La nuit était le temps parfait pour ces enfants. Chacun d’eux y trouvait son compte : Naya aimait la nuit pour sa tranquillité. Dans la pénombre, personne ne se moquait d’elle, personne ne se souciait d’elle ; enfin presque personne. Parce qu’il y avait toujours des gens pour se préoccuper d’elle. Des gens qu’elle avait appris à aimer, des gens comme la personne qu’elle avait en commun avec son futur bourreau. Elle aimait aussi ce moment parce que c’était seulement la nuit où elle ne se sentait pas folle. Sa folie réagissait positivement à la pleine lune. Kiyo, lui, aimait ce moment tout simplement parce que c’était un démon, un enfant de la nuit. Depuis toujours, il vivait la nuit et dormait le jour. Il ne comprenait pas comment les gens pouvaient dormir alors que le monde de la nuit offrait beaucoup plus de possibilité, plus d’attractions. La nuit, il pouvait pleinement vivre sa vie. Quant à Iwan, lui, la nuit lui permettait de jouer les grands méchants loups dans son grand art. La nuit était le domaine le croquemitaine et dans le monde où il appartenait, la nuit était son domaine, sa force. Les ombres étaient ses alliés. Un point commun qui faisait que ces trois enfants étaient en accord. Ils étaient tous différents, chacun vivait dans un monde différent – le virtuel pour Naya, la dépravation pour Kiyo et le sadisme pour Iwan – mais chacun de ces mondes atteignaient son paroxysme la nuit.

Pour cette soirée, c’était Kiyo qui avait le droit de sortir. Les deux autres devaient donc supporter les déboires du garçon. Un garçon qui, en passant, était le héros de son jeu. Un héros qui préférait se taper des putes, tabasser des hommes aussi ivres que lui plutôt que de sauver les demoiselles en danger… enfin si, il les sauvait mais après, elles passaient directement dans son lit. Un héros qui ne pourrait jamais passer dans les disney. Un héros qui ne pourrait jamais être un joker. Enfin passons. Naya et Iwan devaient donc supporter les déboires de Kiyo. Iwan profitait de ces moment-là pour donner des cours de relation sexuelle à Naya pour lui dire comment elle devait se comporter au lit et aussi, essentiellement, pour emmerder et déconcentrer Kiyo. Ce grand Don Juan qui, une fois sur dix, finissait par vomir sur la fille tellement il avait bu. Heureusement pour la demoiselle, cette fois-ci, rien. Il finissait son travail dans les hurlements de jouissance de la demoiselle, lui laissant un petit billet pour la traiter comme une salope, chose qu’elle était à ses yeux. Refermant son pantalon, il prit son sac sans rien dire, même pas un au revoir. Il faisait preuve d’un comportement pire que d’habitude, un comportement qu’il avait adopté depuis qu’il était devenu un criminel.

Même si cela faisait des mois que cet incident c’était produit, chacune des âmes se souvenaient encore de ce jour-là. Le jour où ils avaient décidé, pour le salue de Naya et pour ne pas apporter la honte sur leur tuteur, de s’enfuir de l’institut. Une idée qui n’était pas très intelligente, mais quand on voyait les trois oiseaux, ils ne pouvaient que penser à ça comme solution. Une solution qui, finalement leur avait donné plus de problèmes que de solution puisque maintenant, Rin et Jonas étaient à leur trace. Un détail auquel ils n’avaient pas pensé sur le coup.

Alors qu’il marchait dans une ruelle sombre, grognant aux remarques d’Iwan parce qu’il avait du mal à marcher droit, il fut ramené à la réalité quand Naya se mit à hurler dans sa tête : une personne venait de lui voler son sac, le même sac où il y avait son pc. S’il y avait une chose qui ne fallait pas faire, c’était de s’en prendre aux affaires de Naya et plus particulièrement au pc de Naya. Cet objet était sa raison de vivre. Ces hurlements eurent pour effet de le booster pour rattraper le voleur, ou plutôt la voleuse. Ils venaient de voir que c’était une demoiselle qui venait de prendre le sac. Très énervée et vexée, Naya prit le contrôle et se mit à courir après la voleuse. De plus, de ce qu’ils voyaient, les deux gamines semblaient faire la même taille et devaient avoir la même corpulence. Ce combat allait être un combat de mioche. Une idée qui faisait bien rire les deux guerriers.

Elle lui courra donc après jusqu’à ce qu’elle se retrouve à la gare. Pourquoi ce lieu ? Elle observa les lieux, regardant si elle pouvait voir la voleuse des yeux.

