C’était encore cette atroce douleur — provenant de l’arrière de ton crâne, qui t’avait obligé à crisper ton visage désagréablement et à ouvrir délicatement tes paupières, laissant ces dernières révélées des pupilles à la couleur du ciel. Il semblerait que tu te sois assoupie, Espérance. Assoupie dans ce lieu que tu considérais comme ton bureau ; ton espace personnel que tu t’étais approprié dès l’instant où tu avais pénétré dans la salle. Installant ta cafetière, un petit frigo, une bouilloire et de nombreux autres outils très utiles à ta vie quotidienne. Et dans cette salle, nous pouvions relever de nombreux petits détails qui caractérisaient bien ta personnalité. Comme ton téléphone à côté de ton ordinateur portable, que tu avais posé négligemment sur la table et qui vibrait contre le bois soigneusement ciré, te rappelant que dans quelques minutes, tu auras un rendez-vous en tant que psychologue. Ahh. Tu n’avais pourtant fermé tes paupières que durant quelques secondes, secondes qui te parurent désormais comme une éternité. Les yeux encore bercés par la fatigue, tu t’étais redressée lentement en passant délicatement ta main droite dans tes cheveux à la magnifique couleur de l’or. Caressant particulièrement l’endroit qui te semblait douloureux et qui révélait à travers ta chevelure une merveilleuse bosse — une blessure encore désagréable. À vrai dire, tu te souvenais de la scène d’hier-soir avec précision, et surtout du coup brutal que tu avais reçu à la tête. Ça t’avait d’ailleurs bien fait chier et mettait un gros point d’exclamation dans ton esprit sur ta faiblesse physique.
« Ah… Il ne m'a pas loupé, celui-là. » Avais-tu discrètement murmuré de ta voix au timbre masculin, dirigeant lentement ton regard sur ta droite, notamment sur un endroit en particulier. Effectivement, à cet endroit, devait normalement se trouver un magazine particulier… Qui n’était pas présent. Brusquement, tes sourcils se haussèrent, réinterprétant l’expression choquée d’Hermione Granger. Puis à la minute d’après, tes yeux se plissèrent comme pour zoomer précisément sur le lieu du crime, espérant probablement que ton magazine réapparaisse comme par magie. Merde alors, tu l’avais foutu où, Espérance ? Tes lèvres pulpeuses vinrent s’entrouvrir pour laisser un soupir d’air chaud s’en extirpé, les traits de ton visage s’adoucissant doucement. Tu n’étais visiblement pas encore totalement éveillée, ton cerveau se trouvant très probablement dans les bras de Morphée. Ou alors tu tentais simplement de t’en persuader pour ne pas devenir folle. D’un geste lent, tu vins installer soigneusement des lentilles de couleurs écarlates dans chacune de tes pupilles bleutées, clignant plusieurs fois des paupières. Puis, tu t’étais doucement levé de ta chaise en t’étirant — profitant de la sensation agréable que cet acte te procurait. Et tentant par la même occasion de détendre ton esprit, qui devenait de plus en plus paranoïaque. Alors, d’un pas nonchalant, tu t’étais dirigé vers ton frigo…
Rapidement, tu avais disposé des pâtisseries de différentes sortes sur la table, observant soigneusement chacune d’entre elles. Par laquelle allais-tu commencer ta dégustation, Espérance ? Armée d’une petite fourchette en plastique, tu avais proprement attrapé un morceau de ce framboisier au chocolat que tu avais commandé ce matin, et l’avais amené lentement jusqu’à tes lèvres, dégustant cette première bouchée. Plaisir, bonheur, satisfaction. Tu étais conquise et tes joues étaient rouges de plaisir. Pourtant, c’était avec précipitation et nervosité que ton regard s’était dirigé vers la porte de ton bureau — que tu avais laissée ouverte pour ton futur invité. Et alors que tes yeux ne quittaient pas l’entrebâillement de la porte, tu avais doucement attrapé ta tasse de thé pour l’amener à tes lèvres. C’est vrai, tu n’avais pas un peu oublié la consultation à travers tes pâtisseries, Espérance ?
