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Bercée d'illusions | Nere ♥

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Alphée Keegan
Alphée Keegan
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MessageSujet: Bercée d'illusions | Nere ♥ Bercée d'illusions | Nere ♥ EmptyLun 10 Juil - 15:04


Bercée d'illusions

"Natsukashii" désigne la nostalgie heureuse..., l'instant où le beau souvenir revient à la mémoire et l'emplit de douceur. Vos traits et votre voix signifiaient votre chagrin, il s'agissait donc de nostalgie triste, qui n'est pas une notion japonaise.
Nere & Alphée

Laurel était vraiment une ville particulière : elle était la ville qui recueillait le plus de criminel au mètre carré malgré le nombre de super héros qui y vivait. Surtout que ces héros n’étaient pas des Kick Ass en puissance mais bien de réels héros. Un peu comme des Barman ou des Superman. Comment pouvait-il y avoir autant de criminel ? Plus tu te posais la question, plus une idée émergea en toi : et si c’était les héros qui créaient les criminels ? Après tout, un héros ne peut pas être ce qu’il est, s’il n’y a pas de Némésis, s’il n’y a pas de méchant en face de lui. Comme il ne peut pas avoir d’ombre sans lumière. Une pensée qui te donna quelques frissons. Comment le gouvernement pouvait-il cautionner ça ? Des pensées qui te firent penser que le mal était bien plus profond, bien plus encré dans la société que tu ne le pensais. Un mal qui allait mettre du temps pour être éradiqué. Et plus tu y pensais, plus tu te demandais si ta technique était la bonne : si les criminels étaient le résultat de l’orgueil des héros, ne serait-il pas préférable de s’attaquer à eux, étant plus faible, pour détruire ensuite les héros ? Sans criminels, les héros n’avaient plus de raison d’exister et devenaient eux-mêmes des criminels.

Pour tes recherches personnelles, tu avais décidé de jouer avec quelques brigands. Ton allure de petite fille sage faisait qu’ils tomberaient rapidement dans le panneau. Une petite robe mignonne pour accentuer le côté fragile, des talons pour dire qu’elle ne pourrait pas fuir et un sac à main pas trop grand, mais pas trop petit - pour pouvoir transporter ta flûte - pour te donner un côté nunuche. Cette allure était un appât parfait pour eux. Les truands étaient des abrutis en règle générale. Une bonne paire de cuisse saupoudré de naïveté et le tour était joué. Tu allais pouvoir t’amuser un peu. Et avec un peu de chance, ton piège pour les criminels allait faire apparaitre des héros que tu pourrais soigner en même temps. Tu allais faire d’une pierre deux coups avec ton plan, s’il fonctionnait comme tu le prévoyais. Après tout, personne n’était à l’abri d’une petite complication comme par exemple, l’absence d’héros,  l’intervention d’un super héros plus tôt que prévu ou des criminels bien plus fort et résistant que tu ne le pensais. Mais pour ce dernier, tu n’avais pas spécialement peur. Ton pouvoir était puissant pour les contenir physiquement et ils étaient trop idiots pour trouver l’autre réponse. Te préparant tranquillement chez toi, tu vérifias ta tenue devant le miroir qui se trouvait dans le couloir. La robe était parfaite. Tes talons étaient parfaits aussi. Et la flûte ne sortait pas de ton sac. Ton costume de victime était parfait.

Maintenant que tu étais dehors, tu te demandais où est-ce que tu allais pouvoir t’amuser. Le centre ville était un endroit passe partout pour ce genre d’intervention. Tu étais sûr de trouver des héros et des criminels. Mais ce n’était pas pratique pour ton plan. Il te fallait un endroit où il y avait plus de criminels que d’héros . Ton but premier était de t’attaquer aux criminels et non aux héros. Le centre-ville était donc une idée à supprimer. Le quartier vegga était un bon endroit pour ton jeu. Il y avait beaucoup d’argents et donc, parallèlement, beaucoup de criminels. Qu’ils soient de petites ou de grandes envergures, il y avait des criminels et c’était le seul détail qui t’importait. Malheureusement, le détail de l’argent faisait qu’il y avait aussi beaucoup de civils, beaucoup d’innocents. Tu ne pouvais donc pas travailler dans ces lieux. Les innocents faisaient que tu ne pouvais pas, non plus, travailler dans les vieux quartiers. Il ne te restait plus que la ville basse. Endroit parfait : assez pitoyable pour avoir un taux de criminalité assez haut sans pour autant avoir trop d’innocents ou de héros dans les parages. Tu te dirigeas donc vers ce lieu.