Naya – « Pou… pourquoi as-tu pris mon sac ? », dit-elle en tremblant un peu de peur. Ce lieu était le lieu de prédilection d’Iwan et non le sien.

Peur, s’il y avait bien un sentiment que tu connaissais bien, jeune site, c’était bien celui-là. Depuis ta naissance, tu vivais dans la peur. Un sentiment avec lequel, tu avais appris à vivre. Chaque jour, tu démarrais ta journée avec la peur de passer une mauvaise journée. Chaque jour, tu te coltinais cette sensation qui ne voulait pas disparaitre, qui ne voulait pas habiller une autre personne. La notion de peur était différente selon les gens. Mais Naya, elle, elle possédait la particularité de connaitre, mais aussi de vivre toutes les peurs existantes dans ce monde, tu ressentais toute l’échelle de la peur. Il t’arrivait même, quelques fois, de mourir de peur, tellement que ce sentiment était fort. Une sensation qui t’était plutôt désagréable. Bien sûr, cette impression de mort n’était pas réelle et heureusement pour elle. Quoique… en te connaissant, ce serait plutôt une bonne chose. La peur était tellement une seconde nature pour toi que ton comble serait de faire mourir de rire. Quoi de plus ironique que de mourir de rire quand on a vécu toute sa vie dans la peur ? Une pensée qui te faisait même sourire, quand on la racontait. C’était pour cette raison, entre autre, que tu parties à la poursuite de cette voleuse. Bien sûr, la première raison était qu’elle avait volé ton ordinateur, l’amour et l’unique amour de ta vie.

Des trois âmes, tu étais celle qui semblait la plus intelligente et pourtant, tu n’avais pas vu le coup venir. Lorsque tu arrivas dans cette gare abandonnée ou du moins, qui te semblait l’être, tu tremblas un peu plus. Comment t’avais pu te laisser avoir de cette manière ? Enfin il était facile de le savoir : ton sac abritait la chose la plus précieuse à tes yeux, ton ordinateur. Et plus tu voyais la demoiselle bouger comme un être non humain, plus tu te mordais les lèvres pour lui. Cette fille bougeait comme un serpent. Une image qui te faisait frissonnée. Pour te rassurer, Kiyo te proposa de prendre ta place pour récupérer le sac. Après tout, c’était un peu de sa faute si tu te retrouvais dans cette situation. Même s’il avait raison, tu déclinas son offre. Maintenant que tu étais devenue une criminelle, comme ces deux compères, tu te devais d’être à la hauteur. Tu savais très bien qu’ils ne pourraient pas toujours être là pour te sauver ; pour te mettre dans la merde, c’était sûr, mais pour te sauver, c’était une autre histoire. Même si tu savais que tu pouvais compter sur Kiyo, Iwan était une autre histoire.

Alors que tu lui demandas pourquoi est-ce qu’elle t’avait pris ton sac, tu frissonnas un peu plus de peur quand elle fit briller ses yeux rouges. Tu eus tellement peur que tu faillis tomber dans les pommes. Ton tombas par terre de peur. Elle venait de gagner le match par un K.O. mémorable ; avant même que le match eut le temps de commencer. Cette vampire pouvait être fière d’elle. Ou pas. Si elle venait de « tuer » son adversaire, Naya avait d’autres atouts et pour être plus exacte, tu en avais deux autres : Kiyo et Iwan. Pour le prochain, la vampire allait donc se retrouver à combattre le corps de Naya et d’Iwan mais les âmes de Kiyo et d’Iwan. Un désavantage pour Kiyo. Lui qui tapait dans la brutalité, il allait devoir faire preuve d’intelligence pour pouvoir battre ce démon avec un corps qui n’était pas le sien. Iwan, lui, contemplait la scène en se moquant autant de la stupidité des deux enfants qu’il avait corrompus que celle de l’adversaire. Même si elle semblait parfaitement au courant du pouvoir de sa créatrice, par je ne sais quelle miracle d’ailleurs, mais elle allait être surprise par sa présence à lui. Très peu de personne savait pour lui. Et si elle était au courant, il saurait qui était le traître, celui qui aurait vendu les particularités du pouvoir de cette petite.

Kiyo – « Haha ! Parce que tu crois que je vais perdre face à une démone comme toi ? », dit-il en rigolant. Liliana ne lui faisait absolument pas peur. « Contrairement à ma protégée, dont j’ai le corps, je n’ai pas peur, ni de toi, ni de rien et il me faudra bien plus que des yeux rouges brillants ou cette dégaine de « je suis un vampire de Twilight et c’est trop le swag » pour me faire peur ! », ajoute-t-il en faisant la théière. Ce mec n’avait aucun tact, ni même sens de la diplomatie. Une réaction qui faisait rire Iwan.

