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Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson]

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Abigaïl Rice
Abigaïl Rice
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MessageSujet: Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] EmptyMer 6 Mar - 16:25



Souris monsieur !

Deux dodos étaient passés depuis que j’avais rencontré la dame dans le jardin. Après ça, j’étais rentrée chez moi et avais vérifié que rien n’avait disparu, que ce soit mes peluches, les affaires de maman, les vêtements qu’on m'avait donné et la tirelir qui devait nous offrir une vie meilleure. Celle-ci n’était pleine qu’à moitié et je n’y touchais jamais puisque je n’en avais pas besoin. Les autres enfants achetaient des bonbons, demandaient des glaces, des jouets et autres. Mais j’avais déjà tout ce dont j’avais besoin en terme de jouets et rien ne valait les rêves et cauchemars en terme de nourriture. Je ne comprenais vraiment pas pourquoi personne ne mangeait comme moi. Maman disait que c’était parce que j’étais spéciale, mais je n’étais pas si différente des autres. J’avais deux bras, deux jambes, un coeur, un visage qu’on disait régulièrement “joli” et personne ne me voyait autrement. Non, franchement, je ne comprenais pas. Est-ce que papa était comme moi ? Maman n’avait pas voulu répondre à la question. Mais j’avais remarqué que ses yeux brillaient de larmes quand on parlait de lui, alors j’avais arrêté de demander. J’étais un peu triste parce que je ne me rappelais pas très bien de lui. Il me manquait beaucoup. Quand je voyais les autres enfants bouder leur papa et maman, j’avais envie qu’ils changent car ce n’était pas bien. Je ne voulais pas qu’ils soient tristes dans ma situation et qu’ils fassent du mal par leur comportement. Mais je ne pouvais rien faire. Rien à part sourire et donner le sourire aux autres. Un sourire que je leur donnait sur mes dessins comme pour prier qu’ils le gardent pour toujours. Oui, je priais pour eux. Pour leur bonheur. Après tout, toutes ces personnes m'avaient beaucoup donné. J’avais beaucoup aimé leur gentillesse.

Je commençais à avoir trop faim pour patienter plus. Je terminai alors rapidement mon dessin de la jolie dame aux cheveux blancs avant de changer de vêtements. Je mis alors un pantalon foncé, un tee-shirt et un manteau chaud. Je l'aimais beaucoup car dedans c’était tout doux. Comme de la fourrure. Puis, à mes pieds, je mis des baskets sans chaussettes. Prête, j’éteignais la lumière comme le faisait maman avant et partis. Rapidement, je traversai l'entrepôt jusqu’à l’extérieur. Les vieux quartiers étaient encore un peu éclairés par le soleil, mais le ciel allait bientôt devenir noir. Je le savais car j’avais l’habitude de sortir dans ces moments de la journée. Cela voulait dire que trouver des rêves et cauchemars seraient plus simples dans un long moment. En attendant, qu’allais-je pouvoir faire ? Marchant doucement sur le trottoir, je regardai patiemment autour de moi. Peu de personnes souriaient, mais personne ne s'arrêtait pour parler avec moi. Ils devaient être pressés de rentrer chez eux pour retrouver leur famille. Je ne les suivis donc pas pour continuer ma route. De temps en temps, je m’arrêtais devant des vitrines de magasins de jouets ou de bijoux. Les yeux brillants d’émerveillement, je faisais à demi-voix la liste de ce que j’allais bien pouvoir dire à maman quand elle serait de retour. J’avais hâte de passer des soirées dans ses bras à parler de tout et de rien pour lui faire oublier ses tracas.

À un moment, une dame promenant son chien passa près de moi. Le chien était blanc et brun. Il faisait à peu près la moitié de ma taille et sa queue recourbée allait de droite à gauche. Il était beau et je voulus le caresser. Le chien s'arrêta alors et commença à me renifler sous le regard surpris de la dame. Elle me regarda un peu avant de chercher autour d’elle. Ne comprenant pas les raisons à cela, j’allais lui poser la question. Mais je n’en eus pas le temps : je fus poussée un peu fort par mon ami à quatre pattes et tombai par terre. La surprise passée, je me mis à rire aux éclats sous les yeux ronds de la dame. Cette dernière me demanda si j’allais bien et si j’étais seule. Je lui répondis honnêtement en me relevant, souriant toujours. Tout allait bien. Puis, profitant que la dame du magasin parle à celle qui tenait le chien, je partis avec un signe de main en courant. Pour moi, ce genre de rencontre était toujours très drôle. J’aimais vraiment les animaux, encore plus quand ils étaient affectifs. Par contre, les maîtres étaient tous trop nerveux. Pourquoi ? Ils n'allaient pas me mordre. Ils voulaient juste jouer un peu. D’ailleurs, les animaux d’une animalerie devant laquelle je passai me fit encore plus penser que j’avais raison puisqu'ils cherchèrent par tous les moyens de passer la vitre afin de m’atteindre. C’était vraiment trop mignon ! Mais je ne pouvais pas leur offrir de câlin. Alors, je passai mon chemin en leur faisant un signe.

Plusieurs heures passèrent comme ça, jusqu’à ce que la pharmacie indique “18:00”. Les rues devenaient plus désertes et les voitures se faisaient plus rares. Alors, quand je vis un homme aux cheveux noirs qui avait l’air triste. Sans regarder si je n'allais pas me faire écraser, je traversai la route pour me trouver à côté de lui. Il était grand et mince de ce que je pouvais voir. Ses yeux rouges comme le sang semblaient… vides. Ça me faisait de la peine. Alors, souriante pour donner l’exemple, je me mis à tirer sur sa manche en le regardant, la tête levée. Pour être sûre d'avoir son attention, qu’il ne me laisserait pas sans répondre, je lui demandai :

-Dis, monsieur, pourquoi t’es triste ? T’as mal quelque part ?


Je n’avais pas peur de lui. En fait, j’étais persuadée qu’il était quelqu’un de gentil et j’avais hâte de savoir ce qu’il me dirait pour pouvoir lui donner rapidement le sourire qu’il n’avait pas.

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MessageSujet: Re: Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] EmptyMer 6 Mar - 18:11

ft. Abigaïl Rice

Les vieux quartiers, 18h00

Souris, monsieur !

Énième journée de vide. Je regarde le plafond de ma salle de bain, baillant d'ennui. Cela sera encore une autre journée où l'agence n'aura rien à me confier. Pas d'entité extra-planaire à arrêter, de meurtres incongrus à élucider. Rien. Le vide. Nada. Que dalle. Je tue le temps dans mon bain, attendant avidement que mon téléphone ne sonne. Je suis tellement à bout que je serai prêt à prendre même un dossier sur lequel mes capacités ne sont pas forcément nécessaires. J'ai juste besoin de faire quelque chose de mes journées. J'hésite à appeler Samy, lui quémander de quoi m'occuper. Mais bon, il est le nouveau patron de ce nouvel état qu'à formé Laurel. Je sais très bien qu'avec un tel pouvoir le gamin ne doit pas avoir une minute pour lui. Il m'est sympathique, autant éviter de lui causer des problèmes. Je barbote encore quelques dizaines de minutes. L'eau est devenue froide. Et rouge. Je vais devoir me rincer avec tout ce sang. Ma tentative de suicide de la journée fut donc un autre échec. Enfin, ce n'est pas comme si je pensais vraiment mourir en m'ouvrant les veines. Je me prépare, si on ne m'appelle pas, je suppose que je dois aller au boulot.
Le "boulot" fournit par la SAD comme couverture n'est pas des plus exaltants. Botaniste dans une petite boutique dans les vieux quartiers. Quasiment personne n'y vient. Je passe le plus clair de mon temps à m'occuper des plantes, tranquillement. Lire quelques livres. Écouter de la musique à fond. Aujourd'hui, je me retrouve avec un lecteur de cassettes. Mon choix était assez limité d'ailleurs, je devrais passer dans un magasin de musique (ou d'antiquité) pour avoir quelques autres morceaux sous la main. Aucun appel. C'est très frustrant. Soit la SAD n'avait pas du tout besoin de moi, soit le monde a décidé de devenir bien moins dangereux depuis que je me suis engagé chez eux. La clochette de la boutique résonne, me sortant de mes pensées. C'est un jeune homme qui rentre. Il fait le tour de la boutique, il semble chercher quelque chose. Vu sa dégaine, pas besoin de deviner quoi.

— Il n'y a pas de plant de Marie-Jeanne ici, garçon.


Il est surpris, bredouille quelque chose d'incompréhensible avant de s'en aller. Ah la jeunesse. Cela me fait penser que je devrais peut-être me réapprovisionner en substances illicites. Je n'ai bientôt plus rien pour me tuer de cette façon. Je me devrais faire un tour dans la ville basse voir quelques-uns de mes "amis" pour me fournir un peu. Me demande s'il y a des nouveaux produits sur le marché. On verra. Au pire, je me prendrai de l'eau de javel ou un bidon d'acide. Je vais devoir nettoyer la baignoire si je m'amuse avec ça. Erf, c'est beaucoup de ménage la vie d'immortel suicidaire. La journée s'écoule lentement. Il y a bien eut aucun client aujourd'hui. Les plantes ça intéresse que peu de gens. S'ils en ont besoin, ils iront dans ces grands magasins où il y a de tout, pas besoin d'aller dans une petite boutique pour s'acheter un géranium ou un cactus. Ou bien ils en prennent en plastique, cela fait moins de boulot. Je fais un petit tour, histoire de vérifier que toutes mes vertes pensionnaires soient en forme. À part un ficus qui semblait un peu malade, il n'y avait rien. Je range mon tablier vert, protégeant un de mes nombreux costards offerts par ce cher Samy. Je ferme boutique, vérifiant que la porte soit bien fermée à clé, même si j'ai du mal à imaginer un voleur sérieux s'en prendre à cette humble boutique. Il est dix-huit heures. Il fait sombre. La rue est presque vide. Une petite marche m'attendait avant que je ne retrouve mon simple appartement où l'ennui m'attend sans doute toujours. Je fouille mes poches, je n'ai rien à fumer. Foutue journée de merde. Qu'est-ce que je ne donnerai pas pour un peu d'occupation. Et une cigarette.
Les crissements des pneus d'une voiture attirèrent mon attention vers la route. Une gamine vient de traverser la chaussée sans avoir pris la peine de regarder des deux côtés. Erf, elle a eut de la chance de ne pas s'être fait écraser... Pourquoi elle vient vers moi ?

— Dis, monsieur, pourquoi t’es triste ? T’as mal quelque part ?
— …

Je la fixe, longuement, silencieusement. Elle sort d'où celle-là ? Je lève les yeux, cherche quelque part autour de nous une mère ou un père qui aurait perdu son marmot. Il y a quelques personnes, mais toutes semblent vaquer à leurs occupations sans le moindre souci. Je n'étais pas forcément le plus doué avec les enfants. J'en ai eut des milliers. La plupart ont mal fini et une bonne partie ont essayé de me tuer. Bref, moi et les gosses ça fait deux.

— Ehm...Nan, j'ai mal nul part. Et je ne suis pas spécialement triste. C'est ma gueule normale ça.. Tête...Ma tête normale...

C'est vrai qu'il faut éviter de trop jurer devant les gamins. Surtout que celle-là me semble très jeune. Pas envie d'avoir sur les bras une mère hystérique si la petite répète ce que je dis. Je cherche encore s'il n'y a vraiment personne autour de nous qui la chercherait. Il semble qu'elle soit bien seule. Bizarre et un poil inquiétant. Il peut lui arrivé des problèmes, de graves problèmes, surtout si elle s'amuse à s'approcher d'inconnus comme elle le fait. Il faut que je trouve sa génitrice. Au moins faire ma petite bonne action de la journée.

—T'es perdue ? Ta daronne n'est pas là ? Et plus sérieusement, t'as pas des clopes ?

Bah quoi ? Les gamins fument tous de nos jours, non ?

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MessageSujet: Re: Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] EmptyMer 6 Mar - 18:55



Souris monsieur !

