L’homme aux longs cheveux blancs semblait perdu dans ses pensées, quelque chose de grave se produisait, et ça, il en était persuadé. Plus il tournait sur sa chaise de bureau, plus il hésitait à prendre le téléphone. En même temps ce type pouvait avoir des tarifs assez hardcore, mais quelle autre solution il avait ? La virer ? Non merci, ce serait tout sauf productif. Il tournait en rond depuis un moment maintenant, au point qu’il en avait le tournis, un comble pour une personne dont le travail était de s’occuper d’une boule géante qui fait le tour de la Terre.

Après quelques minutes pour que la sensation de tourner encore et encore disparaisse, il se décida à contacter l’homme aux mille et un pactes… Répondeur…

« Ohayo, Louis, j’ai… urgh, j’ai besoin de ton aide, c’est par rapport à une prof de la Sup. Ca va faire un moment qu’elle est chez elle, elle ne se sentirait pas très bien selon elle, mais selon ce que j’ai entendu Lag dire, elle aurait très mal vécu une évolution soudaine de son pouvoir combiné au fait qu’elle ait failli tuer des gens. Bref, tu sais que c’est pas mon genre de m’immiscer dans les histoires de cœur de mes collègues, mais le fait que je doive demander à un autre professeur de s’occuper de ses cours me dérange, les gosses commencent à se poser des questions. Bref, la prof, c’est Gabrielle, je crois que tu la connais un peu, et vu son don, t’es probablement la seule personne qui peut à peu près l’aider dans cette ville, si t’es okay, elle habite au 15 Edison Street, sinon, envoie moi un message et je trouverais un autre moyen. »


« …Va-t-en, s’il te plaît… »

Personne ne se trouvait dans la pièce, à part la jeune fille, une lame à la main, elle semblait découper quelque chose avec. Des fois elle s’arrêtait, respirait un moment, puis recommençait à couper.

« … Pourquoi ça repousse à chaque fois ?... »

A chaque mouvement de la lame, une légère gerbe d’un liquide rougeâtre peignait le sol. Elle semblait atrocement souffrir de ce qui se passait.

Les ailes d’un ange ne sont pas de simples organes, ce sont une preuve de leur divinité. Les couper les affaiblit temporairement, mais elles finissent toujours par repousser à la longue. Il faut croire que la jeune Gabrielle ne voulait rien entendre de tout ça, sinon, à partir de la 2ème fois, elle aurait arrêté.

La dernière des quatre ailes tomba finalement de son dos. Elle respirait longuement, haletant, tentant de reprendre son souffle après une opération sans anesthésie. Mais en même temps, elle pleurait, elle n’arrivait pas à se pardonner elle-même de ce qu’elle avait fait, et cette forme qu’elle avait prise n’était qu’une preuve supplémentaire de sa trahison envers ce qu’elle avait de plus cher.

Elle avait perdu la foi, elle ne savait pas pourquoi Il avait laissé faire sa lame, elle en voulait à la création, mais la seule personne qu'elle blâmait dans tout ça, c'était uniquement elle-même, et ses pouvoirs de malheur.

Elle prit les bandages qui étaient sur la commode et entoura son dos et son torse de bandage, qui se teintèrent de rouge presque immédiatement. Au même moment les ailes inactives sur le sol s’évaporaient dans une sorte de lumière blanche. Tant mieux, cela faisait moins à cacher aux autres.

Cet instant revenait en boucle dans sa tête. Elle, gisant sur le sol. L'enfant pleurant au dessus d'elle... et le sang, encore plus de sang, des larmes, une lance de lumière ressortant par son ventre, et elle ne pouvait rien faire d'autre que de l'écarter et continuer son massacre.

Elle resta un moment immobile devant son miroir… Les cheveux blancs qu’elle avaient lui rappelaient que ce maudit pouvoir la suivait partout, qu’elle le veuille ou non, ailes ou pas… Elle se détourna du miroir, restant de dos à lui, mais le miroir refletait maintenant son dos ensanglanté par quatre plaies pauvrement couvertes d’un bandage de premier secours.