Le héros à l’alignement chaotique neutre observait la démone, parce que oui, à ses yeux, une personne qui pouvait faire ce qu’elle faisait n’était pas humaine, loin de là. Même avec des pouvoirs, pour lui, ce n’était pas possible. Un raisonnement assez stupide quand on voyait le pouvoir de Naya ; après tout, tu avais le pouvoir de permuter corps et âme, distinctement, avec deux autres personnes et plus précisément, des personnes de jeux vidéo. Un raisonnement qui n’était pas digne d’une personne comme lui. Pas quand on savait ce qu’il avait vécu, ce qu’il avait vu comme pouvoir et comme choses en général. Kiyo regardait la demoiselle fait son petit tour de magie, tout en arquant un sourcil. Si elle pensait lui faire peur avec ça, elle se mettait le doigt dans l’œil. Ne savait-elle pas qu’il venait d’un autre monde ? Il pensait pourtant qu’elle était au courant de ses pouvoirs. Une pensée qui faisait qu’il accentua un peu plus sa tête de demeuré.

Kiyo – « Et sinon, tu veux qu’on joue à quoi pour que je puisse récupérer le sac de ma bien aimée ? », demande-t-il en craquant les doigts de celle-ci. « Et je te conseille fortement de poser le sac dans un endroit où il ne risque rien… sinon le jeu ne sera pas équitable. », ajoute-t-il. « Sauf si tu as besoin de me mettre un handicap, parce que tu es sûr de perdre ou que tu es trop lâche pour jouer à la loyal… », dit-il pour la taquiner un peu plus. Il espérait aussi, ainsi, mettre le pc en sécurité.

La situation était assez comique pour Kiyo et loin de l’être pour Naya. Kiyo n’avait jamais eu vraiment peur des monstres, il avait toujours vécu avec eux. Et même s’il savait que les plus petits, les plus malins étaient généralement les plus dangereux, il s’en foutait un peu, voir beaucoup. Pour lui, un monstre restait un monstre et peu importe sa taille, l’intelligence d’un monstre pouvait se comparer au talent artistique de Maitre Gims ; autant dire presque le néant. Toutefois, il faisait attention, non pas pour lui, mais pour Naya. Si lui, il mesurait la dangerosité d’un monstre à son intelligence, elle, elle mesurait leur dangerosité à leur capacité à lui faire peur… et trouillarde comme elle était, autant dire que le vampire qui se trouvait en face d’elle était aussi monstrueux qu’un humain lambda, qu’un camarade de classe. Les deux enfants avaient deux façons bien différentes de mesurer le danger. Quant au troisième, autant dire que pour lui, tout le monde était aussi doux et gentil d’un agneau. Même s’il plaçait le genre féminin à un piédestal assez élevé. Il avait une sainte horreur des femmes. Pour lui, toute femme était un monstre. Mais pour le moment, il ne faisait pas attention à la situation, il s’amusait à regarder la scène. Il se demandait bien comment ils allaient s’en sortir avec un corps et deux âmes. Oui, ce cher monsieur ne voulait en aucun cas prêter le sien. Il pouvait intervenir avec ceux des autres, même s’il avait une préférence pour le corps de Naya, mais aucun des deux autres ne pouvaient utiliser le sien. C’était une question de vie ou de mort… ou plutôt de torture.

Alors que Kiyo se moquait ouvertement du vampire qui se trouvait en face de lui, elle se vexa. Finalement, ce monstre n’était qu’une enfant pourris gâtée. Le genre de mioche qu’il aimait remettre à leur place pour leur apprendre la vie. Elle lui parla de boule disco, comme quoi on n’en avait pas besoin en plein jour. Des propos qui ne collaient au contexte selon lui et qui lui fit arquer un sourcil. Les humaines étaient vraiment de drôle de créature… entre Naya, Brune, Delilah, Fanny, Rin et maintenant elle, il se demandait si Florence était humaine ou pas. Elle ne ressemblait en rien aux autres. Elle ressemblait presque à un ange tombé du ciel. Dommage que pour son cas, ils (avec Naya et Iwan) ressemblaient à un démon remonté sur terre. Deux créatures complètement incompatibles, même dans les romans fantaisistes. Il ne pensa à elle que quelques secondes, juste le temps de voir et d’entendre sa réponse à propos du sac de Naya. Elle était d’accord pour le laisser sur un côté, pour combattre à la loyale. Cette gamine était bien étrange. Il se demanda même si elle était vraiment ce qu’elle prétendait être. Après tout, elle pouvait très bien mentir sur sa race et n’être qu’une humaine, élève à la HSSUP comme lui avant. Une nouvelle recrue qui était montée rapidement au niveau alpha. Dans tous les cas, ses pensées traversèrent sa tête comme un train traversait une plaine.