Dernière édition par Rosario E. Daphn le Dim 31 Mar - 15:46, édité 2 fois
Kiyoshi Tsukito
❝ LOCALISATION : Au pays des Merveilles
❝ PT. EXPERIENCE : 280
Mythologique
: ✘
Sujet: Re: fools ▬ kiyoshi. Ven 29 Mar - 17:29
Fools
Le moral à plat, Kiyoshi se préparait à un entretien avec la nouvelle psy. Il n’était pas sûr d’avoir envie de parler d’histoires qui sont racontées dans des légendes japonaises avec une mortelle qui pourrait faire le lien avec ce genre d’histoire… quoique, avec un peu de chance, ça pourrait passer. Il faisait virevolter un stylo dans sa main droite, quasiment avachi sur son bureau. Il se disait que c’était stupide de demander des conseils à une personne infiniment plus jeune que lui… Mais on ne sait jamais, ça pourrait peut-être passer.
Il soupira et se leva de son bureau, prêt à aller voir la demoiselle (car oui, selon son dossier, c’était une demoiselle) et de lui parler de ses soucis personnels.
Arrivé devant son bureau, la porte était déjà ouverte, et la psychologue était en train d’engloutir un gâteau venant de la boulangerie d’à côté, et de déguster une tasse de thé. Elle avait l’air surprise de voir Kiyoshi, comme si elle avait oublié son rendez-vous. « Ohayo goza imasu, Daphn-san. Me voilà, comme prévu, vous n’aviez certainement pas oublié n’est-ce pas ? » dit il en accompagnant sa phrase d’un clin d’œil taquin.
Sans attendre de réponse de sa part, il s’affala dans le canapé prévu pour les patients et retira ses chaussures pour ne pas abimer le tissu dudit canapé, après tout, la demoiselle avait la bouche pleine.
« J’ai jamais vraiment vu d’intérêt à consulter un psychologue, mais en même temps le précédent était… spécial dans sa façon de faire, Xann Norwood, vous le connaissez peut-être, il a écrit plusieurs thèses de psychologie qui sont étudiées dans les écoles. »
Il attendit qu’Esperance soit prête à l’écouter, avant de continuer de parler.
« Bon. On va commencer par la raison du rendez-vous. J’ai des problèmes… d’ordre familial en ce moment. En fait ça fait très longtemps qu’on a ces problèmes. Un père absent, une mère qui l’est encore plus, qu’on ne voit quasiment jamais parce qu’elle et mon père ne se parlent plus. C’était déjà assez compliqué comme ça à l’époque, mais ça a fait qu’empirer par la suite. »
Il soupira, sa sœur était l’une des rares choses dont il parlait en étant parfaitement sérieux. Il aimait profondément Amaterasu, une des rares personnes dont il se sentait attaché, et qui ne pouvait pas mourir comme les femmes qui ont partagé sa vie.
« Mon frère a fait un truc horrible, et m’a accusé auprès de ma sœur d’être le coupable… Ma sœur et moi on s’est brouillé à cause de cette histoire, à un point assez dramatique, elle me hait probablement plus que tout au monde… Et maintenant elle est arrivée par hasard dans mon entourage professionnel proche ! »
Parler de son passé divin à quelqu’un, pour Kiyoshi, ça fait bizarre, parce que d’habitude tout le monde connait les légendes autours de « Tsukuyomi », mais parler de mythes comme une affaire de famille, c’était perturbant. Il s’étira dans le canapé, avant de soupirer encore un coup. « J’ai l’impression de revoir des histoires que j’aurai préféré voir enterrées refaire surface… Et il est très probable que mon frère finisse par arriver aussi en plus, et je sais pas comment je réagirai quand je le verrai… Probablement qu’on va encore tenter de s’entretuer, comme à chaque fois, je sais pas moi. »
Et quand d’était de son frère, Susanoo, dont il parlait, il sentait plutôt une envie d’éclater sa tête contre le sol… Les humains le considèrent comme le meilleur de la trinité, car il a vécu avec eux, mais Kiyoshi le haissait tout aussi puissamment qu’il aimait sa sœur.