Elle s’effondra en larmes alors que l’instant d’après, un homme, la dernière personne qu’elle voulait voir ici, entra dans la pièce. Elle releva un instant la tête, et la rabaissa le moment d’après

« … J’imagine que c’est le moment où l’on me demande de renier le Seigneur et de prêter allégeance aux ténèbres, c’est ça ? »

Elle n’attendait aucune réponse de sa part.

« Allez-vous-en. »

« Je vous ait dit… DE SORTIR ! »

Elle prit le mal incarné par le col, et le poussa vers la porte, enfonçant cette dernière, la colère se lisait sur son visage. Elle grinçait des dents. Malgré sa petite taille, sa force n’avait pas diminué. Elle avait plaqué le démon contre le mur, il n’offrait que peu de résistance par rapport à ce qu’elle pensait ressentir, alors elle força encore plus, par frustration.

« J’en ai assez de vous, de lui, de tous ceux qui se disent être des dieux ou des démons !!! Vous n’êtes rien, à part des épines dans le pied de l’humanité, tous autant que vous êtes !!! Et s’ils retournaient chacun de leur côté dans leur paradis dont ils n’auraient jamais dû sortir, je ne m’en porterais pas plus mal ! Vous ne faites que tenter de guider ceux que vous appelez vos enfants à faire ce que vous VOULEZ qu’ils fassent !!! »

Elle était à la limite de pleurer en même temps qu’elle hurlait aux oreilles de son interlocuteur.

« Vous pensez que j’ai envie de purifier la soi-disante hérésie du monde ?! Non ! je veux juste vivre en paix… Lagherta veut vivre en paix, Aequilus veut vivre en paix, alors arrêtez… »

Sa poigne diminua peu à peu, sa colère se calmait au fur et à mesure qu’elle parlait, comme un jet d’eau qui n’avait plus de réserve.

« Nous ne sommes pas vos jouets, nous sommes ce que nous voulons être… je suis humaine, et je le resterais, peu importe ce que mes pouvoirs me forceront à dire ou faire. Je n’ai pas besoin de dieux ou de démons à pseudo-vénérer… et si le Seigneur, dans son plan, a décidé qu’il était mieux que je tente de tuer un enfant… »

A ces dires, les ailes de Gabrielle repoussèrent quasi instantanément, créant des trous dans les bandages… Elles avaient repoussé de nouveau. Et bien sûr cette forme angélique inconnue ne voulait pas disparaitre, elle ne pouvait pas retrouver son apparence humaine… Comme si quelqu’un se moquait d’elle et de sa déclaration d’être humaine. Abattue, elle laissa tomber le démon, et décida juste de frapper dans un mur pour passer sa frustration.

« …alors qu’il aille au Diable. »

C’était peut-être la première fois qu’elle blasphémait en connaissance de cause. Et cela ne la choqua même pas. Elle avait juste envie de redevenir la guerrière sans reproches qui aurait juste ignoré cette tumeur vivante dans son paysage qu’était le Seigneur du péché.

Tumeur vivante ? Pas vraiment… elle s’était déchainée sur lui parce qu’il était la seule personne présente…

« … J’ai besoin d’un verre… »

Elle partit vers la cuisine chercher de l'alcool dans l'étagère du haut… mais se rendit compte du double tranchant de protéger les enfants des dangers de la bouteille. Sa petite taille rendait pathétique sa tentative d’aller chercher une bouteille en haut d’une armoire.

« …Même ça je n’y ai pas le droit. »

Elle s’asseya sur le sol de la cuisine, grandement exaspérée par tout ce qui se passait.

Une situation peu conventionnelle se déroulait en plein milieu de la cuisine du manoir. L’archange déchu et le chérubin étaient en train de boire à une vitesse alarmante une bouteille de rosé, s’échangeant la bouteille après chaque remplissage de verre.

