- Kaga ?! Kaga Mikori c'est toi ?!

Cette voix, je suis sûre de l'avoir entendue. Une voix parlant en anglais, ce qui est courant en Amérique vous me direz, mais elle n'a pas l'accent américain, elle a l'accent anglais. Je ne peux que me retourner en l'entendant,elle provient d'un homme bien plus âgé que moi, une vingtaine d'année de plus que moi peut-être. Il me dépasse de deux bonnes têtes, d'une carrure bien plus imposante que la mienne ne pourra jamais être et avec une arme de service à la ceinture. Un policier ? Est-ce que j'ai des ennuis ?

- Qui la demande ?

Semblant gêné, honteux même, je me dis que je n'ai pas à m'en faire. Au pire c'est un lolicon, au mieux c'est quelqu'un ayant une dette envers moi. Si c'est le meilleur cas, je pourrais en tirer un certain profit, ou pas, je verrais bien. Je ramènes une de mes mèches derrière mon oreille avant de regarde l'armoire à glace en chemise vert foncée.

- Je vois ... Cela ne m'étonne pas que tu te souviennes pas de moi, mais je suis l'officier qui t'as retrouv-

- Silence, je situes pas la peine d'aller plus loin. Vous êtes l'incompétent qui a volontairement ralenti les battues en échange de pot de vin.

Choqué, le policier recule de quelques pas lorsqu'il me voit sourire. Eh oui mon cher, j'ai des oreilles partout et ait mené ma petite enquête sur toi. Arthur Freast, rétrogradé depuis le scandale de mon affaire. J'ai une terrible envie d'épeler sa peau pour voir les limites de son indestructibilité qui lui a permis de faire rapidement carrière. Je pensais pas avoir laissé autant de trace pour me retrouver, je ferais mieux de m'assurer de supprimer toutes traces de ma présence en Amérique.

- Tu es aussi au courant pour ça ...

Culpabilité, je pourrais le mener par le bout du nez c'est sûr. Je m'apprêtais à le gronder avec un sourire malsain m'allant définitivement très bien, mais je me souviens d'un truc très important. Un truc qui me fait me dire que je dois vite décamper. Mon reflet me le fait aussi remarquer, on est pas dans la merde.

- Arthur, tu ferais mieux de courir. Sérieusement, cours.

- Louve de Venise ! Tu as dis que tu serais seule ! Tu es une menteuse !

La fratrie du feu, dans une optique d'un projet futur, j'avais fait savoir que la Louve de Venise viendra démasqué dans cette ruelle pour faire affaire. A cause de cet imbécile, je ne suis plus seule et ses réflexes de flic lui font lever son arme vers eux. Je suis tellement foutue.

- Sachez que je ne comptais pas voir ce type aujourd'hui ! Et en votre âme et conscience, sachez également que je vous tuerais aussitôt que vous lancerez des flâââââmmmes !!!

Trop tard, une giclée de flammes impossible à éteindre dévale sur nous. En un regard, j'envoies ces flammes dans le miroir de mon œil et met mon masque. Dans un sursaut d'humanité, je saisis le bras du policier qui a commencé à tirer et a touché l'un des membres de la fratrie. Je les avais prévenus, ils m'ont attaqués, je vais les tuer un par un, mais pour le moment ...

- Fuis sale ripou ! Ou on va finir brûlé jusqu'à ce que le soleil arrête de briller dans le ciel !

- Comment ça ?!

- Mais ferme ta gueule et fait ce que je te dis de faire bon sang !

Les flammes de la fratrie du feu étaient l'objectif de ma journée, en obtenir une étincelle me permettrait de créer un monde entier de flamme impossible à arrêter. Si je les veux, hormis pour ma collection et les stocker dans le miroir, c'est pour les échanger contre un restaurant à quelqu'un de très, très influant.

Ce restaurant sera des plus important pour mon futur, j'ai besoin de ces flammes, mais surtout de garder mon identité secrète. A chaque miroir, j'attaques sournoisement nos poursuivants, c'est que ça fait les jambes de courir sans s'arrêter.