Mais avant même qu’il put lui répondre, il se fit prendre les cheveux de Naya, se les faire tirer en arrière et il sentit la texture de la langue de cette fille sur la peau de sa chère. Une action qui fit dégouliner de dégoût Naya et Iwan, mais qui faisait sourire, sadiquement, Kiyo. Naya ne voulait pas se faire lécher par un monstre, Iwan par une femme. Deux peurs en une. Toutefois, même s’il ne supportait pas ça, Iwan ne fit rien. Il laissa faire Kiyo. Pour le moment. Alors qu’elle le tenait par les cheveux, il reprit son corps. Il était désavantagé par l’alcool, mais au moins, il avait plus le problème de taille et de cheveux. Il allait pouvoir se défaire de son emprise facilement et de manière brutale. Tout comme elle avec le corps de Naya, il la prit par sa tignasse bien longue, presqu’au niveau de la racine pour avoir assez de prise et il la tira en arrière. Il était hors de question qu’il se fasse battre par elle. Il avait déjà été humilié à plusieurs reprises par une camarade de classe, il ne voulait pas que les gens se mettent à penser qu’il était faible. C’était le détail qui faisait qu’Iwan n’intervenait pas. Il savait au plus haut point comment l’orgueil était un moteur très puissant. Plus puissant même que la vengeance.

Kiyo – « Une chose me tracasse… comment ça se fait, alors que Naya a eu peur de tes yeux, que tu ne fus pas été surprise par le changement ? Je veux dire que toute personne qui nous rencontre pour la première fois à un moment de surprise quand je prends le corps de Naya… », commence-t-il à expliquer. … pourquoi pas toi ? à croire que tu savais qui on était et tu nous as choisi spécialement. », questionna-t-il la vampire.

Il ne savait pas s’il allait avoir une réponse à ses questions, si c’était une coïncidence ou non qu’elle connaisse son pouvoir. Et pour tout avouer, ces nombreux questionnements commencèrent à lui donner mal à la tête. Il n’aimait pas réfléchir et encore moins à ce genre de question. Pourquoi diable faillait-il que sa tombe sur lui ? Il ne bouge pas d’un pouce, les cheveux dans ses mains. Même s’il commençait à voir double, son entrainement à marcher dans ses conditions faisait qu’il se tenait plus ou moins bien, de quoi ne pas fléchir contre une éventuelle lutte de la part de celle-ci.

Naya maudissait déjà cette soirée. Elle qui voulait passer un moment tranquille, à geeker ou encore à voir Kiyo se prendre des râteaux par des demoiselles qui étaient la réincarnation de ses fantasmes féminins, tout tomba à l’eau quand cette monstrueuse créature leur tomba dessus. Pourquoi les avait-elle choisis ? Ils étaient peut-être des criminels, mais ils avaient rien fait de mal… pour le moment. Ils ne faisaient que se cacher pour ne pas être rattrapé par des gens qui voudraient les tuer, ou même pire, les torturer. Et pour cette dernière idée, ils pensaient en particulier à une personne, une personne dont ils ne prononceraient pas le nom parce qu’ils avaient honte de leur comportement. En quelque sort, ils savaient très bien qu’ils l’avaient trahi, même si en vérité, ils ne se souvenaient plus de cette scène-là. Le néant total. Une amnésie, comme s’ils avaient été possédé par une tiers personne. Cependant, cette théorie ne fonctionnait pas. Ils avaient vu la même chose dans les X-men et la première chose qu’ils avaient fait – après s’être enfuis – c’était de voir s’il y avait une quelconque trace sur l’un des trois corps. Nada, rien. Un mystère qu’ils essayaient de résoudre avant de commencer à faire leur vie de criminel.