« Bref, je suis là pour ce genre d’histoire, z’en pensez quoi, docteur ? Et me parlez pas de Freud s’il vous plait, j’ai pas envie d’apprendre que je suis amoureux de ma mère. En plus ma mère elle est moche. »
O-Ohayo Goza- nani ? Tu n’avais pas entendu de langue japonaise depuis longtemps, Espérance. Et ça ne faisait qu’accroître l’étonnement sur ton visage, particulièrement après le clin d’œil taquin de ton supérieur. Ou plutôt devrais-je dire patient. Car oui, aujourd’hui, c’était différent.
Ainsi, tu l’avais regardé s’affaler sur le canapé et déchausser ses chaussures dans la crainte de l’esquinter. Pendant que toi, tu avais délicatement déposé ta fourchette dans ton assiette, quittant ta chaise en mâchant la nourriture dans ta bouche. Tes pas te menaient tout droit vers la porte, la fermant silencieusement en même temps que tu écoutais attentivement Kiyoshi s’adresser à toi : « J’ai jamais vraiment vu d’intérêt à consulter un psychologue, mais en même temps le précédent était… spécial dans sa façon de faire, Xann Norwood, vous le connaissez peut-être, il a écrit plusieurs thèses de psychologie qui sont étudiées dans les écoles. » Oui, tu connaissais effectivement ce nom. Mais tu n’as rien dit, rien précisé à son égard. Tu as simplement avalé ce que tu avais dans la bouche en rebroussant ton chemin, venant installer une chaise à côté du canapé pour venir t’asseoir. De ta main droite, tu avais attrapé ton porte-bloc déjà armée de feuilles, avec un stylo. Puis, tu t’étais adressé à ton patient, répondant d’une voix calme et professionnelle : « Bonjour, monsieur Tsukito. Sachez que pour rien au monde, je n’oublierai notre consultation. Veuillez m’excuser pour ce manque d’élégance venant de ma part. » Et c’était un sourire bienveillant qui s’était dessiné sur ton visage, signe que vous pouviez commencer.
« Bon. On va commencer par la raison du rendez-vous. J’ai des problèmes… d’ordre familial en ce moment. En fait ça fait très longtemps qu’on a ces problèmes. Un père absent, une mère qui l’est encore plus, qu’on ne voit quasiment jamais parce qu’elle et mon père ne se parlent plus. C’était déjà assez compliqué comme ça à l’époque, mais ça a fait qu’empirer par la suite. » Et il avait soupiré. Quant à toi Espérance, tu avais marqué dans ton esprit — et non pas sur ta feuille, ton étonnement vis-à-vis de la facilité de sa confession. Habituellement, les patients préféraient discuter un peu, établir une certaine confiance avant d’entrer dans le vif du sujet ; pour se sentir plus à l’aise. Mais ce n’était pas le cas pour Kiyoshi. Et ça, tu l’avais rapidement analysé. Tout comme de nombreux détails ; l’intensité de son soupir, la prononciation, le timbre de sa voix, les mots utilisés. Ainsi que son expression faciale que tu n’avais pas quittées des yeux. Tous ces détails précis étaient en soi tout aussi importants que son récit. Ils démontraient la profondeur d’un personnage ; ils démontraient la douleur profonde d’une personne, ainsi que leurs sentiments qu’ils tentent parfois de renfermer au fond d’eux-mêmes. Et tu avais continué d’écouter soigneusement : « Mon frère a fait un truc horrible, et m’a accusé auprès de ma sœur d’être le coupable… Ma sœur et moi on s’est brouillé à cause de cette histoire, à un point assez dramatique, elle me hait probablement plus que tout au monde… Et maintenant elle est arrivée par hasard dans mon entourage professionnel proche ! » Un truc horrible ? Tu l’avais noté sur ta feuille suivie d’un point d’interrogation. Et tu t’étais remise à observer discrètement Kiyoshi s’étirer, avant de soupirer de nouveau. C’est étouffant, n’est-ce pas ?