Le monsieur me regarda sans répondre à ma question qui, pourtant, était simple. Je continuai cependant à sourire pour l'encourager à me répondre et faire comme moi. Après tout, tout allait bien. A moins qu’il n’ait des problèmes, j’étais persuadée qu’il n’y avait aucune raison pour lui de ne pas sourire. Peut-être qu’à force de me fixer comme il le faisait il finirait par le comprendre. Pourtant, rien ne vint et son regard se mit à chercher autour de nous comme la dame plus tôt. Pourquoi tout le monde faisait ça alors qu’il ne trouverait personne ? Je ne comprenais pas. Maman et papa n’étaient pas là, alors il ne les trouverait pas. Moi-même je ne les trouvais jamais quand je me promenais dans la ville. Maman m'avait même dit que papa ne pourrait jamais être retrouvé, ce que je n’avais pas trop compris. Ne voulait-il pas qu’on le retrouve ? Il se cachait ? C’était amusant cache-cache, mais il aurait pu nous prévenir pour qu’on puisse le chercher. Et rester loin de nous rendait triste maman. A moi aussi il manquait beaucoup. J’avais hâte qu’il revienne. D’ailleurs, comment allait-il nous retrouver maintenant que nous n’habitions pas dans la même maison qu'avant ? Maman l'avait-elle prévenue ? Tant de question… Mais personne ne pourrait me répondre. D’ailleurs, le monsieur finit par satisfaire ma curiosité. Mais ce qu’il me dit ne m’aida pas à savoir pourquoi il ne souriait pas. Ne pas sourire n’était pas normal. Cela voulait dire qu’il n’était pas content, qu’il était triste. Mais bon, au moins il n’était pas blessé. Heureusement parce que je savais pas comment aider dans ces cas-là. Comment faire ? Ah ! Il faudrait que je lui demande pourquoi il était triste. Il avait beau dire qu’il ne l’était pas, en réfléchissant on trouverait sans aucun doute une raison.

Je n’avais pas spécialement relevé ce mot étrange qui voulait dire “tête”. Maman ne l'avait jamais dit à mes souvenirs. Puis, de toute façon, le plus important était que je le comprenne. J’allais donc lui poser ma question quand son attention alla de nouveau autour de nous. Fallait-il que je lui dise qu’il ne trouverait personne qui me cherchait ?  Apparemment non puisqu'il sembla le comprendre tout seul. Il me demanda alors trois choses : si j’étais perdue et deux autres questions que je ne compris qu’à moitié. Je continuai cependant à lui sourire en tenant toujours sa manche et lui répondis comme si ce que je disais une évidence :

-Je ne suis pas perdue. C’est ma maman qui l’est. Je vais manger un peu avant de l'attendre à la maison. C’est quoi une “daronne” ? Et c’est quoi des “clopes” ? Si je te trouve des “clopes”, tu seras plus triste ?


Je réfléchis un peu. Avais-je vraiment besoin d’une réponse à ces questions ? La dernière oui puisque je voulais le voir sourire. Mais pour en trouver il fallait que je sache ce que c’était. Donc, il me fallait aussi la réponse à ma deuxième question. Mais comme je ne savais pas si je pourrais en avoir, il fallait que je sache pourquoi il était triste. Sans ça, je ne pourrais rien faire… En tant que future héroïne comme mon papa, c’était mon rôle d’aide ceux qui en avaient besoin. Alors, sans vraiment lui laisser le temps de vraiment me répondre, je lui demandai :

-Pourquoi t’es triste ? Si tu souris pas c’est que tu es triste ou pas content, non ? Alors pourquoi ?


Je ne voulais pas qu’il ne me réponde pas. Alors, je me fis la promesse de ne pas le faire s’il ne le faisait pas. Il n’avait pas le droit de ne pas me dire ce qui n'allait pas. Et s’il ne le faisait pas, je le suivrais jusqu’à ce qu’il dorme pour devenir la gardienne de ses rêves. Comme ça il sera super content et sourira ! Oui, c’était vraiment une bonne idée. La meilleure qui soit. Maman me pardonnerait si je lui disais que j’avais sauvé quelqu’un, non ? Oui, j’en étais sûre ! Elle était gentille ma maman. Elle aimait voir le sourire des autres et elle disait toujours que mon sourire lui donnait la force d’avancer. Alors, je souriais pour que l'homme face à moi ait aussi un peu de cette force.

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MessageSujet: Re: Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] EmptyMer 6 Mar - 23:03

ft. Abigaïl Rice

Les vieux quartiers, 18h00

Souris, monsieur !

Cette petite est très... Souriante. C'en est presque désarmant. Je me gratte la tête, qu'est-ce que je vais bien faire d'elle ? De ce qu'elle raconte elle n'est pas perdue, mais sa mère oui. C'est une très étrange chose à dire. Soit elle est maligne et reporte la faute sur sa génitrice, soit il s'est passé un truc avec sa mère. Peut-être qu'elle est en retard après son boulot. Ou bien autre chose de moins simple. Je vais éviter de lui demander directement, surtout que je risque de faire un écart de langage encore. Fort heureusement elle ne comprend pas tout ce que je dis. Mais quand même, je dois bien peser mes mots avec cette enfant. Elle me propose d'aller me chercher des clopes. C'est une bonne idée. Vu sa bouille angélique et sa petite voix, je suppose que si elle demande gentiment à quelqu'un, on lui en donnera. En tout cas, si j'achetais les miennes, je lui en donnerais au moins une. Je me racle encore une fois la gorge avant de répondre à toutes ses questions.

— Daronne c'est une autre façon de dire mère. Des clopes, c'est des petits trucs qu'on fume pour se détendre et attraper le cancer. Si tu m'en trouves, je t'avoue que tu me libéreras d'un des nombreux poids de ma put...ehm... De mon existence. Sinon, pour en revenir à ta mère, elle est perdue où ? Et tu dis que tu vas manger en l'attendant, t'as la dal... Tu as faim, je veux dire ? Au pire je peux te payer à grailler si tu me trouves des cigarettes, en guise de récompense.

C'est vraiment difficile de devoir réfléchir à ce que je dis. Voilà pourquoi j'évite les gamins. J'espère que je n'aurai pas à interagir avec un autre à l'avenir (mais bon, connaissant le destin, j'imagine que si). Elle me redemande pourquoi je suis triste. Toujours avec cet immense sourire qui me met mal à l'aise. Je ne comprends pas comment un être peut suinter d'autant de bonté. Un astre de bonheur, c'est blasant. Je me baisse, histoire d'être à son niveau (et parce qu'elle est tellement petite que je commence à avoir mal à la nuque.).

— Je le répète, je suis pas triste. Par contre effectivement, je suis pas non plus content. Pourquoi ? Plein de raison. La futilité de l'existence en est une par exemple. Mais là, ces derniers temps, c'est surtout l'ennui. En gros, un gars m'a promis que si je travaillais, je pourrais enfin crev... Arriver à remplir mon objectif... Sauf que depuis que j'ai accepté, hé bien, je n'ai pas l'impression d'avancer. Je travaille pas souvent et je ne meur...n'avance pas. Ce que je fais aide les gens, c'est bien certes, mais dans le fond, ce n'est pas ce que je veux.

Bon, rester accroupi ça commence à me fatiguer. Je me laisse tomber en arrière, m’asseyant par terre, contre le mur de la boutique. Je m'étends un peu, bordel qu'est-ce que j'aimerais avoir une cigarette là. Mes poumons ont besoin d'air malsain, d'une petite dose de mort. Puis elle me stresse aussi à me fixer et à sourire. Les seuls gens qui sourient autant et que je connais personnellement sont des psychopathes. Je ne pense pas que c'est son cas, quoique des gamins pas net, j'en ai déjà croisé. Je soupire avant de reprendre un discours qui n'est probablement pas adapté pour une enfant, mais bon, c'est elle qui me l'a demandé aussi.

— Aider les gens c'est pas un mal tu me diras. Le truc, c'est que je ne pense pas être fait pour ça. On me l'a souvent dit et moi-même je pense être tout sauf une bonne personne. La bonté que je produis n'est qu'un "dommage collatéral". Et pour l'instant, je n’éprouve aucune satisfaction dans cela. Je n’éprouve plus rien non plus pour le mal, rassures toi. Même baise...Hum... Voir des fem...Ehm... Avoir une amoureuse ? On va dire ça oui, même ça m'emmer... Ennui au plus au point, alors le reste j'en parle pas. Et vu ton âge je devrais pas en parler je pense. Pour faire court, petite, je suis blasé parce que je suis vieux, que j'ai tout fait, tout vu et que plus rien ne m'étonne.

Je me craque la nuque sur ses bonnes paroles. Ça résume bien mon état d'esprit de ce millénaire. Elle a de la chance d'être si jeune, elle a de quoi s'émerveiller et s'étonner à chaque coin de rue. Et elle est encore innocente, le monde ne l'a pas encore broyé. Elle n'a pas été réduite en charpie entre ses crocs. Oui... Elle a de la chance. Je vais lui filer de quoi bouffer un bout et la ramener à sa mère. Je n'ai pas envie de la laisser là, dans la rue, alors que la nuit tombe. C'est un coup à retrouver demain aux infos avec une nouvelle morbide la concernant. Autant éviter que la triste réalité ne se fasse les crocs sur elle tout de suite.

— Sinon t'as un blaze ? Moi c'est Caïn. Enchanté gamine.

Avec mes doigts je tire ma bouche en un sourire. J'espère que ça la fera se marrer, ce n'est pas parce que je suis complètement nihiliste que je n'ai plus de sens de l'humour.

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MessageSujet: Re: Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] EmptyJeu 7 Mar - 0:38



Souris monsieur !

Pendant que je lui avais posé mes questions et fait part de ma façon de penser, le monsieur m'avait regardée. Puis, il se gratta la tête en ayant l’air de ne pas savoir quoi faire. Pourtant c’était simple : il avait juste à répondre à mes questions. A moins que, justement, il ne savait pas comment faire parce qu’il ne savait pas pourquoi il était triste ? Pourtant, tout le monde pouvait répondre à cette question en réfléchissant un peu. Ou alors c’était qu’il ne voulait pas le faire et ne savait pas comment s’y prendre pour ne pas me vexer. Je ne comprenais pas trop, mais je fus contente qu’il m’explique avant tout les mots que je n’avais pas compris. Ainsi je sus que j’avais répondu à une de ses questions sans forcément le savoir. Par contre, de quoi il parlait pour le truc à fumer ? Et c’était quoi le cancer ? C’était quelque chose de bien ? Sans doute puisqu'il avait l’air d’en avoir beaucoup besoin. Mais il me laissa pas aller en chercher pour lui puisqu'il enchaîna en me demandant où était perdue maman et si j’avais faim. Il me proposa alors de me payer… un truc si je lui trouvais une “cigarette”. Je compris par association que clope et cigarette était un seul et même objet puisqu'il en avait beaucoup besoin. Mais sur le coup je ne réfléchis pas trop à la question, bien trop concentrée sur sa tristesse. Je lui reposai donc ma question en insistant grandement que s’il ne souriait pas c’était parce qu’il y avait quelque chose qui n'allait pas. Sa réaction fut comme celle de maman quand elle était fatiguée : il se baissa à ma hauteur et me regarda dans les yeux pour me répondre. Tiens, il n’avait pas soupiré, lui ? Parce qu’il n’avait plus de bonheur à laisser s’échapper ? C’était triste… Mais je ne pus le faire remarquer puisque je fus totalement occupée par l’écoute de ses explications.

À nouveau, il affirma ne pas être triste comme j’en étais persuadée. Mais, au moins, il m’avoua ne pas être content pour plein de raisons. Je ne compris malheureusement pas certains mots comme “futilité” qui n’avait pourtant pas la même résonance que les deux autres pour lesquels j’avais demandé une définition. Le mot était plus doux, mais le sentiment restait… négatif ? En tous les cas, j’eus une sorte de pincement au cœur que je ne compris pas et ne montrai pas. Au moins, je compris qu’il s’ennuyait. Parce qu’il n’avait rien à faire ? Pas de travail ? Parce que le monsieur qui lui a proposé de l’aider ne le faisait pas ? Je fus triste pour lui parce que tout ce qu’il disait ne donnait pas envie de sourire. Je comprenais bien mieux. Mais je ne savais pas trop quoi faire pour l’aider. Je ne connaissais pas cette personne qui lui avait promis sans le faire. Pour le reste, qu’est-ce qui pourrait bien l'amuser ? C’était pour tout ça qu’il n'arrêtait pas de buter sur les mots ?
D’un seul coup, le monsieur se laissa tomber sur les fesses, au sol. Inquiète sur le coup, je crus qu’il était blessé ou trop triste pour tenir debout. Mais il continua sur sa lancée pour m'expliquer encore pourquoi il ne souriait pas. En fait, je vis dans ses paroles le fait qu’il n’avait pas d'intérêt à quoi que ce soit. Il n’avait plus envie de rien. Encore une fois, je ressentis une vive tristesse pour lui et une honte de ne pas pouvoir l’aider. J’avais beau réfléchir à ce que je pouvais faire pour l’aider, je ne voyais pas du tout. Ce, jusqu’à ce que je me rappelle qu’il m'avait demandé une… cigarette ! Souriant plus grandement, j’écoutai à moitié la présentation de Caïn puisque je lui fis un câlin soudain. Le serrant contre moi en fermant les yeux, je lui caressai un peu les cheveux comme le faisait maman avec moi quand j’allais mal. J’aimais bien ce genre de contact et J’espérais vraiment qu’il irait un peu mieux avec ça. Puis, toujours souriante pour l’encourager, je lui dis avant de partir en courant :

-Attends, je reviens !


