Le claquement des bottes des malfrats anxieux et mal organisés résonnait dans tout les couloirs du building. Oh, ils pensaient certainement que ça serait le casse de leur carrière - un simple transfert de lingots dans une petite banque. On en voit tout le temps dans les films : un bon plan, quelques hommes avec plus de désespoir que de volonté, quelques flingues et explosifs, et ils pourraient retourner cette affaire toute entière. En serrant sa croix dans sa main et son Glock dans l'autre ; le quarantenaire transpirait à grosses gouttes, adossé à un mur proche de la porte que ses camarades faisaient de leur mieux pour barricader avec les moyens du bord. Un fracas annonça la fin de la manœuvre, car ils avaient réussi à renverser cette énorme armoire en métal renforcé à tomber pile devant les verrous. Deux ou trois de plus et cela devrait leur garantir quelques minutes de plus pour réfléchir à un plan de sortie.

L'homme cessa de s'accrocher à ses croyances et plaça un peu plus de son attention à ses actions criminelles, pestant envers lui-même son incapacité à rivaliser avec ce scénario incongru. Il s'empressa d'aider ses camarades d'infortune ; tous s'échangeant des insultes et se balançant le blâme l'un-l'autre pour ne pas devoir éponger la responsabilité de ne pas avoir prévu l'imprévisible. Car ce groupe s'attendait à voir une voiture de police arriver. Ils s'attendaient à échanger quelques tirs avec les forces locales, peut-être même devoir enlever un otage, mourir, dans le pire des cas !

Mais cette « chose » c'était différent. Ce qui les attendait, s'il les attrape, n'est pas quelque chose d'aussi honorifique que de partir dans une explosion chimique mal calculée, ou se faire couper la tête par un rônin qui s'est trompé d'époque.. c'était quelque chose de loufoque et irréel, dont leurs iris avaient toujours du mal à comprendre.

Le casse avait démarré comme tout bon flick commences – cinq gars masqués, arme au poing, barrières en place ; les mains en l'air.. rien d'anormal. Comme les lois de la nature le dictaient, les faibles tombaient à genoux, mains sur la tête, porte-monnaie en vue et peur peinturée sur le visage. La différence d'expression était satisfaisante pour ces hommes qui auparavant n'avaient certainement jamais ressenti une différence de puissance et de dominance aussi apparente que le jour où ils ont décidé de s'attaquer à des monsieur-tout-le-monde avec leur autorité exhibée sous la forme d'une arme à feu. Ayant aucun doute sur le fait que cette satisfaction enivrante ne serait que temporaire – avant l'arrivée des forces de police locale, en tout cas – les hommes s'étaient mis en action aussi rapidement et bruyamment qu'ils purent. Trois hommes dans la salle principale et les deux autres trimballant l'équipement de forçage des coffres directement dans la salle aux trésors.

Ce qui rendait cette tentative criminelle d'autant plus étrange, est à quel point cette banque en particulier ne symbolisait pas une « énorme » cible. Est-ce qu'il valait vraiment le coup de passer sa vie en prison pour un quart de ce que ces types auraient pu obtenir en s'attaquant à la cour des grands ? Ou bien peut-être y avait-il une raison supplémentaire que quelques lingots pour aller aussi loin dans une partie si inintéressante de Laurel.

Mais alors que l'employé au guichet pressait le bouton de sécurité avec aussi peu de discrétion qu'un hurleur des rues ; l'un des hommes armé ne put s'empêcher d'esquisser un sourire triomphant face à cette piètre tentative. Il n'allait pas lui crier dessus ou braquer son arme sur elle – il était simplement extrêmement satisfait de ses précautions par rapport à cette tentative de cambriolage ; et l'intervention rapide de la police faisait partie de ces plans. Le bouton que le préposé au comptoir pressait ? Raccordé à six différentes banques à travers la ville ; toutes coupées de celle-ci. Les téléphones portables des otages tombaient dans les sacs des hommes armés comme des petits pains alors qu'ils faisaient leur ronde pour s'assurer que les moutons restent groupés et misérables. La banque était virtuellement isolée du reste du monde pour les quelques minutes qui suivrons ; et la dynamite postée aux diverses entrées de celle-ci assurait également que personne ne tenterais d'entrer ou sortir par d'autres voies que celle qu'ils avaient mis autant de mois à creuser à la petite cuillère.

Alors que le son mélodieux de la perceuse renforcée annonçait le début du concerto de métaux meurtris pour les prochaines minutes ; Un malfrat quelque peu ivre au boulot et envieux de reluquer quelques dames dans leur plus piteux état, s'adonna à une énonciation très vocale de ses avis personnels sur les candidates du jour. Un vrai « classement » qu'il n'hésitait pas à crier en face de ses propres otages ; maintenant indirectement participantes au concours de l'otage la plus sexy du jour ; donnée par votre bandit au grand cœur, PNJ#57.

Il faut être réaliste, car nous sommes aux états unis, il y avait une pelletée de Fat/10 mais plus les standards de l'homme ivre baissaient et plus ces notes se faisaient généreuses. Quelques 4/10, 6/10... Le sourire commençait à gagner les lèvres du quinquagénaire aux manières rauques ; qui se grattait la barbe avec délectation. Il y avait du sang un peu plus frais, dans ces eaux – des jeunettes dans leur prime ! S'il n'était pas déjà à 100% sûr de finir en taule pour banditisme, il aurait certainement perdu quelques minutes à demander les papiers d'identité de certaines... malheureusement pour elles (et leur estime d'elles-même) le type était déjà foutu et en était pleinement conscient.

Une belle brune, latino, joli fessier, facile 7,5/10..  Ah et il y avait cette superbe rousse derrière les plantes, en train d'essayer de cacher sa crise de panique – avec la face qu'elle tirait, c'était du gachis, elle aurait pu être un 10....  Et bien sûr il y a cette belle blondasse, complètement nue, un peu plate, et armée entre les jamb--...

- Qu'est-ce qu---
- J'aime ton manteau, donnes le moi !