Les deux anges, tombés à leur manière, semblaient ne même plus avoir envie de s’insulter ou de s’envoyer des piques. Assis sur le sol de la cuisine, le diable racontait ses soucis et son histoire à la petite ange, qui n’avait même pas la force de le faire sortir de nouveau.

Gabrielle noyait son mauvais souvenir toujours plus intensément dans une nouvelle gorgée. Elle se demandait si sa condition ne la rendait pas plus sensible aux effets secondaires de la boisson du démon, mais ça ne serait pas plus mal, elle arrêterait probablement de se renfermer.

« L’archange de la justice, rien que ça… Ceci explique cela quand j’y pense. Je me demandais souvent pourquoi le démon punissait le mal en enfer, et n’aurait pas préféré faire souffrir de bonnes personnes pour les faire basculer, j’imagine que c’est logique… »

Elle termina son verre, et décida de s’en reprendre un sur-le-champ, elle était encore trop sobre pour être calme et parler normalement. Elle regardait l'incarnation du mal dans les yeux, et utilisa son pouvoir pour regarder dans son être. Elle ignora les forces noires autour de lui, pour voir plus profondément : Elle n'y vit qu'un triste gris. Ni trop de mal, ni trop de bien? Pour une personne normale ce serait quelque chose de normal, mais pour un archange clamant toujours faire le bien, c'était étrange.

« Au final, vous êtes sûr de toujours défendre la justice ? Si vous incarniez ce concept à la perfection selon votre créateur, il n’aurait pas eu besoin de vous écarter. Si ça se trouve, vous avez changé de son plan initial sans même vous en rendre compte, et il n’a pas apprécié. Et si effectivement vous avez changé, vous êtes sûrs que la justice que vous défendez n’est pas juste une version pervertie de l’originale ? Personnellement je n’ai jamais rejoint le droit chemin en me faisant torturer pour l’éternité… J’irai même à dire que cela me mettrait plus en colère qu’autre chose. »

Elle soupira. Elle avait un peu le tournis, mais rien de grave, seulement le début de l’état pompette qui pointait le bout de son nez. Elle n’était pourtant pas fatiguée pour autant, elle avait juste envie de rester là, sans bouger, elle se sentait un peu respirer.

« J’ai toujours fait ce qui me semblait juste, même si ça pouvait me mettre en danger, ou si ça me blessait personnellement. Mais si une personne faisait le mal, et le regrettait sincèrement, je pense que lui pardonner serait le premier pas vers sa rédemption, il se torture probablement bien assez tout seul… »

Lagherta ne lui avait pas pardonné, à elle. Elle avait beau avoir dis l’inverse, elle sentait le ressentiment dans ses yeux à chaque fois qu’elle la voyait… Et à chaque fois, l’ange évitait son regard…

« …Mais j’imagine que pardonner n’est pas aussi facile pour tout le monde. »

Elle finit d’un trait son verre de vin, puis au moment de terminer son verre, regarda la bouteille.

« Vide… Je crois que je n’ai jamais terminé une bouteille aussi vite. »

Elle rigola légèrement, probablement l’effet de l’alcool, puis un peu plus fort. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas souri sincèrement, même si elle n’était pas tout à fait elle-même.

L'archange de la justice a mal jugé la dame, trop pompette pour l’agressé.
Elle commença tout d'abord par démonter la logique du seigneur des enfers comme elle avait démonté l'ego du pauvre Frédérick.
Quand elle eut fini de parler de l'inutilité de la torture éternelle, Louis repris la parole.

"Les Enfers sont une prison ouverte, c'est la culpabilité des âmes qui les font rester et c'est elle qui fixe la gravité de leur punition."

Puis Lucifer serre les poings reconnaissant son échec.

"Puis des hommes voulant le pouvoir ont fait des enfers un instrument de terreur pour contrôler les masses et les manipulés. Des saints étant pires que moi, le Démon."

Lucifer sortit une flasque remplis d'alcool provenant tous droit des enfers et il en but une gorgée, il en aurait bien donné à la dame si ça ne risquait pas de la tué sur le coups.
Il se tut ensuite pour écouter l'ange.