Suivant mon idée jusqu’au bout, j’allai vers des passants pas trop loin du monsieur assis sur le sol et je leur demandai tour à tour une cigarette pour mon ami. Une dame adossé à un mur, cigarette en bouche, me regarda faire pendant un moment. Puis, doucement, elle s'approcha de moi pour me demander la confirmation de ce que je cherchais. Elle me montra ensuite un objet ressemblant à ce qu’elle tenait entre ses lèvres quand elle ne parlait pas. Accroupie devant moi, elle m’observa regarder l'objet sous toutes ses coutures. Elle finit néanmoins par me demander si c’était bien ce que je cherchais. Sans vraiment savoir si c’était le cas, je le lui confirmai avant de la remercier et courir vers Caïn.

Toute fière de moi, je lui tendis ce qu’il m'avait demandé plus tôt. Puis, à mon tour, je répondis à ses questions. Elles ne furent pas forcément dans l’ordre, mais au moins il me semblait tout reprendre :

-Moi c’est Abigaïl ! Dis, Caïn, comment je peux savoir où est perdue ma maman ? Moi je l'attends depuis longtemps… Avant c’était elle qui me donnait à manger.


Soudainement, je me mis à renifler l’air. Ça sentait bon ! Entre l'odeur de frites omniprésente, je sentais le délicat fumet d’un rêve. Un dormeur se trouvait pas trop loin de là où nous étions. Mais je ne voulais pas laisser monsieur Caïn tout seul alors qu’il n’avait pas encore répondu à ma nouvelle question. Si je pouvais retrouver maman, je voulais savoir comment ! Pourtant, je ne pus m'empêcher de dire pensivement, l’eau à la bouche :

-Ça sent trop bon…!


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MessageSujet: Re: Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] EmptyJeu 7 Mar - 8:59

ft. Abigaïl Rice

Les vieux quartiers, 18h00

Souris, monsieur !

La petite boule de joie m'observait tranquillement pendant que je lui expliquais les tenants et aboutissants d'une vie dénuée de sens. Elle est bien sage à m'écouter silencieusement comme cela, même si je me rends compte qu'elle ne doit pas forcément tout comprendre. Puis, soudainement, elle me fait un câlin. C'est... Étrange.Déjà ça m'a surpris et je me suis retenu de pas hurlé. Cela fait longtemps, très longtemps même, qu'on ne m'avait pas montré un acte d'amour désintéressé. Cela doit faire bien trois ou quatre siècles qu'on ne m'avait pas fait de câlin comme ça. Je me mords la langue, frustré de me rendre compte que j'avais oublié le nom du dernier de mes enfants ayant agi ainsi.
Je regarde les gens qui passent dans la rue. Certains ne font pas plus attention que cela à nous, d'autres semblent être illuminé par cette vision charmante. Personnellement, cela me met grandement mal à l'aise. Je veux dire, elle semble totalement innocente. Inconsciente aussi, mais oui, elle est indéniablement une bonne personne. Donc venir se blottir contre ma personne, me caresser les cheveux, tout ça, je ne vois pas ça d'un bon œil. Comment l'expliquer ? Contrairement à elle, je ne suis pas quelqu'un d'innocent ou de bon. Ça, je le répète suffisamment pour qu'on le comprenne. Je suis mauvais, sale. De fait, je crains qu'elle ne se salisse dans son étreinte. Mais bon, tout ça, j'y pense après coup. Sur le moment, je suis stoïque, trop choqué pour bouger le moindre muscle. Je me demande si ce n'est pas cette raclure de Créateur qui a mit cette petite sur mon chemin, histoire de me torturer un peu. Ce serait bien son genre. Mais aux dernières nouvelles il n'est plus trop présent. L'enfant fini par lâcher sa prise, je me sens comme une proie enfin libérée des serres d'un rapace. J'avais retenu ma respiration tout ce temps d'ailleurs. Elle part, pour un temps, vadrouillant dans la rue et arrêtant les passants en quête d'une cigarette. Ah, bonne initiative ! Bien évidemment, les gens n'accédaient pas à sa requête, ces monstres sans cœurs. C'est une jeune femme, un peu punk, qui finit par lui en donner une. La gamine revenait vers moi, toute contente, tandis que la punk dans son dos me lançait un regard noir. Je hausse les épaules en guise de réponse. Je prends la cigarette des mains de la petite, cherchant dans ma veste un briquet ou autre. Je n'ai qu'une boite d'allumettes à moitié vide, j'en craque une pour enfin, ENFIN, pouvoir m’asphyxier à coups de nicotine.

— Raaaah putain ça fait du bien...

Oups. Bon tant pis, elle peut bien entendre un gros mot ou deux, ce n'est pas la mort. Elle se présente à son tour, répondant au passage aux quelques questions que j'avais. Me rend compte aussi qu'elle me tutoie maintenant, j'imagine que c'est bon signe. Cette enfant se nomme donc Abigaïl et de toute évidence elle ne sait absolument pas où est sa mère, depuis un bail. Bizarre et inquiétant tout ça. Je tire une longue bouffée de tabac avant de me relever d'un coup pour recracher la fumée loin de la bouille angélique de la petite. Bon, le plan pour la ramener à sa daronne va être un poil plus compliqué que ce que je pensai. Heureusement que j'ai été, il n'y a pas si longtemps un inspecteur. J'ai aussi été détective privé, inquisiteur, et même metsuke. Donc retrouver des gens, je sais faire. Il me faut trouver un début de piste. De là, je retrouverais des indices, même un seul suffirait, pour pouvoir remonter la trace de la mère de cette Abigaïl.

— Ça sent trop bon... !

Je sourcille, regarde la gamine puis ma cigarette. Elle parle de ça ou d'autre chose ? Je renifle l'air, ça sent le tabac (évidemment) mais aussi les frittes. Si elle a faim, j'imagine que c'est ça qui doit lui titiller les narines.

— Tu veux des frites ? Je t'en file si tu veux.

Il y avait une camionnette au coin de la rue où un homme d'âge assez avancé s'attelait à préparer frites, paninis, burgers et pizzas. De la bonne nourriture bien équilibrée en somme. Je commence à me diriger vers ce snack, lentement en vérifiant que l'enfant me suive bien. Il faut que je la questionne un peu pour pouvoir la ramener à bon port.

— Pour savoir où t'as maman est perdue c'est simple, il suffit de me dire où tu l'as vu la dernière fois. Et quand surtout, tu dis que cela fait longtemps que tu l'attends. Tu peux me donner une période plus précise ? Cela fait quelques jours ou plus ?

Je paye machinalement une barquette de frites au vieux de la camionnette qui me la donne tout de suite. Elles semblent bonnes, bien dorées et salées. J'en prends une, la croque et l'avale. Effectivement, elles sont délicieuses. Je prends la barquette et la donne à Abigaïl.

— Tiens Abi', cadeau pour la cigarette, régale toi.

Je m'adosse à un mur. Attendant que la petite ne mange, mais surtout réponde à mes multiples questions pour pouvoir entamer mon "enquête". J'espère juste que ce n'est pas trop sordide, mais bon, la mère, d'une gamine de quatre ou cinq ans, disparue depuis "longtemps", d'expérience, je sais que ça n'annonce rien de bon.

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MessageSujet: Re: Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] EmptyJeu 7 Mar - 12:08



Souris monsieur !

Monsieur Caïn ne m’empêcha pas de lui faire un câlin. Il ne me repoussa pas non plus alors que je lui caressai doucement les cheveux. Pourtant, je sentis que ses muscles étaient tendus. Peut-être qu’il n’avait pas l’habitude ? Ça aussi c’était très triste : personne ne méritait qu’on les laisse dans la solitude. Maman disait que ceux qui le faisaient ne valaient pas mieux que ceux qu’ils critiquaient parce que tout le monde avait le droit à une seconde chance. Une chance de se racheter, comprendre leurs erreurs, vivre une vie qui n'ait rien à voir ce qui n'allait pas dans leurs actions passées. Même les vilains pouvaient avoir le droit de devenir des héros. Comme papa ! Maman m'avait expliqué qu’il avait commencé à mal agir quand une personne lui a tendu la main et l’a aidé à changer d’attitude. Une histoire que j’aimais écouter puisque c’était les rares fois qu’elle acceptait de parler de lui sans pleurer. Mais, comme elle n’était plus là, je ne pouvais plus l’écouter. J’avais hâte qu’elle revienne. Je voulais aussi que papa retrouve le chemin de la maison, qu’il me fasse des câlins comme avant. Mais, pour le moment, je devais agir ! Je les attendrais après avoir redonné un peu le sourire à ce monsieur qui avait mal dans sa poitrine. Ainsi, j’étais partie en quête d’une cigarette pour lui. Peu importe le temps que cela pouvait me prendre, je ne voulais pas le laisser comme ça. Je voulais qu’il soit content. Je le fus donc grandement quand la dame me donna ce que je cherchais. Souriante, j’avais alors apporté ma trouvaille à Caïn qui la prit avant de chercher quelque chose dans sa veste. Curieuse, je le regardai faire en guettant l'arrivée de ce fameux sourire que je voulais absolument faire apparaître. Malheureusement, il ne vint pas. J’en fus un peu déçue, mais ce n’était que partie remise ! Au moins, j’avais réussi à lui faire plaisir. Il semblait plus…. Plus…. Mince ! Comment elle disait maman déjà ? Euh… Plus… détendu ? Non. C’était pas ça. Je ne parvins pas à trouver le mot, mais en tous cas il semblait aller mieux que plus tôt. Cela m’encouragea à continuer sur ma lancée. Peut-être fallait-il plus d’une cigarette ?

Avant de m'intéresser à cette possibilité, je répondis à ses questions puisqu'il l'avait fait avec les miennes avant que cette délicieuse odeur de rêve me fasse littéralement baver. Je ne laissai néanmoins pas ma salive déborder, l’avalant avant cela. Maman disait souvent qu’il était malpoli de laisser mes instincts et ma gourmandise déborder. Alors, il fallait que je me retienne. En plus, je ne voulais pas laisser le monsieur tout seul avant de lui avoir donné le sourire. Celui qu’il s’était forcé à faire avait été très drôle. J'aurais sans doute bien rit et lui aurais dit que c’était pas comme ça qu’il fallait faire si je n’avais pas eu autant de peine pour lui. En levant la tête vers lui, je le vis renifler un peu avant de me demander si je voulais des frites. Ah oui, c’est vrai que les humains ne pouvaient pas sentir cette odeur bien plus délicieuse que ça. J’hésitai un instant avant de répondre très joyeusement, comme une enfant normale que j’avais vu accepter que sa maman lui offre une glace :

-Oh oui !! J'adore les frites !!


Je ne détestais pas ça en tous cas. C’était super bon, mais ça ne m’aidait pas à ne plus avoir faim. Mais bon, peut-être que je pourrais manger des rêves un peu plus tard. Alors, contente qu’on s'occupe un peu de moi malgré tout, je suivis Caïn en trottinant jusqu’à un camion. Tient, l'odeur venait aussi de là ? Curieuse, je tentai de regarder autour du camion tout en restant visible pour mon accompagnateur. Malheureusement, je ne vis pas le rêveur, ce qui me fit faire une petite moue. Je devrais attendre… Zut ! Mais ce n’était pas grave : j’allais pouvoir discuter et essayer de rendre le sourire à cet homme très gentil. D’ailleurs, il me posa encore des questions sur ma maman pour savoir où je l’avais vue pour la dernière fois et cela faisait combien de temps que je ne l’avais pas vue. Je lui fis face en répondant sans prendre le temps de réfléchir puisque la réponse était facile à donner :

-Quand elle m’a dit de me cacher et de l’attendre, on était à la maison. C’était il y a loooongtemps ! Je peux plus compter les dodos.


En précisant que cela faisait longtemps, j’avais levé les bras au ciel, mes mains totalement ouvertes, pour mimer le trop plein de temps. Après tout, je ne pouvais plus les compter depuis beaucoup de temps ! Malgré ma tristesse de dire que ça faisait trop longtemps que je ne l’avais pas vue, je continuais de sourire, me cachant derrière ma fierté de répondre aux questions qui m’étaient posées sans réelle difficultés. En plus de ça, je fus récompensée pour mes efforts, ce qui contribua à me contenter. Je remeriai donc joyeusement Caïn en prenant mes frites que j’entamai avec un appétit qui ne fut pas du tout satisfait. Mais au moins j’avais le plaisir de réveiller mes papilles. Une douce torture que j’appréciai grandement puisque cela me ferait manger avec plus de plaisir après. Pourtant, faisant une pause dans mon faux repas, je regardai l'homme adossé au mur et lui demandai, curieuse :

-Pourquoi tu me demande tout ça ? Tu sais où est maman ?