Cette tête... ce corps... ce .. truc entre ses cuisses – ça pouvait pas être un mec. Ou plutôt, pour se sauver quelques neurones, l'homme préféra penser qu'il était un peu pompette et qu'il n'était pas sérieusement en train de voir un type à poil, marcher vers un bandit armé, lui demander de lui passer son manteau en fourrure. Il fallut quelques secondes à l'homme masqué pour réaliser que ce nudiste cinglé était beaucoup plus proche qu'il ne devrait – affreusement proche, en fait, beaucoup trop pour qu'il ne puisse pointer son arme vers lui sans prendre quelques pas en arrière.

Mais le bandit n'eut pas le temps d'écouter ses instincts – des pas en arrière n'étaient même pas au programme, parce que ce bidule androgyne venait juste de lui chopper le col du manteau comme un guépard s'attaquant à une antilope. Il avait tellement de questions – « Comment est-ce qu'il est arrivé ici ? Pourquoi n'a t-il pas paniqué  comme le reste des otages ? Pourquoi il est nu comme un ver ? ». Tant de questions qui bousculaient son esprit déjà abasourdis par la boisson ; mais aucune d'entre elles ne lui faisait questionner son existence bien plus que le fait qu'il était lui-même en train de se faire racketter par une gnome naturiste au milieu d'une banque en plein braquage.

- Lâche-moi espèce de taré !! j'vais te flinguer !!
- En tant que Gentleman , c'est votre devoir de couvrir les épaules d'une lady qui a froid !
- QUELLE LADY !? Qu'est-ce que tu fous à poil !? T'as des fringues !! je les vois d'ici ! Tu les a plié ! T'as même mis un post-it avec ton nom dessus ! Te fous pas de ma gueule espèce de travel--

Mais ces détails physiques commençaient à sonner familier à cet homme. Enfin... il n'eut cette réalisation que lorsqu'il se rendit compte du fait que son arme à feu n'était pas simplement plus dans sa main---- mais qu'elle était à moitié dans la bouche de la blonde aux couettes à mi-chemin en train de lui arracher ses vêtements. Cette arme de poing... elle l'avait pas seulement mis dans sa bouche – elle était littéralement en train de la dévorer. Ses molaires s'étaient imbibées d'une énergie rougeâtre qui se plantait dans la l'arme à feu comme les crocs d'un alligator dans un biscuit ramollis. Sa poigne , également, était drastiquement différente de ce que son corps efféminé présentait – le quinquagénaire étouffait un grognement de douleur en sentant son poignet écrasé par la poigne quasi-férale de la créature aux yeux de lavande.

Mais après avoir remarqué un dernier détail... l'homme perdit complètement les pédales. Parce qu'entre ces manifestations étranges, l'alcool, et cette soudaine abondance de sang dans une zone non-appréciée de son assaillant, il fit une overdose de bizarreries et hurla de toutes ses forces. Parce que voir quelqu'un dévorer votre arme à feu sans saupoudrer de sel par-dessus n'est rien de spécial ; mais le voir devenir  moite et excité au fait même qu'il vous attaque, est définitivement un brin au dessus de ce qu'il pouvait supporter.

Les yeux roulant derrière son crâne ; le bandit ivre stoppa toute forme de résistance alors que ses camarades de crime se retournaient dans sa situation générale, prêts à ouvrir le feu ; mais trop confus pour presser la gâchette immédiatement. Tout ce qu'ils virent était leur partenaire de casse s'effondrer sur le sol dans une marre de fluide jaunâtre ; alors qu'il se faisait carotter son manteau par une silhouette féminine aux couettes blondes ; jetant dramatiquement le vêtement polaire par dessus ses épaules ; de façon ultra dramatique ; sous les yeux médusés d'une audience complète d'otages déjà traumatisés et de bandits qui n'avaient clairement pas signé pour faire face à ce genre d'opposition aujourd'hui...


C'était lui, dans toute sa splendeur. 159 centimètres de luxure pour 42 kilos de sexyness ; cheveux blonds comme l'or ; tournant sur lui-même et se stoppant théâtralement , pointant le doigt à la caméra avec l'autre main dans la hanche. Il exhibait ses dents de requin presque aussi fièrement que son manque de sous-vêtements et son excès d'enthousiasme dans les régions inférieures de son corps sculpté après vos trap yaoi favoris. Le criminel responsable pour la méchante sensation de tronçonneuse-dans-le-bide de San Francisco ; meurtrier de nombreux PNJs, Et champion incontesté de l'échelle d'autisme de la Heroe's SUP : Emily Ashford, l'Hydre du néant, Lesser Star.

Un grand silence se plaça entre cette présentation magnifique et perturbante ; mais ni les bandits, ni Emily ne bougèrent d'un cheveux. Les bandits partageaient désormais la même expression de désespoir et d'anxiété qu'ils avaient infligé aux otages, pour des raisons entièrement différentes.

- ….POURQUOI TU BAND----
- N'ayez crainte ! Populacisation de Laurel ! Parce que je ne suis totalement plus un terroriste ! Je vais vous sauver ! Je suis un héros maintenant ! Je peux faire exactement la même chose qu'avant mais maintenant c'est légal !
- Légal mon cul ! Tu vas te faire arrêter pour exposition indécente, espèce de pervers !!

Le fils d'Hydra se mis à rougir en re-pensant à ses quelques mois de prison, agrippant ses propres côtes comme s'il se livrait à une embrasse imaginaire avec un ou une partenaire de ces temps lamentables.

- La prison...ahh ~ … Une mixture culturelle si diverse et intéressante, tellement d'échanges d'idées, conseils, fluides, maladies, coups de couteaux...--
- MICHAEL, Récupères Gonzo ! On fous le camp !
- hors de question que je prenne des risques pour ce vieux con !