Kaga. Tu cours, les flammes lèchent les murs contre lesquels tu t’appuis pour te lancer dans les ruelles adjacentes. Tu as rapidement compris que l’immense nuage qui venait occulter le soleil entravait tout reflet, et donc ton pouvoir. Tu te doutes qu’il ne restera pas dans le ciel bien longtemps, il y à beaucoup de vent aujourd’hui après tout. Alors pour t'échapper, tu cours dans des rues parallèles à celle de ton comparse un peu benet. L’adrénaline coule sûrement dans tes veines, celà doit être agréable, à moins que la folie qui gangrène ton esprit t’empêche de ressentir de telles choses. Au bout d’une bonne quinzaine de seconde, tu t’adosses à un mur, ou alors à une poubelle, tu es trop dans l’action pour y faire attention. Face à toi, tu perçois des nuées ardentes qui s’échappent du petit passage que tu viens de quitter, et derrière toi, d’un simple coup d’oeil, tu observes une rue plus grande. Néanmoins, l’endroit est calme, aucun passant à l’horizon. C’est un quartier peu fréquenté.

Tu tentes de camoufler ta respiration bruyante, et te rends rapidement compte que tu pourrais hurler, que tes poursuivants ne s’en rendraient pas compte. Ils sont bruyants, comme des méchants provenant d’un mauvais comics. Tu soupires probablement en prenant conscience de leur manque de professionnalisme grisant. Ou alors tu souris, heureuse d’avoir obtenu ce que tu désirais tant. Des flammes. Et puis, au bout de quelques instants, plus rien. Plus de beuglement, plus de flammes, la chaleur s’estompe petit à petit. Cela est physiquement plaisant, tu n’as plus l’impression de cuir. Néanmoins, comme guidée par une curiosité déplacée, ou encore un besoin malsain de savoir ce qu’il leur est arrivé, tu t’approches doucement du coin de la rue. Tu observes, et ce que tu vois est au mieux excitant, au pire effrayant. Les personnes que tu voulais tant attraper sont dans un état déplorable. Les briques des murs contre lesquels ils sont écrasés sont sur le sol et la hotte d'aération en aluminium à côté duquel est le dernier est totalement démolie. A peine as-tu le temps de te rendre compte avec quelle violence tes poursuivants ont été mis hors combat, que tu sens une petite douleur désagréable dans le cou. Un picotement aigu. Evidemment, tu te retournes pour comprendre quelle mouche t’a piquée mais rien ne se dresse face à toi. Néanmoins, roule au sol une petite pointe métallique, et même si tu n’en prends certainement pas conscience, c’est ça, qui t’a piqué. Mais une nouvelle fois, ton environnement est trop rapide pour toi, et tu parviens à entendre un bruit métallique qui provient de la scène du crime. Tu te retourne, un air menaçant au visage, et tu vois une grande silhouette. Elle te surplombe, d’un air menaçant. Tes yeux balayent rapidement l'entièreté de cette personne. C’est une figure cybernétique qui se dresse face à toi. Son armure est de couleur sombre, dans un style épuré et bien trop futuriste pour venir de la terre.

“Un agis ?” te demande tu peut être.