Sur le trajet, tu te rendis compte que ton costume était plus que parfait, beaucoup de personnes te regardaient. Leur regard se traduisait par la question : mais que fait-elle habiller de cette manière dans un lieu pareil ? Un regard qui te satisfaisait. Quand tu arrivas dans la ville basse, les regards se tournèrent toujours vers toi. Mais cette fois-ci, ils ne se posaient pas la question de l’habillement mais plutôt que de qui allait se passer. Entre les regards lubriques et les regards malsains, tu ne savais plus où donner de la tête. Tu ne savais pas qui tu allais prendre dans tes filets en premier. Mais avant que tu puisses te poser une quelconque question, tu remarquas qu’un groupe de trois personnes te suivait. Trois personnes. C’était parfait pour toi. Tu avanças dans une ruelle sombre et étroite, mais pas trop. Tu voulais que les corps soient découverts et que le groupe puisse avancer sur une même ligne. Tu voulais les descendre, les fusiller à l’ancienne. Tu voulais leur couper la tête. Et ce que tu fis.

Des rires sadiques. Une douce mélodie. Et trois têtes tombèrent. Alors que le sang coulait vers le chemin principal, le bruit de tes talons montrait que tu te dirigeais dans la direction opposée. Les hommes étaient des créatures trop naïves pour survivre. Tu te posas ensuite dans un coin tranquille, dans les ténèbres en attendant que d’autres personnes viennent à ta rencontre.

C’était la soirée de la reine de cœur. C’était ta soirée.  

© Grey WIND.
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Nere 3MAJ
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MessageSujet: Re: Bercée d'illusions | Nere ♥ Bercée d'illusions | Nere ♥ EmptyMer 1 Nov - 16:30



« Bercée d'illusions... »


« Non... Ce n'est pas ça les bas-fond de l'humanité. Je suis sûre qu'ils peuvent faire pire... »

Nere n’était pas très impressionnée par tout ce qu’elle était en train de voir. Les mendiants, les voleurs, les racoleurs, les contrebandiers, et la crasse, toujours la crasse... Lancée à travers les rues dans une démarche autoritaire et cadencée, la dirigeante faisait le tour des quartiers les plus mal famés de la ville de Laurel dans le contexte de sa « pacifique visite diplomatique ».

Une mission qu’elle ne regrettait aucunement et qui ne cessait de lui réserver son lot de surprise, et rien n’était décevant puisque la dirigeante ne s’attendait plutôt à rien. Elle prenait les choses comme elles étaient, sans manquer néanmoins de se dire parfois, lorsqu’elle remarquait quelque chose qu’elle trouvait exécrable : « Et c’est contre un peuple aussi laxiste que nous avons eu des difficultés… »

Au fur et à mesure de sa progression la cheftaine finissait tout de même par sérieusement se demander quand viendrait le moment pour l’un des pauvres ères qu’elle avait croisés de sortir de son coin de mur pour attraper le premier passant venu afin de lui faire la peau, histoire de récupérer ses habits et son argent…

Ah ! Un problème typiquement terrien, ça. Les possessions, cela peut se prendre, mais la compétence et la tranquillité d’esprit, cela ne s’achetait pas. C’était bien vrai car c’était sur cette logique que le monde de Nere fonctionnait, et grâce à ses mesures et à sa volonté de fer, la cheffe suprême menait son peuple vers le droit chemin de la réussite. D’ailleurs elle-même ne pouvait que se sentir comblée par les résultats apportés par tous ses travaux. Elle était sur un véritable petit nuage et ne voyait aucun obstacle obscurcir l’horizon de ses ambitions.

N’est-ce-pas… N’est-ce-pas ?

Certes il y avait quelques impondérables, mais tout ceci était extérieur au contexte auquel la dirigeante était en train de penser. Ce moment d’errance ne dura d’ailleurs pas bien longtemps, car il n’était pas de bon ton de se laisser distraire, et Nere était (bien sûr) toujours prête à l’action et à la réaction, pertinente et réfléchie.

« Elle est pas mal, la pétasse en blond… »

C’est ce qu’un membre d’un groupe d’autochtones se permit de dire tout en jugeant la gouverneure avec un regard torve.

Il était accompagné par plusieurs de ses semblables, à l’instar d’une meute à peu près organisée dans le but de chasser une proie.