« J’ai toujours fait ce qui me semblait juste, même si ça pouvait me mettre en danger, ou si ça me blessait personnellement. Mais si une personne faisait le mal, et le regrettait sincèrement, je pense que lui pardonner serait le premier pas vers sa rédemption, il se torture probablement bien assez tout seul… …Mais j’imagine que pardonner n’est pas aussi facile pour tout le monde. »

Puis elle descend les rares gouttes de rosée dans son verre et elle regarde la bouteille.

« Vide… Je crois que je n’ai jamais terminé une bouteille aussi vite. »

Comblé son chagrin par l'alcool, c'est triste et dangereux.
Le démon ne compte pas aider l'ange à combler son vide en le remplissant du liquide que contient les bouteilles de l'étagère du haut.

" Si vos amis souhaitent le rester, ils vous pardonneront, même si au vu des circonstances ça n'a pas l'air facile.
En tout cas la professeur louve a l'air assez inquiète de votre état de santé actuel.
Vous avez aussi vos élèves qui posent des questions, ce qui prouve qu'eux aussi sont inquiet de ne pas vous voir. Vous êtes entouré de plein de gens qui vous aimes, ce qui est pas mal pour une dame d'un autre temps.
Vous avez raison pardonné n'est pas facile, mais l'amour et le temps font beaucoup de chose et il ne serait pas juste de les abandonnées comme ça.
Après vous allez devoir aussi vous pardonner à vous-même d'avoir faillis."

Il venait certainement de détruire à jamais sa réputation de parler d'amour comme cela, mais il s'en fichait, il se sentait suffisamment misérable de ce retrouvé sur le sol en train de déprimer avec une chérubin et de ce saoulé avec elle.

Après son discours sur l'amitié et l'amour, l'archange préfère laisser à la pauvre chérubine le temps de réfléchir. L'alcool n'est pas une habitude chez elle, son esprit doit déjà être bien embrumé et son tous nouveau petit corps ne doit pas aider.

Ce fut à ce moment où un étrange rayon rose vient le frapper tentant de plier avec succès son esprit à une autre forme d'amour. Un sentiment bien étrange que le démon n'avait pas senti depuis trop longtemps pour que se soit clair.
Totalement perturbé par ce changement rapide dans son équilibre sentimental, il voudrait bien mettre cela sur le compte du contenue de sa flasque et de sa bouteille, mais ce n'est pas la même forme de chose qu'il ressent lorsqu'il a bu.

Ce ne fut qu'après avoir fini de ranger sa flasque dans une poche de sa veste, qu'il se rappelle quand il avait ressentit ce sentiment.
C'était quand il était dans les bras de Samaël.
Mais ce n'est pas possible. Les gens ne tombent pas amoureux d'un coup comme ça.
Et de qui ?
Lucifer tourne la dette vers la jeune fille et retourne immédiatement de l'autre coté.
"Ce n'est même pas la peine de pensée à ça."

Très gêné et assez mal à l'aise, il essaye de penser à autre chose pour se changer les idées.
Ce sentiment insidieux serait agréable s'il n'était pas venue aussi rapidement et sans aucune raison de le ressentir.
Mais cela ne change pas le problème de la transformation de Gabrielle en gamine.

"Je dois avouer avoir quelques pistes pour vous redonner forme humaine, mais j'aurais aimé avoir l'avis d'un de mes frères archanges. J'ai bien un moyen de le contacter rapidement, mais il va falloir me faire confiance."

« Barbara ? Mais que- »

La chérubine n’eu pas eu le temps de répondre qu’elle était déjà attaquée par une lumière rose, une attaque que Lagherta avait apprise à la barbie allumeuse. Une sorte de sort d’amour, l’ange n’en savait pas plus.