Mais cette chose avance, lentement, le bruit de ses pas métaliques résonnent dans la ruelle pourtant si calme. Ses talons claquent dans un rythme peu rassurant. Mais il y à un élément, dont tu n’arrives pas détacher ton regard. Sur la visière de son casque allongé, le crâne rouge qui décorait son visage vient de disparaître. Il est remplacé par un nombre, qui change de manière régulière. C’est un compteur. Il est parti de 300 et décroît toute les secondes. Tu fais face à la quantité écrasantes d’inconnues qui se présentent à toi. Le robot n’a encore pas prononcé le moindre mot, ou fait le moindre mouvement et donc, objectivement, rien ne pourrait te faire penser qu’il est dangereux. D’ailleurs, il vient de t’aider. Mais même si il est malade, ton cerveau est le même que celui de tous les êtres humains. Un bijou de l’évolution, te rendant différente des autres espèces animales, à une exception près. À cet instant précis, tes instincts les plus primaires te hurlent de fuir. Mais heureusement pour toi, tu es habituée au danger, alors tu ne perds pas ton sang froid et recule doucement, afin de te replacer devant la belle fenêtre bien propre. Lui n’avance pas, mais tu peux sentir ses capteurs visuels se planter sur toi, à mesure que le compteur descends. Alors tu balances ton bras vers la fenêtre pour ouvrir ton miroir et lui envoyer une gerbe de flammes à la figure. Mais ton bras frappe simplement contre le verre, comme si tu n’étais qu’une simple fille sans pouvoirs. Mais à l’instant ou tu détournes le regard pour vérifier ce qui se passe, tu comprends que tu viens de faire une erreur, et dans ta vision périphérique, tu vois cette figure se déplacer à une vitesse inhumaine. Une violente pression, particulièrement douloureuse vient d'enfoncer le plexus solaire. Tu te plies sous l’assaut violent de la jambe de cette machine,comme une poupée de porcelaine et il t’envoie voler. Le coup est tel, que tu traverses la rue qui était dans ton dos, et t'écrases avec violence sur le talus de terre battue qui en borde l’autre côté. Tu ne parviens plus à respirer. Tu n’es pas médecin, mais tu sens que tes côtes sont en miettes, et que tu as subi plusieurs lésions internes. Comment tu le sais ? Certainement la quantité abondante de sang qui coule le long de tes lèvres qui te l’indiquent. Ta tête tourne, tes oreilles sifflent et tu n’as qu’un goût amer de fer dans la bouche, mais tu parviens quand même à voir ton adversaire s’approcher de toi. Il sort une arme à feu de son dos. Un fusil. Il s’approche et te mets lentement en joue. Tu entends le cliquetis désagréable d’une arme qui va mettre fin à tes jours. Et cette fois, tu comprends que tu ne reviendras pas. On ignore ce qui te passe par la tête à ce moment, si c’est de la colère ou de la tristesse. Peut être as-tu une pensée pour tes deux comparses, ou pour Eva, la jeune rousse à qui tu as donné ton numéro et qui ne t’as jamais rappelé. Le canon se dresse à plusieurs centimètres de ta tête et ton corps refuse de se mouvoir.

Mais au loin, un son que tu connais bien se fait entendre. Un bruit singulier, un bruit que les plus jeunes ne peuvent connaître qu'à travers des films ou à cause de leur niveau de vie bas. Celui de vieux moteurs diesels qui accélèrent. Avec beaucoup de peine, tu bascules ta tête sur le côté, et vois une demi douzaine de véhicules, remplis d’hommes foncer vers votre direction. Ce sont des véhicules au couleur du RED, tu es peut être sauvée. Ce constat, ton agresseur l’a certainement fait car il se contente simplement de se retourner, face aux fous du volant. Le compteur disparaît, et un nouveau crâne rouge apparaît. Calmement et d’un mouvement fluide il s’agenouille. Le talon de son genou à terre est comme prolongé mécaniquement pour se fixer au sol. Tes orbites remontent  difficilement vers son arme. Il avait un fusil de Sniper quand il t’a envoyé voler ? Ce n’est pas important. Un bruit assourdissant sort de son canon, et tu vois au loin une voiture partir dans le décor, la roue arrachée par ce tir anti-matériel. Il recharge. Les véhicules sont proches. Un nouveau hurlement de flammes envoie un van cette fois-ci dans le mur dans un crissement puissant. Il est d’une précision effrayante, mais il est trop lent. Lui aussi fait ce constat, alors il se redresse, son talon se remettant en place, et il semble une nouvelle fois avoir changé d’arme. Il tire deux fois, abattant deux pneus. Le van qui allait se percuter part de gauche à droite, avant de chuter sur le côté dans de multiples tonneaux. Au bout du troisième, alors qu’il continue de canarder les autres véhicules, le van s’écrase sur lui, du moins, sur son bras. Ses talons crissent sur le sol, repoussé de quelques centimètres à cause du choc. Mais le van, lui, est renvoyé en arrière comme si il ne s’agissait que d’une simple carcasse de taule. Les survivants l’encerclent et commencent à le cribler de balles alors que l’un d’eux vient te chercher. Il grimace face à ton état, et te jette dans le coffre d’un autre van. Quant au robot, il s’est retranché derrière le véhicule, il craint les balles visiblement. À couvert, il ne tire que très peu, mes ses tirs font mouche. Les membres du RED se tordent de douleur et sombrent dans l’inconscience.  Et même si pour toi, tout cela dure des heures, tout se passe en quelques instants. De là ou tu es, tu entends des gens hurler des ordres de fuite, tandis que les pneus crissent sur l’asphalte. Les tirs cessent, et quelqu’un s’exclame que leur cible ne les poursuit pas, pendant que tu sombres dans l’inconscience…

Les mots me faisant défaut pour décrire mon état actuel, je dirais juste : Aille ! J'ai la sale impression de m'être fait rouler dessus par une auto-tamponneuse shootée à la testostérone. J'ai du rester semi-consciente pendant une putain de semaine, puis alitée pendant une autre et maintenant je suis en réhabilitation. J'ai perdu tellement de temps, c'est un scandale. Je ferais là peau à ce robot de l'enfer ça soyez-en sûrs !