Si c’était le cas, il était trop fort ! C’était la première personne à savoir où elle était ! J’avais vraiment hâte de pouvoir être dans ses bras que j’en fus rêveuse, bien que toujours attentive à ce que me dirait Caïn.

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MessageSujet: Re: Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] EmptyVen 8 Mar - 14:27

ft. Abigaïl Rice

Les vieux quartiers, 18h00

Souris, monsieur !

Bon, les frites semblent avoir été un bon plan. Abigaïl regardait autour du camion, comme si elle cherchait quelque chose pendant que je commandais de quoi la rassasier. Elle eut l'air déçue avant de reprendre son sourire habituel. Bizarre.

— Tu as paumé quelque chose ?

Je continue à fumer, posé contre mon mur, écoutant attentivement les informations que la petite me donnait. Cette histoire pue vraiment. Une mère qui disparaît après avoir demandé à sa fille de se cacher. Disparue depuis très très longtemps en plus. Cette gamine doit être seule depuis... Aller je dirais au moins une à deux semaines. Je suis curieux de savoir comment elle a fait pour survivre jusque-là. Outre le fait qu'elle ne doit pas avoir d'argent pour subvenir à ses besoins...Abi est juste une enfant. Innocente mais surtout inconsciente du peu que je l'observe. Elle s'approche sans aucune crainte des inconnus. Et vu le peu de foi que j'ai en ma propre espèce, je suis surpris de voir qu'elle n'a pas encore eut à faire à un détraqué. Une dernière bouffée et ma cigarette est terminée. Il m'en faut une autre. Je réfléchis un temps à renvoyer Abi m'en trouver, mais l'idée ne me semble plus aussi bonne maintenant. Je demande au vieux vendeur de frite, il n'a que des cigarillos, ça fera l'affaire. Je m'allume ce petit cylindre brun et reprends mes réflexions.
Si la mère lui a dit de se cacher, c'est qu'il y avait du danger. Ça ou bien elle a prétexter une partie de cache-cache pour abandonner sa fille. C'est une possibilité, même si Abigaïl semble être une bonne gamine, il se peut que sa parente ait décidé de la laisser seule. Les gens font des choses bien plus irrationnelles sans raison. Ce que je retiens surtout, c'est que cela s'est passé "à la maison". Si je peux voir ce que c'est que cette maison, je pourrais sans doute mieux comprendre la situation. Et peut-être trouver des pistes. En espérant que le temps ne les a pas déjà effacées.

— Pourquoi tu me demandes tout ça ? Tu sais où est maman ?

Je la regarde, elle mange joyeusement ses frites. Je me gratte la tête avant de quitter le mur. Il faut qu'elle m'emmène à "sa maison" pour que je puisse un peu dénouer ce mystère.

— Non, je ne sais pas où est ta mère. Pas pour l'instant. Par contre, je sais retrouver les gens, ça a été plusieurs fois mon métier. Quoique j'imagine que ça l'est toujours avec mon nouveau boulot. Je vais essayer de retrouver ta maman Abi', mais pour ce faire, j'aurai besoin de ton aide. Tu penses pouvoir m'aider ?

Je pense qu'elle sera coopérative, mais autant lui demander au cas où. Je regarde des deux côtés de la rue. Il fait déjà nuit. Est-ce que commencer mon enquête maintenant est judicieux ? Je ne vais pas crapahuter dans toute la ville, dans le noir, avec la petite qui me suit. C'est peut-être trop dangereux. Après tout Laurel n'est pas vraiment connu pour être sûre lorsqu'il se fait tard. On peut croiser toute sorte de criminels et autres fous dangereux si on s'amuse à faire quelques balades nocturnes. Je le sais, j'en ai fait les frais. Rien que je ne puisse gérer. Ça ne me dérange pas de me faire abattre dans une ruelle crade à minuit, c'est juste un mardi soir comme un autre. Mais je n'ai pas envie de crever devant la jeune fille, ça risque de la traumatiser de voir quelqu'un mourir. Encore plus si ce quelqu'un se relève comme si de rien n'était. D'un autre côté, plus on attend et plus j'aurai du mal à retrouver sa mère. Si on peut la retrouver bien sûr... Mon esprit tilt sur un détail. On parle beaucoup de sa mère, mais un gosse ça se fait à deux.

— Dis moi Abi'. Ta maman a disparu, je l'ai bien pigé ça, mais ton daron...Ton père, il est où lui ?


Bon les mères célibataires ça courent les rues à cette époque. Aussi bien elle n'a jamais connu le sien. Franchement, ce ne serait pas un mal. Je ne suis déjà pas un père exemplaire, je le sais. Mais on va dire que je n'ai pas non plus eut le meilleur des exemples. Hé ! Dire que je porte le nom de ce vieil abruti encore aujourd'hui. Adamson. Fils d'Adam. Brr, ça me blase de repenser à ce brouillon d'être humain. Ce torchon. Cet sous-mer...Concentre-toi sur le présent Caïn, sur cette affaire et cette gamine. Cela ne sert à rien de remuer un passé aussi lontain.

— Sinon, tu peux me mener à ta maison ? Peut-être que je trouverai quelque chose là-bas, un indice, pour trouver ta mère. Tu comprends ?

En espérant que sa maison en soit bien une. J'ai du mal à voir une gamine vivre seule dans une baraque sans qu'aucun voisin n'appelle les services sociaux ou autre. Raaaah, plus je réfléchis plus ça me file mal au crâne cette histoire. Cela fait trop longtemps que je n'ai pas utilisé ma tête pour autre chose que foutre des coups de boule.

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MessageSujet: Re: Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] EmptyVen 8 Mar - 18:43



Souris monsieur !

Lorsque le monsieur m'avait demandé si j’avais perdu quelque chose, comme j’avais compris son mot bizarre grâce à un autre adulte, je lui avais simplement souris en lui répondant que non. Une réponse simple qui se voulait sans suite car je ne voyais pas comment lui dire que je cherchais un rêveur. Peut-être aurai-je pu prétendre chercher si le faiseur de frites avait un chien. Mais comme je les aimais moins que les chats, je préférais éviter de me retrouver face à eux. Ainsi, j’étais retourné vers lui pour prendre mon repas humain et le manger en répondant à ses questions. Cela le fit beaucoup réfléchir, encore une fois en mettant sa cigarette à la bouche avant de souffler. Quand il le faisait, une fumée blanche sortait de sa bouche, ce qui était plutôt drôle. Mais j’aimais pas du tout l’odeur. Mais ce n’était pas pire que l’autre, plus grosse et marron, qui lui fut donnée quand il eut fini la première. Caïn disait que ça détendait et que ça “donnait le cancer”. Je ne comprenais pas vraiment, à vrai dire… Tout comme je ne comprenais pas trop pourquoi il me posait toutes ces questions. Beaucoup avant lui me les avaient posées, même autrement, et rien n’avait jamais changé. Alors,je lui avais demandé s’il savait où était maman. Un peu d'espoir que je cachais derrière mon faux repas pour ne pas causer de tristesse inutile. Je le vis alors se décoller du mur alors qu’il répondait à ma question, semblant penser à quelque chose. Contrairement à tout le monde, il ne voulait pas m’emmener à ce truc appelé “police”, mais chercher lui-même maman. C’était trop bizarre, mais ça me fit plaisir. C’est pour cette simple raison que, quand il me demanda si je voulais l’aider, je lui fis un immense sourire et manquait de renverser mes frites à cause de mes grands gestes alors que je répondis en sautillant :

-Oui !! Je vais t'aider ! On va retrouver ma maman !!!


En me calmant, je finis ma barquette que je partis mettre sagement à la poubelle. Comme ça, maman serait très fière de moi quand je lui dirais. Elle n’aimait pas du tout quand on mettait ce qu’on utilisait plus par terre. Elle disait que les personnes qui nettoyaient les rues n’étaient pas leur “boniche”, quoi que cela veuille dire. Est-ce que le monsieur allait me féliciter aussi ? Peut-être pas puisque, quand je revins, il était en train de regarder autour de nous, comme s’il cherchait quelque chose. Il le faisait beaucoup… Avait-il l'espoir de la trouver comme ça ? C’était bizarre. Mais ce qui finit par avoir mon attention fut sa question. Où était papa ? Mon sourire ne se ternit pas alors que je répondis avec le cœur un peu serré :

-Papa il joue à cache-cache avec tout le monde ! Mais personne a réussi à le trouver. Il est trop fort mon papa ! Mais ça rend maman triste et ça a mit les gens en colère. Ils nous ont prit notre grande maison pour punir mon papa. Maman dit tout le temps que tout va bien, mais je sais qu’elle veut que papa arrête de jouer. Moi aussi je veux que papa arrête de jouer, mais on peut pas le lui dire.


J’étais persuadée qu’il ne ferait pas ça sans raison. Il nous aimait fort et n’avait pas voulu nous laisser toutes seules quand il était partit travailler. Mais les méchants n’étaient plus là, maintenant. Alors il pouvait revenir. J’avais trop hâte qu’il me serre encore dans ses bras pour que je me sente en sécurité. Avec maman c’était pas la même chose. Elle, c’était pour que je sois plus triste. Mais même ça je ne l’avais plus maintenant. J’étais toute seule et je n’aimais pas ça. Je ne voulais plus être toute seule. Mais il fallait que je les attende à la maison. Je n’avais pas le choix. Je ne voulais pas que papa et maman s'inquiètent en ne me voyant pas là où je devais être. D’ailleurs, il fallait que je mange et que je rentre vite. Voilà pourquoi je pris assez bien les questions de Caïn. Je réfléchis un peu pour ce que j’allais faire pour manger au moins un rêve. Maman m'avait fortement conseillé de ne pas trop en parler pour éviter d'avoir des problèmes. Même si je ne voyais pas du tout ce qu’il pourrait m’arriver, je ne voulais pas désobéir à maman. Puis, finalement, je répondis en souriant aussi grandement, sûre de moi :

-D'accord ! Mais si je trouve un rêve tu me laisses le manger. Tu veux bien ?


Un peu stressée parce que je ne savais pas du tout ce qu’il allait me répondre, je me mis à gratter un peu mon avant-bras gauche à travers les manches de mon manteau et mon pull. S’il prenait peur ou s’il ne voulait pas, je savais pas trop comment j’allais pouvoir faire pour retrouver maman. Je voulais son aide parce que maman ne revenait pas depuis longtemps. Mais je ne voulais pas le rendre triste ou être la cause de son manque de sourire. Déjà que je ne savais pas trop comment faire...

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MessageSujet: Re: Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] EmptyLun 11 Mar - 18:35

ft. Abigaïl Rice

Les vieux quartiers, 18h00

Souris, monsieur !


Comme je m'y attendais la petite Abigaïl semble être partante pour enquêter sur la disparition de sa mère. Ce sera déjà moins pénible, même si elle est trop jeune pour être vraiment fiable, elle peut au moins m'aiguiller un peu. Je la regarde aller joyeusement jeter la barquette en plastique à la poubelle. Elle a bien été éduquée. Je fous un coup de pied dans le mégot que j'avais négligemment jeté au sol plus tôt, histoire de le planquer un peu. Pas que je crains de me faire juger par une gamine de 5 ans, mais surtout parce que je ne veux pas qu'elle suive le bien mauvais exemple que je suis. Peut-être que je devrais me conduire de façon plus écologique à l'avenir, pour rééquilibrer mon karma. Boarf. Je suis beaucoup trop vieux pour changer mes habitudes. Puis mon karma doit être tellement négatif que même si je m'amuse à sauver l'humanité une paire de fois il restera dans le fond. Je tousse, le cigarillo a vraiment du mal à passer, vivement que je le termine pour essayer de trouver autre chose de plus bon à fumer. Lorsque la jeune fille revient vers moi elle décide de s'ouvrir concernant son père. Hé bien. Vu ce qu'elle raconte je me demande ce que peut bien faire son père. "Jouer à cache-cache avec tout le monde", ça pue. Est-ce que c'est un gars recherché ? Si oui par qui ? Peut-être que le père d'Abi est un criminel. Il aurait disparu et depuis la vie de la gamine s'est retrouvée sur une pente descendante de ce que j’entends. Peut-être que c'est dans cette direction que je dois creuser.