Et cela ne pris pas plus de quelques secondes pour que les premiers coups de feu soient tirés... mais étrangement, personne n'était surpris, dans cet échange, que ces armes à feu n'avaient aucun effet. Ces criminels avaient clairement vu la façon dont ce type avait bouffé la moitié du Glock de leur partenaire avec rien de plus que ses dents. Dans un monde aussi fou que celui-ci, complètement lier sa confiance à une simple arme, est en soi un inconscient. Les « pew pew bang bang » n'eurent donc aucune destination – aucune au sens litéral ; car les balles se tassèrent sur elles-même, violemment éclatées contre une couche de matière noire aux bordures rougeâtres ; solide comme un bouclier pare-balle. C'était une sorte d'aile ? Ou bien une queue (pas celle là) ; Cette tentacule noirâtre s'échappait du dos d'Emily et gigottaitt au rythme des coups de feu apeurés du criminel et de son partenaire qui prirent la fuite aussi rapidement que possible ; commençant à courir dans les couloirs pour alerter leurs deux autres partenaires dont la tâche de forçage des coffres n'était même pas proche d'être terminée.

Les otages firent donc face à une scène de braquage sans braqueur – juste un braque(mard de homard) qui se baladait  avec une tête d'hydre lui sortant du dos. La pigmentation de sa peau semblait réagir à cette manifestation quasi-démoniaque en apparence ; assombrissant sa couleur et ternissant sa chevelure dorée. Mains sur les hanches, le doté aux pouvoirs du néant souriait. Il pouvait entendre le « BIIP BIIIP BIIIP » incessant de son bracelet de cheville qui en ce moment même devait alerter la police et son gardien légal de son soudain « excès de zèle »...

Ce n'était plus vraiment une histoire de sauver ces gens d'un braquage ; mais plutôt de s'amuser autant que possible avant que les représentants de la loi et son tard-wrangler ne viennent gâcher la fête pour lui. Il s'étira de manière presque féline avant de dissiper cette tête d'hydre derrière lui dans un nuage rougeâtre ; avant que cette même énergie noire ne s'attache plutôt aux extrémités de ses doigts et ses orteils ; transformant ses ongles en véritables griffes courtes mais acérées comme des lames de cuisine.

- Un ! Deux ! Trois ! Quatre ! Cinq ! Six ! Sept ! Huit ! Neuf ! Dix ! ---- Prêt ou pas ! J'arriiiiive !


Les talons noirâtres agrippèrent le carrelage de la banque et mordirent sa surface, avant de sauvagement expédier le blond aux yeux démoniaques dix mètres plus loin en un battement de cil ; sa vitesse endiablée soulevant une bourrasque de vent ; laissant bouche-bée les otages qui virent la proie devenir chasseur en un claquement de doigts.

Et ce retournement de situation.... il s'était pleinement illustré lorsque l'un des deux fuyards perdit le contrôle d'une de ses deux jambes. Son champ de vision devint extrêmement clair et étendu, alors qu'il pouvait sentir son corps être tiré en arrière comme aspiré par le vide spatial --- mais ce n'est qu'illusion ; c'est réellement rien de plus qu'une tentacule noire autour de sa cheville, qui l'élève dans les airs et le jette brutalement face contre un casier ; laissant une marque cramoisie contre la surface métallique. Pas mort, mais presque ! Emily faisait de grands progrès. Le petit blond aux dents de requin sautillait sur place ; tentacules dorsales dansant dans tout les sens en brûlant sa propre peau. Contrairement à ses proies, il était jovial ; libre, dansant ! Il sifflait nonchalamment en voyant le dernier fuyard tentant de contacter ses deux camarades, de plus en plus proches du coffre fort.

- Si j'étais pas grondé par le gouvernement, j'aurais pu garder tout ça pour moi...hmmm... !

Ses yeux se baladèrent sur le contenu du coffre-fort. Pas de brigand à l'horizon, juste une machine de grande taille, fermement plantée dans les jointures du coffre. Celui-ci était salement endommagé ; suffisamment pour qu'on puisse voir quelques billets désordonnés et probablement abîmés se déverser de l'ouverture. Le blond eut un sentiment de mélancolie par rapport à cette machine ; alors qu'il posa ses doigts rougeâtres sur le rebord de la porte du coffre-fort ; puis fit glisser ses doigts le long de la fente... délogeant l'outil et flanquant la porte grande ouverte dans un fracas assourdissant. Tout ce que ça aura pris à Emily pour atteindre le but des bandits... c'était une simple caresse de son indexe. Il gonflait les joues face à ce mur de flouz, regrettant intérieurement de ne plus être en mesure de se livrer à ce type d'avarice.

Mais ça avait eut le mérite de le distraire suffisamment pour qu'il ne remarque que trop tard les nouvelles traces de sang qui peinturluraient le sol derrière lui. Aucun doute là-dessus, ça venait du type qui venait de se manger un casier ; et au vu du pantalon mouillé délaissé juste là.. il avait dû emmener son partenaire avec lui à cloche-pied aussi.


….Et la suite, vous la connaissez déjà. Ils avaient renversé quelques casiers devant la porte de la deuxième chambre de stockage ; et farfouillaient tout les murs pour retrouver la trace de leur route de sortie. Ils avaient méticuleusement passé tout ce temps à essayer d'assurer leur échappatoire.

Malheureusement pour eux, la fonction que cette route de secours allait remplir, n'était pas significative de fortune, mais plutôt de survie. Ce « truc » n'avait visiblement aucun remords à gratuitement blesser des criminels qui ont déjà baissé les armes. Car même s'il avait crié être sous le signe de la justice et des héros... n'importe qui qui ai passé suffisamment de temps aux alentours de cinglés comme ceux-ci saurait parfaitement à quel point la définition du mot « Juste » peut être façonnée et subjective. Alors ils tapaient aux murs, cherchant où exactement se trouve celui qui sonne creux. L'un d'eux, pour sûr, détenait la clé de leur survie. Un toc... un autre toc ; Toc Toc.... Boum.. Aïe... Lâche-moi... Maman -  ces murs disaient des choses étranges.

- …

L'un des murs était effectivement un peu creux. Et par « creux » j'entends « il y a un trou béant sur toute sa non-surface ». Sous les yeux désespérés des brigands, ils purent observer leur opérateur extérieur, manger le sol avec plus de voracité qu'un habitant du tiers-monde face à un Happy Meal. Il fit quelques ricochets sur le sol avant de glisser sur son propre visage ; fesses en l'air et main droite plus tordue qu'un lit de bambin passé au rouleau compresseur. La lumière pénétrait de plein fouet à l'intérieur de la bâtisse, alors qu'une petite silhouette féminine se plaçait devant le rayon de lumière, à quelques mètres de l'entrée du tunnel. Le fou furieux, il est là, devant eux, dans toute sa nudeur.

