comme de la peinture malmenée. Ses articulations de poupée apparaissaient encore et si elle tenait toujours sur ses deux jambes, son visage était défiguré et elle tenait son bras droit à bout de bras. Il lui faudrait plusieurs longs jours pour réussir à se réparer. Pas qu'elle, tous les deux en réalité.

Seul Baka était intact. Portant Timmy pendant qu'Osi discutait rapidement avec mes deux compères.

Et je ne comprenais pas ce qui avait amené Timmy à agir ainsi.

« Ne t’en fais pas Teddy. On ne peut pas protéger les enfants éternellement. Je vais tenter de prendre la relève. On veut tout les deux protéger Timmy de sa solitude et je vais faire de mon mieux, crois moi. »

Doucement, il se baissa à mon niveau dans les bras de Timmy avant de saisir ma patte, comme pour me serrer la main.

« Enchanté, je m’appelle Osi. »


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Kiyoshi Tsukito
Kiyoshi Tsukito
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MessageSujet: Re: We're alone. But at least we're alone together [12+] We're alone. But at least we're alone together [12+] EmptyMer 10 Oct - 21:09

Il était une fois quelqu'un qui avait une forte envie de casser la limite de forumactif, mais c'était trop conventionnel, alors il décida de la casser 3 fois. On raconte que ceux qui liraient l’entièreté de la fiche de cet homme atteindraient l'apothéose et transcenderaient les limites du forum RP

Bon retour à toi, Timmy...

Tu m'as manqué.
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MessageSujet: Re: We're alone. But at least we're alone together [12+] We're alone. But at least we're alone together [12+] EmptyVen 19 Oct - 22:41

Fiche validée!
We're alone. But at least we're alone together [12+] Wkky


Tu es dès à présent un criminel de rang C. Tu peux maintenant disposer de ton costume, ton arme et ton gadget.

Tu peux tout d'abord venir nous dire ton don, ton métier et ton identité secrète ainsi que réserver ton avatar.

Ensuite, tu pourras créer ton journal et commencer à gagner de l'expérience en participant activement au forum. Tu peux également t'inscrire dans le sujet recherche de RP ou, si tu veux faire des rencontres totalement imprévues, dans la random roulette !

Si tu as une question, n'hésite pas à nous en faire part, le staff est là pour t'aider au mieux et pour t'aiguiller vers la bonne voie.
Bonne chance dans la ville des héros !
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MessageSujet: Re: We're alone. But at least we're alone together [12+] We're alone. But at least we're alone together [12+] Empty

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