— Ton papa, il fait quoi dans la vie à part jouer à cache-cache ? Et pourquoi les gens étaient en colère ? Il leur a fait du mal ? Peut-être que je pourrais retrouver ton père aussi, je suis pas à un parent près. Même si, pour le coup, s'il est vraiment fort à cache-cache alors ça sera dur. Enfin, pour l'heure, allons voir ta maison.

J’attends qu'elle mène la marche lorsque la petite me pose une question des plus étranges. Elle me demanda l'autorisation pour manger... Un rêve. Je reste un long moment à la regarder. Essayant de comprendre une sorte de sens caché, une expression d'enfant qui voudrait dire quelque chose. Mais non, je ne vois pas ce qu'elle veut me dire. C'est littéral ? Elle mangue vraiment les rêves ? Erf, si j'avais su, j'aurai évité de lui payer des frites. Elle semble assez stressée d'avoir demandé ça, se grattant les bras sous son manteau. Je soupire, j'imagine que, si c'est bien son régime alimentaire, elle a sans doute dû apprendre à cacher ça. Ce n'est de toute évidence pas la première fois que je croise quelqu'un qui ne se sustente pas comme un être humain normal. J'ai déjà côtoyé des suceurs de sang et dévoreurs d'âmes. Des monstres. Disons-le clairement, c'est comme ça que la plèbe les traite. Combien de fois, j'en ai vu se faire lapider devant un public assoiffé de violence juste parce qu'il était différent. Hé, même moi l'on m'a exécuté plus d'une fois.

— Tu manges les rêves ? Genre...Que ça ? Une glace ou une pizza ne te remplit pas le bide ?

Autant lui demander directement. Histoire d'être sûr que je ne me fais pas des films. Mais je me rends compte que cela peut la brusquer alors je rajoute avant qu'elle ne puisse répondre.

— Si tu en trouves un oui, pourquoi pas. J'espère juste que c'est bien que les rêves que tu manges. D'ailleurs ça doit pas être évident à manger un rêve maintenant que j'y pense. Tu demandes la permission aux gens ou tu bectes directement sur ceux que tu croises et qui dorment ?

Ça expliquerait pourquoi, maintenant qu'elle est seule, elle se balade aussi tard en ville. Je ne crois pas avoir croisé quelqu'un comme elle jusque-là. Comme quoi je peux toujours être étonné. Je la regarde longuement, de façon peut-être un peu trop analytique. Je suis curieux de la voir en action du coup. Surtout parce que je crains, comme toujours, le pire et qu'aussi bien j'ai entre les pattes une petite psychopathe qui dévore l'esprit de ses proies. Si c'est le cas, je vais devoir l'embarquer à l'agence. Cela me fera du boulot en plus, oui. D'un autre côté, elle sera en sécurité et cela permettra d'éviter qu'elle ne blesse quelqu'un.

Enfin, j'espère quand même que son régime alimentaire n'est pas dangereux pour les autres. Elle est sympa, ça me ferait chier de devoir l'enfermer. Donc s'il te plaît, vieux con de Créateur, évite de me pourrir ma fin de journée, tu seras aimable.

Ah, j'ai fini mon cigarillo...

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MessageSujet: Re: Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] EmptyLun 11 Mar - 20:11



Souris monsieur !

Monsieur Caïn ne s’énerva pas quand j’allai poser la barquette vide dans la poubelle. En fait, il ne semblait pas vraiment changer d’expression. Dommage, j’espérais presque qu’il soit fier de moi et en fasse un sourire, même tout petit. Mais les coins de ses lèvres ne bougèrent pas du tout. C’était trop triste ! Je voulais pas qu’il soit toujours comme ça, moi ! Alors, je fis en sorte d’être une gentille fille et lui répondis à ses questions. En même temps, c’était pas difficile. Je connaissais les réponses par cœur maintenant. Comme on n'arrêtait pas de me poser toujours les mêmes questions, c’était normal, non ? Peut-être pas ? En tous les cas, je répondis comme je le faisais là plupart du temps, ne cachant pas du tout la fierté que j’avais pour mon papa. Il était vraiment le meilleur, le plus fort et le plus gentil ! Alors c’était normal que je sois trop contente d’être avec lui. Pour moi, ça l’était. Pourtant, le monsieur qui avait toussé juste avant que je lui réponde, comme s’il avait avalé de travers, ne semblait pas comprendre pourquoi et me posa des questions sur mon papa, ce qu’il faisait avant  de jouer à cache-cache, pourquoi les gens étaient en colère contre lui et s’il avait fait du mal. Je me mis à réfléchir très fort juste avant qu’il me propose de retrouver mon papa. Sur le coup de la surprise je levai des yeux ronds sur Caïn avant de sourire de toutes mes dents et sauter de joie :

-OUAIS !!!! On va chercher mon papa !!!


Puis, marchant à côté du monsieur qui voulait voir ma maison, juste avant de lui demander s’il voulait bien que je mange des rêves, je répondis comme je pus aux questions qu’il m'avait posées :

-Mon papa il sauvait les gens. Il était fort mon papa et il voulait que tout le monde soit content. Mais mon papa est partit travailler un jour et il est pas revenu. Moi je suis sûre qu’il joue à cache-cache et qu’il reviendra, mais maman n’aimait pas quand je lui disais ça. Les gens en colère, je pense qu’ils n'ont pas aimé que papa joue à cache-cache. Mais il a fait de mal à personne mon papa. Il aime pas faire mal mon papa.


Je ne savais pas s’il me comprendrait parce que je ne savais pas comment dire ce qu’il s’était passé. Maman avait essayé de m’expliquer certaines choses, mais face à mes yeux ronds et mes questions elle m'avait simplement dit que je comprendrais mieux quand je serais plus grande. Quand je lui avais demandé dans combien de dodos, elle m'avait répondu que je ne pourrais pas les compter. Aujourd’hui c’était le cas, je n'arrivais plus à compter les dodos, pourtant je n'arrivais toujours pas à tout comprendre. Alors, je répétais ce que je pensais être vrai. Ce que je fis également quand monsieur Caïn me posa des questions sur le fait que je mangeais des rêves. Je fus contente qu’il accepte que j’en mange un, mais je me sentis un peu mal à l’aise derrière mon sourire alors que j’écoutais ce qu’il me disait et me demandais. Un sourire que je gardai alors que je montrai le chemin jusqu’à ma maison tout en répondant à ses questions avec un peu moins d'enthousiasme même si je comprenais pas ce que voulait dire “becte” :

-Je mange les rêves et les cauchemars et ça aide à bien dodo.Quand maman était là, je mangeais les siens et en se réveillant elle avait toujours le sourire. Papa mangeait pareil ! Mais la nourriture que les autres mangent c’est bon mais ça ne donne pas moins faim. Alors je cherche les rêves et cauchemars des personnes qui dorment dehors pour manger.


Les rues se faisaient comme désertes, Il n’y avait presque plus de personnes qui rentraient chez elles, et le froid se faisait de plus en plus sentir, ce qui devait empêcher les gens de dormir dehors. Je me sentis déçue de ne pas pouvoir sentir la piste d’un rêve ou d’un cauchemar plus de quelques mètres avant qu’elle disparaisse soudainement. Cela dura même jusqu’à ce qu’on arrive devant l'entrepôt abandonné dans lequel était ma maison. Pourtant, ça ne m'avait pas empêché de raconter des blagues enfantines et raconter des histoires sur mon papa et ma maman à la maison pendant tout le chemin. Cela n’apportait absolument rien à la recherche, mais je le faisais de toute façon dans l’idée de faire sourire le monsieur dont je tenais timidement la main. Le seul moment où je m’arrêtai vraiment fut devant l'endroit où je l’avais guidé. Il s’agissait d’un vieux bâtiment en bon état mais que plus personne n’utilisait. L’extérieur donnait l’impression que les travaux avaient été abandonnés il y a longtemps alors que l'intérieur était fait de béton et était totalement vide. Tout au fond, loin de l’entrée, se trouvait une sorte de cabanon fait de tissu. C’était ma maison devant laquelle se trouvait des sortes de traces rouges auxquelles je n’avais jamais fait vraiment attention. Alors, prenant un peu d'avance pour faire face à mon invité, je dis en souriant, plus à l’aise :

-C’est ma maison là-bas ! L'autre était beaucoup très grande, mais avant maman on était bien ici !


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MessageSujet: Re: Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] EmptyLun 18 Mar - 0:32

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Les vieux quartiers, 18h00

Souris, monsieur !


Bon, la gamine est enthousiaste. Elle me dit tout ce qu'elle sait au sujet de son paternel. Mes suppositions tombent un peu à l'eau pour le coup. Je pensai qu'il avait des ennemis parce qu'il devait lui-même être une raclure. Mea culpa. J'ai tellement peu foi en l'humanité que pour moi la plupart des gens sont mauvais. Bref, il sauvait des gens donc. Cela peut-être beaucoup de choses, flic, médecin, pompier, héros, ce sont les quatre boulots qui me viennent en tête en premier. Il aurait disparu pendant son travail. Je vais essayer de fouiller dans les données de l'agence, plus tard, voir si je ne peux pas trouver quelque chose. Enfin, pour ça me faudrait un nom.

— Dis moi Abi', tu sais pas comment ton padre s’appelait ? Ton nom de famille c'est quoi, tu le sais ? Moi, par exemple, c'est Adamson.

Je ne saurais pas dire si un enfant de 5 ans sait ça. Cela fait un poil trop longtemps que je n'ai plus cet âge pour m'en souvenir. Mais bon, avec un nom ma recherche sera largement plus simple. Sinon, hé bien je me débrouillerai, comme d'hab'.
Elle continua d'être honnête, m'informant plus à propos de la singularité de son régime alimentaire. Elle mange donc les rêves et les cauchemars. Elle faisait pareil avec sa mère, donc je suppose que cela ne devait pas être dangereux. Et son père avait la même capacité. Donc, maintenant, je sais que je cherche un couple dont le mari est un doté pouvant dévorer les songes. Avec la base de données de la SAD je trouverai facilement quelqu'un ayant de don. Je me baisse pour tapoter affectueusement sur la tête de l'enfant. Je veux lui montrer ma gratitude, elle m'aide bien cette petite, mais pour le coup j'ai l'impression de m'y prendre comme un manche et de la caresser comme on caresse un clébard pour le féliciter.

— Merci de me dire tout ça Abi'. Cela va m'aider à retrouver au moins ton papa. Si tes repas ne font pas de mal aux gens, voire, les rendent heureux, alors je ne vois rien à redire. 'Fin, fais gaffe quand même, évite de t'approcher des gens trop... Chelou... Bizarres. Même s'ils dorment ça peut être dangereux, ils peuvent être méchant. Tu comprends ?