À l'autre bout de la pièce, ils pouvaient entendre la police tenter de pénétrer la pièce ; mais ne pouvaient pas à cause de tout les meubles qu'ils avaient placé devant. C'était une attaque en épince – La police, ou cette « chose »... les brigands prirent le choix le plus logique et s'enfuirent aussi vite que possible en tentant de déplacer les décombres pour accélérer leur propre capture ; au déplaisir d'un Emily qui se voyait de plus en plus frustré.

- Police ! Sortez de la pièce immédiatement, les mains en l'air !

Le fils de l'hydre pesta, joues gonflées ; détournant le regard avec un profond mécontentement. Le bracelet à sa cheville s'était arrêté de biper ; et la lumière LED avait tourné orange. C'était déjà la fin de l'heure de récréation... retour à la maison.

Quelques mois auparavant ; une multitude de criminels avaient été appréhendés après une très soudaine mesure de renforcement des forces armées de la ville. Le business des Jokers n'étant plus complètement une initiative sur laquelle se reposer ; c'est au gouvernement que ces chasse-à-l'homme commencèrent à appartenir. Emily, comme beaucoup d'autres criminels, finis par se faire attraper et mettre sous les verrous pour ses crimes. Et des crimes... il en avait une ribambelle, bien trop pour proprement compter. Assez pour le mettre derrière les barreaux pour le reste de sa vie. L'arrestation elle-même avait été planifiée près d'un mois en avance et était  le résultat d'une capture sans confrontation directe. Car le pouvoir de Lesser Star ; était une abomination destructrice dont l'unique nature est de consommer et anéantir. Une chance que son utilisateur soit extrêmement insouciant ; et bien trop tenté par des pâtisseries pleines de sédatifs.


Son premier crime a eut lieu extrêmement tôt dans sa vie – à l'orphelinat. Apparemment inconscient de sa force latente, un Emily de 6 ans entra dans une dispute avec un camarade de classe, et perfora son estomac d'un coup de poing, le tuant instantanément.

Vint ensuite le centre de redressement pour jeunes délinquants, ou deux autres victimes s'ajoutèrent à sa longue liste de crimes mortels. C'est à partir de cet incident en particulier, que les futures détentions d'Ashford devinrent des cas de strictes isolements.

Et c'était une solution qui marchait en partie – jusqu'à sa crise d'adolescence, où ses capacités commencèrent à devenir hors de contrôle et dépassaient ce que la technologie de l'époque pouvait encore contenir de manière consistante. L'envie de faire des rencontres et de rencontrer « l'amour » eurent commencé à obséder le criminel en début de puberté. Bien qu'il n'y eut pas de victime pour cet incident – L'adolescent eut finalement compris que ses menottes n'étaient pas magiques et que ses pouvoirs fonctionnaient même lorsqu'il ne les portait pas. Alors en plein milieu de la journée, durant une balade matinale dans la cour, il décida de simplement se propulser à du sol jusqu'au plafond de la bâtisse et prendre la poudre d'escampette, à la recherche de la personne qui fera vibrer son cœur.


La liste des crimes, à partir de ce jour là, devinrent beaucoup plus réguliers et beaucoup plus intentionnels. Emily avait d'abord rejoins un gang de rue, où ses victimes étaient principalement des membres de gangs rivaux  - puis ses propres alliés. Il s'est ensuite enrôlé comme sous-fifre dans la mafia Lumetta en tant que « Nettoyeur »; avec pour tâche de dévorer des cadavres de règlements de comptes jusqu'à ce qu'il ne reste plus un seul os sur la surface de la planète. Cependant ; après avoir été repérer à fureter dans une base de recherche spatiale de Laurel ; Emily a été abandonné par la mafia et livré à lui-même à nouveau. Durant tout ces événements, le nombre de victimes d'Emily ne fit que s'allonger, avec des cibles allant de malfrats à loyaux serviteurs du pays – le néant avait emporté le bon comme le mauvais, sans aucune discrimination.

Emily avait également été aperçu à San Francisco, le jour où le Kaiju marin eut balayé la zone de la carte. Il faisait partie des nombreux dotés à s'en prendre directement à la bête ; et les malheureusement-moins-nombreux survivants de l'attaque. Son hostilité envers la bête, en revanche, n'était pas dû à son sens de responsabilités ; mais plutôt à cause d'un enrôlement accidentel de l'armée qui transportait des dotés volontaires par hélicoptère. Le doté avait apparemment eut le béguin pour une victime du drame et décidé de détourner l'un des hélicoptères pour y sauver cette étudiante – en massacrant tout les soldats sur son chemin à l'exception du pilote. Bien que celui-ci assure que c'était un cas de légitime défense.. sa stabilité psychologique ne permet pas réellement de considérer ça comme un argument de valeur.

La dernière apparition publique d'Emily remonte à un incident isolé, dans un quartier résidentiel au Sud-Est de la ville. Il avait apparemment été une fois de plus guidé par le fil rouge du destin après s'être enrôlé dans un emploi temporaire comme vendeur de voitures chez un concessionnaire en utilisant de faux papiers d'identité, et serait tombé amoureux d'une collègue. C'est – de manière débattable – le seul cas de figure où Emily Ashford eut mis ses capacités au service d'un autre ; même s'il s'agissait du résultat d'une étendue atteinte à la vie privée : Après avoir stalké sa collègue pour quelques mois ; il était présent lors de la tentative d'un autre serial-killer qui observait sa collègue et qui avait décidé de la transformer en statue de pierre. Ces deux meurtriers eurent donc une confrontation sur la voie publique. L'affrontement sanglant fut témoigné par près d'une cinquantaine de passants ; et s'est achevée par la victoire d'Emily, qui décapita le manipulateur de ciment, au milieu de la baie.

