Sujet: Troisième âge [ft. Canacé] Dim 5 Nov - 15:37
Bonnes intentions
Feat Drake
Le boulot d’un héros ne s’arrête jamais. C’était une constante dans la vie de Jonas qui respectait plus que tout les héros du quotidiens, certainement bien plus courageux que des gens qui s’entrainent longuement à dédier leur vie pour une bonne cause. C’est pourquoi être un joker ou une Légende ne suffisait pas, la vie de tous les jours, le comportement en tant que civil. Il ne fallait pas les oublier. D’autant plus maintenant que la nouvelle de la quarantaine était tombée. Les citoyens étaient troublés par cette nouvelle qui tombaient sur la ville sans préavis. La tension était palpable dans le comportement de certain et certaines organisation en ville ne donnaient pas particulièrement l’exemple.
C’est pourquoi il tenait à apparaitre un minimum. Il est vrai qu’il n’avait jamais été du genre à se donner en spectacle. Il n’était pas non plus le genre de héros avec une image intact, le nombre de ses détracteurs étaient certainement bien plus conséquent que certains criminels. Mais il restait un héros et ignorait copieusement l’avis général, si le peuple de Laurel se mettait à lui cracher dessus à l’unisson il resterait un Héros jusqu’à sa mort, tout n’est pas une question de parole.
Les journalistes pouvaient bien parler, assaisonner leurs articles de venin mais au final c’était les actes qui trahissait la vraie nature des gens. Se cacher derrière un bon samaritain lorsque la situation tourne mal et le poignarder si cela est avantageux n’était pas le genre de comportement valorisé par la morale. Jonas espérait que les citoyens comprenaient tout cela, mais peut-être n’était-il qu’un utopiste.
Quoi qu’il en soit, ce jour là il s’était rendu au centre joker afin d’embrigader un héros de la ville pour une petite ronde. Les criminels s’étaient fait plutôt silencieux depuis l’annonce de la quarantaine, il ne s’attendait pas vraiment à rencontrer de grand vilain au détour d’un coin de rue ce jour là. Il s’agissait vraiment plus de rassurer, envoyer un message : « Nous sommes là. »
En réalité, Archimède lui avait glissé cette idée, il ne l’avait pas eut seul.
C’était sur Drake que s’était jeté son dévolu, ou peut-être était-ce simplement la première personne à lui tomber sous la main. Le Laughing Jack, après une brève présentation vu qu’il ne s’était jamais rencontré dans ses souvenir et un topo de la situation et de l’objectif de cette sortie, avait réussi à convaincre l’héroïne. D’ailleurs, contrairement à lui, pas si grand, tout de blanc vêtu avec un masque un plutôt neutre, elle avait une prestance qui se remarquait. Certes les atours du Laughing Jack étaient connus et reconnaissable mais il n’avait pas ce côté bling-bling que certains autres héros aimaient mettre en valeur.
Les deux héros se retrouvaient ainsi en pleine rue, sous les regards des citoyens de Laurel…
« Mais au final, qu’est-ce que tu considères comme ton haut-fait le plus important ? Tu sais, le criminels le plus dangereux que tu as arrêté ou un truc comme ça ? »
Le héros blanc tentait d’entretenir un semblant de conversation. A vrai dire, il connaissait bon nombre des jokers du centre plus ou moins personnellement. Après tout il en était un aussi avant et le travail d’équipe n’était pas rare à son époque et aujourd’hui, avant une coopération quelconque il tentait de se renseigner via la base de donnée d’Archimède. Ce coup ci, il n’avait rien de tel pour l’épauler alors il faisait ça de manière plus classique. En plus, Drake n’était pas un nom qui lui était inconnu, à défaut de connaitre la personne, elle avait certainement déjà fait parlé d’elle.
Comme prévu, la ville n’était pas bien agité alors les deux héros n’avaient pas grand chose à faire donc lorsque le Laughing Jack aperçu deux femme particulièrement en difficulté pour traverser la route, il sauta sur l’occasion.
« Mesdames, laissez nous vous aider. » Dit-il en attrapant le bras de la grand mère en déambulateur.