Une fois ma mise en garde posée, je suivis la jeune dévoreuse de songe à travers les rues. L'ambiance générale devenait de moins en moins chaleureuse. Elle vit vraiment dans un coin craignos. Pendant notre marche elle me tenait timidement la main. L'on fait deux ou trois fois, histoire que je taxe des clopes aux passants. Elle racontait des histoires sur ses parents, ou des blagues. Je crois qu'elle essaye de me faire sourire. Je ne tilte que maintenant sur ça. C'est aimable de sa part, mais bon, malgré toute la bonté dont elle peut faire preuve, j'ai un peu quatre millénaires de drame dans les pattes. Quoique, j'ai concédé un soufflement de nez amusé lorsqu'elle m'a demandé ce qui est jaune et qui attend.
L'on arriva enfin à sa "maison". C'était un vieux entrepôt désaffecté. Le genre de truc qui sert plus de repaire à des gens cherchant à se planquer plutôt que de demeure à une fillette. Oui, ça pue. Elle me fait entrer, rien n'était verrouillé, ce qui augmente naturellement mon anxiété. La gamine me montre un tas de tissus, tendus dans plusieurs sens, un nid aux murs en toile. Elle était donc sans abri. Du moins, je ne peux pas vraiment considérer sa tente squattant une bâtisse abandonnée comme un abri, loin de là. Je m'allume une cigarette, elle est balaise pour avoir survécu seule ici. Pendant qu'elle parle mon regard est cependant absorbé par un détail. Quelque chose qui me saute aux yeux, juste devant sa "maison". D'un pas rapide je m'approche. De larges traces d'un rouge foncé que je ne connais que trop bien se trouvent juste devant sa tente. Du sang. Beaucoup de sang.
Ma jauge d'inquiétude a pété depuis un moment. Je ne suis pas un demeuré d'optimiste. J'imagine que pour beaucoup c'est un défaut, mais à mon sens c'est un atout non-négligeable. Cela permet de rester réaliste. En l’occurrence, j'ai saisi la situation. Au vu des traces, quelqu'un a perdu énormément de sang, il y a un moment déjà. Trop de sang pour pouvoir vivre. La mère d'Abigail est donc probablement morte...Qu'est-ce que je fais bordel ?
J'ai promis de retrouver sa mère, sauf que, de toute évidence, elle est morte depuis un bail et la petite semble ne pas le savoir. Ou bien peut-être qu'elle refuse d'y croire. Après tout, elle doit bien
voir tout ce sang à chaque fois qu'elle sort ou qu'elle rentre chez elle. Elle est jeune, très jeune, donc fragile. Je vais devoir lui mentir. Faire comme si sa maman est toujours en vie. J'espère que son père, lui, n'est pas crevé aussi. Putain, dire que je pensai que cette journée allait être comme les autres...
J'étudie un peu ce qui a été il y a plusieurs semaines une scène de crime. Je ne risque pas de trouver énormément d'indices. Je vois quelques impacts dans le béton, sans doute des balles. On l'a donc abattu. J'espère que cela a été rapide. Contrairement aux films il ne faut pas croire qu'un tir voue tue de suite, sauf si c'est dans la tête. Non, une blessure par balle, c'est sale. Vous pissez le sang en agonisant. Je me fais suffisamment tué de cette manière pour le savoir. Je vérifie de nouveau le sang. Des traînées. Logique, il n'y avait pas de corps. La mère a été tuée ici et emmenée ailleurs. Bizarre, on peut largement laisser un cadavre ici. Hum... Pourquoi la déplacer ? La question me tiraille l'esprit. Mais j'ai plus important à faire. Je ne peux pas laisser la petite ici. L'endroit n'est clairement pas sûr. Je vais la ramener chez moi pour cette nuit, demain je verrai comment je me débrouille. Peut-être que j'appellerai Samy. Vu que c'est lui le patron de la ville maintenant il saura quoi faire. Il faudrait que je trouve son père, ou un autre parent. Et une fois qu'elle serait en lieu sûr...Héhé, j'imagine que je vais m'occuper du cas des bourreaux de sa mère.
La pauvre gamine et sa famille semblent avoir déjà bien bavé dans leur vie sans cette tragédie là. Elle est également très gentille...Erf, puis j'avoue que ça me fait aussi une bonne excuse pour me défouler. Parce que je compte bien leur tomber dessus brutalement, façon Ancien Testament. Je ne pense pas qu'on me tapera sur les doigts pour le massacre de faiseurs d'orphelin. Oh ouais, je pense qu'une fois que j'aurai flairé leur piste je vais bien m'amuser avec ces bâtards. Je secoue la tête pour me débarrasser de mes sales idées. Pour l'instant, je dois m'occuper d'Abi'.

— Dis moi Abi', il fait pas trop froid dans ta maison ? On est en hiver après tout. Si tu veux, tu peux venir à ma maison pour cette nuit. Je verrai pour trouver ton papa... Et ta maman demain...

Me rend compte que j'ai le discours d'un pédophile qui essaye de leurrer sa proie dans son antre. Et maintenant que je me suis mis ça en tête je vais, bien entendu, m'enfoncer. Parce que, comme je le dis depuis un moment, je suis vraiment inapte avec les enfants.

— J'imagine que tes parents t'ont dit de pas suivre les inconnus. C'est bien. Mais là, il faut vraiment que tu viennes... Non... Attends... Raaah bordel. Euh, si tu veux, tu pourras manger mes rêves ? 'fin comme tu veux. On peut rester là aussi. Faudra juste que je monte la garde, au cas où. Erf, fait chier.

Je tire sur la cigarette, la finissant d'un coup avant d'en changer aussitôt. Les gamins me stressent vraiment.

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MessageSujet: Re: Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] EmptyMar 19 Mar - 1:21



Souris monsieur !

Je venais de lui parler de papa pour répondre à ses questions. Comme je regardais devant moi, je ne vis pas s’il réfléchissait ou autre chose. En fait, je devais me concentrer sur le chemin à prendre pour rentrer à la maison, même si je pouvais parler quand même. Comme ça, je pus répondre à monsieur Caïn quand il me posa des questions sur le nom de famille de mon papa et le mien. Pour me faire comprendre, il me donna le sien. Mais j’eus du mal. Je fus obligée de beaucoup réfléchir comme il avait fait avant avant de répondre avec beaucoup d’hésitation :

-Papa et maman n’avaient pas le même nom. Mais maman et moi oui ! C’est… euh….. euh… Ah ! oui ! Rice ! Comme le riz ! Mais papa c’est trop dur. Je sais plus… C’est grave ?


Je voulais beaucoup aider le monsieur avec moi, mais je n’y arrivais pas. Je me sentais triste même si je souriais de ne pas pouvoir faire comme je voulais. Alors, en plus de vouloir répéter ce qui était vrai, ce que je voulais me poussa à répondre aux questions qu’on me posaient, même si c’était pour expliquer comment je mangeais. Je me sentis mal, mais je savais que je devais le faire pour aider le monsieur. Je fus récompensée pour mes efforts : nous arrêtant de marcher, il se mit face à moi et se baissa pour me tapoter la tête. Ce geste me fit beaucoup beaucoup plaisir. Ses mots aussi quand il me dit merci et que ça allait l’aider à trouver mon papa et ma maman. Il m’autorisa aussi à me nourrir comme je le faisais mais me demanda de faire attention. Ne comprenant pas malgré ses explications, je penchai un peu la tête sur le côté en regardant le monsieur et lui demandai :

-Pourquoi les gens sont méchants en dormant ? Pourquoi ils voudraient me faire bobo ? Moi je les aide à dormir, alors ils devraient être contents. Et pourquoi les gens peuvent être bizarres ? C’est mal d’être bizarres ?


Quand la conversation sur les gens bizarre fut finie, ce qui avait pu durer très longtemps parce que je voulais comprendre, nous repartîmes pour aller à ma maison. Mais, même avec ça, ce n’était même pas sûr que ce soit le cas, ce qui avait pu me laisser songeuse à cause de la trop grande curiosité qui me poussait à vouloir poser beaucoup de questions. S’il m’en restait, je ne les posai pas, préférant tenter de le faire rire et sourire en parlant sans cesse. Je crus que j’avais réussi quand le monsieur souffla à une de mes blagues, ce qui m’encouragea à continuer de plus belle. Mais il ne le fit pas plus, préférant demander plus de cigarettes aux personnes qu’on croisait dans la rue. Je fus déçue. Le sourire aux lèvres, je me promis de retenter ma chance. Là, alors qu’on arrivait à la maison, il semblait ne plus m’écouter.

Ce fut pire quand il vit les traces de peinture rouge sur le sol. Pourquoi il regardait ça ? Il pensait que c’était moi qui avait fait ça ? Mais moi j’avais rien fait ! Je n’avais même pas de peinture pour dessiner… Maman ne voulait pas parce qu’elle n’était pas là pour que je l’utilise. En fait, ça, c’était là depuis que les méchants monsieurs étaient venus et s’étaient disputés avec maman. Mais comme monsieur Caïn était en train de réfléchir, je ne lui dis pas pour ne pas le déranger. Papa n’aimait pas quand je lui parlais alors qu’il réfléchissait et préférait que j’aille parler à maman. Mais là on était que tous les deux, donc je gardai le silence en le regardant faire. Ca dura très longtemps. Alors, j’allai prendre une de mes peluches pour me calmer et m’accroupis devant ma maison pour le regarder faire. Est-ce que tout ça allait l’aider à retrouver mon papa et ma maman ? Ou ma maison ne l’intéressait pas en fait ? Je ne savais pas et tout ce que je voulais c’était qu’il tienne sa promesse.

Une question me fit sursauter. Elle avait résonné beaucoup trop soudainement pour que je m’y attende. Je mis donc un petit instant pour comprendre ce qui m’était demandé. Mais je n’eus pas vraiment le temps de répondre avant qu’il se remette à parler pour essayer de me dire qu’il n’était pas un méchant monsieur. Enfin, je crois… Sur le coup, ça me fit rire doucement. Je me levai alors et m’approchai de lui pour lui faire un câlin et lui répondre en souriant :

-Ma maison est moins bien que celle d’avant, mais c’est que ma maman va venir me chercher. Alors… je pourrais revenir après ? Je pourrais attendre ma maman ici ?


Je voulais bien suivre monsieur Caïn et manger ses rêves, mais je voulais aussi attendre ma maman. Je ne voulais pas qu’elle ait peur en ne me voyant pas quand elle reviendrait. Mais je ne voulais pas qu’elle ait peur en voyant un autre monsieur que papa à la maison. Je ne savais pas trop quoi choisir, partagée entre plusieurs désirs contradictoires.

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MessageSujet: Re: Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] EmptyLun 25 Mar - 11:39

ft. Abigaïl Rice

Les vieux quartiers, 18h00

Souris, monsieur !


— Erf...

Ses parents n'étaient pas mariés, cela compliquerait légèrement ma recherche. J'aurai pu facilement retrouver le père dans la base de données des dotés du SAD avec son nom. Sans ça, je vais devoir fouiller dans les registres et autres documents officiels pour essayer de remonter la piste depuis Abi'. Rice, il fallait qu'avec son nom je retrouve celui de sa mère et de là voir où ils vivaient et vérifier dans les impôts par exemple qui étaient précisément inclus dans ce foyer. De là j'aurai les noms de toute cette petite famille et je pourrais rechercher dans les avis de recherche ou encore rapports de police le statut des parents. En gros, beaucoup, beaucoup, de paperasse à lire et relire. J'ai mal au crâne d'avance. Mais bon, si ça permet de sortir cette petite de la rue, c'est un mal nécessaire. Je grommelle, essayant d'être rassurant.

— Nan ce n'est pas grave, ne t'inquiète pas. C'est déjà bien, je peux me débrouiller avec ton nom. Merci.

Plus tard durant notre marche l'enfant dévoreuse de songes me demanda pour quelle raison je la mettais en garde sur sa façon de procéder lorsqu'elle se nourrit. Des questions d'enfants qui, comme souvent, mettent les adultes dans des postures embarrassantes, même quand l'adulte à des millénaires au compteur.

— Euh non, c'est pas mal d'être bizarre. C'est même bien de pas se plier aux normes si tu veux mon avis. Vivre comme on l'entend, être comme on veut. Mais il y a plusieurs sortes de bizarre. Il y a ceux qui sont inoffensifs et les autres. Je sais que ça doit être dur à comprendre, mais certaines personnes peuvent être dangereuses, encore plus quand elles se réveillent. Elles peuvent être perdues, désorientées et dans leur confusion elles peuvent te blesser, même sans le vouloir. Dans l'absolu, je pense que c'est mieux que tu t'éclipses bien avant qu'ils ne se réveillent, au cas où. Tu comprends ?

Je ne sais pas si elle pigerait que le monde n'est absolument pas bon et généreux avec les plus faibles. Elle a vécu protégée, aimée et a eut beaucoup de chance jusque-là. Mais la chance, ça ne dure qu'un temps, arrivera bien un moment où elle fera une mauvaise rencontre. Elle ira parler avec une énième personne dans la rue, sauf que celle-ci sera profondément dérangée et risque de voir en cette gamine une victime facile. Sans sa famille, elle disparaîtrait, dans l'anonymat total...Non, je pense que si jamais je perds contact avec Abi' j'essayerai de la retrouver. Et si le pire lui arrive, hé bien, ceux qui lui auront fait du mal disparaîtront eux aussi sans laisser de traces...

Chez elle, durant mon investigation sommaire, la petite garda le silence. C'est appréciable, je me vois mal répondre à ses interrogations tout en enquêtant sur le potentiel meurtre de sa mère. Il faudrait que je retrouve le corps pour être sûr. Mais il a été déplacé bien sûr et, depuis le temps, ils ont dû s'en être débarrassés proprement. Mon esprit passe en revue les différents moyens qu'un voyou aurait aujourd'hui à sa disposition pour faire disparaître quelqu'un. Il faut déjà qu'il possède une certaine intelligence et peu d'empathie. La plupart des gens ont vraiment du mal avec la mort, même les criminels, tuer n'est pas si facile et face à un corps ils se rendent compte que la mortalité touche tout le monde. C'est pour cela que la majorité des meurtriers fuient les scènes de crime en y laissant leur victime. Si ce n'est pas le cas-là, alors ceux qui se sont occupé de madame Rice doivent être des criminels endurcis. Ça ne devait pas être la première fois qu'ils ont tué quelqu'un ou déplacé son corps. Je vais devoir creuser sur les groupes criminels et gangs du coin. Dans le doute que ce soit l'un d'eux qui ait fait ça. Ça aussi ça va être beaucoup de boulot. Mais casser des bouches, c'est moins crevant intellectuellement que la paperasse, donc ça ira.