En 2018 ; Emily Ashford eut été officiellement arrêté et mis en détention dans une prison de très haute sécurité, dont la garde était assurée par la S.A.D. Pour la première fois, l'équipement fourni et la sécurité générale de la bâtisse permirent une détention sans cafouillages ni victimes. Emily était complètement incapable d'utiliser ses capacités, avec ou sans menottes spéciaux. Mais même hors de mesure d'utiliser ses capacités ; sa psychologie hostile restait intacte – le détenu était très facilement énervé par la moindre remarque, ou voudrait s'adonner à des actes indécents en plein milieu d'une escorte.


Lors d'un interrogatoire, Lesser Star donna plus de détails par rapport à son enfance dont il se souvenait quelque peu. Il confirma pour commencer qu'il n'était pas entièrement humain ; et qu'il n'était certainement pas né sur cette planète, voir dans ce monde. Il décrivait sa mère à la fois comme un gigantesque dragon à plusieurs têtes ; mais également comme une « THICC BOOTY TH0T » - ce qui semble se traduire comme une femme très charmante et aimante. Ses souvenirs de son père en revanche étaient plus distants. C'était apparemment quelqu'un de détaché de lui et sa mère, car contrairement à eux, il était humain – un pêcheur visant à quitter les limbes, qui avait fait l'erreur de céder à ses pulsions reproductives avec simplement n'importe quoi qui avait l'air suffisamment humain à ses yeux. Mi-homme, mi-Hydre infernale ; c'était la conclusion faite sur la nature des pouvoirs de Lesser Star. Le reste n'est que supposition ; et même s'il avait été méticuleux dans son récit de son passé... ce ne serait pas la première fois qu'Emily ment pour se rendre intéressant.


Et c'est également durant cette détention que des qualités plus « humaines » d'Emily firent surface. Durant les événements sociaux entre détenus ; il ne prenait une attitude hostile que quand provoqué, et semblait exhiber un certain sens de moralité dans ses actions, même quand elles devaient finir par ressortir en violence. Et ces patterns sociaux étaient nécessaires à ce qu'un certain scientifique développeur d'armes voulait, pour proposer ses plans d'utiliser Emily à des fins expérimentales. Parce qu'un certain ratio des crimes d'Emily représentaient des actes d'altruisme ou de légitime défense ; cet homme était désireux de lui donner une seconde chance tout en lui donnant également un coup de pouce avec ses recherches.

Cet homme est connu sous le nom de « Daddy » et est un scientifique (comme beaucoup) très excentrique et perturbé. Ses recherches tournent autour du sujet général des dons super-naturels qui voient le jour au sein du corps humain. Bien que l'idée générale d'une évolution naturelle de l'humanité ai été accepté comme gospel par la société, il estimait cette idée non-suffisante. Il aurait été plus que qualifié pour rejoindre les organisations de recherche les plus prestigieuses du monde – mais tout comme son apparence simultanément anonyme et très connue le suggèrent ; c'est un homme qui aime marcher sur la ligne entre lumière et ombre pour explorer toutes les possibilités qui s'offrent à lui. S'attacher au gouvernement comme un nouveau-né au téton de sa mère représente bien trop de restrictions et de possibles censures ; mais complètement sombrer dans l'illégalité pourrait raccourcir sa durée de vie en liberté et ses chances de vieillir jusqu'à 90 ans sans devoir devenir une passoire.

C'est donc avec ses recherches solitaires et ses très rares apparitions publiques que Daddy s'est forgé un nom dans la communauté scientifique. Nulle ne sait exactement comment il se procure son matériel, où il vit, ou même où il a étudié auparavant... juste « un type qui est apparu , un jour » il y a vingt ans.

Ses travaux ont de nombreuses fois aidé à la finalisation d'armes spéciales utilisées aujourd'hui par les forces de l'ordre – et dernièrement de la S.A.D ; aussi loin que les blueprints certifient de sa participation. Et ce talent ne lui avait pas seulement valu une reconnaissance de l'institut, mais aussi un très anxieux regard suspect. Quelqu'un qui sait autant, serait un ennemi très redoutable, s'il venait à tomber entre de mauvaises mains. Alors Daddy s'était simplement dit que devoir vivre sa vie comme s'il avait constamment une paire d'yeux dans le dos, n'était qu'une adaptation nécessaire à adopter, afin de préserver sa liberté civile et scientifique.

Et depuis ces quatre dernières années, ses études sur les dons ne ciblaient plus seulement leur nature – mais leur utilisation par l'humanité. Car tout les dotés peuvent être humains, mais pas tout les humains peuvent être dotés .. l'une des nombreuses raisons pour laquelle le nom d'Altéré eut entré le jargon publique. Ce désavantage.. il ne l'appréciait pas beaucoup ; car il en était personnellement victime. Une jalousie interne qui poussait Daddy à se poser le même genre de questions que l'inventeur de l'avion songeait dans sa folie, en observant les mouvements gracieux des oiseaux dans le ciel. Daddy voulait un don – mais plus qu'un don, il voulait tout les dons du monde entier, et il voulait le monde entier de pouvoir également connaître cette évolution.

En 2016, Daddy avait finalisé le prototype de sa machine d'extraction, raffinement et exploitation de don. Rien d'officiel ou de publié (jusqu'à récemment) ; il s'agissait d'un appareil doté de multiples seringues stérilisées, un système de pompe ; trois chambres de décontamination et traitement ; des fioles vides, un canon, et tout un tas d'étranges mécanismes si élaborés qu'ils semblaient alien en apparence. En prélevant un minimum d'un litre de sang de doté ; cette machine pouvait émuler les fonctions naturelles de leur utilisateur, et reproduire une fraction de leur véritable pouvoir sous la forme de « munition ». Pour exemple.. un utilisateur de flamme, avec son sang prélevé, pourrais causer à cette machine d'être capable de générer une faible salve de flammes.

Et bien que des prototypes plus avancés et efficaces de cette machine aient été produits avec le temps ; ils n'ont jamais été donné au publique, ni à qui que ce soit d'autre que Daddy pour ses propres projets. Leur existence, tout court, est un secret complet qui n'est entretenu qu'entre le scientifique et ses volontaires de participation / ses cobayes. Cette anonymisé est préservée par un contrat qui stipule que ces recherches peuvent être développées aussi longtemps qu'elles fournissent périodiquement des résultats utilisables par la société et qu'aucune victime ne soit faite. Et via ce procédé – la vente de ces résultats – de nombreuses machines plus avancées apparaissent sur les armoires des magasins, ou dans les armureries de la police.

