Le danger était venu dans ma maison pendant que je dormais. Papa et maman n’étaient toujours pas rentrés et c’était un gentil monsieur qui m’a sauvé. Il avait beaucoup de bobos mais n’avait pas mal. C’était trop bizarre, mais il ne m’avait pas fait peur. En fait, il m’a beaucoup consolée et m’a mit un tissu blanc sur mon bobo au bras. Je ne savais pas comment mon bobo était venu. Je ne m’étais pas rendu compte que j’avais beaucoup gratté mon bras pendant que j’étais cachée sous mon lit. C’était la deuxième fois que j’avais peur depuis que j’étais toute seule dans cette grande ville, mais la première que c’était parce qu’un méchant s’en prenait à moi. Je me rappelais qu’une dame m’avait dit de faire attention car il n’y aurait pas toujours quelqu’un pour m’aider, mais je ne voyais pas comment faire attention en dormant… Alors je ne faisais rien de mal. Les méchants étaient dangereux, c’était bien connu. Mais j’étais sûre et certaine que je n’en rencontrerais pas dans la rue puisqu'ils se cachaient tous pour ne pas se faire attraper. Ma maison était une bonne cachette et c’était pour ça que le méchant était là. Dans la rue il devait pas y en avoir beaucoup. Oui, c’était ça ! Mais comment protéger ma maison ? Comment faire pour qu’on ne la voit plus comme une bonne cachette ? Je n’avais pas beaucoup d'idée et sans maman pour m'aider je ne voyais pas quoi faire. Devais-je chercher les gentils monsieurs et madame qui m'avaient aidée ? Oui ! C’était une trop bonne idée ! En plus, je commençais à avoir beaucoup beaucoup faim !

Parce que j’étais toujours en pyjama, je changeai mes vêtements rapidement. Comme il ne faisait pas froid, je remis ma robe blanche à petites manches. Il y avait beaucoup de plis, mais je n'arrivais pas à les enlever toute seule. Je mis aussi mon petit gilet et des sandales blanches avec des coccinelles sur les boutons. Devant une petite glace, je regardai mes cheveux et pris la brosse pour les remettre correctement. Ça tirait !! Alors, je fis très doucement et ne passai que sur le dessus avant de mettre mon serre-tête avec les oreilles de chat blanches et  partir en éteignant la lampe. Dehors, il commençait à faire noir et les gens étaient tous pressés de rentrer chez eux. Ils avaient de la chance… Ils avaient tous quelqu’un à qui parler ou à aller voir. Je pouvais le deviner. Moi j’étais toute seule et j’aimais pas du tout ça. Je souriais quand même parce que je savais que papa et maman allaient venir me voir. Ils m’aimaient et je les aimais beaucoup beaucoup ! Alors ils n'allaient pas toujours me laisser toute seule. Il fallait donc que je trouve quelque chose ou quelqu’un pour protéger ma maison contre les méchants. Je me mis donc à marcher sur le trottoir pour aller dans le centre ville. C’était long parce que la ville était très très très grande. Alors je ne courrai pas pour ne pas me fatiguer. En plus, je devais chercher à manger, alors courir n’était pas une bonne idée du tout.

Après avoir marché très très longtemps, je trouvai un endroit avec plein plein de monde, sans trouver le moindre rêve à grignoter. En plus, je ne voyais personne que je pouvais connaître. C’était un peu stressant. En plus personne semblait me voir. Je n’aimais pas cette sensation d’être seule. Je grattai donc mon bras droit couvert de la manche de gilet et le tissu blanc que je n’avais pas enlevé depuis que le gentil monsieur était partit. J’avais mal. Très mal. Mais je ne pouvais pas arrêter parce que je ne m’en rendais pas compte que c’était moi qui me faisait ça. Je continuai donc en marchant sans regarder où je mettais les pieds. En fait, je voulais vraiment voir si je pouvais trouver une tête que je connaissais. Monsieur Caïn, monsieur Kiyo ou quelqu’un d’autre qui m’avait aidé avant aujourd’hui. Ah ! Peut-être que si je trouvais madame la magicienne alors elle me referait un spectacle ? Ce serait trop drôle ! Beaucoup plus que me prendre le pied dans la lanière de ma chaussure qui s’était détachée. Cela me fit perdre l’équilibre et tombai lourdement sur le sol sans avoir le temps de me rattraper puisque mes bras étaient occupés et que je ne m’y étais pas attendu. Allongée sur le sol, je restai comme ça quelques secondes avant de me relever. Mon genoux droit et ma joue gauche étaient égratignés et piquaient. Je ne pleurais pas parce que sourire était le meilleur moyen de suivre l’exemple de mon papa. Même si j’avais mal, il fallait que je sois forte comme lui ! Comme ça papa et maman seraient fiers de moi !

Doucement, j’étais en train de regarder où j’avais mal, toujours assise par terre. En posant ma main sur ma joue je vis qu’elle saignait comme mon genoux. Ça faisait bobo, mais je ne pleurais pas. Ce n’était pas grave. Maman serait très d’accord avec moi. Est-ce que j’étais une grande parce que je ne pleurais pas ? Ah mais je ne comprenais toujours pas beaucoup de choses que je ne pourrais savoir que quand je serais assez grande. C’était vraiment difficile à savoir et j’avais vraiment envie de pouvoir savoir. Je voulais parler comme papa et maman, pouvoir parler avec eux tout le temps et qu’ils m'expliquent les choses comme à une grande. Pour ça ils devaient aussi rentrer à la maison. Ils devaient venir pour moi. Ils avaient promis.

Doucement, je me mis à regarder autour de moi, un peu triste que les gens ne me regardent pas. Même s'ils étaient autour de moi, ils ne me voyaient pas. J’avais l’impression d'être toute seule et cela me donna encore plus envie de voir monsieur Caïn ou monsieur Kiyo. Eux ils faisaient des câlins et m’aidaient. Je me remis donc debout doucement pour recommencer à chercher quand un chien sauta sur moi. Il n’était pas assez proche pour me toucher, mais le voir me fit sourire. C’était un petit chien blanc et orange tout beau mais qui bougeait beaucoup. C’était drôle. Plus que le “non” qui me fit un peu sursauter. En levant la tête, je vis une madame grande aux jolis cheveux comme ceux de ma maman. Sur ses épaules, une petite fille comme moi était assise et me regarder et à côté d'elle un autre chien plus grand et tout blanc me renifla avant de s’asseoir. Beaucoup de monde pour moi ! J’étais super contente alors que la madame me dit qu’elle m’avait vue tomber. Elle me demanda aussi si je voulais qu’elle regarde. Oubliant le sang sur la joue, mes genoux et ma main, je souris et répondis :



Surprise, j’eus un petit mouvement en arrière en sentant quelque chose de mouillé sur mes jambes. C’était le petit chien qui tentait de me renifler et la petite fille sur les épaules de la dame me dit que je ne devais pas avoir peur. Je souris alors en répondant joyeusement :



Pendant que je répondais ça, la madame se baissa et me prit doucement le bras pour le regarder. Elle releva un peu la manche de mon gilet et on pu voir que ma peau était un peu rouge là où j’avais gratté sans m’en rendre compte. Comme je me demandais comment j’avais fait ça, je ne vis pas la madame regarder encore autour. Et comme je touchait un peu pour voir le niveau de douleur, je ne relevai la tête que quand elle me demanda pourquoi j’étais toute seule dehors. Je n’écoutai alors pas la petite fille qui disait que j’étais perdu et répondis fièrement :



Puis, toujours souriante, je demandai comme si c’était normal puisque ça l’était pour moi :