Heureusement que le dirlo n'est pas assez con pour me soigner seul, il a fait jouer de vieux contact pour que j'ailles dans un frais hôpital et que mes soins soient sous sa tutelle. Imaginez l'enfer sinon, je serais fichée comme membre de RED, ma vie serait foutue. C'est aussi l'une des raisons derrière ma volonté de mettre à mort cet enculé, il connait ma gueule. Il se peut qu'il ait agi en automatique et ait tiré sur tout ce qui bougeait alors que rien ne m'incriminé, les jokers sont de sacrés bâtards en même temps, mais il se peut qu'il soit au courant de la Louve de Venise, même si je suis restée discrète sur son "annonce".

A cause de tout ça, mes ongles ont grandis comme pas permis, passer à peu de la mort c'est considéré comme stressant par la première moi. Je dois donc me les couper souvent, ça me fait perdre du temps et ça m'enrage de perdre mon temps. Le dirlo arrive souvent à me calmer, va savoir son don c'est peut-être de calmer les gens, ça rends ses consultations plus simple ça c'est sûr. Qu'est-ce que j'aimerais avoir une femme sexy me couper les ongles de ma main à ma place, je pourrais dessiner à côté ! Ou lui faire autre chose une fois que c'est finit ~

- Encore en train de penser à des choses peu catholiques Kaga ?

Et merde, j'en ai oublié que le dirlo était là, d'une petite gifle je remets la coloration de mes joues à zéro et finit cette sale besogne qu'est de prendre soin de mes mains avant de m'occuper de mes cheveux, ils commencent à être trop long eux aussi, je vais les tresser pendant que je vérifies l'état de ma "clé de miroir". Ce n'est pas vraiment une clé par ailleurs, c'est plus une séquence
Adn dans mon génome me permettant de rentrer à ma guise dans les miroirs et de tenir plus longtemps dedans que le commun des mortels.

- Peut-être qui sait. Ce joker à cassé une partie de ma clé, je n'arrives plus à garder les miroirs sous vide. Je peux bloquer l'oxygène, mais le reste de l'air s'est engouffré à l'intérieur, quel dommage.

- Cela pose tant problème ? Par ailleurs, on s'est permis de prendre dans le compte que tu utilises pour nos petits échanges afin de payer tes frais médicaux, tu vas devoir attendre un peu plus pour ton restaurant gamine.

Je ricanes tandis que je me saisis de nouveau vêtement pour remplacer cette horrible tenue de patient. Il faut que je laves le goût de métal que j'ai sur le palais, aller dans un restaurant français devrait faire l'affaire, je me retiendrais pas pour prendre des verres de vin afin de rincer ma bouche. Du vin rouge évidemment, quel intérêt sinon, peut-être avec du lapin pour mon estomac. Toujours est-il que le dirlo me regarde avec une arcade dressée, je sors de ma poche une carte avec un fin miroir dessus et lui montre une torche que tiens mon reflet.

- Je n'en suis pas si sûre, j'ai quelque chose de rarissime maintenant et je suis certaine que cela vous intéresse, toi et le boss.

- Les flammes de la fratrie ? Mais ils sont mort comment tu-

- Une magicienne ne révèle jamais ses tours de passe-passe, j'ai pour vous un guerrier increvable fait de ces flammes, il va faire un carton à l'arène. En échange, je veux une femme de paille pour prendre officiellement les rênes du restaurant tandis qu'officieusement ce sera moi qui le posséderait . Je comptes sur vous pour la paperasse ~.

Cela étant dit, je passes par le miroir de la chambre pour m'en aller, habillée d'une coquette robe noire à motif de rose bleue électrique. Il est encore trop tôt pour retourner chez moi, ce n'est pas dans la portée de mon miroir de toutes façons. Maintenant qu'il y a de l'air, la pression que subissait mon corps une fois ici a disparue, ça en est presque relaxant. Même si en soi, ce monde n'a rien de relaxant.