A peu près seulement parce que la bande ne s’était pas divisée afin de couper à leur cible toute tentative de fuite. Cela ne changeait pas grand-chose en vérité, mais Nere avait un certain sens de la rigueur en matière d’affrontements ce qui faisait qu’elle savait relever ce genre de petits détails importants.

Elle avait refusé que les forces du gouvernement s’organisent afin de lui garantir vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept une protection de très haut niveau. Elle était assez vieille pour savoir se gérer en toute autonomie. Et surtout, la seule menace que Nere jugeait considérable par ici n’était pas un ennemi originaire de la Terre.

Alors à quoi bon…

Elle n’adressa pas de discours particulier au bandit qui avait cherché à l’insulter avant de se mettre à la menacer. Ce n’était pas nécessaire. A la place elle le laissa venir, une fois qu’elle eut bien fait comprendre à sa garde personnelle qu’il n’était pas question d’intervenir dans cette affaire.

Les combats en équipe n’avaient rien de dégradant, mais si jamais un des Kherrrs présents jugeait que sa dirigeante avait besoin d’assistance sur ce coup-ci, cela aurait été très mal interprété…

Le poing de Nere s’enfonça dans l’estomac du garçon dans un mouvement direct. Un petit pas sur le côté avait permis de créer une ouverture et le bras tendu du malfaiteur fendit l’air avec un couteau papillon, avant de lâcher l’objet sous l’effet de la douleur.

L’assaillant tomba à genoux dans un gargouillis. Il cherchait visiblement à reprendre de l’air et puis il fut emporté par un puissant vomissement. Nere fit bien attention à ce que ses fluides ne viennent pas salir ses bottes. Elle regarda même sa main pour s’assurer que son gant n’avait pas été trop souillé par le contact avec la peau et les vêtements de l’indigène. Ce n’était rien. Elle s’épousseta en jugeant les autres compères.

« Vous ne me semblez pas très au courant des dernières informations… » Commenta Nere alors qu’elle faisait rouler le corps de son ennemi en lui poussant l’épaule du pied.

Le pauvre avait bavé et sali sa veste. Bien fait pour lui.

« Salope ! » Jura un des partenaires du truand parce qu’il fallait bien dire quelque chose.

Une mâchoire, une côte, un poignet et puis le genou. C’est bien ce qu’il fallut pour neutraliser les quatre larrons qui s’étaient lancés dans une attaque coordonnée contre la cheffe suprême.

Celle-ci ordonna à ses camarades de reprendre la route d’un simple mouvement du menton. Il n’était pas nécessaire de s’attarder plus longtemps sur ce spectacle misérable.

La promenade continuait. Nere poursuivait son inspection les sens aux aguets, comme un explorateur dans une forêt dense dont le regard est assailli d’informations diverses, importantes et inutiles.

Cela continua jusqu’à ce que l’extraterrestre finisse par s’arrêter devant un petit filet carmin qui était en train de s’épancher parmi les irrégularités du pavé.

A bien y regarder l’écoulement était plutôt généreux. Nere le suivit du regard encore quelques instants, afin de bien tout comprendre. Et c’est là qu’elle vit les cadavres.

« Voilà, dit-elle à ses alliés, voilà comment on arrange bien des problèmes. Plus de place pour celles et ceux qui en ont besoin et pour celles et ceux qui le méritent. »

Durant sa tirade Nere avait eu l’indifférence du vieux soldat mêlé au professionnalisme du guide touristique patenté. Elle était déjà prête à reprendre la marche. Non pas que ces petits épisodes musclés n’avaient pas été divertissants, mais il y avait une différence entre profiter de ce que l’environnement extérieur avait à nous offrir, et papillonner d’attraction en attraction sans que cela ne résulte en autre chose qu’une triste perte de temps.

La ville basse devait bien receler d’autres choses que des minables et des vieilles affiches… Des boutiques « du quartier », des « petites épiceries »… Le « charme du rustique ». Ce n’était pas ça les installations regrettées par les terriens de cette époque ? Cette manie de considérer comme charmant et intime ce qui relevait du manque de moyens et de la précarité ?
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Alphée Keegan
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MessageSujet: Re: Bercée d'illusions | Nere ♥ Bercée d'illusions | Nere ♥ EmptyJeu 25 Jan - 12:08


Bercée d'illusions

"Natsukashii" désigne la nostalgie heureuse..., l'instant où le beau souvenir revient à la mémoire et l'emplit de douceur. Vos traits et votre voix signifiaient votre chagrin, il s'agissait donc de nostalgie triste, qui n'est pas une notion japonaise.
Nere & Alphée