Elle prit un moment pour reprendre ses esprits de cette attaque « furtive » de sa collocataire, puis tenta de se lever pour aller la rattraper, mais l’alcool mit à mal cette tentative. L’alcool ? Peut-être pas. Elle avait senti quelque chose de chaud naitre en son sein, pas de l’amour pour une personne, mais plutôt… comme si un regard aimant s’était posé sur elle, et que ce regard emplissait son être d’amour.

Elle avait peur de comprendre ce que Barbara venait de lui faire, alors elle se tourna lentement vers l’archange pour vérifier sa théorie.

Quand elle vit Lucifer, elle se sentit étrange, comme transportée dans un autre monde où ses problèmes n’étaient pas noyés dans l’alcool, mais dans l’amour. Un sentiment assez nouveau pour Gabrielle, qui, quand son regard croisa celui du démon, la fit tourner la tête le plus vite possible de l’autre côté, et Lucifer en fit de même.

« Je… désolé pour elle… J-je ne sais pas vraiment ce qu’il lui est passé par la tête… »

Elle se rendit compte un instant que le diable en personne avait rougi en croisant son regard, ce qui, combiné à son état second, la fit rire aux éclats.

« On dirait que même Lucifer en personne est sensible aux attaques d’amour de Barbara ! »

Elle continua de rire pendant un moment avant de se calmer, aucun des deux ne parlèrent pendant un moment, puis « Louis l’honnête » brisa le silence.

« Je dois avouer avoir quelques pistes pour vous redonner forme humaine, mais j'aurais aimé avoir l'ami d'un de mes frères archanges. J'ai bien un moyen de le contacter rapidement, mais il va falloir me faire confiance. »

Elle se tourna vers le démon, rougissant, toujours munie d’un sourire d’ivresse alcoolisée combinée au sort de Barbara.

« Est-ce que ça implique un pacte de sang ou un rituel satanique quelconque ? »

L'ange regarde le seigneur des enfers, sa tête est toute rouge et son sourire est abîmé par l'alcool.
Le démon évite de la regarder droit dans les yeux, l'effet du pouvoir de cupidon, le remplissant d'amour à l'idée même de savoir les yeux de la jeune fille posé sur lui.

« Est-ce que ça implique un pacte de sang ou un rituel satanique quelconque ? »

Le démon s'attendait à ce genre de question.
"Non, les pactes de sang est juste une forme de serment de parole inviolable et les rituels satanique un moyen pour les mortels d'utiliser de la magie demandant de l'énergie démoniaque.
La magie que nous allons utilisait est d'une nature plus lumineuse."

L'attention de l'enfant remplis d'amour Lucifer, il trouve cette sensation déplacé. Il a du mal à se concentrer.
Il s'éclaircit la voix, toujours les joue rosé.

"Disons que père a créer un lien entres les archanges, je compte utiliser ce lien pour contacté un de mes frères qui pourra sans doute nous donner plus d'information sur votre situation."

Lucifer se lève, titubant légèrement.

"Le seul problème, c'est que je ne possède plus de lien avec l'énergie angélique depuis mon exil.
Il va falloir que vous entrez dans mon esprit et que votre énergie alimente le processus.
Je connais une oniromancienne qui va pouvoir nous aider à servir de lien.
Nous les archanges ne dormons pas réellement, on médite très fortement en réalité, mais ça marche de la même façons."

Le visage de Lucifer reprend un peu de son calme et il se retourne vers la jeune femme.

"Je vous préviens l'oniromancienne est une démone, mais elle est une de mes plus loyaux serviteurs."

Non finalement son regard est vraiment insoutenable, le père des monstre le fuit à nouveau, gêné par sa propre faiblesse.
Si Furfur le voyais dans cet état il se moquerai bien de lui.

L’ange regardait stupidement son compagnon, ne sachant pas vraiment où placer son regard, elle s’amusait par contre de le voir gêné de par le simple poids de ses yeux. En plus, la sensation que ressentait la chevalière en regardant son camarade dans les yeux n’était pas si désagréable que ça.