Il inverse tout, le bien et le mal, l'apathie et l'empathie, la neutralité et l'implication, la souffrance et le confort. Si ce monde rends fou, c'est parce qu'il faut être fou pour y vivre. Tu te souviens de ce que tu as oublié, tu oublies ce que ta mémoire chérie, tu oublies tes habitudes, ton prénom, tes proches, c'est l'horreur. Même se déplacer est infernal, tu avances mais ta vision voit que tu recules donc ton corps essaye de reculer mais même si tu te sens avancer tu fais marche arrière donc tu paniques et ainsi de suite.

Je me souviens - car ici ce que j'oublies me revient - de la première fois ou je suis passée à l'intérieur d'un miroir. On jouait à la piscine municipale mes colombes et moi, on faisait l'étoile de mer dans le grand bassin et on se tenait les mains, je me sentais si apaisait que j'avais l'impression de dériver sur le ciel. Soudainement je me suis mise à couler, mais pas à couler dans l'eau, en faite je m'étais mise à tomber. Dans la précipitation, je n'ais pas lâché les mains de mes biens aimées , l'une s'est accrochée au rebord pour qu'on puisse remonter, mais l'espace d'une instant, je me suis mise à les détester. Même si c'est partie une fois remontée, cette pure rage que j'ai éprouvée m'a effrayée, plus jamais j'ai mise les pieds dans un miroir.

Et maintenant me voilà, fuyant un hôpital dans le lieu que je détestes, retenant ma respiration alors que je veux disparaître, craignant la réaction de mes namours si je rentres maintenant. J'ai mal finis quand même, mais j'aurais bientôt une maison, ma propre cuisine, mon restaurant. Je ne pourrais qu'aller mieux. Lorsque je suis occupée, je vais majoritairement bien, ce serait agréable que je sois tout le temps occupée, cela m'éviterait de me faire démolir par un robot ayant un bac+5 en baston.

Tiens, je commences à manquer d'air, mes poumons ont été endommagé lorsque j'ai fait un vol plané, un petit éclat d'os à causé une lésion et me voilà avec mes efforts pour retenir ma respiration ruinés, quel plait. Par où je peux sortir ? Voyons voyons, pas de vitre par ici, pas de vitre par là, à si, une voiture ! En un petit bond, me voilà à l'arrière d'une voiture aux vitres teintées, et si je restais un peu ?

Il à peine 9h et je sais qu’aujourd’hui va être une mauvaise journée. Déjà, aujourd’hui, pas un seul cours pratique. Moi, Crimson Viper, future légende, est obligée d’avoir le cul vissé sur une chaise pendant 8h. Dehors le temps est objectivement tout pourri. Il fait gris, froid, il pleut par intermittence. Un léger vent glacial vient appuyer ce sentiment désagréable d’humidité. Mes cheveux bouclent un peu d’ailleurs, enfin ils ondulent. D’habitude le fait que ma masse capillaire change de forme à cause de l’humidité ne me fait ni chaud, ni froid, mais là je trouve ça grisant. Et malheureusement, le temps ne m’offre même pas la chance d’observer une pluie battante et bruyante créant cette atmosphère que j’apprécie tant. Alors, face à un destin qui me casse les couilles comme un chewing gum sous la chaussure, je soupire. Mon bras qui maintenait ma tête à peut prêt droite s'effondre faisant s'affaisser ma tête, joue contre le bureau. Maintenant, le professeur de défense à la certitude que je n’ai rien à faire de ce qu’elle raconte. Mais bon, au moins je suis honnête. Je pourrais utiliser ce temps pour faire des choses utiles ou intéressantes. Mais je n’en ai ni la possibilité, ni l’envie. Si aujourd’hui je suis d’humeur massacrante c’est parce que le bureau à côté de moi est vide. Ca arrive rarement. C’est d’ailleurs le mien qui est le plus souvent vide. Ouais, quand Camille est absent, je suis frustrée. Tout semble plus long et moins intéressant. Enfin de compte, je me rends compte que sans lui, je sécherais les trois quarts de mes cours.