Et Emily Ashford.. il était l'objet de l'obsession de Daddy depuis le jour où il avait été témoins de son combat contre le manipulateur de ciment. Cette matière noire que le fils de l'hydre était capable de manipuler ; l'avait complètement fasciné. Une arme qui ne laissait aucune bavure, aucune trace .. mais plus que ça – c'était un portail, un portail vers un monde que personne ne connaît et ne connaîtra jamais.


Le fâcheux résultat de l'affrontement à mort d'Emily Ashford et du serial-killer ConcreteMan, était l'exécution publique du criminel, qui choquèrent bien des passants et causèrent d'énormes travaux de réparation. Mais l'avantage qui en eut résulté, était l'occasion pour Daddy de faire marcher ses relations pour se frayer un chemin jusqu'à la morgue où s'était conduite l'autopsie du Serial Killer. Il n'avait pas interagis avec le corps à proprement parlé, ni gêné les experts lors de leurs travaux sur le cadavre.. il eut simplement noté des choses que même ces médecins légistes purent constater avec stupeur – qu'il n'y avait aucune claire trace de coupure, brûlure, déchirement, nécrose... rien. Toutes les blessures de l'homme, à l'exception de deux ; étaient le résultat de parfaites annihilation de tout composants jusqu'à une certaine marge. C'était tout simplement comme avoir « gommé » ces parties du corps du Serial Killer.

Mais ce qui doubla réellement l'intérêt du scientifique fut ces deux blessures imparfaites, en particulier. Car celles-ci n'étaient pas seulement maladroitement formées – elles étaient aussi recouvertes de matériaux qui n'avaient rien à faire là. Des plaies infectées dans lesquelles il pouvait voir des éléments complètement absents de la scène de crime – voir de la zone de Laurel toute entière. Incrustés dans la peau se trouvaient des cristaux de glace ; d'étranges minéraux, de l'herbe, poussière ; et plus bizarre encore – le doigt coupé d'une personne décédée depuis cinq ans.

Le pouvoir d'Emily Ashford, le Néant Vorace, peut être utilisé pour ouvrir des rifts dimensionnels ; Daddy en était maintenant entièrement convaincu.

Et comme pour toutes recherches en accord avec son contrat d'anonymat ; Daddy s'était assuré de présenter cette découverte aux autorités concernées, s'il était désireux de pousser celle-ci plus loin peu importe le procédé. La S.A.D, dans le cas présent, était l'organisation à laquelle le scientifique devait référer. L'homme masqué et vêtu de noir de la tête aux pieds, s'était présenté à la prison quelques mois après l'arrestation d'Emily Ashford afin de lui laisser un peu de temps pour générer des actions favorables à sa libération partielle... et ce fut en partie efficace. Mais pour ça, Daddy se devait de faire ses preuves face à l'une des plus coriaces organisations de Laurel ; et il allait en être l'avocat du diable.

- C'est un rapport intéressant ; Cependant, le détenu est bien trop instable pour être retiré de son état de captivité ; et encore moins d'être autorisé à réutiliser ses facultés naturelles.
- Emily Ashford est un altéré poussé par ses désires destructeurs naturels. Peu est connu à propos de l'Hydre, outre les légendes antiques ; mais il ne serait pas exagéré de faire l'assomption que son attitude quasi-férale face à danger, est une réponse naturelle. Sous la garde d'un gardien légal et expérimenté, ne pourrait-il pas être placé en liberté provisoire ?
- .. Qu'est-ce que nous aurions à gagner à coopérer avec ces études, exactement ?
- Le néant que Mr.Ashford utilise, n'est pas exactement pareil qu'une singularité – En son point culminant, c'est un portail vers une dimension spécifique où absolument rien ne peut exister. Un trou dans le continuum espace-temps, qui effaces absolument tout ce qui interagis avec. La blessure majeure trouvée sur le corps de ConcreteMan – c'est à dire la partie manquante de sa tête jusqu'à sa nuque – était tout simplement effacée, pas pulvérisée ou atomisée – simplement disparue. Les extrémités de la plaie semblaient également être complètement cautérisées instantanément, ne créant absolument aucune hémorragie. Le corps de cet homme a simplement réagis comme si cette tête n'avait jamais été une partie de son corps pour commencer. Ça, est le « point culminant ».. là où le Néant Vorace est entièrement concentré ; là où le don de Mr.Ashford est à 100% utilisé pour tuer – pour « gommer » ce qu'il veut détruire.

L'homme masqué croisa les jambes sur son siège, semblant se remémorer.

- J'étais présent en chaire et en os lors de cette altercation. Lesser Star avait saisi le visage de ConcreteMan et concentré toute cette énergie destructrice autour de sa paume ; et anéantit sa boite crânienne dans une explosion qui créa un trou partiel dans la baie. La surface de l'eau , elle-même , semblait agir comme s'il y avait un drain placé au fond, pendant quelques instants. Si l'eau se déversait..
- Vous voulez dire que l'eau a réagis comme s'il y avait une autre destination ? Un changement de gravité ?
- Précisément. Mais tout comme les deux blessures imparfaites trouvées sur le corps du tueur en série ; leur temps d'action n'étaient que temporaires. Parce que la surface de l'eau n'était pas la cible d'Emily, et probablement trop loin du véritable point culminant de l'attaque. C'est sur ces effets « imparfaits » que j'aimerais poursuivre sur les raisons pour lesquelles j'aimerais poursuivre des études sur le détenu.

L'homme posa sur la table quelques petits sachets fermement scellés par un ruban de sécurité – ils provenaient tout droit d'un département policier de Laurel. À l'intérieur se trouvaient divers matériaux prélevés sur les extrémités des plaies imparfaites du cadavre.