« J’ai l’impression de revoir des histoires que j’aurai préféré voir enterrées refaire surface… Et il est très probable que mon frère finisse par arriver aussi en plus, et je sais pas comment je réagirai quand je le verrai… Probablement qu’on va encore tenter de s’entretuer, comme à chaque fois, je sais pas moi. » Tes pupilles se remplissent de tristesse à l’entente de ses dernières paroles, en même temps que tu notais sur ta feuille une nouvelle information. « Bref, je suis là pour ce genre d’histoire, z’en pensez quoi, docteur ? Et me parlez pas de Freud s’il vous plait, j’ai pas envie d’apprendre que je suis amoureux de ma mère. En plus ma mère elle est moche. » Cette dernière phrase créée un léger sourire sur ton visage, alors que tu fermes tes paupières en te levant de ta chaise, déposant ton porte-bloc sur la table à l’abri du regard de Kiyoshi. Tu te positionnes derrière le canapé, venant t'affaler contre le dossier de ce dernier. « Ce que j’en pense, n’est-ce pas ? » La voix désormais sérieuse, tes paupières s’étaient soulevées pour laisser tes pupilles écarlates plonger dans celui de ton patient. Le regard méditatif, ce fut d’un geste tendre, mais surtout lent pour ne pas l’effrayer, que tu vins prendre doucement une des magnifiques mèches du jeune homme dans l’espoir d’observer de plus près ces fameux cheveux à la couleur merveilleusement immaculée et aux reflets gris. Ils étaient magnifiques. Une couleur des plus rares, semblait-elle, car on ne trouvait pas à tous les coins de rue des personnes à la couleur de cheveux aussi belle que la sienne. Peut-être un jour testeras-tu cette couleur ? Quoique tu saches que ça n’aura absolument pas le même effet que sur Kiyoshi.
Et alors que tes pupilles brillaient de sincérité, tu entrouvris tes lèvres pour pouvoir rajouter d’un ton beaucoup plus mature et respirant d’une franchise indiscutable : « Je pense que si votre mère était moche, vous ne seriez pas aussi beau. De plus, personne n’est moche d’un point de vue philosophique. » Avant de venir déposer tendrement tes lèvres sur la fine chevelure entre tes doigts fins et efféminés, fermant tes paupières pendant que tu donnais un baiser à cette couleur que tu ne pourras jamais reproduire. Ainsi, tu t’étais redressé en relâchant l’emprise que tu avais sur ses cheveux. Reprenant : « Je pense également que vous aimez profondément votre sœur, plutôt que votre mère ou votre frère. De plus, vu qu’elle est désormais de retour dans votre entourage ; il est temps de renouer des liens. Quelle est donc cette horrible chose qui vous a séparés, tous les trois ? » Avais-tu demandé en t’éloignant de nouveau du canapé, attrapant une assiette à gâteaux pour y déposer une pâtisserie à la fraise, accompagnée d’une nouvelle fourchette en plastique. « Et y a-t-il un moyen pour qu’elle puisse vous pardonner ? » Tu l’avais déposé sur une petite table basse blanche et carré, près de Kiyoshi — faisant comprendre qu’il s’agissait de sa part s’il en souhaitait. « En soit, si cela est la faute de votre frère, vous n’avez rien à vous reprocher. Néanmoins, il faut savoir que plus nous tentons d’enterrer des choses, plus elles ressurgissent. Tous les secrets et toutes les vérités sont découvertes un jour ; particulièrement lorsque l’on s’y attend le moins. » Et tu avais souri légèrement, ta main venant caresser avec beaucoup de bienveillance la tête de Kiyoshi. « Comme ça a dû être dur d'aimer autant votre sœur et de détester autant votre frère, vous avez dû vous sentir très seul, n'est-ce pas ? »
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Sujet: Re: fools ▬ kiyoshi.
fools ▬ kiyoshi.
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