Je soupire une nouvelle fois. Je tire mon téléphone de la poche de mon Hoodie. Les petites babioles colorées à l'effigie de différents jokers qui y sont accrochés glissent les unes contre les autres produisant un petit son agréable, mais probablement irritant pour mon voisin de devant. Je déverrouille mon téléphone, et commence à regarder si j’ai reçu des messages. Un seul. Il s’agit d’un message de ma mère me demandant si j’ai bien pensé à prendre mon repas en partant en trombe ce matin. Ce genre de petites attentions me font sourir, et me rappellent à quel point mes parents sont des gens formidables. Je réponds que c’est bon, et que sinon je serais repassée la prendre. Mais une fois ça terminé, je re-soupire. Toujours la joue contre mon bureau. Pas d’autres messages. Camille est certainement encore en train de dormir, il faut qu’il se repose après tout. Je vais lui taper dessus quand il ira mieux, ca lui apprendra à me laisser toute seule. Je fixe, regard dans le vide mon fond d’écran. C’est un selfie de Camille et moi, en posture héroïque devant une ribambelle de criminels menottés autour d’un poteau. Une de nos premières mission. Une course poursuite vraiment cool sur l’autoroute avec Lord of Sunlight. Et puis, un Van rempli de bijoux renversé plus tard, on a pris cette photo.

Je glisse mes mains dans les poches de ma veste de sport qui est posée sur ma chaise. Entre deux sucettes à la cerise, mes doigts touchent un morceau de papier. Il est froissé, peu agréable au toucher et pas assez plastique pour être un papier de bonbon. Je le sort. Visiblement, ce morceau à fait la guerre, et est passé à la machine plusieurs fois. Étonnement, même si cela a énormément bavé, et qu’on ne distingue presque rien, on peut encore deviner les différents chiffres qui composent un numéro de téléphone. Je bug longuement face à ce machin. Et même si le nom à très certainement disparu, je décide d’envoyer un message.

“Tu as cru que c’était une bonne idée de planquer ton numéro dans ma veste que je lave tout les putains de jours ? Du coup, c’est à qui ce numéro de mort ? ୧(๑•̀ᗝ•́)૭"

Mon petit téléphone se met à vibrer dans le miroir, je le sors en m'étendant et en passant ma main dans le miroirs des vitres teintées de la voiture. Depuis quand je reçoit des messages ? Enfin, des messages autres que ceux de mes colombes, elles prennent tout le temps de mes nouvelles ~ Je les épouserais si elles étaient pas hétéro. Mais revenons-en à mon message. Je manque de m'étouffer de rire en le lisant, il n'y a qu'Eva pour envoyer ça à une supposée inconnue.

Mais c'est moi qui devrait être en colère ! La meuf même pas elle regarde ses poches ! Mais c'est un scandale ! Imagine j'étais morte putain ?! bah je l'aurais oubliée et dans son cul la petite kaga ! J'ai déjà du mal à maintenir mon coeur en état, une mort sans mon don m'aurait détruite, dans les deux sens en faite. Qu'est-ce que je fais ? Je l'engueule ? Nan, elle le prendrait mal, ce genre de colérique n'ont pas d'humour.

Je sais ! Je regardes dans ma petite galerie photo et choisit une photo de moi qui rends assez bien, je ne peux pas en prendre une maintenant, j'ai des bandages de partout et toujours ce goût de fer que je dois laver. Je vais attendre le proprio du véhicule pour lui demander violemment ou non de me déposer. J'étais bah spécialement bien habillé, mais je l'aime bien, on dit qu'au naturel je suis plus belle, voyons si c'est vrai.

Spoiler:

"Tu ne me reconnais pas ? C'est moi ! Kaga !!"

Dans ma tête une musique épique se joue tandis que des onomatopées se baladent en tremblant, ne jamais me laisser devant une télévision lorsque je m'ennuies, jamais. Morte de rire à nouveau, je me met à agiter les jambes sur la banquette arrière et à rire à plein poumon, mon rire est assez effrayant donc dans la rue, les gens se mettent à croire que je suis une kidnappée. Il y en a même un qui casse la vitre et me sort de force.

- Tu vas bien gamine ?!

Je fais vraiment si peur ? C'est involontaire pour cette fois, promis, est-ce que je dois réparer la vitre de la bagnole ? C'est pas moi qui l'ai cassé tho.

- Hein ? Oui bien sûr, enfin, non, j'ai super mal aux côtes et vous êtes en train de balader vos mains un peu trop dessus.