La stupidité humaine t’amusait beaucoup, même si ces derniers temps, tu te posais des questions sur tes motivations, tes croyances et surtout ton discernement. Ta relation avec le plus grand des malades te bouleversait. Il était malade, mais en même temps, un syndrome manquait à l’appel : celui de tuer les criminels. Contrairement aux autres héros, jokers et légendes, il capturait bien les criminels pour les emmener en prison, pour qu’ils soient poursuivis en justice. Et là, c’était la justice elle-même qui devenait être malade. La justice ou bien le gouvernement ? Était-ce eux les véritables malades ? Non. Tu n’y croyais pas. C’était les héros. Les héros seulement. Le Laughing Jack était la seule exception dans ce monde. Tu y croyais fermement. Ou alors te mentais-tu pour ne pas croire que tu étais amoureuse d’une malade complètement folle ? Une personne que tu étais censé sauver avec ton don. Ou pire, que tu étais toi-même folle… tu ne savais pas et pour le moment, tu ne te préoccupais pas de ça. Tu cherchais d’autres malades et pour ça, tu avais trois beaux appâts. Il te fallait juste attendre que le poisson morde à l’hameçon. Le reste et surtout ta santé mentale n’était qu’une question de temps.

Tu attendais tranquillement dans le noir quand tu commenças à entendre une bagarre. Était-ce une bagarre de rue ou une altercation entre un héros et des criminels ? OU inversement des héros contre un criminel ? Après tout, travaillant pour le centre joker, tu étais au courant des dotés, des futurs patients qui existaient. Et dans le lot, tu savais très bien que certains ne pouvaient pas être battus en un contre un. Et l’attente ne dura pas très longtemps. Alors que tu te préparais, tu entendis une voix féminine parlée. De ce qu’elle disait, elle n’était pas seule et surtout, elle devait être une héroïne. Comment une femme comme ça pouvait-elle ne pas avoir de cœur ? N’était-elle pas censée courir après le ou les tueurs de ces hommes ? Des questions qui te faisaient penser qu’elle était parfaite pour ton expérience. Elle allait goûter au châtiment de la reine de cœur.

T’avançant doucement pour être sûr de la prendre dans tes filets, tu te mis à rougir quand tu t’approchas d’elle. En voyant de plus près, tu remarquas qu’elle était belle, très belle. C’était une très belle femme. Comment pouvait-elle être malade à ce point ? Même si ce n’était pas ton genre, tu te mis en tête – en plus de ton amant-  de sauver à tout prix cette femme. Quand tu fus assez près, tu commenças à jouer légèrement de la flûte. Un doux son se propagea de la flûte pour venir aux oreilles de tes victimes. Tu n’avais pas de temps à perdre pour faire ta séance : vu que vous vous trouviez dans une zone dangereuse, tu voulais les opérer avant qu’un criminel ne vienne et qu’il profite de ce moment pour les tuer. La mort n’était pas la réponse qu’elle attendait, même si c’était souvent celle qui se présentait à toi.

Alors que tu jouais, tu les vis tomber par terre. Tu t’approchas d’eux, pour les surveiller sans qu’ils aient la possibilité de te voir à leur réveil. Tu savais que ton travail était dangereux et tu n’étais pas suicidaire. Toutefois, il fallait quand même les surveiller pour les protéger.

*****

Le monde dans lequel était plongé les victimes étaient identiques à leur monde à quelques détails près. La première, c’était que chaque personne était seule, le reste de l’équipe avait disparu. Puis, la ruelle était un mélange de briques, de pavés mais aussi de rosiers blancs qui longeaient les murs pour faire une immense allée. En observant bien, le sang ne coulait plus vers vos pieds, mais vers ces rosiers qui prenaient une teinte rouge quand elle l’absorbait. Au loin, il y avait des bruits de gens, humanoïdes qui rigolaient et d’autres qui marchaient. Puis, une voix résonna de nulle part, comme si elle venait du ciel.

« Bienvenue à toi, Ô jeune aventurier,
Dans ce monde, te voilà ici prisonnier.
Si tu ne veux pas périr de la main du dominateur,
Je te conseille d’être fort observateur.

Ici, tu trouveras des indices pour sortir,
Toutefois, tu n’auras pas beaucoup de temps pour déguerpir.
Seulement dix minutes tu auras,
Ou le Roi viendra pour toi

Si tu es observateur ou chanceux,
De ce monde, tu partiras heureux.
Si ton savoir ou ta chance sont lacunaires
Tu dormiras dans un sac mortuaire.