Gabrielle se regarda les mains, et soupira un peu. Plus vite elle pourrait se débarrasser de cette enveloppe qui l’empoisonne, plus vite elle pourrait se remettre de ces histoires qui la parasitait.

Elle tenta de se lever pour suivre le mouvement enclenché par Luci, mais glissa en tentant de se lever. Finalement elle se replace en position assise sur le sol. Elle aurait pu demander à l’autre de la remonter, mais vu comment il avait eu difficulté à se lever lui-même, elle préféra ne pas lui demander cette faveur.

« Je… je crois que je vais rester là pour le moment. »

L’homme lui proposait une sorte de transe magique, ou quelque chose comme ça, pour entrer dans son esprit. Gabrielle n’essayait même plus vraiment de le suspecter de quoi que ce soit, elle n’était plus à ça près. Elle regardait juste l’homme en face d’elle parler de liens oniriques et d’autres choses comme ça…

Elle aurait pu le soupçonner mille fois de différentes façons, mais elle n’était pas assez sobre pour être sur ses gardes, alors elle eut un sourire timide en regardant celui qui avait réussi à rester debout.

« Pourquoi vous faites ça ? Vous n’êtes pas obligés. En plus j’ai des pouvoirs d’anges, vous êtes censé ne pas les aimer vu ce qu’ils vous ont fait… Pourquoi moi, alors ? Je ne suis qu’une descendante d’ange parmi d’autre non ? Il doit y en avoir des centaines comme moi, pourquoi j’ai ce traitement de faveur ? »

Elle commençait à trouver la sensation en regardant son compagnon insoutenable tant elle devenait forte, et décida de regarder vers le sol. Il faut croire que même ivre, l’ange avait gardé un semblant de timidité.

« Je n’ai rien mérité, j’ai juste tenté de vous jeter dehors sans raison à part ma colère… »

Après avoir fini son explication sur comment il allait faire, la jeune ange lui posa plusieurs questions.

« Pourquoi vous faites ça ? Vous n’êtes pas obligés. En plus, j’ai des pouvoirs d’anges, vous êtes censé ne pas les aimer vu ce qu’ils vous ont fait… Pourquoi moi, alors ? Je ne suis qu’une descendante d’ange parmi d’autres non ? Il doit y en avoir des centaines comme moi, pourquoi j’ai ce traitement de faveur ? »

Alors qu'elle se mit à regarder vers le sol, l'archange déchu s'approche d'elle.

« Je n’ai rien mérité, j’ai juste tenté de vous jeter dehors sans raison à part ma colère… »

Lucifer mit un genou à terre pour êtres à son niveau, il se baissa lentement pour éviter d'êtres déséquilibrés par sa tête en train de tourner.

"Je n'ai en effet aucune raison logique de vous venir en aide, mais en faut-il vraiment une ?"

Lucifer compris que s'approché et se mettre dans cette position était une erreur, le pouvoir de la dame rose avait d'autant plus d'efficacité. Il se posait d'ailleurs la même question, il ne pouvait ce pas mentir, ce n'était pas simplement parce que le dieu de la lune le lui avait gentiment demandé.

"Je sais que je ne suis pas obligé, mais s'il y a bien une chose de vrai sur ce que vous avez dit, je suis bien le seigneur des démons. Je me dois à chaque instant à agir non pas en tant que Lucifer, mais en tant que roi. Je ne peux pas simplement vous juger sur votre ascendance qui ne définit pas toute votre personnalité.
Vous valez même cent fois mieux que Michel, alors je vous punirez vous pour le crime d'un autre ?
Mais que vous le croyez ou non, pour une fois, je n'agis pas parce que c'est mon rôle, vous n'êtes pas une de mes sujets, je le fais parce que c'est la chose la plus juste à faire."

Dans un geste qui a plus une approche protectrice et paternelle, Lucifer mit doucement sa main sur le dos de l'enfant et lui prie la main, il l'aide doucement à se levé et la maintien pour ne pas qu'elle tombe.