« Vous êtes bien gentil jeune homme. » répondit-elle en tapotant son bras et le bracelet qui s’y trouvait.
Sujet: Re: Troisième âge [ft. Canacé] Mar 26 Déc - 14:59
Touille touille.
Le petit bâtonnet de plastique dans la tasse pas trop classe, mais tout de même un petit peu ouvragée.
C’était un détail important, une question de standing, parce qu’on était au centre Joker ici, alors il fallait montrer que l’on faisait les choses un peu mieux que tout le monde.
Touille touille le café afin de le refroidir. Pourquoi ? Glacé ou brûlant, il n’a de toute façon aucun effet sur Canacé. Celle-ci s’en fiche avec une ampleur démente. Mais c’est utile parce que ça permet de meubler le temps. Ce temps essentiel durant lequel les pensées vagabondent, aidées par les actions dociles du corps qui se change temporairement en métronome.
Touille touille, le rond de la réflexion dans son petit bocal.
« Canacé, tu vas accompagner la Légende Jonas Cros dans l’une de ses excursions afin de surveiller la ville et de diffuser une image rassurante en ces temps de crise.
- Hmm ? »
Ce n’était pas vraiment comme cela que les choses s’étaient passées, mais c’était le résumé de la situation que le cerveau magique de l’homoncule avait rendu. En réalité il s’agissait d’une proposition, sympathique, dynamique et plutôt polie. Mais face à un plus haut gradé, une telle suggestion relevait de l’ordre, suivi d’une réaction enthousiaste dont l’idée principale était approximativement la suivante :
« Comment ? Réaliser une telle mission auprès d’une idole telle que vous ? Mais comment donc ! Soyez assurés de mon soutien indéfectible et de ma fidélité, couplés au souci de réussite qui sera le mien. Aussitôt l’heure et le rendez-vous définis, vous me verrez à mon poste, prête à servir fidèlement la cause qui est la notre et qui nous tient tous et toutes très à cœur. »
Ceci avait été arrangé avec un peu de subtilité quand même, c’est-à-dire un haussement d’épaule pour trahir une puissance et un peu de désinvolture, le tout accompagné d’un demi-sourire confiant et flatté, et de quelques mots judicieusement dosés.
« Je dois avouer que la chose est tentante… Et si ça me permet de vous voir en personne, alors c’est le plan parfait... »
Un peu de paillettes, un peu de drague, même pas surfaite, et puis le duo pouvait se lancer.
Sur le chemin, il y avait plein de détails techniques assez compliqués.
Par exemple, Canacé se demandait s’il lui était possible de fumer alors qu’elle incarnait un certain symbole. A ce propos, elle pensait à la Légende. Jonas avait la capacité plutôt désarçonnante à paraître détaché, invulnérable face à certaines remarques venant du monde réel. Le genre de recul qui avait quelque chose de pur et de véritable, contrairement aux murs de mensonge déployés par la justicière. Ou alors, le héros devait enfouir ses moments de doute et ses crises loin, très loin au fond de lui. Si c’était le cas alors il était encore plus horrible : où était sa crasse, et à quel point celle-ci était-elle concentrée et puissante, si elle pouvait se soustraire à la plupart des radars…
Finalement, Canacé décida de gober directement ses cigarettes pour les mâchonner longuement comme des chewing-gums plutôt que d’apparaître en public la clope au bec. C’était sans doute le compromis le plus sage à faire.
De temps en temps, elle regardait le ciel, et plissait les yeux dans le but de déceler parmi le temps clair une quelconque oscillation ou anomalie qui trahirait la présence du champ de force au-dessus de la ville. C’est une activité qui l’occupa de façon sporadique, l’héroïne ayant d’autres priorités et ne parvenant pas à repérer quoi que ce soit de toute façon. Et puis il ne fallait pas se distraire et faire correctement son travail.