Toutefois, rien ne se passa comme prévu et cette vampirette à l’allure d’un vampire de Twilight sans les paillettes disco en était la cause. Elle venait les emmerder pour une raison inconnue pour les trois enfants et un détail titilla Kiyo : comment pouvait-elle ne pas être surprise par son don ? Certes, si elle était vraiment un vampire, elle aurait vu beaucoup de choses dans sa vie, mais chaque don était différent et malgré l’épidémie de superpouvoir en ville, chaque don était unique et différent. Un élément qui pouvait faire surprendre les gens. Mais passons, en guise de réponse, elle lui proposa d’abord qu’elle boive son sang et ensuite, elle répondrait à ses questions. Un deal fort intéressant mais qui ne l’intéressait pas. Non pas qu’il ne voulait pas avoir des réponses à ses questions, mais il voulait d’abord récupérer le sac de sa tendre. C’était sa priorité et il n’allait pas se laisser faire. Elle lui proposa alors qu’il était toujours par terre. Elle profita de ce détail pour le maintenir au sol. Si elle n’était pas surprise par ce don, elle devait ne pas connaître ses avantages. Approchant son visage du cou de Kiyo, il se retransforma en Naya. Certes, niveau force, elle n’avait aucune chance face à cette gamine, mais elle avait une arme secrète que seul Kiyo et Iwan connaissaient : sa voix. Quand elle vit la vampire s’approcher d’elle, elle se mit à hurler très, très fort et aussi en montant bien dans les aigües. Une technique qu’elle faisait pour calmer les deux garçons quand ils commençaient à se taper dessus dans sa tête.

Sans savoir si cela avait été efficace ou pas, elle tomba dans les pommes, de peur. Cette demoiselle n’était pas très résistante mentalement. Kiyo revient avec son corps et profita de ce moment pour lui mettre un coup de poing dans les côtes pour la virer de sur elle en lui affligeant des dégâts. Malheureusement son corps avait un peu de mal à cause de l’alcool, mais pas assez pour ne pas pouvoir se défendre. Lorsqu’il se dégagea, avec le peu de temps qu’il avait pour le faire, il remarqua et s’avoua que cette gamine était bien plus forte qu’elle en avait l’air. Il changea donc de corps avec celui de Naya. Son corps était plus faible, mais beaucoup plus rapide que le sien. Maintenant dans le corps de Naya, il la regarda avec un sourire sadique, mais joueur. Il allait apprécier ce petit jeu.

Kiyo – « Je sais que même si je gagne, tu me diras rien. Me prends pas pour un con et vu ton niveau, tu m’as l’air d’être quelqu’un de bien lâche vu que t’attaques à des personnes qui ne possèdent pas la totalité du contrôle de leur corps. », dit-il sans mâcher ses mots. « De toute façon, si je me bats, c’est seulement pour récupérer le sac de la propriétaire de ce corps… rien de plus. », ajoute-t-il en fronçant ses sourcils.

Kiyo n’était pas assez fou pour attaquer le premier. Ce corps n’était pas fait pour les attaques, mais pour les esquives. Il se trouvait donc dans une position délicate et il ne pouvait pas faire appel à Naya vu qu’elle était dans les vapes. Il n’y avait plus qu’une personne pour l’aider dans cette tâche.

●●● Je sais qu’on n’est pas très pote, mais sur ce coup, est-ce que tu peux m’aider à récupérer le sac ? je ne sais pas maîtriser ce corps et je peux pas utiliser mon corps pour attaquer. Elle est tr… ●●● dit-il avant qu’Iwan ne le coupe pour répondre positivement d’un signe de la tête.

A cette annonce, le sourire s’élargissait sur le visage de Naya. Kiyo venait de résoudre son problème ; Iwan était doué dans les deux domaines : la rapidité et la brutalité. La première était sa spécialité, même s’il ne dépassait pas Naya, mais en comparant avec une note sur 20 ; Naya avait 5/20 en brutalité contre 17/20 en rapidité ; Kiyo avait 16/20 en brutalité contre 7/20 en rapidité alors qu’Iwan, lui, avait 15/20 pour les deux. Il était un précieux atout. Maintenant qu’il avait ce mec avec lui, il attaqua le premier contre l’inconnue. Il ne connaissait pas son nom, et il s’en foutait royalement.

Ce don comportait de nombreux désavantages, surtout sur le plan psychologique, mais en combat au corps à corps, ce pouvoir était une bénédiction : il permettait aux deux (enfin trois) âmes de jouer avec leur adversaire. Les trois âmes et les trois corps avaient chacun leur spécificité et ils jouaient de ça pour gagner. Certains diront que c’était de la triche, que ça fait trois combattants en un, mais dans un autre sens, tout pouvoir n’était-il pas à considérer comme une forme de triche ? Après tout, un pouvoir apportait un avantage à celui qui le possédait, même le pouvoir le plus banal pouvait faire pencher la balance. L’avantage du leur, était dans le fait qu’ils pouvaient switcher d’âme à âme et corps à corps pour tromper l’ennemi et l’attaquer. Une technique surement considérer comme lâche pour beaucoup, mais qui était très efficace. Surtout contre des personnes comme elle, dont les pouvoirs donnaient pouvoir et force.