Après ma piètre demande pour la ramener en lieu sûr cette nuit la jeune Abi me fit un chaleureux câlin avant de me répondre. Comme avant je restais stoïque dans son étreinte. Pas vraiment sûr de la façon d'y réagir. Elle veut attendre sa mère ici. Je me vois mal lui annoncer que cette dernière est sans doute morte. Et tant que je ne sais pas comment, pourquoi et qui avait fait ça, je ne veux pas qu'elle reste ici, à dormir à deux pas du sang séché de sa génitrice. Mais d'un autre côté... Cela fait longtemps que le supposé meurtre s'est déroulé et depuis Abigail n'a eut aucun problème en restait dans ce vieil entrepôt. Peut-être que cela ne craint pas, ou bien elle omets, consciemment ou pas, le danger. De la même façon qu'elle ignore la mare de sang sur son "perron". Que faire donc ? Puis-je réellement l'autoriser à revenir ici ?

— Ok... Tu pourras revenir après dans ta maison. C'est ta maison après tout. Peut-être que ta maman y reviendra effectivement. D'ailleurs, si elle revient cette nuit pourquoi ne pas lui laisser une note ? Tu as de quoi écrire ? Enfin... Est-ce que tu sais écrire ou pas encore ? Tu veux que je m'en occupe ?

Oui, elle pourra revenir ici sans problème. Je vais m'occuper de nettoyer les alentours des raclures potentiellement dangereuses pour avec l'esprit tranquille. Je pense qu'en une journée, j'aurai largement le temps d'effrayer ou blesser les quelques criminels du coin. Je pourrais les interroger comme ça, vérifier que ceux que je cherche ne se trouve pas dans le lot... Je sens que ça va être sanglant, mais bon, la fin justifie les moyens. Je recrache ma fumée en l'air, protégeant la gamine de la nocivité, du mal. Héhé, dans une autre vie je me fouterais ouvertement de ma façon d'être là maintenant. Jouer le héros.

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MessageSujet: Re: Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] EmptyVen 29 Mar - 22:22



Souris monsieur !

J’ai un peu peur que le monsieur ne puisse rien faire s’il ne savait pas le nom de mon papa. Mais comme il me dit que ce n’était pas grave, qu’il pouvait le trouver avec mon nom à moi, je fus contente. En fait, je ne voulais pas qu’on perde mon papa parce que je ne savais pas répondre aux questions. C’est vrai, pour moi papa était papa et maman était maman. Pourquoi ce n’était pas pareil pour tout le monde ? Pourquoi c’était tout difficile comme ça ? Puis, pourquoi mon papa et ma maman ne voulaient pas revenir avec moi ? Ils m’aimaient ! J’en étais sûre ! Alors pourquoi ils me laissaient toute seule ? Les méchants les gardaient avec eux ? Ils étaient méchants les méchants !

Quand on parla de comment je mangeais, et que le monsieur me demanda de faire attention aux gens bizarre, je lui avais demandé si c’était mal. Le monsieur me dit alors que non même s’il hésita un peu. Il était comme mon papa quand je lui avais demandé pourquoi il faisait parfois du bruit la nuit avec maman. En moins visible puisqu’il avait pas les mêmes gestes. Juste le “euh” comme faisait papa avant de me répondre. En tout cas, ce n’était pas mal d’être bizarre. C’était même bien. Je ne compris donc pas du tout pourquoi il me disait de faire attention aux gens bizarres. Comme il comprit que je voulais le lui demander, monsieur Caïn m’expliqua qu’il y avait les gentils bizarres et les méchants bizarres. Toute contente d’avoir compris, je répondis avec un grand sourire, toute contente et fière :

- C’est facile ! Faut pas s’approcher des méchants ! Les méchants ils tapent et ils crient alors faut pas les approcher. Ils font peur d’abord, alors j’irais pas vers eux. Mais les gentils oui. Mais tu sais monsieur, ben quand je m’en vais tout le monde dors encore car ils dodo bien. Tout le monde sourient après. Tu crois que si je mange ton rêve tu souriras ? Moi je veux que tu souris !


Je voulais que tout le monde sourit et soit content. Je voulais que tout le monde soit toujours gentil avec moi comme tout le temps. Monsieur Caïn ne souriait pas mais il était gentil ! Il me le montra encore quand on était dans ma maison puisqu’il me laissa le prendre par le cou. Il ne me prenait pas dans ses bras, mais il ne me demandait pas de partir. Alors il était gentil. C’était comme ça que je voyais les choses et je ne voulais pas que ce soit autrement. Pourquoi ça ne serait pas comme ça d’abord ?

Il me montra que j’avais raison en me disant que je pourrais revenir à ma maison pour attendre maman comme je le voulais. Il comprenait pourquoi en plus, ce qui me fit sourire encore plus pendant que je le regardais. Et quand il me dit qu’on pouvait lui laisser un mot, je me mis à réfléchir en mettant un doigt sur mon menton pour répondre en souriant toujours :

- Je sais faire comme maman me montre. Mais sans modèle j’arrive pas. Tu peux faire, toi, monsieur ?


Avec une réponse voulant dire oui, je lui dis merci et pris la main et le fit entrer dans ma main en souriant. Je ne tirai pas assez pour lui faire perdre l’équilibre, lui laissant simplement le temps de se relever. Je voulais qu’il sourit, pas qu’il se fâche, et je savais que ne pas être patiente pouvait fâcher. Alors je faisais comme avec maman quand elle n’était pas bien. Et dans ma maison, je posai ma peluche pour prendre une feuille de dessin et un crayon sur la table basse et ronde au milieu de la pièce. Le crayon était violet, comme sa couleur et n’était pas taillé. J’aimais beaucoup cette couleur et l’utilisait beaucoup jusqu’à l’usure totale. Puis, en le regardant écrire, je lui demandai :

- Je peux emmener une peluche, s’il te plaît ?


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MessageSujet: Re: Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] EmptyLun 1 Avr - 2:46

ft. Abigaïl Rice

Les vieux quartiers, 18h00

Souris, monsieur !


J'écoute Abigaïl qui semble avoir compris mes explications foireuses sur les gens "bizarres". Bon, si elle arrive à différencier les gens avec un bon fond de ceux qui sont craignos, c'est déjà pas mal. Apparemment, de ce qu'elle raconte, sa capacité à manger les songes permet également de rendre les personnes heureuses. Ils sourient après son festin. Je ne sais pas trop quoi en penser. Sourient-ils car ils ne se souviennent pas de leurs rêves ? Parce qu'elle en place des meilleurs. Son don semble particulier. Mais vu comment les choses tournent je vais sûrement être aux premières loges pour voir comment son pouvoir fonctionne.

— On peut essayer, on verra. Mais bon, je ne vois pas trop pourquoi tu tiens tant à me faire sourire.

Même si je consens à la laisser manger mes rêves pour cette nuit, sans ça elle peut peut-être crever de faim, je ne suis pas spécialement chaud pour laisser quelqu'un se balader dans mon esprit. Ce ne sera pas la première fois, du tout, mais si y a bien quelque chose qui me rassure guère c'est bien d'avoir une tierce personne dans mon crâne, même si c'est une gentille gamine. Surtout, si c'est une gentille gamine, je ne sais absolument pas sur quoi elle va tomber, mais cela risque d'être tout sauf joyeux et innocent. Bordel, l'expérience risque même de la traumatiser si mon inconscient décide de vadrouiller dans les méandres les plus sombres de mes souvenirs. Croisons les doigts pour que je fasse un rêve avec des poneys chiant des arcs-en-ciel donc.

Dans l'entrepôt, la petite accepte de partir au moins pour une nuit. Ce qui me rassure beaucoup. Elle m'emmène dans sa tanière de tissus, son humble demeure où quelques affaires sont éparpillées. Je la laisse me mener par la main, essayant d'éviter de casser quoique ce soit vu comment je suis doué. Elle me donne une feuille et un crayon violet. Ce dernier n'est pas taillé. Il semble aussi assez usé, elle doit souvent l'utiliser. Sa couleur préférée peut-être. Je fouille dans ma veste jusqu'à trouvé mes clés. Pendu sur le porte-clés, un petit outil multifonction, un truc à deux dollars acheté dans une épicerie et qui permet de dépanner dans pas mal de cas. Bon, honnêtement, j'utilise surtout le décapsuleur, mais ce n'est pas lui qui m’intéresse là. Une petite lame (à moitié émoussée faut le dire) se déploie et me permet de tailler un peu le crayon pour pouvoir l'utiliser. Bon...Qu'est-ce que je vais bien pouvoir écrire maintenant ? "Bonjour madame, dans le doute que vous repassez (ce dont je doute vu que vous êtes sans doute morte) n'ayez crainte, j'ai mis en sécurité votre petite fille. Vous pouvez la retrouver..."...Oh...J'ai une meilleure idée.

À qui lira ce message

Je ne sais pas qui vous êtes, pour l'instant, mais sachez juste que ce lieu est sous ma protection. Il y a de grande chance que, si vous êtes une raclure de criminel mongoloïde, vous vous en cognez. Ce qui serait la plus grosse connerie du siècle, et croyez moi, je sais de quoi je parle. Ainsi, si malgré cette mise en garde, j’apprends qu'un tas de merde n'a ne serait-ce que mentionné cet entrepôt, voire, si y'en a un qui pense que ce serait une bonne idée de venir ou de s'en prendre aux personnes s'y trouvant. Je le bute. Et ce ne sera pas une mort des plus douce. Oh non, je vais y aller full médiéval sur sa gueule. Vous pouvez vous cacher derrière n'importe quel gang à la con, même RED, je m'en bats les noix. Je vous traquerai, je vous trouverai et je vous annihilerais.

Sinon, si vous êtes un ami d'Abigaïl, bah cool je vais rien vous faire. Je la garde pour cette nuit, le temps que je nettoie le coin de tout danger. Vous pouvez me retrouver au 4 rue de l'Orme, appartement 15.

C.Adamson

Bon, j'espère qu'elle ne sait pas lire. Ce petit mot risque de la secouer, elle verrait que je ne suis pas si gentil que ça. Je relis ma note. J'espère qu'elle attisera suffisamment la rage de certains pour qu'ils viennent directement à ma porte. Cela m'évitera de les chercher trop longtemps. Sinon ça permet de faire une petite protection pour la petite. Bon, ça reste un bout de papier et en soit ça ne change pas vraiment sa situation. Mais peut-être que certains comprendront qu'il y a effectivement quelqu'un qui veille sur cet entrepôt et son occupante. On verra. Abi me tire de mes réflexions avec sa question. J'avoue qu'elle m'a suffisamment pris au dépourvu pour qu'un micro sourire en coin apparaisse sur mon visage pendant un instant.

— Bien sûr que tu peux prendre ta peluche avec toi. Prends tout ce que tu veux prendre, petite. Si c'est trop lourd, je le porterai ne t'en fais pas.



Dernière édition par Caïn Adamson le Dim 14 Avr - 21:05, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] EmptyJeu 4 Avr - 12:15



Souris monsieur !

J’étais contente que le monsieur veuille bien que j’essaie de le faire sourire. Pour moi, ça voulait même dire qu’il voulait bien que je mange ses rêves. C’était trop bien !Je me demandai bien qu’est-ce que je pourrais voir en le faisant. Maman pensait beaucoup à papa, les gens rêvaient d’une famille que je n’avais pas vue ou d’un travail ou même d’autres choses. C’est jamais la même chose, ce qui me donnait envie de toujours savoir pour tous. Et encore plus pour ce monsieur qui n’arrivait jamais à sourire comme moi. Je me mis alors à imaginer ce que ça pourrait être en le regardant s’occuper de mon crayon et écrire le mot.

Au début je n’avais pas compris pourquoi le monsieur avait prit ses clés. Je l’avais donc attentivement regardé faire jusqu’à ce qu’il sorte un petit couteau. Mon crayon violet dans la main, je crus un peu qu’il allait me le casser. J’allais donc protester jusqu’à ce qu’il s’occupe seulement de la pointe. Je me calmai alors et ne dis rien pour essayer de comprendre. Plus il faisait, plus mon crayon était comme avant, même si plus petit. Comme quand maman les prenait pour ensuite me les redonner. Elle aussi elle faisait comme ça ? C’était encore une question à lui demander quand elle serait avec moi comme avant. J’espérais qu’elle verrait le mot du monsieur. Moi je pouvais pas le lire et je ne voyais qu’une série de lettres comme maman m’apprenait, mais je savais que, elle, elle savait faire. Cela me fit penser à quelque chose qui me donna envie de prendre autre chose que ma peluche. Mais est-ce que je pouvais le faire sans demander ?