L’homoncule se concentra sur les passants, ou plutôt sur les civils, ces anonymes essentiels qu’il fallait protéger afin de gagner sa croûte et les quelques médailles qui allaient avec. Par moment le duo eut droit à des petits hochements de tête, en guise de salut, et sans doute en signe de profonde reconnaissance. Cela aurait fait rire Canacé si elle n’avait pas peur de révéler les morceaux ignobles de cigarettes qu’elle avait accumulés dans sa gorge au bout d’un moment. Elle botta en touche à l’aide de son plus beau sourire.
Il y eut alors le moment de la question. Ce n’était pas évident : Canacé devait gérer sur plusieurs fronts. L’attitude qu’elle avait vis-à-vis du public et l’image qu’elle voulait donner au grand sauveur. Toutefois la Joker n’était pas une néophyte alors elle assura comme une cheffe. Il fallait une anecdote un peu sympa, quelque chose qui donnait l’impression que Canacé offrait à Jonas une petite partie d’elle-même, le tout sans que cela sonne trop niais ou trop vague: autrement, cela ferait faux, ou pire, cela signalerait un certain manque de personnalité, et ça c’était mal si l’on cherchait à s’attirer les faveurs de la Légende.
Tout se construisit très vite et finalement le résultat fut le suivant :
« Je pense que c’est la fois où j’ai acquis le surnom de Boxer Adamant… C’est là que j’ai vraiment pris conscience de mon potentiel et du fait que j’étais capable d’en faire quelque chose... Et l’affaire du Golem de Madrid, aussi. C’est le moment où mes efforts ont payé, parce que gérer des dotés ça ne faisait pas partie de mes habitudes à l’époque ! »
Une mimique hilare et humble à la fois enrichissait ce récit. La retenue d’une personne qui avait encore du chemin à parcourir, mais également la flamme irrépressible de la passion ! On ne pouvait pas faire plus optimiste comme constat, non ?
« Et vous alors ? »
C’était la parlote le long du fleuve de bitume, c’était presque innocent. Et ensuite, l’aide aux personnes âgées, ah, c’était le cadre parfait. Il ne restait plus que les pigeons heureux et les travailleurs bien nourris. Ou l’inverse.
Canacé n’avait pas le talent de Jonas en matière de sacrifice débonnaire. Le « Madame, laissez-nous vous aider » ne parvint pas à franchir le cap de ses lèvres artificielles. Alors Drake se contenta de sourire (sans faire peur) et d’accompagner avec entrain la démarche bienveillante de son copain.
La vieille carcasse à qui la justicière prêtait main-forte était si ridicule d’apparence que l’héroïne avait envie de la broyer.
Mais à la place, il était bien plus sage de se laisser faire et d’accepter que cette ridicule ancêtre accroche un bracelet au poignet de l’homoncule afin de permuter leur conscience et ainsi de lui voler son corps.
Attendez. Quoi ?
Canacé se posait la question parce qu’elle ne comprenait rien à la situation et surtout parce qu’elle ne comprenait rien tout court.
A vrai dire, elle n’entendait rien non plus.
Changer subitement de point de vue était déjà fou. Assister à la fuite de son corps, lequel semblait si hilare qu’il bondissait de joie en claquant des talons, c’était plus perturbant encore.
Et puis il y avait l’autre vieille qui avait un regard tout aussi perplexe, comme si son sort était étrangement lié à celui de… Canacé.
Cette-dernière remarqua alors le Jojo partir avec l’autre Canacé, bras-dessus bras-dessous comme des vieux camarades de classe.
Quoi ?
Et les gestes esquissés à son intention afin de l’avertir, parce qu’une voiture approchait et que Canacé (la vraie) restait bêtement plantée sur la route au niveau du passage piéton. En réflexe, elle dégaina un objet qu’elle avait dans sa poche et croqua dedans, ce qui eut pour effet de la faire cracher des morceaux de plastique et surtout de la crème, laquelle se répandit sur son chandail à carreaux en plus de lui faire mal aux dents et à la gorge.
QUOIII ???
Fit-elle, pleine de bave et de rage, et aussi pour préciser que, en dépit des signaux que l’on tentait de lui transmettre, Canacé n’entendait toujours absolument rien.