Alors qu’il esquiva sa morsure grâce à Naya et son hurlement ultra aiguë, il reprit possession du corps de Naya et se mit en position de combat. Si elle pensait connaitre le don de Naya, elle allait vite être surprise. Puisque personne ne connaissait encore la troisième âme, celle qui était encore plus sombre qu’un démon, celle qui débordait autant d’orgueil que Lucifer lui-même. Une comparaison un peu trop prétentieuse, peu flatteuse, mais qui correspondait parfaitement à Iwan. Toujours en position de combat, Kiyo lui rétorqua qu’il savait très bien que même en gagnant, il n’aurait pas les informations qu’il voudrait. Il n’était pas stupide pour ce genre de chose, loin de là même. A ce moment-là, elle se mit à ricaner en racontant des choses stupides. Il ne l’écouta pas jusqu’au moment où elle lui demanda s’il n’avait pas d’armes pour relever le niveau. A ce moment-là, un sourire s’afficha. Il avait bien mieux qu’une arme… il avait une autre âme.

Sans rien dire, Kiyo ne fit plus rien. Le visage se transforma lentement. Il passa d’un sourire amusé à un sourire sadique. Un sourire qui pouvait faire jouir les princes de l’enfer. Suite à ce changement, ce fut le corps qui changea. La petite brune venait de laisser faire place à un grand brun. Mais celui-là n’était pas comme Kiyo. Si ce bourrin faisait 1m85 pour 80Kg, ce nouveau corps lui, ne faisait qu’1m85 pour 70Kg. Autant dire que niveau carrure, ce n’était pas la même chose. Puis, il avait toujours ce même sourire sadique sur les lèvres. S’il ne pouvait pas être la réincarnation de Lucifer, il n’était pas loin d’avoir un rang royal s’il allait en enfer. Même liliana pouvait sentir son aura démoniaque.

« Alors comme ça, on demande un autre niveau ? », demande-t-il en s’inclinant comme un gentleman. « mais comment pourrais-je combattre une créature si magnifique ? Le sang doit t’aller à ravir, surtout quand il coule sur tes lèvres et qu’il coule sur ta mâchoire. », ajoute-t-il. « Malheureusement, tu t’en es pris à ma tendre. Je ne peux pas accepter qu’on lui fasse du mal juste pour passer le temps. Ce privilège est seulement à moi et personne n’a le droit de me le prendre. », dit-il en sortant son épée de sa canne. « c’est vraiment malheureux parce que dans d’autres circonstances, je suis sûr qu’on aurait pu être très amis tous les deux. », finit-il de dire.

Iwan était prêt à combattre.

« Honneur aux femmes, ma chère. », annonce-t-il avec un sourire à en faire pâlir un psychopathe.

Comment ne pas sourire quand on entendait ce genre de chose ? Comment ne pas sourire quand on entendait des conneries ? Parce que oui, aux douces oreilles d’Iwan, les paroles du jeune vampire n’étaient qu’un ramassis de bêtises. Et elle devait être punie pour cela. Lui aussi, il avait passé l’âge des bavoirs et pourtant, il ne se gênait jamais d’en mettre lors de ces travaux manuels. Il écouta attentivement les paroles de la demoiselle, mais ne réagit aucunement. Il s’en fichait un peu, même s’il était intrigué. Il n’avait jamais combattu de vampire. A vrai dire, il n’en avait jamais combattu parce que ce genre de créature n’existait pas dans son monde. Et il croyait qu’il en était autant dans celui-ci. Du moins, au dire de Naya, ces créatures n’étaient qu’un mythe. Ce fut surement pour cette raison qu’elle était tombée dans les pommes. Il ne bougeait pas d’un pouce pour le moment.

« Pourquoi pas. J’aimerai bien voir la couleur de mon sang aussi. », dit-il en affichant un souriant. « D’après ce que j’ai compris, la couleur du sang de ce monde était rouge. La couleur du sang possède la même couleur que l’amour. C’est si beau … », commence-t-il à dire. « … enfin c’est ce que je dirai si j’avais un cœur. Heureusement pour toi, les ténèbres n’en ont pas. », ajoute-t-il en ajoutant une touche de sadisme à son sourire.

Tu écoutais la jeune demoiselle, te racontant que ce n’était point sa faute si Naya était tombée dans les pommes, qu’elle n’y était pour rien à propos de la fragilité de la demoiselle. Il était vrai qu’elle n’avait rien à voir là-dedans. Mais elle avait quand même fait peur à sa chère. Et ça, il ne le supportait. Surtout qu’en plus, elle l’avait pris pour un humain … il bouillonnait à l’intérieur. Comment cette créature pouvait-elle le prendre pour un simple humain ? Elle allait vite comprendre son erreur quand il allait la tuer. Néanmoins, il se demandait bien comment il allait pouvoir la tuer. De ce qu’il savait, les vampires étaient sensibles à tout ce qui étaient bénis. Et malheureusement, il en était de même pour toi. Il allait devoir jouer sur l’effet de surprise et la vitesse pour la tuer.