- Cet annulaire a été identifié comme appartenant à un homme nommé « Jacob Halberg » ; décédé il y a cinq ans, en Jamaïque. Le doigt a été séparé du corps de l'homme ; bien qu'il n'a été reporté nulle-part d'un tel handicap avant sa mort. La plaie possède exactement la même forme que la partie amputée. Sur la droite, ce sont deux cristaux d'Ichnusaite ; un minerais extrêmement rare qui n'a été vu pour la dernière fois à La Sardaigne, en Italie. Celui qui se trouve sur le côté du paquet semble aussi être partiellement attaché à une sorte de porte-clé représentant une girafe... Sachets 3 à 5 présentent différents types d'herbes séparés par zones climatiques drastiquement différentes. Et sur une partie arrachée de la veste , se trouvait le portefeuille de ConcreteMan dont vous trouverez une photo juste ici – la pièce à conviction est entrée en stade de combustion spontanée quelques minutes après la prise de la photo. Ça a probablement mal réagit à la lumière – peu importe quelle matière avait fusionné avec le contenu du portefeuille, devait être hautement combustible.. ce qui se trouve là-dedans n'en sont que les cendres.
- … C'est...--
- Tout ces éléments présents sur le cadavre, n'étaient pas sur lui au moment de son agression. Inutile de renforcer le fait qu'il y a eu de chances que cet homme se soit procuré plus de minéraux d'Ichnusaite qu'il n'en ai jamais été découvert – ou bien ai été déterrer le corps d'un homme en Jamaïque et se balader avec dans sa veste... La corrélation entre toutes ces choses est la suivante...



L'homme posa ses coudes sur la table, entrelaçant ses doigts ; observant le visage confus des employés ; alors que le boss semblait profondément intéressé par ce développement.

- Le Néant Vorace est un champ de téléportation ; qui, une fois raffiné, peut déplacer des éléments d'un endroit à un autre sans complètement les annihiler. Si le pouvoir est utilisé à 100%, il enverra ce qu'il contiens à l'endroit le plus éloigné de l'univers – le néant. Mais s'il est suffisamment réduit – s'il peut être réduit à un million de fois sa force destructrice initiale... il pourrait envoyer un cargo à l'autre bout du monde sans la moindre trace de déplacement. Il pourrait déplacer un équipement d'études directement vers une autre planète... Un déplacement instantané à travers l'univers tout entier ; est ce que ce pouvoir pourrait offrir au monde ; s'il était contrôlé au bien au delà de ce que la simple insouciance destructrice de son utilisateur peut faire. Le cerveau d'un être humain est limité dans ses capacités et ses ordres d'exécution ; mais une machine pourrait utiliser ces capacités infiniment plus précisément. Lesser Star n'a exhibé que trois aspects de son pouvoir .. et ils me semblent être les trois seuls états qu'il peut contrôler en tant qu'être-humain. Tout ou Rien, Une matière solide, ou une zone inexistante – comme contrôler l'opacité de la réalité elle-même.

Dans le reflet du casque futuriste du scientifique ; les membres de l'organisation semblaient ouvrir le débat avec un certain degré de ressentiment. Il s'agit, après-tout, d'un criminel qui n'a montré aucun regret par rapport à ses victimes, décimant parfois de bons soldats voués à servir leur pays avec honneur sans y montrer une seconde d'hésitation. Emily restait, malgré tout ses développements sociaux et récentes prouesses morales, une bête démoniaque équipé du symbole de la destruction personnifiée.

Mais éventuellement.. ces discussions et négociations amenèrent à un développement positif pour le scientifique et son sujet d'expérimentation. Parce que la même science qui a massacré des milliers de personnes à travers les temps, en a sauvé bien plus par la suite. Un système de téléportation universelle pourrais permettre bien plus que d'amener quelqu'un ou quelque chose à une certaine destination – transporter des organes, évacuer des victimes ; tenir dans la paume de sa main la poignée d'une porte de sortie à l'autre bout du monde.

Une découverte telle que celle-ci, menée à bien, faisait partie des très nombreux projets ambitieux de Daddy. Même si Emily n'était pas son seul « projet » en rapport à l'étude et exploitation des dons ; il était assez haut positionné dans la liste de ses priorités ; Suffisamment pour organiser tout ces plans pour le faire sortir sans perdre plus de temps que nécessaire.

Le S.A.D n'étant pas une organisation en mesure de forcer ses décisions sur les détenus ; le sujet fut proposé à Emily sous la forme d'une « offre ».. une offre constituée entièrement par Daddy, qui avait dors et déjà concocté un plan entièrement ficelé par rattraper ce rejeton de la société qui n'avait pas réussi à s'adapter avec ses congénères humains. L'homme masqué se tenait de l'autre côté de la glace, face au criminel. Le blond semblait être extrêmement intrigué par la présence de l'excentrique sosie des Daft Punks, comme un enfant dans un magasin de jouets.

- Emily Ashford. Je suis venu aujourd'hui pour te faire une offre que, je pense, tu trouveras intéressante, au vu de ta détention à perpétuité---
- Tu penses que je tue pour aucune raison, hein.

Intrigué, le scientifique se tût un moment. Le fils de l'hydre infernale semblait adopter une expression anormalement mature, alors que ses yeux perçants se rivaient sur les jointures du casque de l'homme aux promesses alléchantes.

- Si une personne veut te voir partir, c'est normal de vouloir la faire partir. S'ils pouvaient le faire, ils le feraient. Si tu peux le faire et qu'ils ne peuvent pas, c'est tant pis pour eux ; c'est simplement de leur faute pour avoir commencé à vouloir t'anéantir.
- Tu penses que la malice initiale est justificatrice de toutes conséquences ?
- Si quelqu'un veut te tuer, il y a aucune raison de se sentir mal de les tuer.

Comme il l'imaginait, Emily avait effectivement un sens abstrait de la justice .. mais un sens malgré tout. Ce n'était pas une bête qui dévorait les innocents sans aucune raison – il avait une idée enfantine de causes et conséquences démesurément violentes. Ce n'était rien de rare, et certainement pas pour un homme qui a déjà personnellement travaillé avec des êtres vicieux et pervers par le passé.

- Quelles étaient tes raisons pour attaquer les représentants des forces de l'ordre de San Francisco ? Ceux qui sont venus récupérer les survivants ?
- Ils allaient me flinguer, et Elle avec.
- Tu prétends à la légitime défense ? Tu sais qu'il n'y a qu'une personne qui pourrait témoigner de ton innocen--
- Y'a pas d'innocence, c'était fun.