La clef de ta sortie est le titre d’une histoire
Qui est faite pour être entendu dans le noir
D’une enfant bien trop pied à terre
Tombant dans un monde imaginaire. »

Quand le poème fut terminé, une autre petite voix s’avança vers toi. C’était un petit lapin blanc, habillé d’un gilet et d’un haut de forme qui n’arrêtait pas de dire « Je suis en retard ! Je suis en retard ! »

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MessageSujet: Re: Bercée d'illusions | Nere ♥ Bercée d'illusions | Nere ♥ EmptyVen 23 Fév - 11:52



« Bercée d'illusions... »


***

Quelle allait être la suite des évènements, maintenant.

Observer, fouiller, toujours chercher à comprendre comment cet univers-là fonctionnait. C’était une chose facile et invraisemblable à la fois.

Nere savait des choses sur la Terre, cela faisait partie de son job, mais en dépit de toutes les connaissances théoriques que la gouverneure avait accumulées, il lui semblait qu’elle ne cessait de passer à côté de certaines choses.

Sa sensibilité échappait aux détails, aux éléments qui lui permettaient de voir son environnement comme autre chose que des données factuelles dont les interprétations étaient hasardeuses.

Elle avait beau savoir qu’il existait des pauvres et des riches, il ne lui était pas évident de se dire que les mendiants ne tendaient pas la main pour qu’elle vienne la serrer.

Ce sentiment de crédulité et d’innocence permanente était frustrant. Par moment, la dirigeante se sentait stupide, puis c’était le monde tout autour d’elle qui devenait stupide, et il était alors bien compliqué de se dire qu’il fallait s’obstiner à comprendre un tel habitat si c’était pour seulement pester contre ce-dernier.

Chaque observation résultait en une myriade de questionnements, lesquels, quand ils trouvaient une réponse, rassuraient et frustraient. Rassurer parce qu’il y avait une forme de sens, frustrer parce que ce sens restait à l’écart de celui que partageaient les Kherrrs entre eux.

De toute manière, il fallait bien traverser le gouffre entre le savoir et la pratique.

Les choses n’étaient peut-être pas si complexes que ça, et il fallait seulement se faire au fait que la bêtise est toujours plus vexante quand on la reçoit en pleine face.

Plus de guerre, plus de conflit !

Durant son voyage, Nere avait été témoin de tant de situations injustes, terribles et malsaines. Pourquoi ne voyait-elle rien se faire ? Pourquoi avait-elle cette sensation insupportable que de nombreuses personnes étaient comme amorphes, rendues apathiques et incapables en raison d’un système qui avait pourtant repoussé la menace Kherrr ?

Son peuple était le meilleur mais il avait perdu ? Nere s’était secrètement jurée de trouver les véritables explications à ce sujet. Un simple « parce qu’ils étaient plus nombreux » ne lui suffisait pas.

Cela dit, et la dirigeante le sentait secrètement au fond de ses tripes, elle faisait bien de garder tous ces questionnements pour elle-même, parce qu’elle devait sûrement se faire des nœuds pour rien.

Il fallait passer à autre chose et c’était tout.

Le progrès et la force, encore, pour s’en remettre et triompher à nouveau.

Heureusement, la cheftaine était douée et ses réflexions secrètes n’entravaient en rien sa capacité de concentration. Elle était toujours prête.

Cela dit, elle se demandait bien comment ses partenaires avaient réussi à se soustraire à sa compagnie sans qu’elle ne puisse rien remarquer.

C’était un peu louche ça, tout de même… Et un peu léger aussi.

Ils avaient peut-être cherché à suivre les différents chemins pour repérer la zone et avaient été intrigués par le changement assez soudain de décor.

Les nouveaux embranchements étaient composés d’éléments tellement différents les uns des autres que Nere se demandait si elle n’était pas tombée sur une de ces réalisations artistiques que l’humanité adorait accomplir.

Elle fronçait les sourcils, perplexe, un poing serré comme prêt à frapper la première créature qui viendrait se jeter sur elle pour lui proposer un prospectus ou un quelconque magazine associé à la situation. La combattante avait eu sa dose en ce qui concernait les expositions inutiles.

La grande allée dans laquelle Nere se trouvait était belle et terrifiante.

Le silence anormal qui régnait, dû à l’absence totale de personnes autre que la dirigeante, rendait le tout anormalement grandiose et solennel. Nere n’aimait pas ça : c’était une simple ruelle, elle ne méritait pas un tel honneur. La saleté avec la saleté et chaque chose à sa place.