Dans le feu de l'action, il n'a pas vu ou ses mains on pris agrippe pour me sortir, après je lui en veux pas, c'était la meilleure chose à faire pour sortir quelqu'un d'allonger, mais là j'ai un mal de chien, "me fait pas rire j'ai mal aux côtes" n'est donc pas qu'une expression, je prends note. Pour qu'il se fasse pardonner, je lui demandes de m'accompagner jusqu'à un bon restaurant français, "L'horizon", magnifique nom. Je prendrais un nom comme ça pour mon restaurant dès que je l'aurais, un nom anglais par contre, faut bien afficher mes origines un peu.

- Thank you sweet heart ~

Oui j'appuies mon accent, qu'est-ce que tu vas faire toi ? Rien du tout, tu vas continuer de lire et me laisser prendre mon verre de vin dans le plus grand des calmes avec le porte-feuille du type m'ayant accompagné. C'est l'horreur pour avoir une table dans un restaurant comme ça, D'habitude je tires sur la corde sensible, mais là je vais tirer les billets ça ira plus vite. J'obtiens une petite table près de l'aquarium, mais je ne sais toujours pas ce que je vais commander, je ne serais pas contre une dinde fourrée, mais l'agneau me regarde avec des yeux d'ange, comment choisir !

- Je prendrais un homard accompagné de ce que vous voulez.

Bon, quand on hésite, prendre la troisième option. En attendant, regardons mes messages.

"Comment que tu vas ? Tu n'es pas sensée avoir cours pour devenir la légende des légendes ? tu sèches ? je poses trop de question non ?"

“Omg (๑♡⌓♡๑) j’adore ta veste … j'espère que tu l’as pas piquée celle là ? (눈_눈) Je te jure si c’est le cas je t’envois mon pain dans la tête par la poste.‾͟͟͞(((ꎤ ✧曲✧)̂—̳͟͞͞o “


La réponse à ma question était donc Kaga. Il m’a fallu quelques secondes avant de remettre son visage. Il s’agissait de cette nana chez qui j’avais dormi il y à quelques jours, et chez qui j’avais été forcée de regarder un putain de film sur les requins. Si l’objectif était de me faire une peur bleue, c’était réussi. Le lendemain j’ai pas réussi à dormir à cause de ça. J’ai rêvé que j’étais sur un bateau, et c’était une situation assez effrayante pour m’empêcher de dormir. Simplement en réfléchissant à cela, un désagréable frisson me parcours l’échine. Berk. Je me redresse légèrement, décollant lentement ma joue qui était en train de se faire parasiter par le bois de mon bureau. Je me frotte légèrement le visage, comme si je venais tout juste de sortir de mon sommeil profond.

Je tourne légèrement le regard vers Randi. Je tends l’oreille, tentant au moins de savoir de quoi elle parle depuis une heure. La fête de la justice. Un événement majeur de la ville de Laurel symptomatique des problématiques de la défense civile en situation dangereuse. Ce serait un cours qui vaudrait le coup d’être écouté. Si seulement ce n’était pas la 150ème fois. C’est encore pire que les cours d’éducation civique chinois. J’ai vraiment l’impression que celà fait 4 ans qu’on parle de cet événement encore et encore. Je soupire et détourne une nouvelle fois mon regard. J’aurais suivi 3 secondes du cours, suffisant pour en faire un résumé à Camille.

Je replonge mon visage vers mon téléphone qui vient tout juste de vibrer. Mais avant de lire son message, j'enregistre son numéro, histoire de ne pas avoir de problème pour reconnaître son téléphone si elle m’appelle. Je note simplement “Kaga ◟(๑•͈ᴗ•͈)◞”. Celà peut paraître étrange, mais il y à une hiérarchie dans ma liste de numéros. Comme un système de points correspondant à l’estime que j’ai de la personne. Par exemple, si son numéro est enregistré c’est que je lui montre de l'intérêt. Si il à une image encore plus. Si son nom est un surnom, si il à un smiley, ce genre de choses. Tout compte. Ceux qui disposent du rang maximum, sont ma mère, mon père, et Camille, et je doute que ça change.

“Ouais ouais je suis en cours là, mais j’ai mon téléphone. Je dois t’avouer que le cours est pas super passionant, et puis j’ai un certain passif avec cette prof （；¬＿¬)”

Je regarde mon téléphone, un petit sourire au lèvres. J’ignore pourquoi, mais discuter avec Kaga me mets de bonne humeur.