Après avoir beaucoup écrit, monsieur Caïn me dit que je pouvais prendre ma peluche et tout ce que je voulais. Il me dit même qu’il m’aiderait à porter si c’était trop lourd. Mon sourire fut donc plus grand alors que je le remerciai en coutournant la table. Près de lui, je lui fis un petit câlin et un bisou sur la joue avant d’aller vers mon lit. Je me glissai alors en dessous et allai prendre ma peluche préférée : une boule rose de la taille d’un grand et gros chat roulé en boule. Puis, dans un tiroir de la commode, je pris un gros livre de contes comme Blanche-neige, Cendrillon, Le chat botté et beaucoup d’autres. Il était grand, gros et lourd. Alors, je le portai difficilement jusqu’au monsieur pour le poser sur la table et lui demandai en souriant :

- Tu pourras porter ça s’il te plaît ?


Puis, ma peluche à côté du monsieur, je retournai sous mon lit et pris mon pyjama et le montrai en demandant, fière d’y avoir pensé :

- Ca aussi faut que je prenne ? Maman elle dit que c’est mieux pour dormir parce que c’est fait pour et pas les autres habits. Tu sais pourquoi toi ?


Puis, en revenant vers lui, je continuai de lui poser mes questions sans vraiment m’arrêter :

- Ta maison elle est loin ? On y va à pied ? Est-ce que tu es tout seul dans ta maison ? Est-ce que tu as des nanimaux ?


Curieuse, je voulais continuer encore et encore de poser mes questions, mais je vis qu’il voulait que j’arrête. Alors je le fis sans être vexée ou perdre mon sourire.

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MessageSujet: Re: Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] EmptyLun 15 Avr - 3:19

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Les vieux quartiers, 18h00

Souris, monsieur !


Bon, elle ne semble pas pouvoir lire mon petit message... Tant mieux. Je me voyais mal devoir lui expliquer certains mots que j'avais écrits. Bref, on se prépare à partir pour une petite nuit en lieu sûr. Abi' continue d'être ce petit bout de chou plein de bonté avec ses câlins et ses bisous. Je commence à m'y habituer, être moins à l'aise. Elle est très aimante, c'est bien, espérons qu'elle le reste plus grande. Les gens tendent à perdre leur innocence et leur bonté en vieillissant. Elle prend avec elle une grosse peluche, un livre de contes (j'imagine que je vais devoir lui lire pour qu'elle dorme) et son pyjama. C'est assez amusant de voir une enfant récupérer avec autant de méthode tout ce dont elle a besoin pour passer la nuit loin de chez elle. Tandis qu'elle préparait ses affaires, la petite mangeuse de rêve enchaîne les questions. J'essaye d'y répondre, tandis que je feuillette le livre qu'elle m'avait passé.

— Tu peux prendre ton pyjama oui. Personnellement, je ne sais pas à quoi ça sert. Peut-être que c'est la mode. À mon époque, les gens n'avaient pas d'habits. Après ils n'en n'avait qu'un seul qu'ils gardaient quasiment toujours sur eux, même pour se laver. Aujourd'hui, il faut en avoir plusieurs, changer tout les jours, en porter des spéciaux pour certaines occasions. Les gens aiment sans doute l'individualisme de cette ère, montrer qui ils sont avec ce qu'ils portent. Ou bien, c'est à cause du consumérisme, l'on dépense ce que l'on peut en vêtements, parce que c'est ce que tout le monde...Hum.

Je devrais arrêter de me perdre dans mes réflexions à voix haute. J'ai dû la perdre rapidement dans tout ça. Me racle la gorge. Essaye de passer sur un autre sujet, en restant simple cette fois.

— Oui, j'habite un peu loin. Et vu que je n'ai pas de voiture ni de quoi payer un taxi ou un bus, on ira effectivement à pied. Mais ne t'inquiète pas, si tu ne peux plus marcher, je te porterais, tu ne sembles bien pas lourde. J'imagine que les rêves ça doit n'être pas trop calorique...Je... Ouais, je vis seul, depuis longtemps. Et désolé, mais je n'ai pas d'animal de compagnie. Enfin, j'en ai eut, il y a longtemps aussi. Mais bon, aujourd'hui, je pense que je suis plus trop apte à m'occuper d'un autre être vivant tout les jours.

Sans ça, je la garderai bien volontiers chez moi jusqu'à ce que je trouve ses parents ou un autre membre de sa famille. Mais bon, je ne pense pas que vivre avec mon illustre personne soit l’expérience la plus saine au monde, encore moins pour une gamine de 5 ans. Outre mon petit rituel du matin qui risque de la traumatiser si elle le voit il y a tout le reste. Je reste quelqu'un avec pas mal d'ennemi et cherchant assez souvent les ennuis. Pas envie qu'un abruti se pointe quand je ne suis pas là, mais elle si. Je m'en voudrais, profondément et retomberais dans mes vieux travers. Et je ne pense pas que c'est ce que cette ville à besoin, un énième détraqué qui fait régner la terreur dans les rues. Je suis rangé maintenant, "bon" ou du moins, je fais de mon mieux pour.
Je vérifie une nouvelle fois tout ce qu'elle amène avec elle, observant son gros livre.

— Tu sais, j'ai connu les gars qui ont écrit toutes ces histoires. Enfin, à la base, ce n'était pas des histoires écrites, juste des histoires qui se passaient par la parole, de mère en fille. Chacun avait sa petite version d'une même légende. Mais même une fois fixé sur le papier ses histoires ont continuées d'évoluer avec les époques. Je peux te dire qu'Aschenputtel des Grimms ressemble bien plus à Game of Thrones que sa version guillerette de Disney... Enfin, je vais éviter de te raconter ces versions, elles datent d'un temps bien plus sombre que celui dans lequel tu vis.

Quoique, le 21e siècle, bien que très éloigné du Moyen-âge, n'avait en rien assagi la folie et le mal qui ronge l'humanité depuis toujours. Bref, nous partons pour mon appartement, une demie-heure de marche dans les rues sombres de Laurel. J'ai assez rapidement pris la petite dans mes bras, sans ça elle se serait vite épuisée... Puis elle ne marche pas très vite avec ses petites jambes.

— Home sweet home. Fais comme chez toi.


Je la pose avant de ranger ses affaires dans un coin. Mon appartement ne paye pas spécialement de mine. Les murs ne sont pas peints, il y a même des impacts de balles sur certains. Le sol est recouvert d'un parquet grinçant, pas spécialement entretenu ou propre. Je pousse du chemin toutes les bouteilles d'alcools vides et ouvre une fenêtre histoire d'aérer un peu.

— Voilà...J'ai pas trop l'habitude d'avoir des invités, désolé pour le bor...que ce ne soit pas rangé. Hem...Je te laisse dormir dans ma chambre, c'est propre, je dors le plus souvent sur le canapé de toute façon.


C'est plus pratique quand je rentre complètement bourré de m’échouer dessus plutôt que de me traîner jusqu'à mon plumard. Je continue de faire mon petit ménage express, cherchant aussi s'il n'y a pas des armes ou autres objets dangereux qui traîneraient. Je voudrais pas qu'elle se blesse.

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Abigaïl Rice
Abigaïl Rice
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Fantastique


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MessageSujet: Re: Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson] EmptyMar 23 Avr - 10:24



Souris monsieur !

Après que j’ai donné mon livre au monsieur, il le regarda doucement pendant que je cherchais ce que je devais prendre d’autre. Une peluche parce que j’aimais beaucoup les avoir avec moi. Ça me permettait d'avoir beaucoup moins peur depuis que papa et maman n’étaient plus là. Puis, après avoir réfléchis un peu, je pris mon pyjama et je demandai à monsieur Caïn si je devais le prendre avant de poser d’autres questions. Il me dit alors que je pouvais prendre mon pyjama mais qu’il ne savait pas à quoi ça servait. Curieuse et surprise, je restai là pour écouter même si je ne comprenais pas tout. Pourquoi avant ils n'avaient pas d'habits ? Et pourquoi après ils n’en avaient qu’un qu’ils gardaient même quand ils se lavaient ? Monsieur Caïn était très vieux ? Plus vieux que papa et maman ? Puis c’était quoi tous ces mots ? Ils voulaient dire quoi ? À partir de quand il dit qu’il nous fallait maintenant beaucoup d’habits, je ne compris plus rien. Je penchai alors la tête sur le côté et le regardai en espérant qu’il m’expliquerait. Mais il ne le fit pas. Je crus qu’il fallait que je lui demande mais il se râcla la gorge et répondit à mes autres questions. Je fus déçue mais écoutai quand même sans rien dire, intéressée par ce qu’il disait.

On allait aller dans sa maison à pied. C’était loin mais il me promit de me porter si je ne pouvais plus marcher. Je souris, toute contente de pouvoir me faire porter. J’aimais beaucoup être dans les bras de papa et maman. Ça me manquait. Alors je voulais bien que le monsieur me prenne dans ses bras. En plus, comme il vivait tout seul comme moi, sans personne ou animal, ben il devait avoir besoin de câlins, comme moi. Voilà pourquoi il me laissait faire et me disait qu’il voulait bien me porter. Si ça lui faisait plaisir, alors il allait sourire et j’étais beaucoup contente à cette idée. Je pris donc le premier sac que je trouvai, celui de ma maman qui était à côté du meuble, et y mit mon pyjama avant de le donner au monsieur pour garder ma peluche dans mes bras. Dans le sac, on pouvait aussi mettre le livre, mais s’il faisait ça ben je ne pouvais plus porter le sac, moi.

Pourquoi monsieur Caïn ne pouvait pas s’occuper de quelqu’un ? Il était trop triste ? Ou trop vieux ? Je ne comprenais pas trop et j'oubliai la question quand il me dit qu’il avait connu les monsieurs qui avaient écrit mon livre. Il me raconta alors qu’avant les histoires étaient pas comme ça, pas dans les livres. Encore une fois, je ne compris pas tout ce qu’il me dit. Alors, quand il avait fini, je lui demandai en voulant savoir :

-Pourquoi avant les histoires étaient pas dans les livres ? C’est plus facile, non ? Et pourquoi les gens ils changeaient les histoires ? Pourquoi elles sont différentes ? Parce qu’elles sont pas bien ? Les monsieurs et les madames les aiment pas ? Et pourquoi avant il faisait noir ? On peut pas lire quand il fait noir. C’est pour ça que les histoires étaient pas sur des livres ?


Après qu’il ait répondu à mes questions, on partit de ma maison pour aller dans la sienne. D’abord, on alla dans des rues plus claires même si le ciel était noir et avec beaucoup plus de gens. Le monsieur marchait très vite. Plus que quand il était venu voir ma maison. Pourquoi ? Je ne lui posai pas la question, trop contente qu’il me prenne dans ses bras sans que je demande. Je posai alors ma tête sur son épaule, un bras autour de son cou. Je serrai avec mon autre bras ma peluche en suçant mon pouce. C’était beaucoup confortable. Alors, je regardais les autres qui passaient à côté de nous sans parler. J’avais pas envie. Je voulais juste rester comme ça. Si j’avais pas faim, peut-être que j'aurais dormi comme ça.

Devant la maison du monsieur, il ouvrit la porte et me posa au sol en me souhaitant la bienvenue et me disant de faire comme dans ma maison. Je retirai alors mon pouce de ma bouche pour regarder autour. Par terre il y avait beaucoup de bouteilles en verre bizarres, les murs ressemblaient un peu à ceux du grand bâtiments gris où il y avait ma maison et en plus il y avait des trous. Je marchai un peu pour regarder un peu plus. A côté, monsieur Caïn ouvrit la fenêtre et poussa sur le côté les bouteilles. Il me demanda pardon que ce soit pas rangé et me dit que j’allais dormir dans sa chambre parce qu’il avait l’habitude de dormir dans le canapé. Je lui souris alors et lui répondis joyeusement :

-C’est pas grave monsieur. C’est ta maison, alors tu fais comme tu veux ! Ma maman elle dit toujours que les monsieurs et les madames dans leurs maisons ben ils font pas toujours comme nous mais faut pas leur dire parce qu’ils ont le droit.


Je regardai encore un peu et m'approchai d’un trou dans le mur. J’y mis un doigt pour regarder le contour avant de demander en le regardant :

-Dis, monsieur, pourquoi y’a des trous comme devant ma maison ? Toi aussi y’a eu des gros bruits ? Va pas y avoir de gros bruits, hein ? J’aime pas ça.


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Souris, monsieur ! [PV Caïn Adamson]

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