Que faisait-elle ici, alors…

La gouverneure finit par s’arrêter. Son dernier pas résonna dans toute la structure. C’était horrible.

Elle regarda derrière elle, sur les côtés, puis devant à nouveau.

Et elle poussa un profond soupir.

C’est là que des sons se firent entendre. Cela rassura Nere, comme si une entité toute puissante avait répondu à sa prière secrète. Et puis une voix sortie du ciel se mit à parler.

Qu’est-ce que c’était ? Des haut-parleurs ? Une attraction peut-être ?

Voilà qui était bien sa veine. Toutefois, c’était l’occasion pour Nere de découvrir une facette de l’humanité qu’elle n’avait pas encore exploré. Elle croisait les bras sous sa poitrine et écouta avec attention toutes les instructions que l’on voulait bien lui confier.

Roi ? Dominateur ? Prisonnier ? Dix minutes ?

Et une énigme pour couronner le tout.

Et bien soit, si c’était le jeu et que c’étaient les règles… Organiser ainsi des évènements et accorder un tel souci à la mise en scène restait tout de même plutôt troublant. Et où était sa garde ? Nere commençait à se dire que cela n’était pas normal et que tout ceci était potentiellement dangereux. Elle décida d’aller rejoindre les voix lointaines afin d’en être sûre.



Elle n’était toujours pas parvenue à atteindre lesdites voix et pourtant son pas s’accélérait. C’était sans doute un trucage, des micros et autres installations placées dans les bâtiments afin de créer cette étrange ambiance.

Puis vint le lapin. C’était la première fois que Nere en voyait un. Sa tenue était agréablement insolite mais son timbre de voix était insupportable.

« Oh ! Pouvez-vous me renseigner sur cette attraction ? Est-elle facultative ? »

Pas de réponse satisfaisante. Il fallait résoudre un mystère. Il devait bien y avoir un guichet, des représentants quelque part à qui donner la bonne réponse, et peut-être même la rédiger et leur donner sur un petit bout de papier ?

Ce n’était pas comme ça que fonctionnaient les installations rustiques ? Décidément, cela faisait beaucoup de subtilités.

Sans attendre, Nere se mit à bondir souplement sur les reliefs des bâtiments afin de prendre de la hauteur.

Elle plissait les sourcils, à la recherche de la voix, et mis ses mains devant ses joues pour projeter ses propos.

« Avez-vous un responsable ou un point d’informations ? »

Toujours rien. Et voilà qu’il se mettait à pleuvoir des cartes maintenant.

La cheftaine n’était vraiment pas contente. Elle commençait à se sentir en colère et elle n’appréciait pas cela du tout. Quand tout ceci serait résolu, elle leur ferait comprendre, à ces organisateurs, qu’on ne perturbe pas des citoyens impunément, surtout ceux qui n’ont rien demandé. Nere se fichait bien de toute cette logistique : elle avait des boutiques miteuses à explorer.

La dirigeante fut alors surprise par une espèce de flash. Une grande lumière qui l’aveugla fortement et lui fit se protéger nerveusement les yeux avec un de ses bras.

Quand l’effet lumineux eut fini de s’estomper, Nere était sur le pavé de la ruelle, étendue sur le sol sale avec le reste de ses camarades. Elle grommela des propos en Kherrr alors qu’elle se remettait droite en s’époussetant avec énergie. Et puis elle se tourna vers son équipe.

« Je ne suis pas fière de vous. Vous avez disparu sans m’en prévenir et vous avez peut-être raté un drôle de jeu. »

Ce à quoi un des membres de la garde personnelle de la cheffe s’empressa de répondre.

« Mais, Brennëhrrr, c’est vous qui avez disparue… Et tous les autres aussi d’ailleurs. »

Le reste du groupe n’était pas d’accord. Tous et toutes échangeaient à propos de leur expérience personnelle, et tentaient de réunir des éléments communs afin de comprendre quel avait été le cours des évènements.

Pendant ce temps, Nere, après les avoir écouté quelques instants, leur ordonna de poursuivre leurs réflexions pendant qu’elle allait demander à une autochtone de leur expliquer le pourquoi du comment.

C’était une personne toute frêle, d’apparence douce et vulnérable. Elle semblait honnête. Un peu perdue, mais bienveillante, sans doute d’une façon particulière. Avec un ton direct mais tout à fait courtois, la cheffe suprême des Klongs vint à sa rencontre.