“Moi ? Sécher ? Tu te fout de ma gueule ? (๑･`▱´･๑) Je sêche pas moi ! “ continus-je de lui envoyer le sourire aux lèvres.

L’avantage avec ma salle de classe, c’est qu’elle donne juste au dessus d’un toit, qui lui donne rapidement sur le sol. Une sorte de gros escalier si on est un peu courageux. Je fixe la prof, puis la fenêtre, puis la prof. Maintenant que je suis de meilleur humeur, je peux faire des trucs. De manière nonchalante, je me lève, attrape mon sac, ma veste et ouvre la fenêtre.

“Nanananana heures de colle je sais. Sur ce, si vous avez vraiment besoin de moi je serais dans les labos, j’ai des trucs à faire” dis-je d’un ton condescendant et amusé à ma professeur.

Elle peste, déprime, mais en fait, j’ignore ce qu’elle dit vraiment. Simplement son ton parvient à caresser mes petites oreilles. Je passe par la fenêtre afin de me hâter vers les laboratoires sous le regard désespéré et interloqué des autres élèves.

“Maintenant je sèche ( ͡° ͜ʖ ͡°)”

“Bon, quoi de neuf ? <(￣︶￣)>”

"Comment ça je voles mes vêtements ?! Tu n'as aucune preuve que je l'ai fait plus d'une fois."

Je ricanes en envoyant ça, je m'amuse pour de petites choses quand même, mais j'ai pas souvent d'ami faut dire. Qu'est ce que je lui dis ? Que Zer0 m'a roulé dessus et que maintenant mon poumon est en position terminale de restriction respiratoire ? Mouais, je penses qu'elle me défoncerait si je lui dis ça, elle me défoncerait si je ne le dis pas non plus, comment je suis sensé réagir devant une tsundere moi ?! Gagnons du temps, beaucoup de temps.

"Te plains pas va, penses aux mignonnes filles comme moi qui ne peuvent plus aller en cours ... En faite nan tu as le droit de te plaindre, je profites bien plus de ma vie depuis que je ne suis plus en cours. no rage de ma déscolarisation :)"

Et oui, votre fidèle artiste est déscolarisé depuis deux ans maintenant. J'ai été jugée trop instable en Angleterre et à l'heure actuelle je n'ai que le minimum de papier américain, j'ai pas de soucis avec la loi pour ne pas aller en cours. Imaginez l'horreur si je vais dans une classe "normale", je pourrais tuer le prof et les élèves parce que je m'ennuis voir pire. C'est pour éviter ça que je ne vais plus en cours, l'ennuie est le principale catalyseur de mes crises, je m'occupes toujours et tout le temps pour éviter de finir comme une légende vilaine, mais ça fonctionne de moins en moins hehe.

"Olala quelle vilaine héroïne ~ C'est interdit de faire ça ~ Je devrais peut-être éviter de te donner de sorbet la prochaine fois que tu passes à la maison pour te punir à la place de ta prof incompétente ( ͡° ͜ʖ ͡°)  "

Oh nan ! La fatidique question ! Il faut que je mentes ! C'est facile de mentir, je le fais tout le temps ! Ah mon verre de vin est arrivé, je tapes mécaniquement sur mon clavier pendant que mes lèvres touchent ce divin nectar rouge, mais quel délice ! je pourrais en boire chaque matin !Rien de mieux pour laver le sombre goûts de globine rouge sur mes papilles. Je suis une tarée pas une cannibale ! D'ailleurs est-ce qu'être cannibale c'est végan ? J'ai lu sur twitter qu'un mec se considérant comme végan mange du boudin fait avec son propre sang, c'est dégueulasse sérieusement ! Qui mangerait son sang, c'est comme s'habiller de ses cheveux ça se fait pas ... Je crois que j'ai envoyé mon message sans le relire.

" Oh tu sais la routine, j'ai trouvé un policier sur mon affaire, on s'est fait poursuivre par des pyromanes et je me suis fait retourner les côtes par Zer0 pour la forme et maintenant j'ai les côtes en morceau"

... tuez moi s'il vous plait.

"NONIONONION c'est pas ce que je voulais écrire ! Par une voiture ! Par une voiture et Zer0 a étalé les pyromanes nous pourchassant !"

Mon dieu faites qu'elle y croit, même si en soit rien de ce que j'ai dit ne peut m'incriminer, c'est plus ou moins ce qu'il s'est passé, plus ou moins.