Le scientifique marqua une pose ; ses yeux virant vers le bandana bleuâtre enroulé autour de la main du petit blond.

- Je vais être directe avec toi ; Lesser Star. Je désires expérimenter avec ton pouvoir. Une liberté partielle t'es offerte sous trois conditions que tu devras respecter si tu souhaites revoir la lumière du jour avant tes premiers cheveux blancs. Mes raisons, et les détails des expérimentations ; sont des choses que je ne suis pas autorisé ou ne souhaite pas partager. La première clause est que tu acceptes de fournir des exemplaires non-létaux de certaines prouesses utilisant ton don, ou certains fluides renouvelables de ton corps – salive, sang, urine, ce genre de choses ; quand demandé.

Voyant la main d'Emily se diriger vers son entrejambe, il sentit nécessaire d'appuyer le dernier point de façon plus claire.

- Excepté ceux-là.
- Ah...
- La seconde clause est que tu devras accepter d'être supervisé par un gardien légal ; et porter un bracelet GPS qui mesurera diverses données à ton propos ; y compris les moments où tu décideras d'utiliser ton don en dehors des zones d'expérimentation. Si certains facteurs sont réunis – tels que des signes montrant une hostilité évidente, en prime des signes d'utilisation de ton don ; Les forces de Police viendront après-toi. Tu devras te rendre sans présenter de résistance, afin de conserver les termes accordés. Libre à toi de t'engager dans des mesures défensives non-létales et non-vicieuses si tu te sens menacé par un agent que tu détermines corrompu ou dangereux pour ta propre vie.
- …
- Et finalement , la dernière clause -

De façon presque théâtrale, l'homme masqué pointa le jeune homme du doigt. Sa poigne était tellement forte qu'Emily pouvait entendre les supplices du caoutchouc de son gant de l'autre côté de la barrière.

- Tu rejoindras l'institut destiné à l'apprentissage de l'utilisation des dons d'altérés, la Heroe's SUP ; afin de prendre contrôle de tes pulsions destructrices, et apprendre à rédiger ce sens de la justice primal vers un idéal qui te permettra de vivre en société. Tu seras supervisé par un homme que tu as déjà rencontré par le passé – le médecin scolaire de l'institut qui s'est porté volontaire pour être ton gardien, Yashiro Nana. Cependant, les conditions de ta réhabilitation incluent de devoir participer à un traitement qui aidera à garder le contrôle de tes pulsions.
- OK !
- ...c'est tout ?
- J'aimerais essayer de vivre une vie normale, Chef !
- Qu'entends-tu par « une vie normale », Lesser Star ?


Le petit blond baissa les cils, alors qu'il levait ses deux mains au dessus de la table ; ses menottes hautement-technologiques laissant s'échapper une lueur verdâtre. Il semblait captivé par quelque chose. À chaque battement de cils, il semblait voir autre chose. La première fois ; il était dans cette salle d'interrogation avec ce scientifique étrange.. la seconde fois il était dans un supermarché, au milieu d'une foule de clients énervés, désirant se procurer une console Bentendo.. un autre battement de paupières et il était au milieu des ruines d'un San Francisco en flammes ; assis sur sa chaise pliante au milieu d'un parterre de cadavres carbonisés. Une autre fois ; et il était au milieu d'une réunion cultiste vénérant un rouleau de papier toilette. Un autre ; et il fait face à la tête coupée de sa mère, contenue dans un gigantesque tube de test emplis de fluides bleuâtres et fluorescents, au milieu d'une zone de lancement spatial de Laurel. Ses lèvres commencèrent à bouger lorsqu'il sentit une goutte d'eau froide s'écraser sur le bout de son nez.

Parce qu'il n'était plus à l'intérieur. Il ne l'était plus depuis quelques mois. Mais ça faisait aussi quelques mois qu'il n'était plus « Emily Ashford ». Parce que ses mains étaient dans la même position que leur première rencontre – élevées vers le ciel, poignets l'un contre l'autre ; avec des menottes imaginaires. Au dessus de sa tête, ce n'était plus un néon bleu ; mais un ciel noir et pluvieux, arrosant les flammes du cul-de-sac dans lequel il vivait avec ses deux amis d'enfance. Le scientifique, Daddy, se trouvait derrière Emily plutôt que devant, cette fois. Il était venu voir à ce que la demande ai été respectée jusqu'au bout. Ce souhait d'une « vie normale » qu'il avait désiré.

Emily venait de regagner ses souvenirs. Les mêmes qu'il avait banni à sa sortit de prison. Sa seule demande, de « vivre une vie normale » s'était manifestée sous une nouvelle identité, des liens sociaux imaginaires, au milieu d'une assemblée de personnes qui n'existaient qu'en tant qu'acteurs. Il avait été l'homme-à-tout-faire connu comme le fondateur de KaatzBoiz ; Urahaha Nonoha. Et cette nuit ; avec l'immolation du set, vint le temps de faire le point sur cette demande qu'il avait formulé toute sa vie sans aucun succès.

Sous le battement de la pluie ; le petit blond baissa ses mains et les rangea dans les poches de son short ; baissant doucement la tête en laissant ses mèches recouvrir ses yeux. À travers le maelstrom d'émotions confus, le scientifique ouvrit le dialogue, espérant ne pas bousculer son sujet d'expérimentation avec qui il avait formé un certain lien d'estime ; en prenant le rôle de sa voisine folle durant ses hallucinations.

- étais-ce plaisant, cette vie normale ?
- …
- Quel est ton nom ?

Réalisant que cette question n'était pas à prendre au sens littéral, le petit blond esquissa un petit sourire. Il savait désormais à quoi ressemblait cette expérience qu'autant de personnes connaissent comme un standard – mais pour lui, ce sera toujours un luxe. Un luxe pour lequel les monstres comme lui doivent travailler pour obtenir. Parce que derrière ces nuages noirs se cachent des étoiles qui tâchées, dont la lumière est infiniment plus grande à l'intérieur. Avec un sourire innocent sur le visage, il se retourna vers Daddy, dos au théâtre brûlant.

- Nonoha. Emily. Lesser Star.