« Vous, là. Pouvez-vous m’expliquer ce qu’il s’est passé ? C’était un spectacle d’effets spéciaux saisissants, mais pourquoi personne n’a prévenu qui que ce soit ? »
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Alphée Keegan
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MessageSujet: Re: Bercée d'illusions | Nere ♥ Bercée d'illusions | Nere ♥ EmptySam 4 Aoû - 9:18


Bercée d'illusions

"Natsukashii" désigne la nostalgie heureuse..., l'instant où le beau souvenir revient à la mémoire et l'emplit de douceur. Vos traits et votre voix signifiaient votre chagrin, il s'agissait donc de nostalgie triste, qui n'est pas une notion japonaise.
Nere & Alphée

La planète terre n’était pas ta planète de naissance, mais d’adoption. Tu y habitais depuis tes six ans et pourtant, tu ne t’y es jamais senti à ta place. Depuis ton plus jeune âge, tu méprisais l’espèce humaine. Même si — depuis peu — tu commençais à l’apprécier. Tu commençais à réussir à t’intégrer aux humains. Après tout, tu avais un appartement, un bon job, un meilleur ami et surtout une fille et un petit ami. Comment ne pas être comblé de bonheur ?

Quand tu te voyais, tu étais fière et honteuse de toi. Fière parce que tu commençais à réussir. Tu voyais enfin ton plus grand rêve se réaliser. Mais honteuse, parce qu’en commençant à avoir ta vie de rêve, tu perdais ton essence pour te caler aux humains. D’ailleurs, même ton ambition de sauver ces âmes malades te rendait honteuse. Pourquoi vouloir sauver des espèces vivantes que tu n’aimais pas ? Alphée, ma douce Alphée, tu es un vrai paradoxe.

Et à ce moment précis, tu continuais à en sauver. Tu remarquas assez rapidement que ce n’était pas une, mais plusieurs personnes, qui étaient tombées, dans ton piège. Comment savais-tu cela ? Simplement par la fatigue. Cet exercice te fatiguait plus que d’habitude. Du moins, plus que quand tu immobilisais une personne. La fatigue dura le temps habituel. Alors que tu allais voir si tes patients allaient bien, tu entendis des voix. Tu n’entendais pas les mots exacts de leur conversation, mais tu compris que c’était eux et qu’ils s’en étaient sorti vivants.

Toutefois, l’intonation de leur voix te semblait… différente qu’à l’habitude. Si — en temps normal — tu entendais un soupçon de peur, d’étourdissement dans la voix de tes patients, tu n’entendais rien de tel dans la leur. Comment cela pouvait être possible ? Il fallait que tu ailles voir. Peut-être que tu avais mal vu et qu’elle était une joker… Non. Ce n’était pas possible. Ce visage. Tu n’aurais pas pu oublier un visage pareil. C’était la première fois qu’une femme te faisait rougir, même légèrement.

Tu t’étais tellement avancé que, lorsqu’elle avança un peu, elle te remarqua. Alors que le rythme de ton cœur commençait à augmenter, tu sentais tes jambes fléchir. Tu étais prise au piège. Elle t’avait vu. Cependant, les paroles de cette dernière n’étaient pas négatives ni agressives. C’était la première fois que quelqu’un réagissait de cette manière. Tu étais prise au dépourvu.

“Je… euh..”, dis-tu en cherchant tes mots. Tu ne savais pas quoi répondre aux demandes de cette inconnue. “Je n’ai rien vu. Qu’est-ce que vous avez vu exactement ?”, demandes-tu pour gagner du temps. Il fallait absolument que tu trouves une solution.

Le ton qu’elle avait utilisé pour te parler n’était pas violent ni sec. Mais tu pouvais sentir qu’elle n’était pas une simple civile. Peut-être travaillait-elle pour le gouvernement ? Les hommes qui étaient avec elle te faisaient penser à une armée. Travaillait-elle pour l’armée ? Tant de questions se bousculèrent dans ta tête que tu avais l’impression que tu allais tomber dans les pommes.

Un évanouissement. C’était surement ta porte de sortie dans cette histoire.
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MessageSujet: Re: Bercée d'illusions | Nere ♥ Bercée d'illusions | Nere ♥ EmptyDim 2 Sep - 18:51



« Bercée d'illusions... »


***

Nere fronçait les sourcils. La réponse de la demoiselle ne lui convenait pas.

Elle avait un petit d’air d’ingénue qui était à croquer, et la pureté et la gentillesse suintaient de tous ses pores, mais là vraiment elle n’était pas utile à la dirigeante et c’était assez frustrant.