"Vous dites ne rien mérité, mais je suis arrivé à l'improviste chez vous et je vous ai jugé sur des préjugés, il est normal de me faire jeter dehors avec une telle attitude.
C'est moi qui suis responsable de grief envers votre personne, c'est à moi de bien agir pour réparer mon idiotie et de demander votre pardon.
Mais je ne vous forcerais pas, je dois d'abord avoir votre accord avant de vous aider."

Gabrielle se sentait de plus en plus fatiguée, il fau croire que l’alcool ne lui réussissait vraiment pas, encore plus sous cette forme. Elle avait l’impression de s’endormir à chaque seconde qui passait…

« Vous n’êtes pas si mauvais que tout le monde dit que vous l’êtes, vous savez ? »

Elle commença lentement à glisser sur le côté, somnolant de plus en plus.

« Dites, je ne vous ai pas déjà vu quelque part… ? J’ai l’impression qu’on s’est déjà rencontrés avant… »

La petite ange continuait à glisser en regardant l’archange déchu. Elle n’avait plus vraiment de haine envers l’homme qui se dressait devant elle. Elle voyait juste un pauvre homme rempli d’amour pour elle… ça devait venir de Barbara… Mais Gabrielle voyait aussi quelqu’un qui avait échoué à faire la chose juste, et qui s’en voulait sincèrement.… Un peu comme elle finalement.

Les pensées de la chevalière se mélangeaient dans une sorte de grande fête qui avait lieu dans son crâne… plus exactement après la fête, où presque tout le monde rentre et que les nettoyeurs ramassent les déchets.

Finalement, sa glissade s’arrêta lorsqu’elle atteignit le sol, commençant doucement à fermer les yeux. Elle souriait à celui qui ne lui apparaissait plus vraiment comme un démon, mais comme un ami. Un ami ? Elle ne savait pas vraiment si elle pouvait le considérer comme cela, ou comme plus important, étant embrumée par le pouvoir de la furie en rose.

« J’ai un peu sommeil… Bonne nuit… »

La jeune femme finit par fermer les yeux, toujours sur le sol de la cuisine. Elle ne mit que quelques instants avant de dormir à poings fermés. Elle souriait légèrement.

Ou presque.

Elle entendait un bruit dans son esprit. Une sorte de « Sprotch ».

« Sprotch »
« Sprotch »
« Sprotch »

Elle était là, une lance de lumière à la main. Elle plantait et ressortait son arme de quelque chose qui ne ressemblait plus à rien, à part peut-être un mélange de chair et de sang.

Elle se déplaça vers un autre petit être. Fioré dormait paisiblement dans son lit, il bougea légèrement en entendant sa mère adoptive se rapprocher d’elle, mais ne se réveilla pas

« Sprotch »
« Sprotch »
« Sprotch »

La chevalière ressemblait à une alchimiste macabre, utilisant un mortier ensanglanté pour réduire en bouillie uniforme ses ingrédients.

« Ce n’est pas moi… »

Le sourire qu’elle affichait dans son sommeil s’était distordu, elle se retournait dans son début de sommeil, et de légères larmes se formèrent au niveau de ses yeux.

Après avoir fait sa phrase, le démon voit la magie de l'alcool agir sur l'enfant.

Elle finit par reconnaître que le seigneur du mal n'était pas si mauvais avant que son esprit à moitié dans le monde des songes devienne incohérent.
Sa chute est ralentie par l'archange déchue, le contact avec le sol fut doux et sans violence.
Elle finit par souhaiter bonne nuit au démon, abandonnant son esprit à Morphée, un sourire aux lèvres.

Le seigneur des enfers se retrouve à nouveau avec Gabrielle endormie. Peut-être que dans son incohérence son subconscient faisait allusion à la journée ou Lucifer avait retiré à l'ange sa malédiction du sommeil éternel.