Puis, quand il se mit en position de combat, il annonça à son adversaire de commencer. Et comme il s’en doutait, elle accepta pour l’attaquer. Et comme il s’en doutait, elle l’attaquait de face, sans feinte ni astuce pour pouvoir esquiver ses attaques. Les vampires étaient-ils donc comme les humains ? Des créatures stupides et sans cervelle ? Toutefois, Iwan resta sur ses gardes. Si elle le faisait, c’était par stupidité ou alors parce qu’elle en avait les capacités. Et dans le second cas, il allait avoir une mauvaise surprise s’il ne faisait pas attention. Donc, quand elle attaqua de front, il ne bougea pas jusqu’au moment où elle lui tomba dessus. Comme il s’en doutait, la seconde option était la bonne. Sans réussir à la toucher, il esquiva son attaque en bondissant en avant pour essayer de lui mettre un coup d’épée dans le dos.

« Je te conseille de revoir ton vocabulaire, jeune demoiselle. Si dans ce monde, j’ai une apparence humaine, ce n’est pas pour autant que j’en suis un. », dit-il d’un air sérieux. « Les humains ne sont que des créatures stupides qui ne méritent aucune compassion, ni même que nous les aidons. », dit-il avec le même air.

Iwan n’attaquait jamais le premier, du moins, jamais au début. Il préférait d’abord connaitre son ennemi avant de pouvoir lui mettre le coup de grâce. Mais sans savoir pourquoi, avec elle, il se demandait qui était le chat et qui la sourie, qui était le chasseur et qui était la proie. Pour une fois, allait-il jouer le rôle de la proie ? Cette idée fit naitre sur le visage d’Iwan un immense sourire. Il n’avait jamais testé ce rôle.

Un petit proverbe disait que les ténèbres appelaient les ténèbres, mais dans ce cas, les deux ombres se battaient l’une contre l’autre au lieu de combattre ensemble. Il fallait dire que dans d’autres circonstances, tu aurais été ravi de pouvoir combattre avec un vampire, même si elle était l’incarnation de ce que tu détestais le plus. Les ténèbres appelaient les ténèbres, mais dans ce cas, malheureusement, c’était l’amour, le sentiment de protection qui appelait les ténèbres. La réponse de Liliana te faisait sourire : pourquoi ce genre de remarque blesserait Naya ? Si elle la connaissait aussi bien qu’elle le prétendait, elle saurait que l’un des points communs entre vous, c’était l’absence d’amour pour l’espèce humaine. Une prétention qui te faisait presque rire. Une vampire se pensant tout connaitre venait de démontrer le contraire en une seconde.

« Peur de dire quoi ? Que l’humanité est faite pour mourir et que les humains sont insignifiants ? », Demandes–tu de façon rhétorique. « Voilà une preuve que tu ne connais rien d’eux, ou qu’on t’a très très mal informé sur nous. Même si Naya est une humaine, elle est très lucide à ce sujet. », Ajoutes-tu

Cependant, la chose que tu avais oublié, c’était que de naissance, les vampires possédaient le pouvoir d’hypnotisé n’importe quelle personne, surtout quand elles étaient faibles. Et malheureusement, c’était le cas pour vous. Dans ton monde, tu étais peut-être tout en haut de la chaine alimentaire, mais dans ce monde, tu n’étais qu’un insecte. Non, plutôt une hyène. Tu étais assez fort pour pas mal de monde, mais tu restais bien faible par rapport à d’autres. Une sensation qui te déplaisait. Tu ressentais d’autant plus ta faiblesse quand elle but ton sang. Cette garce venait de boire ton sang divin. Cette garce venait de poser ses lèvres sur ta divine peau. Elle but assez de sang pour te faire flancher, te faire tomber de fatigue. Cette garce venait de te mettre K.O.

Toutefois, cette demoiselle semblait bien oublier une chose : le pouvoir des Thompsons leur permettait d’avoir trois corps. Pour les vaincre, il faut les vaincre trois fois. Les humains avaient une vie, les chats neuf. Eux, ils en avaient trois. Alors qu’elle s’éloignait en disant qu’elle était déçue d’eux, elle faisait une grave erreur. Tu laissas ton arme par terre, mais pris le corps de Kiyo. Le second match allait pouvoir commencer. Et il commença par une menace : Sans une once d’hésitation, tu repris ton épée avec le lourd corps de Kiyo et tu lanças ton épée comme une lance en direction du vampire. Cette femme pensait qu’ils allaient capituler ? La devise des Thompsons était de combattre jusqu’à la mort. Enfin presque. Ça dépendait de Naya.