Celle-ci ne tarda pas d’ailleurs à manifester son mécontentement en reprenant la parole de façon plus autoritaire, l’index tendu planté dans la poitrine de la demoiselle comme un couteau.

« Vous ne pouvez pas avoir rien vu. Il y a eu une annonce qui a résonné dans tout le périmètre et des mouvements de foule. »

La cheftaine faisait tous les efforts du monde pour ne pas paraître hostile, mais elle sentait qu’elle ne s’y prenait pas correctement. Un coin de son cerveau était toujours en train de s’insurger contre l’apparente lenteur d’esprit de la gamine et cela donnait envie à Nere de la broyer.

Quand elle vit que la jeune femme regardait le doigt entre ses seins avec un regard plus qu’ahuri, la combattante comprit qu’il était temps de faire machine arrière. Elle s’empressa de se tourner en direction de son équipe pour épargner à la citoyenne une profonde expression de mépris. La garde rapprochée n’avait pas arrêté son enquête et cela aboutissait à quelques résultats.

« J’étais seul lorsqu’une voix a parlé dans le ciel, et c’est apparemment le cas pour tout le monde. C’est peut-être une illusion d’optique, ou de la magie, mais en tout cas, c’est quelque chose de sophistiqué. »

Nere écoutait ce que ses partenaires avaient à dire tout en dardant par moment un regard inquisiteur en direction de la jeune fille qui ne voulait pas parler. Celle-ci semblait aller de moins-en-moins bien : elle gardait la tête baissée comme un enfant puni et devait chercher un moyen de s’enfuir, mais elle craignait la colère de la dirigeante, alors pour le moment elle s’abstenait.

Malheureusement pour elle, ce n’était pas une manière efficace d’échapper à l’attention de la cheffe suprême qui n’appréciait pas ce genre d’attitude. Nere comptait bien revenir à la charge une fois avoir démêlé le vrai du faux avec l’aide de ses compagnons. Scrutatrice, elle constatait que les rosiers ensanglantés avaient disparu. De même, le parterre et les bâtiments avaient changé : leur éclat n’était pas le même durant l’intervention de la voix.

Le mystère s’épaississait. Il fallait de grands moyens pour mettre en place une telle mascarade, et cela pouvait supposer qu’une grande menace planait sur les habitants de cette ville. De façon assez ironique, le groupe de Kherrrs n’était pas spécialement inquiet, car il méprisait trop son environnement et ses autochtones pour se considérer comme la véritable cible de l’attaque.

C’est là que Nere jugea qu’il était temps de repartir à l’attaque afin d’obtenir plus d’informations. La gamine avait probablement été touchée elle-aussi par l’étrange phénomène, au moins en partie, puisque certains éléments évidents lui avaient échappés. Peut-être que sa vision était restée normale mais qu’elle avait été temporairement privée d’audition, à l’inverse des autres. Si c’était le cas alors l’affaire était encore plus complexe que prévue, mais surtout, et c’était grave, cela voulait dire qu’humains et Kherrrs étaient concernés par ce mal, et il fallait dans ce cas agir au plus vite afin d’éradiquer l’ennemi avant qu’il ne frappe à nouveau.

« Comment vous sentez-vous ? M’entendez-vous correctement ? Vous comprenez ce que je dis ? »

Les poings sur les hanches dans une posture affirmée, Nere criait presque sur la pauvre Alphée, à la façon d’un capitaine qui gronderait un soldat. Le besoin pressant d’identifier l’éventuel adversaire avait ôté à la cheffe toute volonté de plaisanter, et elle agissait maintenant comme si la rue s’était changée en champ de bataille.

Elle s’apprêtait à donner des ordres à ses camarades, mais soudainement la jeune fille perdit connaissance. Nere réagit immédiatement.

« Attention ! En demi-cercle, l’ennemi est peut-être encore là. J’ai une victime avec moi. Je contacte les autorités, elle a besoin de soins. Restez sur vos gardes. J’assure la protection de l’enfant ! »

Il ne fallut pas plus d’une seconde à l’équipage pour prendre position, et inquiéter les riverains avec leur sérieux qui contrastait avec la molle tranquillité des lieux. Les badauds se demandaient bien ce qui était en train d’arriver : certains hésitaient entre une guerre de gang ou un spectacle de rue, un peu ridicule cependant.

Insensible à tout cela, Nere 3MAJ soutenait Alphée d’un seul bras, et pendant qu’elle assurait sur le corps de l’enfant une prise ferme et réconfortante, son regard commençait à s’embraser.
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