Quoi qu'il en soit la chérubine s'est endormie dans les bras du démon.
Le seigneur des enfers replace l'enfant afin de la porté sans ennuyer son sommeil, pressant la jeune fille contre son épaule.
Il regarde les aura autour de lui et ressent les plus gros reste d'énergie angélique dans une chambre à l'étage. Il avance dans cette direction, se concentrant pour tenter de pallier aux effets de l'alcool.
Pourquoi s'embêter autant pour cette jeune ange ?
Le démon n'ai pas sûr que se soit dû à son idée de la justice, il y a sûrement un peu de l'attaque de la jeune fille aux cheveux rose.
Mais pour l'instant, le diable devait monter les escaliers.

...........

Il pousse la porte de la chambre de l'ange, il se tourne rapidement vers le lit.
Le démon tire les draps et allonge l'ange en faisant bien attention de ne pas lui froisser ses ailes.
Il s'occupe ensuite de lui retirer ses chaussures, les posant au pied du lit avant de remonter les draps sur elle de manière à ce qu'elle n'est pas froids.

Le démon recule ensuite lentement pour observer la scène.
L'enfant ne dort pas du sommeil du juste, elle s'agite, faisant des mouvement brusque, le sourire distordu.
Le démon se retourne et voie la dame rose qui l'observe du pas de la porte.
Il marche dans sa direction, son aura est instable et ne semble pas émaner de son corps, mais d'un corps intérieur.
Un costume ?
Le démon se rapproche d'elle, il l'aurait bien agressé pour l'avoir attaqué, mais cela serrai contre productif par rapport à Gabrielle.
Il cherche dans l'intérieur de sa veste et en sort une carte de visite de couleur pourpre qu'il tend à la femme aux cheveux rouge.
"- Donnais lui cela, elle devra le présenter au videur quand elle se sentira prête."

«.....Pas moi....»

À ses mots, ne sachant pas pourquoi le cœur de Lucifer se serra, mais il ne pouvait pas l'aider plus aujourd'hui. Elle avait surtout besoin de repos.
Il se retourne vers la jeune femme.

" Penser aussi à lui acheter de la crème glacée, surtout au chocolat.
Si ça peut l'empêcher de se couper les ailes, se sera déjà ça."

..........

Le démon sort de la maison. La femme rose, n'a sûrement compris que la vérité qui l'arrange dans ces intentions.
Les mortels pensent très souvent aux sexes, les immortelles ayant une vision différente de l'acte charnel.
Lucifer n'est même pas sensé êtres sexué à la base.
L'ange avait sûrement raison, avec le temps, il a dépassé ses attributions d'archange de la justice.
Qu'elle est donc son but alors ?
Mais quelle impulsion justifient ces actes ?
Une divine providence, une construction ancienne de son père ou est-il doué de libre-arbitre ?
Lucifer se posait ces questions depuis le moyen-âge, mais jamais personne ne les lui avait posé auparavant.

Le démon prie son téléphone.
" Allo Kiyo,
Tu vas bien ? ......
Oui, effectivement, je suis allé voir Gabrielle. Je peux effectivement l'aider, mais pour l'instant elle à surtout besoin de repos et de support moral......
Oh, on a juste bu ensemble, tu sais ce que ça fait d'êtres un adulte dans un corps d'enfant. Elle avait plus besoin d'une oreille attentive qu'autre chose......
Techniquement Kiyo, ce n'est pas une enfant et je ne pouvais pas la laisser se couper les ailes.....
Oui, c'est grave à ce point-là......
C'est un problème qui ne me concerne pas Kiyo, je ne peux obliger cette Lagherta de pardonner son amie, tous comme je ne peux pas obliger Gabrielle à ce pardonné pour ces actes.....
Oui, ma religion parle de pardon, mais ce n'est pas le pardon d'un dieu qu'elle à besoin, mais celui d'elle-même, elle a aussi besoin d'amis autour d'elle, pas d'un vieux et poussiéreux archange déchue....
Bon tu m'excuseras Kiyo, mais pendant que certain font tourner une école, moi, je dois faire tourner un pays et une boite de nuit, je ne suis qu'un archange, pas Shiva.....