« Le combat n’est pas fini sale garce ! », hurles–tu en même temps que de lancer ton épée. « Tu crois que c’est aussi facile de nous vaincre ? », Ajoutes-tu « Beaucoup de gens nous comparent à des cafards à cause de notre pouvoir. Si tu veux te débarrasser de nous, faudra nous combattre une seconde fois. », ajoutes-tu avec un sourire sur les lèvres.

Si Iwan était encore plus remonter contre elle et que son envie de combattre était plus fort, Naya, elle, commençait à se mettre en PLS dans un coin. La vampire avait prononcé le nom que la petite redoutait : Laughing Jack. Elle connaissait parfaitement ce nom puisque c’était celui de son mentor, de son professeur. Enfin du moins, c’était on nom de super héros. Il avait été la seule personne à comprendre vraiment ce qu’ils ressentaient. Il avait été la seule personne à voir le véritable problème de ces âmes. Il avait été le seul à croire en eux, en leur capacité. Il était le seul héro qu’ils respectaient, qu’ils ne pourraient jamais combattre et pourtant, il était aussi le seul héro contre lequel, ils ne voudraient pas revoir par peur de mourir.

●●● Co… comment connait-elle Laughing Jack ? ●●● demanda-t-elle, à moitié apeurée. ●●● Iwan … elle … elle connait Laughing Jack. Fait … fait très attention. ●●● essaya-t-elle de dire ?

●●● T’inquiète pas princesse. Tu me connais. Je vais faire très attention. ●●● dis-tu. ●●● Kiyo, dès que mon corps pourra commencer à fonctionner de nouveau, dis-le-moi. ●●● ajoutes-tu.

●●● Ouais, ouais, t’inquiète. ●●● dit-il en baillant et s’allongeant.

Iwan regardait toujours la vampire, prêt de nouveau à combattre.

« T’es peut-être plus forte que nous, mais on ne va pas abandonner aussi facilement. Tu dois nous rendre un objet avant de partir. » Dis-tu en prenant l’épée de Kiyo. Cette arme n’était pas pratique pour le petit monstre, mais pour le moment, il n’avait que ça.

Alors qu’il venait de finir de parler, Kiyo reprit son corps contre l’avis d’Iwan et courut à l’encontre de Liliana. Malgré son poids et le poids de son épée, Kiyo courait plutôt assez vite pour la rejoindre et frappa une première fois contre elle. L’effet de l’alcool commençait à se dissiper. Enfin non, en vrai, le taux d’alcool était encore assez élevé, mais à taux que l’organisme de Kiyo pouvait plus ou moins gérer.

Les deux mots qui vinrent à l’esprit des trois Thompson à ce moment-là étaient faiblesse et admiration. Kiyo et Iwan se sentaient misérables en voyant qu’une gamine était plus forte qu’eux. Ils ne comprenaient pas comment une simple gamine, plus petite que Naya de plus, pouvait les battre comme s’ils étaient de simple débutant en combat. A l’inverse, Naya, elle, était admirative en se posant les mêmes questions qu’eux : comme une fille, plus petite et plus jeune, sans doute, pouvait les battre ainsi. Mais une autre question planait : comment connaissait-elle Jonas ? Depuis le temps, ils savaient qu’il aurait pris un autre élève. Mais son niveau dépassait de loin le leur. Un élève qui était bien meilleur qu’eux.

Alors qu’Iwan essayait de lancer l’arme comme un javelot, il avait mal jugé la trajectoire. Pestant contre ce corps rempli d’alcool, il engueula Kiyo pour sa dépendance. Une gueulade qui ne commença pas grâce à l’intervention de Liliana : elle venait de leur dire de ne pas jouer avec des armes tranchantes avec un corps aussi imbibé d’alcool. Un état qui déplaisait aussi à Iwan. Et avant même qu’il eut le temps de répliquer, elle disparut. Il reprit son corps pour enlever cette sensation que l’alcool provoquait en lui, cette sensation désagréable. Toutefois, il fut surpris que finalement, la demoiselle ne fût pas partie avec le sac.

Il arqua un sourcil avant de partir. Finalement, contre toute attente, même si Kiyo pestait toujours, Iwan, lui, sourit. Il venait de trouver une motivation pour s’améliorer, devenir plus Naya. Il réagissait finalement comme Naya qui, elle, trouvait en elle la motivation à se mettre au combat.