Jonas Cros
❝ LOCALISATION : Certainement dans sa boutique
❝ PT. EXPERIENCE : 74
Fantastique
: SS
Sujet: Re: Troisième âge [ft. Canacé] Mer 26 Sep - 16:37
Bonnes intentions
Feat Drake
Tout allait mal.
Jonas avait mal.
Il pouvait le sentir. Dans sa chair, dans ses os. Comme si son corps entier n’était qu’un assemblage d’engrenages rouillé qui ne tournaient plus depuis des années. Chaque mouvement, dans la panique et l’incompréhension, lui donnait la sensation qu’un millier d’aiguilles s’enfonçaient dans son corps. Son dos arqué refusait de se redresser, ses mains calleuses étaient incapable de tenir convenablement son déambulateur, ses jambes à la fois trop grosses et trop maigres tremblaient comme des feuilles mortes.
Tout allait mal.
Jonas ne sentait plus ses dents.
Mais il n’avait pas le temps de s’arrêter sur le fait qu’il portait un dentier et qu’articuler le moindre mot avec cette chose dans la bouche semblait être un calvaire, il devait retrouver les terribles grand mère qui avaient fait ça.
Trop de précipitation.
Dans sa hâte en voulant relever la tête dans la direction ou était parti son véritable corps il n’avait pas pris en compte que le cou aussi était une zone sensible du corps.
Grave erreur.
Tout allait mal.
Un craquement douloureux lui arracha un cri aigu. Cri qui ne fut pas suffisant pour surpasser le bruit des klaxons qui commençaient à retentir à travers la rue… Et Drake ? Ou était Drake ? En finissant enfin par réussir à orienter son cou dans le bon axe il peut apercevoir l'héroïne Mythologique s’en aller bras dessus, bras dessous avec son propre corps. Ou se trouvait la vrai ? Ou était-elle ? Sa tentative de regarder autour de lui prit bien plus de temps qu’il ne l'eût espéré, surtout qu’il tenta de faire un tour sur lui même malgré la douleur. Confiant en sa capacité de serrer les dents qu’il n’avait pas il lâcha son support pour faire pivoter ses pieds afin d'entraîner les mouvement de son corps.
Son support ?
Tout allait mal.
C’est la tête contre le bitume qu’il compris l'intérêt du déambulateur, son visage fatigué par l’âge était désormais abimé par le progrès. Parfait. Sérieusement, Jonas se débrouillait mieux dans un corps d’araigné que dans un corps d’être humain. Ca en disait long sur ses capacités d’adaptation...
Face au désarrois des deux vieille femme et au trouble qu’elles causaient un jeune homme eut la gentillesse d’intervenir afin de les sortir du passage clouté et de les installer sur un banc non loin. La seconde femme, qui devait probablement être Drake, continuait de beugler comme une sourde ce qui était bien dérangeant pour l'ouïe sensible et l’esprit confus de Jonas. Faire le vide… être calme…
“Tout va bien mesdames ?”
Calme.
“Je vous ai vu de loin, tenter de traverser, les héros de nos jours. Ces deux là étaient connu en plus non ? Quel passe temps horrible ils ont…”
“NAN MAIS C’EST PAS POSSIBLE CA ! Arrêtez de débiter des conneries !” la vieille dame hystérique qu’il était se tourna ensuite vers sa camarade “Il faut qu’on aille au centre Joker immédiatement !”
Le jeune homme avait eut un mouvement de recul face à la réaction de la vieille qu’il avait tenté d’aider. Pas étonnant au vu de l’air menaçant que la presque-Légende affichait sur son visage d’octogénaire. Mais visiblement Drake, ou celle qui était la presque Drake, semblait avoir du mal à l’entendre.
“J’ai dit : IL FAUT QU’ON AILLE AU CENTRE JOKER !”
Aller ! En avant dindon ! Le centre joker saura quoi faire face à cette situation !
A vitesse de déambulateur.
Et si le centre joker se mettait à croire deux Mamie hystérique qui accusent deux héros polémiques. Enfin, un héros polémique et une héroïne sympathique, qui doit probablement aimer son image.